SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
8 juin 2025
LES AVOCATS DE SONKO DÉPOSENT DES MÉMOIRES EN RÉPONSE AUX RECOURS DE TAKKU WALLU
Ces documents répondent aux réclamations de la coalition Takku Wallu, qui conteste la candidature de Sonko ainsi que la liste des suppléants de Pastef. Me Khoureychy Bâ évoque un argumentaire « solide et indestructible » pour défendre leur position.
Après le recours déposé par la coalition Takku Wallu, les avocats Ousmane Sonko, tête de la liste nationale de Pastef, ont déposé leurs mémoires au niveau du Conseil constitutionnel.
«Le candidat Ousmane Sonko tête de liste du parti Pastef pour les élections législatives anticipées du dimanche 17 Novembre 2024 a déposé ce jour 9 Octobre au Greffe du Conseil Constitutionnel deux mémoires en réponse à deux réclamations du mandataire de la coalition dite Takku Wallu Sénégal», a annoncé Me Khoureychy Bâ, ce mercredi.
L’avocat du leader de Pastef explique que la première réclamation, déposée au greffe de la juridiction, tend à l’invalidation de la candidature de Ousmane Sonko et, par voie de conséquence, de la liste dénommée « Coalition Pastef ». Le second recours, quant à lui, déposé hier 8 octobre, demande l’invalidation de la liste des suppléants du Parti Pastef, dit-il.
La robe noire, qui n’a pas dévoilé le contenu des mémoires, «par respect surtout pour la Haute juridiction», parle, cependant, d’un «argumentaire solide et indestructible du mémorant Ousmane Sonko pour réduire à quia les demandeurs et leurs prétentions.»
FATICK, LE PDCRV TESTE DES FERTILISANTS BIO POUR BOOSTER LA PRODUCTION RIZICOLE
Le Projet de développement des chaînes de valeur riz a mené des expérimentations à Ouyal Sandé. Selon le coordonnateur du projet, les fertilisants bio offrent des rendements comparables à ceux obtenus avec les engrais chimiques.
Ouyal Sandé, 9 oct (APS) – Le Projet de développement des chaînes de valeur riz (PDCRV) a expérimenté sur des parcelles témoins à Ouyal Sandé, dans la commune de Mbéllacadio, des pratiques de fertilisation des sols visant à améliorer la production du riz dans la région de Fatick (centre).
“Dans les différents types d’écologie où nous nous rendons, c’est de vérifier d’abord le comportement du sol sans fertilisant et son comportement en associant différents types de fertilisants. On essaie également de mixer les fertilisants, soit en bio, soit en minéraux, en les associant de manière chimique”, a expliqué le coordonnateur du PDCRV, Waly Diouf.
Il s’exprimait lors d’une visite dans les champs rizicoles de Ouyal Sandé dans le cadre de la mise en œuvre des activités du PDCVR.
Il indique qu’il a été constaté que l’utilisation des fertilisants bio donne quasiment ‘’les mêmes rendements’’ que lorsqu’on y associe les engrais NPK. Il précise que cette pratique permet ainsi de réaliser des économies par rapport à l’utilisation des engrais chimiques.
Waly Diouf a effectué son déplacement dans la région de Fatick en compagnie du directeur général de l’Institut national de pédologie (INP).
La délégation s’est rendue à Mbissel, Dioffior et Ouyal Sandé, où elle a visité des parcelles de démonstration sur des pratiques de fertilisation des sols visant à améliorer les rendements en riz dans les régions d’intervention du projet.
“Cette mission permet surtout de rencontrer les producteurs pour s’enquérir de la contribution de la collaboration PDCVR-INP dans la performance de leurs activités liées à la riziculture et aussi de renforcer le rendement pour le système pluvial et l’arrosage”, a souligné Waly Diouf.
“Nous avons des écologies fortement affectées par le sel et d’autres un peu moins affectées. Des écologies qui ont été abandonnées depuis très longtemps. Mais, l’idée est de fortifier toute la chaîne de valeur en jouant sur les semences, le riz et la qualité de la terre”, a-t-il fait savoir.
Alfred Kouly Tine, le directeur général de l’Institut national de pédologie, a annoncé qu’un “document de capitalisation sur deux ans sera [élaboré] pour voir, si avec les techniques (…), il y a eu une évolution sur le plan des rendements”.
“Le projet intervient au niveau de trois sites dans la région de Fatick (…). Des problèmes de salinisation des terres ont été notés à Mbissel. Donc, ce projet va nous permettre de passer à l’étape de la valorisation”, a-t-il dit.
A Ouyal Sandé, la vallée a une bonne rétention d’eau qui peut rester jusqu’au mois de janvier. “Cela permet de développer la riziculture, et le rôle de l’INP est de voir comment gérer cette technologie et comment améliorer les sols en se basant sur la cartographie”, a-t-il ajouté.
Le directeur général de l’Institut national de pédologie a indiqué que les résultats obtenus l’année dernière ont donné satisfaction et seront matérialisés sur un document technique avec ceux obtenus cette année.
À L'ÉPREUVE DU FMI
Alors que Diomaye Faye réaffirme son engagement envers le FMI, des voix s'élèvent pour questionner la pertinence de cette collaboration. Comment s'affranchir de ces institutions de Bretton Woods ?
Les institutions de Bretton Woods, notamment le FMI, trônent toujours manifestement sur l'économie sénégalaise. Et ce, malgré l'arrivée au pouvoir d'un régime qui promeut la souveraineté sous toutes ses formes.
« Je salue l’esprit collaboratif du FMI, à la suite de la divulgation des résultats provisoires de l’audit des finances publiques du Sénégal sur la gestion 2012-2024 », s'est réjoui le président Bassirou Diomaye Faye tout en réaffirmant son engagement à faire du Sénégal un partenaire sûr et fiable.
En effet, ces propos du chef de l'Etat font suite à la réaction de la porte-parole du FMI, Julie Kozack qui assure aux autorités sénégalaises le soutien de l’institution financière suite à la conférence de presse du Premier ministre Ousmane Sonko sur la situation délétère de l'économie sénégalaise.
« Les autorités ont partagé les résultats de l’audit avec notre équipe. Nous travaillerons étroitement avec elles dans les prochaines semaines pour évaluer l’impact macroéconomique et définir les prochaines étapes », renseigne-t-elle. Mais cette promesse d'assistance du FMI pouvait être une bonne nouvelle pour le Sénégal si les tenants du régime n'avaient pas un regard critique sur ces institutions internationales à commencer par le Premier ministre Ousmane Sonko qui a toujours critiqué l'influence des partenaires comme le FMI sur l'économie sénégalaise. Et il n'est pas le seul.
Le député anticapitaliste Guy Marius Sagna a beaucoup par le passé déversé sa bile sur le FMI. A l'épreuve du pouvoir, le tandem Diomaye-Sonko ne semble pas avoir assez de marge de manœuvre pour ramer à contre-courant du FMI. Et la prépondérance de cette institution financière reste toujours à l'ordre du jour. Les avis de ce partenaire du Sénégal comptent visiblement.
Toutefois, le nouveau régime peut-il s'affranchir du FMI malgré les grandes velléités d'indépendance économique ? Et est-ce que ces institutions sont nuisibles pour l'économie sénégalaise ? Pour l'économiste Demba Moussa Dembélé, la réponse est affirmative. L'organisateur des « samedis de l'économie » trouve que la mission assignée à ces institutions est de renforcer la domination des principaux centres du système, Etats-Unis, Europe, entre autres, sur l’économie mondiale et le système financier international. À l'en croire, il n’a échappé à personne que depuis leur création il y a 80 ans, ces deux institutions sont dirigées respectivement par un citoyen américain et un citoyen européen. « Malgré les énormes transformations intervenues dans l’économie mondiale depuis 1944 », fustige l'économiste.
Abondant dans le même sens, le secrétariat permanent du Réseau Alternatif sur l'Afrique (RASA) estime que le Sénégal est à la croisée des chemins par rapport à ces institutions. « Soit on continue avec le FMI et la Banque Mondiale, soit on se déconnecte progressivement de ces logiques », soutient Dr Cheikh Guèye. Et le fait que, d'après lui, les nouvelles autorités aient la volonté de dire la vérité aux sénégalais, c'est déjà un pas vers la souveraineté. « Mais globalement, le Sénégal n'est pas encore sorti du schéma de la petite économie ouverte, dépendante du financement international, et très peu autonome », constate le prospectiviste.
« J'espère qu'avec le nouveau référentiel des politiques publiques qu'on va prendre comme indicateur, la souveraineté dans les différents domaines...»
Ainsi, en tant que promoteur d'une nouvelle alternative pour l'Afrique, il se veut clair sur les orientations du nouveau régime et du « Projet ». « J'espère que les indicateurs par lesquels nous allons faire progresser notre pays seront définis par nous-mêmes et pour nous-mêmes », recommande Dr Cheikh Guèye avant d'ajouter : « J'espère qu'avec le nouveau référentiel des politiques publiques, on va prendre comme indicateur la souveraineté dans les différents domaines.
Poursuivant toujours son argutie, il indique toutefois que ce chemin de la souveraineté vis-à-vis du FMI ne sera pas un chemin facile ni rapide », déclare-t-il avec véhémence. C'est le seul chemin du vrai progrès. « Le FMI et la Banque mondiale, on doit continuer à travailler avec eux pour qu'on ne travaille plus avec eux les prochaines années », suggère le chercheur.
par Ousmane Biram Sane
LES PRIX DES OBLIGATIONS DU SÉNÉGAL VONT REMONTER BIENTÔT
Si les boursicoteurs jouent la spéculation sur le papier sénégalais il n’y a pas à s’alarmer mais plutôt à le considérer comme une reconnaissance internationale et un défi pour nos ministères en charge de l’économie et des finances
Parler de chute des obligations du Sénégal à la suite de la sortie du Premier ministre Ousmane Sonkoest un bon signal par rapport à la signature du Sénégal sur les marchés financiers contrairement à l’opinion apparue dans plusieurs organes de presse ! Nous allons le démontrer.
Premièrement, quand un résumé de la situation financière du Sénégal fait par son chef de gouvernement entouré de quelques ministres-clés fait réagir les marchés financiers internationaux cela est un point positif pour notre pays. Pourquoi ? Parce que depuis de longues années nos économies étaient faiblement connectées au marché financier international et jusqu’à récemment ce sont les agences de notation qui jouent l’interface entre les investisseurs et nous. Alors si les investisseurs réagissent à la sortie du gouvernement sur les finances publiques cela crédite la thèse que la parole du Premier Ministre Ousmane Sonko est très suivie dans le monde entier et qu’il bénéficie de la confiance des investisseurs ! Car quand il dit « ça ne va pas chez moi », les investisseurs le croient et s’ajustent aussitôt en baissant le prix du titre de créance qu’ils détiennent ! A contrario, le jour où il affirmera que tout va bien, une réaction positive s’en suivrait. L’enseignement à tirer à ce niveau est que la prochaine sortie du PM le 7 octobre fera forcément réagir les marchés financiers en mode : position vendeur – conservateur- ou acheteur de titres d’obligations du Sénégal.
Deuxièmement, le Premier Ministre a le soutien implicite du FMI. En effet, pour les initiés qui comprennent la relation risque-rendement dans les produits obligataires qui sont fondamentalement des produits de taux et non des produits de plus-value comme les actions, la confirmation par le Fonds monétaire que le Sénégal est classé dans la catégorie « pays à risque de surendettement modéré » anéantit l’hyberbole « chute des obligations du Sénégal ! ». Pourquoi ? Parce qu’une obligation c’est une dette remboursable donc on ne perd pas en valeur nominale, si vous prêtez un million à l’Etat du Sénégal d’ici 2029, à l’échéance en 2029 l’Etat vous rendra votre million pile pour parler en langage simple ! Donc si le Sénégal est encore un Etat pas surendetté donc solvable à terme, les détenteurs du papier sénégalais n’ont aucune crainte quant à la bonne fin de leurs créances ! En plus s’ils ont l’opinion pacifiante du FMI c’est totalement rassurant car le FMI peut être considéré comme la première agence de notation au monde puis viennent les autres S&P, MOODY’S, …sans oublier l’africaine BLOOMFIELD.
Troisièmement, last but not least, les obligations du Sénégal vont reprendre l’ascenseur parce que, et ne l’oublions pas, les obligations sont des produits d’épargne à long terme. Cela est d’autant plus vrai pour les obligations d’Etat dont la crédibilité se joue sur deux critères essentiels : une politique macroéconomique vertueuse de l’émetteur-Etat et la qualité des dirigeants. Arrêtons-nous sur ce dernier aspect à savoir la qualité des dirigeants. Le Sénégal est dirigé depuis le 24 mars 2024 par des cadres qui ont comme atouts principaux : leur jeunesse, courage, franc-parler, probité et leur amour illimité pour le pays. Ce sont des dirigeants qui ont promis un don de soi et qui plus est, parlent un langage de vérité aux populations et aux partenaires internationaux y compris les investisseurs. Cette option de transparence va rassurer les marchés financiers et contribuera à la remontée du prix des obligations du Sénégal pour les faire coter au pair si elles s’en étaient trop écartées ! Pourquoi cette équipe dirigeante rassurerait les investisseurs ? Parce qu’autour du PM se trouvent de brillants sénégalais experts respectés dans leurs domaines respectifs. Prenons juste deux ou trois d’entre eux : Abdourahmane SARR ministre en charge de l’économie, est un ancien fonctionnaire du FMI donc il connaît cette maison. A titre d’anecdote, c’est en 2011 si mes souvenirs sont bons, que j’ai fait la connaissance de A. SARR, alors fonctionnaire du FMI à Lomé au Togo. Lors d’un bref échange, il me fît la confidence qu’il comptait démissionner du FMI ! Tourner le dos au FMI, quelle audace, quelle ambition me disais-je ! Nous voilà vivre la suite de sa belle histoire ! Quant à Monsieur Al Amine LO, il est le Directeur National sortant de l’Agence nationale de la BCEAO. Je l’ai connu comme étant un pragmatique. En 2022 nous avions travaillé ensemble sur la question lancinante du financement des PME avec le Comité National de Pilotage du Dispositif PME (CNP-PME, ex-CISAE (Comité d’Identification des Structures d’Appui et d’Encadrement) et le projet « Accès des PME au financement » de la Coopération allemande à travers la GIZ. J’ai su apprécier tout l’engagement de notre banque centrale pour la cause de la promotion du financement des Micro Petites et Moyennes Entreprises en Afrique de l’Ouest en général et au Sénégal en particulier. J’aurai pu en dire autant pour Abdourahmane DIOUF le ministre en charge de l’enseignement supérieur dont le passage à la direction générale de la SONES a redonné de la crédibilité à la réforme du secteur de l’eau notamment s’agissant des relations SONES-SDE. Quant au ministre de la justice, M. Ousmane DIAGNE les sénégalais sont unanimes sur ses compétences et sa crédibilité ce qui renforce la confiance des milieux d’affaires.
En somme et pour conclure, retenons que, si les boursicoteurs jouent la spéculation sur le papier sénégalais il n’y a pas à s’alarmer mais plutôt à le considérer comme une reconnaissance internationale et un défi pour nos ministères en charge de l’économie et des finances.
D’ailleurs, il est de l’avantage du Sénégal que les marchés financiers nous suivent de près au point qu’une sortie de presse de nos autorités soit aussitôt interprétée par les places financières internationales prêteuses ! Un tel arrimage du discours et des actes de nos dirigeants aux marchés financiers prouvent que nous ne sommes pas seuls et que le monde s’intéresse à nous dans une perspective de coopération franche, sincère et équilibrée.
A cet égard, le 08 octobre au lendemain de la présentation de la Stratégie Nationale de développement 2025-2029, la réaction des places financières prêteuses du Sénégal sera intéressante à suivre. En effet, en cas de confiance au Président de la République et à son programme conduit par son Premier Ministre, elles afficheront la remontée ou tout au moins la stabilité ! Alors les paris sont lancés !
En attendant, en tout état de cause et pour revenir aux fondamentaux retenons que, le crédit repose sur la confiance et la confiance provient de l’homme ! De ce point de vue, l’équipe d’argentier en place avec le nouveau régime, démarre avec un capital-confiance confortable enraciné dans le Jub Jubal Jubanti et apte à attirer des capitaux à la fois nationaux et étrangers pour développer le Sénégal.
Ousmane Biram Sane est économiste-financier, consultant.
par Cheikh Cissé
LE GRAND BLUFF DU GOUVERNEMENT FAYE
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022
La subtilité du mensonge gouvernemental sur la question de la dette et du déficit se trouve dans la période visée et la déclaration de conformité de la Cour des comptes concernant la gestion de 2022.
Le ministre de l’Économie a évoqué une moyenne de 10,4 % de déficit public et 76,3 % de dette pour la période 2019 à 2023. Toutefois, il n’a pas fourni de chiffres corrigés pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, se contentant de ceux de 2023, qui s’élèvent à 83,7 % pour la dette (au lieu de 73,6 %) et à 10 % pour le déficit (au lieu de 4,9 %).
En ce qui concerne l’année 2023, les chiffres n’ont pas encore été certifiés par la Cour des comptes, contrairement aux années précédentes. Le ministre s’appuie sur le rapport sur la situation des finances publiques, qui a été transmis à la Cour des comptes pour une publication après ses propres réconciliations.
En résumé, il faut comprendre que les chiffres de 2023 peuvent, et seront probablement, remis en cause par la Cour des comptes, mais ceux des autres années sont déjà certifiés. La Cour adresse habituellement des demandes de corrections et/ou de données complémentaires pour l’année n-1 au ministère des Finances et du Budget, qui peut soit les accepter, soit les contester. Pour appuyer ses déclarations, le gouvernement s’appuie sur les alertes de la Cour des comptes, qui concernent principalement les dysfonctionnements du système d’information ASTER, la non-concordance des chiffres entre la DODP et la DDP, et surtout l’augmentation inquiétante du déficit public au cours des dernières années. Les deux premiers points n’ont cependant pas empêché la certification des comptes de 2022, car la Cour des comptes sait retrouver l’information correcte.
Pour les années 2019, 2020, 2021 et 2022, le gouvernement ne pourra pas fournir la preuve d’une quelconque falsification des comptes, ceux-ci ayant été certifiés. Je vous invite à lire l’excellent article de l’économiste Prof. Amath Ndiaye (cf. ci-dessous), qui démontre les incohérences d’une telle hypothèse. Si les comptes avaient été falsifiés durant la période en question, l’encours de la dette actuelle serait bien plus élevé que celui annoncé par Ousmane Sonko. De plus, le service de la dette aurait considérablement augmenté (car même pour une dette secrète, il faut payer des intérêts), et les partenaires internationaux l’auraient remarqué, puisque les tirages sur ressources se font avec leur accord.
Les accords de facilité de crédit ont été approuvés par le FMI au nom de l’État du Sénégal le 26 juin 2023 (second semestre 2023), et sont donc probablement basés sur les chiffres des années précédentes, et non sur ceux de 2023, que le ministre de l’Économie a mis en avant.
Contrairement à ce que véhiculent les manipulateurs, les institutions internationales disposent de mécanismes très efficaces pour détecter les mensonges potentiels des États contractants. Parmi ces mécanismes figurent les audits externes obligatoires, des critères de tirage rigoureux conditionnés par la réalisation des travaux et l’obtention du visa juridique de la Cour suprême, la collaboration avec les banques centrales, le travail acharné des meilleurs financiers et économistes mondiaux (dont beaucoup sont basés au Sénégal même) et, enfin, la surveillance étroite des marchés, qui réagissent avec agilité aux fluctuations économiques.
On pourrait continuer à démontrer les incohérences des déclarations du gouvernement, mais cela ne servirait à rien, car les conséquences sont déjà devant nous. Il suffit de lire les interventions des acteurs externes pour comprendre que notre propre gouvernement est en train de se saborder. On observe déjà les effets de cette culture de victimisation et de mensonge exacerbée :
- Le Sénégal s’est endetté de plus de 800 milliards supplémentaires depuis l’arrivée du nouveau régime. Une dette contractée dans des conditions désastreuses, souvent pour financer une autre dette ;
- Le pays aura de plus en plus de mal à emprunter, avec des taux d’intérêt en hausse en raison de la dégradation des notes causée par les déclarations du gouvernement ;
- Pire encore, le Sénégal n’a plus de marge de manœuvre pour renégocier avec le FMI et remettre en question la suppression des subventions énergétiques signée par Macky Sall. Nous faisons face au spectre des ajustements structurels, car le FMI est désormais en position de force pour imposer les accords signés, alors que nous avons des moyens limités pour emprunter ou réduire l’augmentation du déficit ;
- Pour réduire ce déficit, le gouvernement a opté pour une augmentation agressive des recettes fiscales, une stratégie qui paralyse l’économie et fait fuir les investisseurs ;
- Enfin, le Sénégal ne pourra pas introduire de lois de finances pour l’année en cours, ni voter le budget pour l’année prochaine avant au moins décembre (dans le meilleur des cas), en raison de la dissolution de l’Assemblée. Les partenaires internes et externes sont dans l’incertitude totale.
Voilà les maux dont souffre le Sénégal actuel. 2025 sera certainement une année difficile.
Cheikh Cissé est ingénieur en informatique, expert en intelligence économique et management stratégique
LE BURKINA FASO SUSPEND LES ÉMISSIONS DE VOA
Les autorités du pays ont suspendu lundi La Voix de l'Amérique une durée de trois mois à la suite de commentaires faits par l'un des journalistes de la chaîne. Il s'agit de la deuxième suspension en un an.
Les autorités du Burkina Faso ont suspendu lundi La Voix de l'Amérique epour une durée de trois mois à la suite de commentaires faits par l'un des journalistes de la chaîne. Il s'agit de la deuxième suspension de la VOA au Burkina Faso en un an.
Les autorités militaires ont également interdit temporairement aux médias locaux de relayer les programmes des médias internationaux.
Selon les médias, le Conseil supérieur de la communication (CSC) du Burkina Faso a accusé VOA de démoraliser les troupes burkinabè et maliennes lors d'une émission diffusée le 19 septembre. L'interview a ensuite été diffusée par une station de radio locale privée, selon Reuters.
Dans son communiqué, le CSC précisé qu'il a noté la « diffusion d'informations de nature malveillante et partiale » par les organes d'information nationaux utilisant les rapports des médias internationaux. Dans ce communiqué, qui ne mentionne pas spécifiquement la VOA, le CSC déclare que ces reportages ont tendance à « faire insidieusement l'apologie du terrorisme ».
Le numéro de téléphone indiqué en ligne pour le CSC ne fonctionnait pas. VOA a également tenté d'obtenir des commentaires par le biais d'un formulaire en ligne sur le site du CSC, mais celui-ci a renvoyé un message d'erreur. Par ailleurs, le ministère des affaires étrangères du Burkina Faso n'a pas répondu à l'email de VOA demandant un commentaire pour cette histoire.
Fermeture de la FM à Ouagadougou
Le porte-parole de la VOA, Nigel Giggs, a réagi à cette annonce. "Conformément à l'ordonnance, nous avons fermé notre émetteur FM à Ouagadougou" a-t-il affirmé dans un communiqué ajoutant, "Bien que VOA respecte le cadre réglementaire du Burkina Faso, nous ne sommes pas d'accord avec ce que nous croyons être des affirmations incorrectes faites par le CSC".
La VOA a nié les affirmations du CSC selon lesquelles les déclarations faites dans son programme ont toléré ou justifié le terrorisme, ou que ses reportages visaient à démoraliser le peuple et les forces de sécurité de l'Alliance des États du Sahel (AES).
Toujours dans ce communiqué, la Voix de l'Amérique affirme que les déclarations faites au cours de l'émission en question, Washington Forum, faisaient partie d'une discussion ouverte destinée à informer et à engager le public sur des questions de sécurité importantes affectant la région. La VOA soutient que son objectif était d'aborder le sujet de manière équitable et impartiale et se dit désolée que le CSC n'ait pas été d'accord.
Suspension antérieure
Ce n'est pas la première fois que la VOA est suspendue au Burkina Faso. Les autorités ont suspendu VOA et la BBC en avril après la diffusion de reportages sur un rapport de Human Rights Watch accusant l'armée burkinabè d'exactions contre les populations civiles.
« VOA maintient ses reportages sur le Burkina Faso et a l'intention de continuer à couvrir pleinement et équitablement les événements dans ce pays », a déclaré John Lippman, alors directeur par intérim de VOA, dans un communiqué relatif à la suspension d'avril.
Les dirigeants militaires du Burkina Faso ont pris le pouvoir par un coup d'État en septembre 2022. Depuis lors, les organismes de surveillance des médias ont constaté un recul de la liberté d'expression, avec la suspension d'organes de presse et l'expulsion de correspondants étrangers.
En 2021, le Burkina Faso occupait la 37ème place sur 180 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse. Cette année, le Burkina Faso se situe à la 86e place.
COALITION DIAM AK NJARIÑ, LES SOCIALISTES S’ÉTRIPENT
Les investitures de la coalition par l’ancien Premier ministre Amadou Bâ exacerbent les divisions au sein de la direction du parti. Désormais deux camps s’affrontent. Celui de Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye.
C’est la guerre au sommet du Ps. Les investitures de la coalition Diam ak Njariñ dirigée par l’ancien Premier ministre Amadou Bâ exacerbent les divisions au sein de la direction du parti. Désormais deux camps s’affrontent. Celui de Serigne Mbaye Thiam, Secrétaire national aux élections et Aminata Mbengue Ndiaye, Secrétaire générale du parti. Serigne Mbaye Thiam désavoue les investitures. «Je dois dire que les listes publiées ne correspondent pas entièrement aux dossiers remis au mandataire de la coalition : certains dont les noms et dossiers ont été communiqués n’y figurent pas, d’autres dont les noms et dossiers n’ont pas été communiqués y figurent», dit-il, dans un message relayé par ses partisans.
Proche de Serigne Mbaye Thiam, Birahim Camara se demande pourquoi les gens pensent qu’ils sont les seuls à devoir être investis. «Qu’est-ce qu’ils ont de plus que les autres qui n’ont jamais été investis. Voir Cheikh Seck sur les listes est une honte et un manque de générosité», assène Birahim Camara.
Des propos qui ont fait réagir Abdoulaye Wilane. Le porte-parole du Ps déclare : «Nous sommes en démocratie. La base est le socle d’un leader, de tout leader». Réputé proche de Aminata Mbengue Ndiaye, il ajoute : «Vous pouvez exprimer votre opinion, votre ressenti mais rester cohérent et concentré sur nos objectifs. La politique est comme une course de fond».
Très en verve, Wilane poursuit : «Ne nous trompons plus de priorité (…) Ça suffit la diversion. (…) Il ne faut pas que les petits coups tordus des reliques finissant découragent les bourgeons de l’avenir». Selon lui, les élections sont juste une occasion de respiration démocratique avec, «des prétextes souvent pour commettre de petits meurtres politiciens», lors des investitures.
Face à cette situation politique complexe, Birahim Camara appelle les socialistes, en particuliers les jeunes, à confier le destin du parti à Serigne Mbaye Thiam. Le seul capable de garantir un avenir au parti, d’après lui. Car d’après Birahim Camara, le rival de Aminata Mbengue Ndiaye incarne l’héritage de Ousmane Tanor Dieng, l’ancien secrétaire général du parti.
LES INDUSTRIELS LOCAUX DANS L’ATTENTE DE L’EFFECTIVITÉ DE LA PRODUCTION DES TENUES SCOLAIRES
Ousmane Sonko a réactivé le programme des uniformes scolaires en confiant la production aux tailleurs locaux. Ce projet pourrait générer plus de 5000 emplois d’ici à la fin de l’année scolaire 2024-2025.
Le programme des uniformes scolaires démarré en 2022 par l’ancien régime est porté à nouveau par le premier ministre Ousmane Sonko qui, au mois d’août dernier, avait instruit le ministre de l’Education Nationale de revoir le dispositif sur les uniformes scolaires dont les commandes seront confiées aux tailleurs locaux. Cette promesse faite par le ministre Ousmane Sonko continue de faire rêver les industriels en l’occurrence le directeur général de Global Business Confection, M. El Hadji Mokhtar Mbaye. Ce dernier salut l’engagement des autorités et pense que le moment est venu pour « mettre les uniformes au niveau national quelque chose d’obligatoire ».
Le patron breveté à l’OAPI sur le programme de la subvention des tenues scolaires, regrette la négligence de la production industrielle dans le domaine scolaire. En effet, dit-il, « on ne peut pas avoir une manne productive de 4 millions d’élèves qui doivent porter des habits et que ces habits soient importés dans d’autres pays. Ce n’est pas normal. »
Avec plus 160 employés au sein de son entreprise, El Hadji Mokhtar Mbaye soutient également que si cette production est bien faite au niveau local cela peut booster la création d’emplois. Parce que, souligne-t-il, le pays dispose de 4 millions d’élèves qui doivent porter des tenues scolaires et des tenues d’éducation physique sportive. « Donc si la production est bien faite au niveau local forcément on pourra créer plus de 5000 emplois rien que pour cette année scolaire 2024 – 2025 », martèle-t-il.
Toujours dans l’attente de la matérialisation des promesses du chef du gouvernement, le patron de Global Business Confection estime que l’État est toujours dans le temps pour passer la commande aux industriels locaux car « il faudra juste démarrer le programme de manière à ce que les acteurs qui sont au niveau local puissent être regroupés au sein de ce programme et que les gens qui ont l’expérience et qui savent exactement où on peut mener ce programme soient au devant de la scène pour que d’ici décembre 2024 l’ensemble des élèves puissent porter les uniformes ». Cependant, il craint pour la lenteur du processus de la subvention de l’Etat sur les uniformes scolaires et propose de laisser aux parents de voir avec les administrations des écoles de manière à ce qu’ils aient des prix forfaitaires, dégagés afin que ces derniers puissent se procurer des uniformes pour leurs enfants.
VIDEO
MAMADOU NDOYE, VOIX DE LA SAGESSE CRITIQUE
L'ancien ministre et figure de la société civile pointe, dans un entretien avec Abdoulaye Cissé, le manque d'endogénéité des politiques éducatives nationales et l'inertie inquiétante dans la refondation des institutions promise par Diomaye (WOLOF)
Dans une interview accordée à Abdoulaye Cissé de la TFM, Mamadou Ndoye, figure respectée de la société civile et ancien ministre de l'Éducation, dresse un tableau nuancé de la situation politique et éducative du pays.
Selon lui, les politiques éducatives souffrent d'un manque criant d'endogénéité, suggérant qu'elles sont trop souvent calquées sur des modèles extérieurs. L'ancien ministre exprime également son inquiétude quant au processus de refondation des institutions, promesse phare du président Bassirou Diomaye Faye qui n'a toujours pas été engagée par la nouvelle administration. Ce statu quo pourrait, selon lui, compromettre les espoirs de changement profond nourris par de nombreux Sénégalais à l'aune de la dernière alternance.
Cependant, Mamadou Ndoye entrevoit la possibilité d'un sursaut présidentiel après les élections législatives du 17 novembre 2024, laissant entendre que ce scrutin pourrait servir de catalyseur pour relancer les réformes tant attendues.
Alors que le Sénégal se prépare pour ces élections législatives cruciales, les observations de Mamadou Ndoye rappellent l'importance d'une vigilance constante de la part de la société civile pour garantir que les promesses de changement se traduisent en actions concrètes.
SIX CAS DE ROUGEOLE CONFIRMÉS DANS CINQ DISTRICTS DU PAYS
Malgré cette situation, aucune alerte concernant le mpox n'a été émise. La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses fait état d'autres épidémies en cours, notamment la fièvre hémorragique de Crimée-Congo et le chikungunya.
Dakar, 9 oct (APS) – Six cas de rougeole ont été enregistrés dans cinq districts sanitaires du pays (Dakar Sud, Foundiougne, Keur Massar, Pikine et Saraya), a appris l’APS de source sanitaire, laquelle précise qu’aucun cas de mpox ou variole du singe n’a été enregistré au Sénégal.
‘’Six cas confirmés de rougeole ont été notifiés par cinq districts, que sont Dakar sud (1), Foundiougne (1), Keur Massar (1), Pikine (2) et Saraya (1). Les districts de Dakar Sud et Foundiougne notifient ainsi leur premier cas confirmé de l’année’’, indique la Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique et indicateurs de performances.
Dans son bulletin épidémiologique dont copie est transmise à l’APS, cette direction fait observer que ‘’le district de Pikine qui était sorti d’une première épidémie le 8 mai dernier, vient de franchir le seuil une deuxième fois le mardi 9 octobre’’.
‘’Quant au district de Saraya, dans la région de Kédougou, il entre en épidémie pour la première fois’’, souligne le document.
La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique et indicateurs de performances a fait état ‘’d’autres épidémies qui sont en cours’’.
‘’Il s’agit de la fièvre hémorragique Crimée Congo confirmée par PCR dans le district de Keur Massar (01)’’, a précisé le bulletin épidémiologique.
‘’Concernant le chikungunya, un cas a été recensé dans le district de Kédougou. S’agissant de la dengue, onze cas ont été notifiés cette semaine, deux fois moins que l’incubation maximale dans cinq districts classés en +épidémie active+, que sont Gossas (03), Mbour (03), Dakar Sud (01), Thiès (01) et Fatick (01)’’, ajoute la même note.
Le district de Saraya entre en épidémie pour la première fois avec trois cas notifiés dont le dernier date du 10 septembre dernier, poursuit-elle.
La Direction de la surveillance et de la riposte aux urgences infectieuses de santé publique a par ailleurs assuré ‘’qu’aucun cas de la maladie mpox n’est confirmé au Sénégal’’.
‘’Un cumul de 85 cas négatifs a été prélevés à travers 39 districts, dont cinq au cours de la semaine à Salémata (02), Matam (01), Popenguine (01) et Ziguinchor (01). Aucun des cas notifiés ne correspond à la définition de cas suspect de la surveillance épidémiologique’’, a-t-elle précisé.