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11 septembre 2025
NDOFFENE DIAGNE, UNE PLUME AU SERVICE DES LANGUES NATIONALES
Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre ...
Co-auteur du livre intitulé « Pantan né » (Le miroir, selon sa définition), Ndoffène Diagne est une bonne nouvelle pour la culture et la promotion des langues nationales. Grand passionné de littérature, l’enseignant à la retraite s’est illustré à travers cet ouvrage co-écrit avec Diéyi Diouf, enseignante à l’Ebad. Le sexagénaire a su, à travers ce roman bilingue écrit en français et en sérère, apporter sa pierre à l’édifice du patrimoine linguistique de notre pays.
De tout le temps, la nature a été une source d’inspiration pour les écrivains et penseurs. Ndoffène Diagne semble emboîter le pas à ces grands hommes de la plume. À Saagne, son village natal, situé dans la commune de Niakhar (Fatick), le co-auteur du livre « Pantan né », ou Le miroir, a élu domicile au milieu des champs et des arbres. Très loin du quotidien bruyant des cités urbaines.
Sa modeste maison, parée d’arbres, est encerclée de palissades. Dans la cour, deux manguiers s’entrelacent et dégagent une fraîcheur agréable. Cet espace ombrageux fait office de salon naturel, si l’on s’en tient aux explications de M. Diagne qui a co-écrit le livre avec Diéyi Diouf, enseignante-chercheure en Sciences de l’information à l’École des bibliothécaires, archivistes et documentalistes (Ebad) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad).
Comme il aime le faire savoir à ses invités, d’un air tout souriant, « c’est ici mon salon ». Une preuve tangible de son attachement à la nature. Et c’est le même amour que l’enseignant à la retraite porte sur la littérature. La production du livre « Pantan né » le confirme à suffisance. Un roman bilingue écrit en français et en sérère, sa langue natale.
À travers cette oeuvre littéraire, l’écrivain, qui a passé trente-deux ans dans l’enseignement privé, a su vivre sa passion et valoriser les langues nationales. Ce, en dépit des maigres moyens. À la retraite depuis bientôt une dizaine d’années, l’enseignant continue tout de même l’aventure avec la plume. Aux pieds des deux manguiers enlacés, Ndoffène Diagne consulte d’anciens documents gardés dans un vieux sac plus ou moins abîmé. Il cherche des notes prises il y a plus de trente ans. D’un coup, il découvre des phrases répertoriées en 1987, lors d’une séance de lecture. « J’aimais la lecture et j’ai lu pas mal de livres. Ces phrases-là, je les avais notées en 1987 pendant que je lisais un livre », fait-il savoir. Ainsi, ses nombreuses lectures l’ont beaucoup inspiré dans sa production littéraire.
Une passion de longue date
De nature, très discret, M. Diagne, dont le physique défie encore le temps, malgré son âge avancé, a très tôt épousé l’écriture. C’est pourquoi la publication de son livre « Pantan né » n’est pas une surprise aux yeux de certains de ses proches. C’est le cas de Cheikh Faye, par exemple. Un ami qui le fréquente depuis l’école primaire. Ils ont partagé les bancs du Cours d’initiation (CI) au Cours moyen deuxième année (CM2). D’après lui, son ami a toujours été bon. L’écriture de ce livre n’est qu’une confirmation de son talent et de son don. « Nous avons fait l’école primaire ensemble. Mais franchement, Ndoffène était un très bon élève. La sortie de son livre m’a agréablement surpris », note Cheikh Faye.
En effet, « Pantan né » dont la rédaction a commencé en 2019 est, selon le co-auteur, une sorte de miroir qui reflète la culture sérère. « Ce livre est une promotion de notre langue et donc des langues nationales. Mais surtout la culture de notre ethnie. C’est un miroir pour ceux qui veulent se reconnaître à notre langue. Je souhaite vraiment qu’il soit enseigné dans nos écoles pour montrer la richesse de nos cultures », explique Ndoffène Diagne. Les qualités humaines qui animent le fils de Saagne font de lui un homme apprécié à sa juste valeur. En plus de son intelligence et de son attachement à l’éducation, l’homme est d’un commerce facile. Une petite moustache blanche est visible. Presque chaque phrase se fait suivre d’un sourire aux lèvres. Une humilité qui se répercute dans son roman de 198 pages, oeuvre littéraire écrite avec art et simplicité.
La passion de Ndoffène Diagne pour l’écriture a commencé depuis l’école élémentaire. « Je commençais déjà à écrire des lettres en 1972 au Cours élémentaire deuxième année (Ce2). À cette époque, il y avait un vieux pour qui j’en écrivais beaucoup », se rappelle-t-il. Ces souvenirs de Ndoffène montrent la passion de la plume qui la suit depuis son jeune âge. Très tôt, engagé dans la lecture, il a compris qu’il faut beaucoup lire pour être un bon écrivain. Cette conviction a poussé l’ancien enseignant à aimer des oeuvres littéraires mythiques comme « Les Misérables » de Victor Hugo, « Les Fleurs du mal » de Charles Baudelaire…Sans compter les hebdomadaires tels que « Jeune Afrique », « Afrique nouvelle », etc. Bien qu’il soit quelqu’un de sympa, Ndoffène a aussi ses principes et n’hésite pas à faire preuve de fermeté très souvent. Comme le témoigne Ndiougue Faye, une cousine qui l’a fréquenté. À en croire la dame, M. Diagne a le sens de l’écoute et de la concertation. Mais surtout, il est animé d’une passion sans faille pour tout ce qu’il fait. « Nous sommes des parents. Je le connais assez bien. Il a eu à encadrer mes enfants à la maison malgré son âge. Ce qui prouve son amour pour l’enseignement. C’est un homme de principe respectueux, mais respectable à la fois », témoigne Mme Faye.
Sur le visage de l’écrivain, se lit la nostalgie du passé. Toutefois, son livre constitue, en quelque sorte, un moyen de reprendre contact avec l’enseignement et avec le monde littéraire. D’ailleurs, Ndoffène a d’autres manuscrits avec lui. Mais, à cause du manque de moyens, il peine à les éditer. Ses proches demandent à l’État de l’accompagner pour le développement de nos langues nationales.
ISMAÏLA SARR ET ILIMAN NDIAYE, LE BOUT DU TUNNEL EN ANGLETERRE
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille
Les premiers mois de 2024 qui s’achèvent n’ont pas été couronnés de succès pour Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye. Perdus à Marseille, éliminés prématurément en Coupe d’Afrique des nations, les deux Sénégalais retrouvent des jours meilleurs en Angleterre. Explications d’un rebond encore fragile.
Au revoir Marseille, bonjour l’Angleterre. Ismaïla Sarr et Iliman Ndiaye ont retrouvé la Premier League, espérant se relancer après une année compliquée à l’Olympique de Marseille. Depuis, le premier a participé à 18 matches de Premier League avec Crystal Palace, il reste sur 10 titularisations d’affilée, pour 4 réalisations et 2 passes décisives.
Le second a disputé 17 matches de Championnat avec Everton, dont 14 comme titulaire, avec 3 buts au compteur, plus un en Cup. Sarr comme Ndiaye n’est plus qu’à une unité de son nombre total de buts sur l’exercice 2023-2024, toutes compétitions confondues alors Ndiaye l’a atteint jeudi, lors du Boxing Day en égalisant face au champion sortant Manchester City. Plusieurs témoins racontent leur quête de relance.
Avec Watford, Sarr avait déjà passé quatre saisons outre-Manche, dont deux dans l’élite. « Quand on l’a affronté en Premier League en 2021-2022, j’avais mis en garde nos joueurs, à la perte de balle, il est redoutable, confie Saïd Aïgoun, entraîneur adjoint de Crystal Palace de 2021 à 2023. Tu as un corner offensif, il peut te piquer en transition, il aime partir de loin, répéter les courses longue distance. »
L’ancien bras droit de Patrick Vieira est attentif à la production de Sarr, dans un club qu’il connaît par cœur : « Le directeur sportif de Palace l’aimait déjà à notre époque. En L1, le jeu est plus fermé, moins intense, il faut être patient. En Premier League, les équipes viennent presser, les blocs hauts te laissent des espaces dans leur dos, cela lui correspond. Cela va mieux depuis mi-novembre, il n’avait été que deux fois titulaire d’août à octobre. Là, il a pris son élan, à l’image de l’équipe, depuis Tottenham, la première victoire de la saison (1-0, le 27 octobre). Il s’est installé. Il a une position plus axiale, dans un 3-4-2-1. Il est souvent dans les deux attaquants derrière l’avant-centre. Il peut être plus efficace devant le but, dans ses positions de corps, ses gestes de frappe. »
Pour l’ex-international sénégalais Diomansy Kamara, Sarr évolue dans le bon sens, à 26 ans : « Il a embauché un préparateur physique et un expert dans l’entraînement spécifique, pour plancher sur la finition devant le but. Il s’est bien restructuré. Les résultats commencent à arriver. Ismaïla est casanier, mais il avait besoin de se staffer, d’avoir des gens compétents autour. »
Pour Kamara, « lliman (Ndiaye) a sans doute été étouffé par le contexte marseillais, l’attente était beaucoup trop grande. À Everton, il est plus dans un club à sa dimension, l’Angleterre met mieux en avant ses qualités, et lui aussi a pris un préparateur physique (Raphaël Guinguincoin). » Joint, par L’Equipe, après le match nul entre Everton et Chelsea (0-0), dimanche, Idrissa Gueye est ravi d’évoquer son coéquipier sénégalais : « Il était très content de revenir en Angleterre, un pays qui lui convient bien, avec un jeu ouvert, du box-to-box sans arrêt. Il n’était pas titulaire car le coach voulait qu’il s’adapte à la Premier League, qu’il découvrait après des années de Championship (2021-2023 avec Sheffield United) et une expérience à l’OM dans son club de cœur, d’enfance. »
Gueye veille sur « un garçon super gentil, super déterminé. Les gens n’ont pas été trop patients avec lui, il est jeune (24 ans), il n’a pas encore montré 50 % de sa qualité. Il faut qu’il bosse dur, qu’il ait envie d’aller plus loin, qu’il se fixe des objectifs en équipe nationale comme en club, le Ballon d’Or africain. Il peut porter l’équipe. Quand on est en difficulté, on peut lui donner le ballon, il va nous sortir quelque chose, faire des différences. Iliman doit prendre conscience que le talent ne suffit pas. Nous, on le pousse. Au club, tout le monde est très content de lui, les supporters, les joueurs, le coach. » Avec L’Equipe
Par Pr Meïssa DIAKHATE
LE PREMIER MINISTRE ET L’EXPLOIT CONSTITUTIONNEL
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances »
Nous le connaissons en fin stratège politique, mais le Premier ministre Ousmane Sonko entre définitivement dans nos Facultés de droit, en décidant d’engager la responsabilité du Gouvernement sur un « projet de loi de finances », Bien entendu, c’est un exploit constitutionnel d’activer utilement une disposition, parmi tant d’autres, qui est jusque-là « inexploitées » voire « dormantes ».
Il faut bien en convenir que c’est une véritable réduction du carré des angles morts de notre Constitution. En effet, pour écrire ou enseigner le droit constitutionnel, en général, et le droit parlementaire, en particulier, il conviendrait désormais de citer son nom. Le recours à l’article 86.6 de la Constitution est un haut fait marquant, parce qu’il vient ainsi de rendre vivante une disposition de la procédure législative.
Autant dire qu’il a décidément levé un tabou constitutionnel. Monsieur le Premier ministre, Vous aurez la légitimité, le jour où l’Université décidera de Vous rendre hommage, de nous d’enseigner aux étudiants que « la Constitution, c’est un esprit » et « des institutions » aussi « une pratique ». Oui, rien n’est plus embarrassant pour un Professeur de droit que vouloir documenter ses enseignements sur « la question de confiance posée par un Premier ministre sénégalais pour engager la responsabilité du gouvernement ».
Il se noie finalement dans des vues de l’esprit et finit, par conséquent, par se mettre hors du sujet en versant dans des digressions sur la « motion de censure ». La motion de censure, à la différence de la question de confiance qui n’a jamais été osée par un Premier ministre du Sénégal, sauf preuve contraire à administrer, a été pratiquée à certaines rares occasions : 1°) En 1962, une motion contre le Gouvernement du Président du Conseil Mamadou Dia, la seule aboutie dans l’histoire parlementaire sénégalaise ; 2°)
En 1998, une motion de censure contre le gouvernement du Premier ministre Mamadou Lamine Loum par le Groupe parlementaire « Démocratie et Liberté » (Djibo Leity KA).3°)
En 2001, une motion de censure contre le Gouvernement du Premier Ministre Mame Madior Boye relativement à la situation des bons impayés aux paysans (Moussa TINE du parti JëfJël ) 4)
En 2012, une motion de censure contre le Premier ministre Abdoul Mbaye, reprochant à ce dernier d’avoir blanchi de l’argent de l’ex-Président tchadien, Hissène Habré ; 5) En 2023, une motion de censure contre le gouvernement, faute pour le Premier ministre Amadou Ba de n’avoir pas posé la question de confiance et de n’avoir pas aussi opéré une rupture et une politique économique exclusivement centrée sur les intérêts des compatriotes (Birame Soulèye Diop du Pastef-les Patriotes).
L’Assemblée nationale vient de vivre son premier exercice en matière de « question de confiance ».
Au demeurant, l’évidence force alors à croire que la question de la constitutionnalité de la décision du Premier Ministre de recourir à l’article 86 alinéa 6 ne souffre d’aucune zone d’ombre. C’est une décision du Premier ministre dont le fondement est acté dans la Constitution en vigueur. Les dispositions l’article 86 alinéa 6 sont insérées dans la Constitution lors de la révision constitutionnelle de 2016 en ces termes : « Le Premier ministre peut, après délibération du Conseil des ministres, engager la responsabilité du Gouvernement devant l’Assemblée nationale sur le vote d’un projet de loi de finances. Dans ce cas, ce projet est considéré comme adopté, sauf si une motion de censure, déposée dans les vingt-quatre heures qui suivent, est votée dans les conditions prévues à l’alinéa précédent ».
D’ailleurs, et c’est convaincant, ces dispositions font partie des textes constitutionnels rarement soumis à l’approbation par voie référence. Elles constituent exactement la 3e révision constitutionnelle qui a suivi la voie royale consistant à restituer au Peuple sa souveraineté, elles le sont à la suite du 1er référendum constitutionnel du 3 mars 1963 et du 2e référendum constitutionnel du 22 février 1970.
En l’espèce, les seules conditions qui encadrent la procédure sont ainsi remplies : i) Le texte délibéré en Conseil des ministres porte sur un « un projet de loi de finances » ; ii) Le Premier ministre peut, en outre, recourir à cette procédure pour un autre projet ou une proposition de loi « par session » ; iii)
Pendant la durée de la suppléance, les dispositions de l’article 86 ne sont pas applicables (article 40 de la Constitution). Oui, Monsieur le Premier ministre, en traduisant en acte les dispositions contenues dans l’article 86 alinéa 6 de la Constitution, et en l’absence de conditions dirimantes, Vous avez la Constitution avec Vous. Autant dire que c’est même un exploit constitutionnel qui devient manifestement un indicateur clé du jeu démocratique consigné dans nos enseignements du droit constitutionnel.
LA SESSION BUDGÉTAIRE OUVERTE À LA MAIRIE DE DAKAR SANS BARTHÉLÉMY DIAS
Les forces de défense et de sécurité ont permis aux conseillers municipaux de la ville de Dakar de tenir leur session budgétaire. Seul Barthélémy Dias, récemment révoqué de sa fonction de maire en raison d’une condamnation a brillé par son absence
Les conseillers municipaux de la Ville de Dakar ont tenu, ce jeudi, leur session ordinaire pour l’examen et l’adoption du budget. Mais c’était sans la présence de l’ex- maire Barthélémy Dias. La première adjointe Ngoné Mbengue a présidé la réunion.
Hier, les forces de défense et de sécurité ont permis aux conseillers municipaux de la ville de Dakar de tenir leur session budgétaire. Seul Barthélémy Dias, récemment révoqué de sa fonction de maire en raison d’une condamnation pour homicide, a brillé par son absence.
La séance a été dirigée par la première adjointe à l’édile de la Ville, Ngoné Mbengue. Les conseillers municipaux ont ouvert l’examen et l’adoption du budget en atteignant le quorum de 65/100. C’est ce qui a permis de dérouler normalement les travaux. Interpellé sur cette ouverture de session, le conseiller municipal Madiop Diop, maire de Grand Yoff, déclare que les conseillers municipaux pouvaient bel et bien délibérer, mais le bureau a jugé nécessaire de se retourner en inter-commission pour mieux examiner le budget, et après procéder au vote. Évoquant l’absence de M. Dias, M. Diop souhaite le retrouver le jour du vote du budget. Mais, il estime que son absence n’a pas empêché le bon déroulement de la session, car, Ngoné Mbengue, qui assure l’intérim, va poursuivre les travaux.
« Le premier adjoint va diriger les travaux. Elle a dirigé, ce matin, la session ordinaire et a ordonné la suspension de séance pour faire le vote. Même s’il n’est pas là, elle aura la prérogative de continuer les travaux », a fait savoir l’édile de Grand Yoff. Pour le cas de Dias, M. Diop estime qu’il vaut mieux entamer un dialogue avec l’État, pour lui permettre de revenir diriger la mairie, afin de terminer les réalisations et autres travaux qu’il a démarrés. Il ajoute que celui-ci avait de grands projets et une vision pour Dakar, on devrait donc lui permettre de terminer son mandat pour l’intérêt des Dakarois.
Le conseiller municipal et ancien ministre Seydou Gueye se dit heureux de retrouver le fonctionnement normal de l’institution qu’est la Ville de Dakar. Il indique que la collectivité territoriale, à travers son bureau municipal, a exprimé sa préoccupation par rapport à la « situation d’état de siège de la mairie », faisant référence à la présence des forces de l’ordre. Car, dit-il, depuis plus d’une semaine, l’accès était interdit au bureau municipal et aux conseillers municipaux. « Aujourd’hui on a retrouvé un fonctionnement normal de la mairie. La session budgétaire a été ouverte, l’ordre du jour a été adopté après l’appel nominatif des conseillers, le quorum a été aussi atteint et la séance a été suspendue pour une inter-commission demain », informe-t-il.
LES SÉNÉGALAIS ATTENDENT DES SOLUTIONS CONCRÈTES
Tous partagent un même désir : voir des solutions concrètes au sortir du face-à-face du chef du gouvernement avec les élus du peuple.
Avec la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre Ousmane Sonko, prévue ce matin, à l’Assemblée nationale, les attentes sont palpables à travers tout le pays. Tous partagent un même désir : voir des solutions concrètes au sortir du face-à-face du chef du gouvernement avec les élus du peuple.
Dakar, lendemain de Noël, ce sont des rues animées, des guirlandes et des jeux de lumière accrochés sur les poteaux d’éclairage ou les fils électriques en suspension. La capitale sénégalaise, en décembre, c’est aussi, d’ordinaire, un vent d’hiver soufflant peu à peu et qui intime tout un monde à changer d’habillement pour arborer des habits plus lourds. Un tel tableau est observable en ce petit matin du jeudi 26 décembre 2024, au rond-point Médina, à proximité de l’avenue Malick Sy.
En ces lieux, les klaxons des voitures et le vrombissement des motos se mêlent au brouhaha des conversations. Sous un ciel partiellement couvert, la lumière du soleil filtre à travers les nuages et projette une lueur douce sur les bâtiments modernes et les constructions en cours.
Les vendeuses de petits déjeuners, installées sur les trottoirs, brassent « café Touba », « pain ndambé » ou autres sandwichs pour des clients, tandis que des ouvriers et des passants circulent, emmitouflés dans des pull-overs. Ici, la vie urbaine bat son plein. C’est dans cette atmosphère que Mamadou Faye, originaire de Fissel Mbaadane, et comme couché sur sa moto « Jakarta » garée au bord du trottoir, mâche son chewing-gum, visiblement sceptique. À la mention de la Déclaration de politique générale (Dpg), prévue le lendemain (aujourd’hui), il réagit avec une pointe de désillusion : « Sonko doit parler demain ? Ah bon ? Qu’est-ce qu’il doit nous dire encore ? », lâche-t-il, un brin irrité. « Il a déjà tout dit. Il a fait sa campagne, les Sénégalais l’ont élu (Ndlr : ont élu Diomaye, son binôme) ; il a demandé une majorité à l’Assemblée, les Sénégalais lui ont donné ça.
Maintenant, il ne lui reste qu’à travailler et satisfaire les jeunes », avance-t-il d’emblée. Et d’ajouter : « Moi qui vous parle, j’ai voté pour Diomaye, mais cela ne m’empêche pas de dire la vérité : les Sénégalais sont fatigués, nous attendons des résultats ».
Tout en signifiant qu’il se fera un plaisir d’écouter le Premier ministre, il laisse entendre « qu’en presque un an au pouvoir [la population] attend « toujours une première inauguration ».
« Rien que des résultats »
Un peu plus loin, Djiby Ngom, un ouvrier originaire de Touba-Toul, également agriculteur, vient de prendre place sous la tente improvisée de Penda, une vendeuse de petit-déjeuner.
À l’interpellation de cette dernière sur le sujet du jour, il usurpe aussitôt la parole pour partager son opinion. « Nous voulons qu’il apporte son aide aux agriculteurs. Nous avons besoin de réformes pour les intrants, pour les terres. Si nous produisons mieux, nous pourrons nourrir tout le pays », explique-t-il, le regard ferme. Plus loin encore, au marché Tilène, la rue assourdissante hurle. Mor Diaw, un vendeur de tissus, ajuste l’étalage de son stand. Pour lui, l’économie et l’enseignement sont les domaines clés où Ousmane Sonko est attendu.
« Nous l’avons attendu depuis la dernière législature. Donc, avec cette nouvelle majorité, il doit nous dire ce qu’il compte faire pour le pays dans les cinq prochaines années, surtout par rapport à l’économie », insiste-t-il.
Si d’habitude, à l’approche de la fin de l’année, les populations attendaient avec impatience le discours à la Nation du président de la République, cette fois-ci, les esprits, selon Mor Diaw, s’impatientent plus pour la Dpg.
« Sur l’enseignement supérieur également, nous l’attendons. Moi j’habite Ouakam. Souvent, en venant au travail, je dépasse les étudiants devant l’université Cheikh Anta Diop ou vers la corniche en train de manifester. Des solutions sont attendues pour régler cette situation. On ne peut pas développer notre pays sans pour autant bien former notre jeunesse », analyse-t-il.
Cet habitant de Touba ne peut aussi s’empêcher de porter un plaidoyer pour sa ville : « Je viens de Touba, et nous l’attendons sur le côté de l’assainissement et de l’eau. Nous avons énormément de demandes, mais ces deux points sont des priorités majeures », conclut Mor.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE VENDREDI 27 DECEMBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Vox Populi, Le Soleil, Le Verdict News, Yoor-Yoor Bi, l'EnQuête, L'Observateur, Record, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération
Pour Ousmane Sonko, ce sera l'heure de vérité, comme le fut celle d'Habib Thiam en 1981, dans un contexte tout aussi chahut. L'histoire de la Primature sénégalaise nous enseigne que ces grands oraux peuvent être aussi bien des tremplins que des pièges
Alors que le Premier ministre Ousmane Sonko s'apprête à présenter sa Déclaration de Politique Générale ce vendredi 27 décembre 2024, l'histoire politique du Sénégal nous offre un éclairage intéressant à travers le parcours d'Habib Thiam, une figure marquante de la Primature sénégalaise. .
Le parallèle est saisissant entre les contextes économiques. En 1981, lors de sa première DPG, Habib Thiam se trouvait face à une conjoncture internationale difficile : inflation galopante, coûts énergétiques élevés et transactions internationales complexifiées par la hausse du dollar. Un scénario qui résonne particulièrement avec les défis actuels du Sénégal.
La trajectoire politique d'Habib Thiam illustre aussi la fragilité de la fonction de Premier ministre. Après sa première DPG en 1981, il est limogé le 3 avril 1983, remplacé par Moustapha Niasse pour seulement 26 jours, avant que le président Abdou Diouf ne supprime purement et simplement le poste. Cette période témoigne des turbulences politiques qui peuvent ébranler la Primature.
Mais l'histoire d'Habib Thiam est aussi celle d'un retour inattendu. Huit ans plus tard, en 1991, il revient à la Primature dans un contexte de profonds changements. Sa seconde DPG intervient alors que le pays traverse une période d'ajustement structurel et s'ouvre au multipartisme intégral. Cette fois-ci, il doit composer avec une opposition plus structurée, comprenant 18 députés du PDS menés par Maître Abdou Wade.
Pour Ousmane Sonko, qui s'apprête à présenter sa DPG, ces pages d'histoire rappellent l'importance cruciale de cette déclaration dans un contexte de transition. Tout comme Habib Thiam en son temps, il devra articuler sa vision face aux défis économiques majeurs et dans un paysage politique en pleine mutation.
La différence notable réside peut-être dans le contexte démocratique, aujourd'hui plus mature, où le débat politique s'annonce particulièrement scruté par une société civile vigilante et une opposition déterminée à jouer pleinement son rôle de contre-pouvoir.
LFI 2025, SONKO VA PROPOSER UN VOTE SANS DÉBAT
Le Premier ministre s’apprête à engager la responsabilité de son gouvernement pour faire adopter le projet de loi de finances initiale (LFI) 2025 sans débat. Une démarche confirmée par Abass Fall, ministre du Travail.
Comme évoqué plus tôt dans la journée par Le Soleil Digital, le Premier ministre Ousmane Sonko va, conformément à l’article 86, alinéa 6 de la Constitution, engager la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de finances initiale (Lfi), permettant ainsi son adoption rapide.
Cela interviendra à l’issue de la déclaration de politique générale, qui aura lieu, ce vendredi.
Cette démarche constitutionnelle permettra au gouvernement de ne pas perdre de temps pour faire adopter la loi de finances de l’année 2025. Le Premier ministre retournera ainsi à l’Assemblée nationale le samedi pour un vote sans débat.
L’information a été confirmée par Abass Fall, ministre du Travail et des Relations avec les Institutions, sur la télévision nationale.
« Les urgences nous attendent, c’est pourquoi nous sommes obligés de recourir à ce que la Constitution nous donne comme possibilité pour faire adopter ce budget », a notamment justifié l’ancien parlementaire.
Pour rappel, le parti au pouvoir, Pastef, est majoritaire à l’Assemblée nationale, avec 130 sièges sur 165.
UN SITE CLANDESTIN D’ORPAILLAGE DÉMANTELÉ À MARGOU
Au moins dix-huit groupes électrogènes, des panneaux solaires et d’autres équipements ont été saisis dans cette localité du département de Kédougou.
Au moins dix-huit groupes électrogènes, des panneaux solaires et d’autres équipements ont été saisis jeudi à Margou, une localité du département de Kedougou (sud-est) dans le cadre d’une opération de démantèlement de sites clandestins d’orpaillage entreprise par l’armée, a-t-on appris de source sécuritaire.
« Dans la poursuite des opérations de sécurisation, les éléments de la zone militaire N°4 ont demantelé un site d’orpaillage clandestin à Margou dans la zone de la Falémé ce 26 décembre. 18 groupes électrogènes, plusieurs panneaux solaires et divers équipements ont été saisis », rapporte notamment la Direction de l’information et des relations publiques des armées dans un communiqué.
Il s’agit là d’une opération menée par des éléments de cette zone militaire couvrant les régions administratives de Tambacounda et de Kedougou.
Une opération de sécurisation d’envergure dénommée Sentinelle avait été dans un passé récent entreprise par l’armée sénégalaise dans cette partie du pays.
De nombreux sites clandestins d’orpaillage avaient été déjà demantelés.
Ces opérations surviennent alors que les nouvelles autorités du pays ont pris la décision d’interdire l’orpaillage dans la zone de la Falémé, la principale affluent du fleuve Sénégal en proie à un véritable problème de pérennité en raison entée autres de conséquences liées à l’extraction de l’or.