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8 juin 2025
Par Mohamed GUEYE
FINANCES PUBLIQUES, AU-DÀLA DES CHIFFRES
Il faut croire que ce sera la faute de ce pillard de Macky Sall si le Sénégal ne sait pas encore en ce moment, de quel budget va disposer son Etat l’année prochaine. Une situation parfaitement inédite depuis Senghor
En 2012, face à la perspective d’une défaite électorale qui le menaçait, Abdoulaye Wade avait prévenu que s’il perdait le pouvoir, il ne garantissait pas que les salaires puissent être payés dans les deux mois suivants. Et de fait, dès sa prise de fonction, Macky Sall a dû se rendre en France de toute urgence. On a appris, à la suite d’un communiqué, que le Président français Sarkozy a accordé au Sénégal une aide budgétaire de près de 180 millions d’euros pour permettre, entre autres, de payer des salaires.
Autre flash-back. Fin 2023. Quelques mois avant la fin de son second mandat, Macky Sall décide d’augmenter des salaires de l’enseignement public, de l’élémentaire au supérieur. Ce qui représente une grosse enveloppe de plusieurs milliards par année.
En ce moment, si l’on en croit les annonces faites la semaine dernière par le gouvernement, à la tête duquel le Premier ministre, le pays était déjà au bord de la banqueroute. Où Macky Sall et ses ministres trouvaient-ils l’argent pour payer tous les fonctionnaires chaque mois ?
Pire encore, ou mieux, ces faussaires ont trouvé le moyen de laisser plus de 300 milliards de Cfa dans les caisses de l’Etat en partant, comme indiqué dans le communiqué du Conseil des ministres. Une chose que le régime de BDF n’a pas démentie. Et pour montrer leur force, c’est à partir de leurs données et leur bilan que le régime actuel a pu lever plus de 450 milliards de Cfa d’eurobonds, même si à ce jour, on n’en connaît pas encore l’utilisation, étant donné que l’Assemblée nationale n’a pas eu le temps de voter une Loi de finances rectificative (Lfr) qui devrait intégrer cet argent dans le budget de cette année.
Parlant de budget d’ailleurs, il faut croire que ce sera la faute de ce pillard de Macky Sall si le Sénégal ne sait pas encore en ce moment, de quel budget va disposer son Etat l’année prochaine. Une situation parfaitement inédite depuis Senghor. L’ennui est que, du fait de cette situation, les Sénégalais ne connaissent pas encore les orientations politiques et économiques que le nouveau régime veut imprimer au pays. Jusqu’à présent, on nous parle de souverainisme économique, sans nous en donner le contenu.
L’action la plus tangible est la remise en question des contrats avec les compagnies étrangères évoluant dans le secteur minier. Un ministre a déclaré que cela visait à s’assurer que les intérêts du pays étaient très bien protégés et que le Peuple profitait pleinement de ce qui lui revenait constitutionnellement. Il faut prendre acte de cette volonté, et souhaiter que les actes ne tournent à la Bérézina pour le pays. Cette remise en cause des contrats signés et des engagements de l’Etat pourrait éventuellement rendre plus frileuses les entreprises étrangères qui ont accepté de mettre plusieurs milliards de Cfa dans «l’aventure» pétrolière, les inciter à retenir leurs financements jusqu’à plus amples informations. Souhaitons que leur revue de ces contrats se fasse avec plus de sérieux que ce qu’ils avaient consacré à dénoncer la gestion du pétrole et du gaz sénégalais. Les gens n’ont pas oublié que l’actuel Premier ministre, alors dans l’opposition, avait pondu deux ouvrages pour dénoncer la gabegie et le manque de transparence du pouvoir de Macky Sall dans la gestion du pétrole sénégalais. Dans ses déclarations, il était allé, ainsi qu’un autre politicien, par ailleurs éminent diplômé de l’Ecole des Mines en France, jusqu’à affirmer, avec tout le sérieux de leur rang, que des bateaux étrangers venaient rôder la nuit autour des plateformes pétroliers du Sénégal pour charger du pétrole sénégalais qu’ils allaient vendre en Europe.
Ça, c’était près de 5 ans avant que la compagnie Woodside n’annonce la sortie de son premier baril, faisant ainsi taire les rumeurs mortifères.
Mais il est temps d’aller au-delà des chiffres et des débats de spécialistes des Finances publiques. Aujourd’hui que le Premier ministre et son gouvernement nous annoncent, avant la Cour des comptes, que tous les calculs sur lesquels se basent les chiffres de nos performances économiques sont falsifiés, on est impatients de savoir comment ils vont redresser la barre. Toutefois, on peut estimer, avant la publication annoncée du fameux «Projet» la semaine prochaine, qu’ils ne devraient pas y avoir beaucoup de problèmes s’ils s’en tiennent à leurs déclarations d’avant l’arrivée au pouvoir. N’ont-ils pas basé leur postulat sur une économie d’auto-production ? Le Président Faye avait même déclaré vouloir relancer une industrie de substitution des importations. C’est sans doute pour cela que la dégradation de la notation du Sénégal ne les dérange pas trop. Ils ne doivent pas non plus être particulièrement choqués de voir des filiales étrangères quitter le pays. Le problème est de trouver des champions locaux qui prendraient leur place. Ou même mieux, qui vont investir dans des secteurs encore plus en pointe que ceux qu’occupaient les exploitants étrangers. Une très bonne idée, mais qui ne pourra être jugée que lors de sa mise en œuvre.
Dans ce domaine aussi, l’une des leçons à retenir est qu’un cordonnier ne peut se transformer en maroquinier du jour au lendemain. Un négociant en linge ne peut non plus devenir constructeur automobile en une quinzaine de jours. Si l’on veut promouvoir des entreprises à partir de la coloration politique de leurs dirigeants, on va diriger le pays vers un retentissant échec. Or, le Sénégal n’a pas de temps à perdre à des tâtonnements. La promotion de champions nationaux est quelque chose de très important et ne peut se baser sur les affinités que les dirigeants ont avec certains prétendus «capitaines d’industries». Tout le monde sait qu’au Sénégal, ils ne sont pas vraiment nombreux.
Le gouvernement a eu le temps, depuis sa prise de fonction, de se rendre compte que les déclarations d’avant les élections ne permettent pas de préserver ou de nourrir une popularité politique. La jeunesse sénégalaise notamment, souffre d’un mal-être qui ne se contente plus d’intentions. L’armée de chômeurs qui frappe à ses portes ne va pas regarder encore pendant longtemps des copains se partager le gâteau de l’Etat avec des coquins dont le mérite est d’avoir été parmi les plus bruyants lors de la traversée du désert. Il est passé le temps où l’on pouvait impunément rejeter toutes les fautes sur l’ancienne équipe et penser s’exonérer de toute faute.
Le Premier ministre a pensé qu’il lui suffisait d’affirmer avoir trouvé des données trafiquées pour gagner des mois de patience et d’indulgence pour son équipe. Il oublié uniquement que s’il a été élu, ainsi que son président, c’est pour avoir dit qu’ils avaient un «projet déjà tout ficelé» et qui n’attendait que sa mise en œuvre. Comparaison n’étant pas raison, on pourrait néanmoins rappeler au Président Diomaye Faye que Macky Sall avait dû, quasiment dès son arrivée au pouvoir, patauger dans les eaux à Sicap Foire ou Nord Foire, et dans la Zone de captage, et régler le problème. Il ne s’est pas défaussé en prétendant que ce n’était pas «son hivernage». Et même après, il ne s’est pas plaint que des saboteurs s’en prenaient à des ouvrages d’évacuation, comme à Keur Massar, pour des motifs politiciens.
Il en est de même des denrées de première nécessité, du loyer ou du tarif de l’électricité. Bien loin de vouloir se faire l’avocat de la gouvernance de Macky Sall, on peut affirmer que les premières mesures de sa gouvernance, même empreintes de populisme, ont été très efficaces, et toute la population y a adhéré, à la notable différence de propriétaires d’immeubles, ce qui est tout à fait compréhensible. Actuellement, il suffit de faire un tour sur les marchés du pays pour se demander par quel miracle certains de nos compatriotes parviennent à survivre. De même, avec cette rentrée scolaire qui n’est pas celle de Benno ou de l’Apr, comment les parents de familles nombreuses parviennent à satisfaire les besoins de leurs enfants ?
Avant de chercher à convaincre les Sénégalais qu’ils détiennent avec leur équipe, les clés du développement de ce pays, les dirigeants de ce pays devraient d’abord, et en toute urgence, se pencher sur leurs concitoyens. Les promesses qu’ils se préparent à faire au cours de cette campagne électorale devraient être concrétisées le plus vite possible
L’APPEL DÉNONCE UN ARRÊTÉ INJUSTIFIÉ DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION
Selon l’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne ce texte, élaboré sans consultation préalable, outrepasse les prérogatives du ministre en conférant à une commission créée le pouvoir de vie ou de mort sur les entreprises de presse.
L’Association des éditeurs et professionnels de la presse en ligne (APPEL) veut l’abrogation du nouvel arrêté du ministre de la Communication portant création de la Commission d’examen et de validation de la déclaration des entreprises de presse du Sénégal. Elle affirme qu’elle l’a beau chercher dans le fil conducteur du Code de la presse, mais il n’y est pas, tout comme il brille par son absence dans tous les textes d’application du Code. «C’est pourquoi, par la magie d’un raccourci rapide, il faut dire que cet arrêté du ministre est une sorte d’Ovni dans l’ordonnancement juridique et institutionnel du secteur des médias», lit-on dans un communiqué.
L’APPEL indique que cet arrêté, élaboré de «manière cavalière», sans consultation ou concertation aucune, s’arroge un droit de vie et de mort sur les entreprises de presse. En effet, dans ses missions énumérées à l’article 2, il dit, entre autres : «examiner les demandes d’enregistrement des entreprises de presse adressées au ministère via la plateforme ci-dessus visée, s’assurer du respect des critères d’éligibilité et des conditions requises, au regard de la législation en vigueur, valider ou rejeter les demandes d’enregistrement…”.
L’APPEL indique que quand le texte imposé par le ministre parle de valider ou de rejeter, il outrepasse ses prérogatives et fait un pied de nez à l’autorité de régulation. Selon l’Association, le texte imposé par le ministre de la Communication souffre d’un manque criant de clarté et de précision. «Pour éviter toute possibilité d’amalgame, il devrait indiquer, préciser la “législation en vigueur”. Quand il parle de valider ou de rejeter, là, il outrepasse ses prérogatives et fait un pied de nez à l’autorité de régulation. Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra), qui est une Autorité administrative indépendante avec pleins pouvoirs sur l’audiovisuel, est confiné à un statut de figurant dans cette fameuse commission. La présence des ministères de l’Intérieur et de la Justice est encore plus intrigante», poursuit l’APPEL.
Le 16 août dernier, le ministre de la Communication a lancé une plateforme d’enregistrement en ligne des entreprises de presse. Malgré les insuffisances du support, les médias s’y sont enregistrés en masse. L’APPEL explique même pour cette initiative, encore des erreurs flagrantes ont été notées. Lesquelles résident dans les critères énumérés dans l’arrêté de mise en place, et ceux inscrits sur cette plateforme. Depuis lors, selon l’Association, il n’y a eu aucun rapport spécifiant le nombre d’entreprises enregistrées, leur typologie entre autres données d’analyse. Celles qui se sont faites enregistrées n’ont aucune information sur le processus.
En vérité, d’après l’Association, il ne s’est jamais posé un problème d’enregistrement parce que le 15 décembre 2022, une campagne d’enregistrement de 40 jours avait été lancée par le prédécesseur de l’actuel ministre. Elle n’avait suscité aucune tension ni réaction de réprobation de la part des acteurs. D’ailleurs, les chiffres avancés par la tutelle souvent proviennent de ce recensement.
ABDOULAYE DIEYE QUITTE LA COALITION JAM AK NJARIÑ D'AMADOU BA
A travers un communiqué, l’ancien directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne explique que sa décision est motivée par sa loyauté envers Macky Sall.
Ce lundi 7 octobre, la Direction Générale des Elections (DGE) a publié la liste des candidatures pour les élections législatives anticipées.
Pour la liste Jam ak Njariñ de Amadou Ba, les choses se compliquent puisque sa tête de liste pour Thiès a décidé de se retirer de la course.
Le Quotidien indique que l’ancien directeur général de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD), Abdoulaye Dieye a démissionné.
A travers un communiqué, ce dernier explique que sa décision est motivée par sa loyauté envers Macky Sall.
A l’en croire, «au regard de ma loyauté envers le président Macky Sall, il ne saurait question pour moi, de faire face à une liste qu’il dirige».
«Je démissionne de la liste des investis de la coalition Jam Ak Njariñ en accord avec tous els militants et sympathisants de 2Ap/Siggi Jotna. L’urgence est de se retrouver autour d’une dynamique unitaire pour faire triompher l’intérêt commun au détriment des aspirations personnelles », explique-t-il.
Lançant un appel à tous ses militants et aux concitoyens, Abdoulaye Dieye leur demande de travailler pour la victoire du Sénégal et ne «pas plonger notre chère nation dans une faillite politique, économique et sociale».
SECOUSSE DANS LES PARTIS ET COALITIONS
Des démissions en cascade secouent les rangs de l'APR, du PDS et de Taxawu. De Thiès à Kaolack, en passant par Rufisque et Mbacké, les dirigeants locaux expriment leur mécontentement face aux investitures
La publication des listes a créé une secousse au niveau des formations politiques. La tête de liste de la coalition d’Amadou Ba dans le département de Thiès démissionne. A Kaolack, le PDS est en train de subir une saignée. C’est le cas également à Rufisque où le maire Dr Oumar Cissé a tourné le dos à Taxawu et Angélique Manga fustige sa position (32e) sur les listes de Takku Wallu.
Suite à la publication des listes, le responsable politique Thiessois Abdoulaye Dièye choisi pour diriger la liste départementale de la coalition Jam Ak Njariñ de Amadou Ba a tourné le dos. Le président du mouvement Siggi Jotna a démissionné parce que, dit-il, Amadou Ba n’a pas voulu aller en inter coalition dans le département de Thiès comme convenu.
L’Alliance pour la République (APR) risque de payer un lourd tribut suite à la publication des listes pour les élections législatives du 17 novembre. Après Diouf Sarr, c’est au tour de l’ancien ministre Aminata Angélique Manga de fustiger sa position sur les listes pour les législatives. Investie à la 32e position, elle est montée au créneau pour dénoncer cette forfaiture. D’après le porte-parole de ses militants et sympathisants Mamadou Ba, l’ancienne ministre Aminata Angélique Manga menace même de quitter l’APR dans les jours à venir à cause des investitures qu’elle qualifie de manque de considération dont elle est victime. Il renseigne aussi qu’elle pourrait également suivre son chemin.
Le Parti démocratique Sénégalais (PDS) est en train aussi de subir une saignée dans la zone centre, précisément à Kaolack. En effet, le président de la fédération départementale de Kaolack et non moins président des ferrailleurs exportateurs du Sénégal et président du Grand mouvement pour le développement du Sénégal, vient de tourner le dos au parti libéral. Cette décision qui est tombée à quelques encablures des législatives anticipées 2024 va à coup sûr impacter le PDS. « À partir d’aujourd’hui, j'ai décidé de quitter le PDS en parfaite entente avec la responsable des femmes de la section communale de Kaolack, Mariama Sène, la présidente des femmes de la commune de Ndoffane, Mame Sèye Ndoye, et le responsable des jeunes de la commune de Keur Socé, Serigne Thiam Niass et les 29 secteurs du PDS que j’ai installés dans le département », a-t-il déclaré.
Les raisons de cette décision, poursuit-il après mûre réflexion, sont en phase avec l’opinion de la base et ont surtout été causées par des responsables du parti libéral qui ne ménagent aucun effort pour me pousser à la sortie depuis mon compagnonnage avec le leader de BBY, Amadou Bâ, lors de la présidentielle 2024.
Cette même situation est également constatée chez Khalifa Sall où Dr Oumar Cissé, maire de la ville de Rufisque et ex-députe de la 14e législature, a claqué la porte. « Mes divergences avec les camarades de la direction de Taxawu étaient plus profondes que je ne le pensais. Malgré ma posture de président de la Conférence des leaders, je n'ai pas pu faire adopter cette voie citoyenne à la direction de Taxawu. Face à ce constat, j'avais décidé de ne pas figurer sur les listes pour les législatives. Aujourd'hui à l'évidence, Taxawu a franchi un autre seuil en co-animant une inter-coalition avec l’APR. Il y a encore quelques semaines comme ce fut le cas deux années durant, à l’unisson avec les députés issus de Pastef, nous de Taxawu contrions les parlementaires de BBY dans leurs tentatives de faire adopter les politiques etlois pernicieuses du régime de Macky Sall. Aujourd’hui, il nous est proposé de nous unir avec les ex-députés de l’APR pour contrer les politiques et lois préconisées par les nouvelles autorités issues de Pastef avec lesquelles nous avons cheminées. C’est incohérent, inexplicable et indéfendable. Je ne vois pas la politique comme un simple moyen de garantir des positions de pouvoir en piétinant la morale, la vertu et l’éthique », a-t-il expliqué.
A Mbacké également, en consultant la liste de «Takku Wallu Sénégal» qui regroupe plusieurs partis politiques dont l’Apr, un constat s’impose :tous les grands leaders du parti du président Macky Sall à Touba ont été écartés. En effet, mis à part Serigne Modou Bara Dolly qui dirige la majoritaire départementale, aucun de ses responsables connus n’a été choisi. On ne les voit nulle part, ni sur la départementale, ni sur la nationale.
Abdou Lahad Seck Sadaga, ancien député et 1er leader politique à avoir représenté l’APR dans la cité religieuse, voit à travers cette décision «un message très clair». Pour lui, certains veulent décidément le jeter à l’abattoir. « Je reste attaché au président Macky Sall. Nous ne sommes pas liés par la politique. Par conséquent, je lui renouvelle mes amitiés et compte les protéger. Toutefois, nous avons constaté qu’aucun leader de l’Apr de Touba n’a été investi. Ceux qui ont été mandatés ont choisi et ils se sont choisis et ont choisi leurs amis, préférant nous écarter. Nous avons pris acte de ce choix que nous considérons comme un affront. Ils ont pris leurs responsabilités, nous prendrons les nôtres ».
PAR THIERNO BOCOUM
LE TEMPS DE FREINER LA DÉMAGOGIE ET LE POPULISME
"Quelques petits extraits tirés du livre de Ousmane Sonko « Solution pour un Sénégal nouveau », bréviaire d’un « projet », nous révèlent de sa part une facilité à se dédire et à renvoyer aux calendes grecques les promesses faites aux populations."
Quelques petits extraits tirés du livre de Ousmane Sonko « Solution pour un Sénégal nouveau », bréviaire d’un « projet », nous révèlent de sa part une facilité déconcertante à se dédire et à renvoyer aux calendes grecques les promesses fermes faites aux populations.
«Pour tous les emplois supérieurs soumis au choix du Président, nous mettrons en place le mécanisme de l'appel à candidature permettant une pré-sélection sur dossier par un comité ad hoc spécialisé et sur des critères combinés d'ancienneté, de compétence et de probité. Et c'est seulement les trois meilleurs dossiers issus de ce tri qui seront soumis à l'arbitrage du Président de la République qui, quelle que soit l'option, n'aura pas cette marge de désigner selon son bon vouloir. »
Ousmane Sonko, « Solutions pour un Sénégal nouveau » P 96
«Il faut consacrer l'incompatibilité de l'exercice des responsabilités techniques de Directeurs, Directeurs généraux et secrétaires généraux de structures publiques et parapubliques avec toute implication dans la vie politique. Cela garantirait la neutralité de la fonction publique et éviterait, comme c'est le cas présentement, l'utilisation des moyens de l'État et des sociétés nationales au service d'un parti politique ou d'une coalition de partis.»
Ousmane Sonko, « Solutions pour un Sénégal nouveau » P 106
«L’'un des plus gros scandales dans la gouvernance de ce pays est la survivance de« fonds spéciaux » dont l'utilisation est laissée à la discrétion absolue du seul Président de la République. Dix (10) milliards, comment peut-on allouer autant de crédits à une personne, fût-elle la première institution de la République, sans aucun contrôle, ni a posteriori, ni a priori? Ces fonds échappent à tout contrôle de l'Assemblée nationale qui les vote, et des corps de contrôle (IGE, Cour des comptes...).
Ainsi, le Président de la République peut donner 25 millions aux cadres de son parti, 10 millions aux imams de telle localité, 40 millions aux militants de telle ou telle autre zone... Il peut en donner à son épouse pour des activités « caritatives » et qui en dispose à sa guise. On ne verra jamais un Président américain, français, allemand, etc. offrir aux siens aussi allègrement autant d'argent, jamais. Ces fonds ne sont en réalité que des fonds de corruption politique et d'entretien de militants alimentaires. Il faut les supprimer. »
Ousmane Sonko « Solutions pour un Sénégal nouveau » P 94-95
À l’épreuve du pouvoir, les militants se disputent pour de l’argent et se servent des postes sans aucun appel à candidature. Ils caracolent à la tête des directions et continuent allègrement de faire de la politique. Le 17 novembre prochain, il faudra freiner le mal avant qu’il ne gangrène définitivement notre pays.
LE RETOUR PRÉMATURÉ DE MACKY SALL EST UN AVEU D’ÉCHEC, SELON CHEIKHOU OUMAR SY
L'ancien parlementaire n’a pas mâché ses mots, exprimant des réserves quant à la manière dont Sall a géré la transition et son retour hâtif, qu’il perçoit comme une tentative de reprise en main d’une situation devenue incontrôlable.
L’ancien parlementaire et membre de la coalition Jamm ak Njarin, Cheikhou Oumar Sy, a sévèrement critiqué le retour de Macky Sall dans l’arène politique sénégalaise, le qualifiant d’ »aveu d’échec ». Invité ce mardi à l’émission matinale « Salam Sénégal » sur Radio Sénégal Internationale (RSI), Cheikhou Oumar Sy a exprimé son scepticisme sur les motivations derrière ce retour, tout en évoquant plusieurs sujets politiques majeurs liés à la gouvernance de l’ancien président.
Selon Cheikhou Oumar Sy, Macky Sall aurait prématurément repris la scène politique, ce qui, selon lui, reflète une absence de préparation à la fin de son mandat. « Le fait que Macky Sall revienne aussi tôt montre qu’il n’a pas réussi à préparer de dauphin politique, un héritier de son pouvoir, comme il aurait dû le faire depuis des années », a-t-il déclaré.
L’ancien parlementaire a également souligné que le président sortant aurait dû « prendre de la hauteur » après avoir quitté le pouvoir, suggérant qu’il aurait dû s’éloigner de la vie politique pour laisser le nouveau régime prendre ses marques. « Le président de la République, par décence, doit prendre de la hauteur pendant au moins une ou deux années, laisser ceux qui sont au pouvoir dérouler, et revenir plus tard s’il le souhaite », a-t-il insisté.
Cheikhou Oumar Sy est également revenu sur l’exclusion de certains acteurs politiques des dernières élections sous la présidence de Macky Sall, citant Ousmane Sonko, Karim Wade et Khalifa Sall. Il a estimé que Macky Sall avait « empêché » ces figures de se présenter et, paradoxalement, cherche maintenant à se réconcilier avec certains d’entre eux, notamment Karim Wade, après des années de blocage.
Il a abordé les récentes polémiques concernant la dette publique, affirmant que les autorités devraient attendre les conclusions des audits avant de communiquer publiquement. Selon lui, le manque de prudence a entraîné des répercussions sur la crédibilité de l’administration, avec une baisse de la notation financière du pays, une situation qu’il juge préoccupante pour l’avenir économique du Sénégal.
Cheikhou Oumar Sy n’a pas mâché ses mots, exprimant des réserves quant à la manière dont Macky Sall a géré la transition et son retour hâtif, qu’il perçoit comme une tentative de reprise en main d’une situation devenue incontrôlable.
LA JUSTICE SUR LES TRACES DE HAUTS RESPONSABLES
Amadou Ba, Amadou Sall, Farba Ngom et Abdoulaye Daouda Diallo sont soupçonnés d'être impliqués dans un vaste scandale foncier. Le parquet de Dakar a décidé d'ouvrir une enquête sur l'opaque affaire des terrains de la Boa
Amadou Ba, Amadou Sall, Farba Ngom et Abdoulaye Daouda Diallo semblent être dans de beaux draps. Et pour cause, le parquet de Dakar a ouvert une série d'informations judiciaires contre eux dans l'affaire des terrains de la Boa.
Ça sent mauvais pour l’ancien Premier ministre Amadou Ba, le fils de l’ex chef d’État, Amadou Sall, Farba Ngom et Abdoulaye Daouda Diallo. D’après Confidentiel Dakar, le parquet de Dakar ouvre une série d'informations judiciaires contre eux. «Selon des informations obtenues par Confidentiel Dakar, le procureur de la République a demandé d'ouvrir une enquête dans l'affaire des terrains de la Boa. Le maître des poursuites voudrait savoir dans quelles conditions une vingtaine de Société civile immobilière (Sci) ont bénéficié de plusieurs dizaines de terrains. Les enquêteurs devront déterminer s'ils ont des liens avec l'ancien premier ministre Amadou Bã ou l'ancien président du Conseil économique et social, Abdoulaye Diallo», renseigne nos confrères.
En réalité, ajoute Confidentiel Dakar, «l'enquête devra déterminer si le député Farba Ngom est le prête-nom d'Amadou Ba. Pour le fils de l’ancien président de la République, l'enquête devra déterminer ou non s'il est en lien avec une réputée société de Btp dirigée par une célèbre dame sur la place de Dakar».
Il faut rappeler que suite à une recrudescence préoccupante des litiges fonciers ces dernières années, le ministère des Finances et du Budget avait donné l’ordre en avril dernier de suspendre provisoirement l'instruction des dossiers domaniaux et fonciers dans certaines zones géographiques sensibles. La mesure prise par le Directeur général des Impôts et des Domaines ciblait 18 zones. Il s'agit du « lotissement BOA, lotissement Hangar Pèlerins, lotissement Recasement 2 – Aéroport Dakar, lotissement EGBOS sur la VDN à Dakar, lotissement EOGEN 1 et EOGEN 2», mais également du «site de Batterie à Yoff», du «site de Terme Sud Ouakam», du «Pôle Urbain de Diacksao – Bambilor sur le TF 11 651/R», du «Pôle Urbain de Déni sur le TF 14 337/R», du «site de Pointe Sarène pour la zone hors SAPCO», du «lotissement de Ndiobène Gandiol sur le TF 138 à Saint-Louis…»
«Les hautes autorités estiment nécessaire d'établir une situation exhaustive du foncier dans ces zones à risque, où la paix sociale est menacée par des conflits en cours ou à venir. Au niveau des bureaux de recouvrement, toute demande d'enregistrement de baux ou d'actes de vente dans ces zones est également suspendue», indiquait une note confidentielle. Selon le document, cette mesure vise à préserver les droits légitimes des particuliers.
LA RECHERCHE D’INFORMATIONS, CLÉ POUR SAUVER LA BIODIVERSITÉ EN AFRIQUE
Lors de la réunion des centres régionaux d’excellence pour la biodiversité, Daouda Ngom a rappelé que la collaboration entre les acteurs et l’amélioration de la qualité des données sont essentielles pour sauver les écosystèmes menacés du continent.
La recherche d’informations demeure ”fondamentale” pour connaitre et sauver la biodiversité, a soutenu mardi, le ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, Daouda Ngom.
‘’La biodiversité est en péril mais, nous devons sauver ce qui peut encore l’être. Et pour sauver cette biodiversité, la recherche d’informations est fondamentale’’, a-t-il déclaré.
M. Ngom s’adressait aux journalistes, en marge de la cérémonie d’ouverture de la première réunion annuelle des centres régionaux d’excellence pour la biodiversité et les forêts en Afrique.
Cette rencontre de 4 jours réunis plusieurs acteurs venus d’Afrique de l’Ouest, du Centre et de le Sud-est.
Il a souligné que l’importance pour ces centres d’excellence, ”c’est de fournir des informations sur la biodiversité afin de la connaître pour mieux la protéger.
‘’Ces centres d’excellence, sont d’une très grande importance pour l’Afrique et le monde entier car, depuis 2022, il y a le nouveau cadre mondial pour la biodiversité, ”Coming Montréal”, qui recommande le classement de 30% de nos écosystèmes d’ici 2030’’, a-t-il expliqué.
Il a indiqué que l’initiative des centres régionaux d’excellence pour la biodiversité et les forêts en Afrique, qui s’étendra de janvier 2024 à décembre 2027, comporte trois projets interconnectés, couvrant respectivement, l’Afrique de l’Ouest, Centrale, Orientale et Australe.
Selon M. Ngom, l’objectif général de cette initiative, est de veiller à ce que les forêts, la biodiversité et les écosystèmes marins en Afrique, continuent à fournir les biens et services essentiels aux populations.
Elle veille également à ce que ces écosystèmes contribuent au bien-être des populations en améliorant l’accès aux informations régulières et actualisées pour une prise de décision ”éclairée”.
L’ambassadeur de l’Union Européenne au Sénégal, Jean-Marc Pisani a rappelé que la biodiversité joue un rôle important, même crucial, pour le cadre de vie des populations. ”Elle joue aussi un rôle dans la découverte de nouveaux médicaments donc, il est très important pour toutes ces raisons de pouvoir la préserver’’, a ajouté le diplomate.
Financé par l’UE, ce programme de plus de 525 milliards de FCFA, s’étend sur plusieurs années et concerne l’Afrique de l’Ouest, du Centre, de l’Est et du Sud.
‘’C’est la première initiative de cette taille et les centres d’excellence vont pouvoir échanger leurs données, mieux comprendre ces phénomènes, de manière à informer la décision politique, pour agir résolument et protéger cette biodiversité’’, a poursuivi M. Pisani.
Le directeur Afrique du centre de recherche forestière internationale, Peter Minan, a évoqué trois objectifs sur lesquels il faut se pencher, notamment sur la collaboration et la communication entre les centres régionaux, l’augmentation de la qualité des données et le rassemblement des acteurs autour de la biodiversité.
LES ELEVES DE «MARIAMA BA» ACCUEILLIES AU LYCEE LAMINE GUEYE
C’est une première depuis sa création ! La maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée va être «délocalisée» à Dakar pour quelques semaines ou quelques mois
La demande d’autorisation de réfection et de réhabilitation de la Maison d’Education Mariama Bâ a enfin trouvé une suite favorable. Des experts du bâtiment et de l’électricité vont entamer dare-dare les travaux de réfection des bâtiments de cet établissement d’excellence pour jeunes filles, notamment des dortoirs en situation de délabrement inquiétant. Les pensionnaires vont donc démarrer cette année scolaire au lycée Lamine Guèye de Dakar à partir du 14 octobre, selon des sources proches du corps professoral.
C’est une première depuis sa création ! La maison d’éducation Mariama Bâ de Gorée va être «délocalisée» à Dakar pour quelques semaines ou quelques mois. Le lycée Lamine Guèye a été choisi pour accueillir les pensionnaires de cette pépinière de cracks le 14 octobre prochain, le temps de permettre aux experts en bâtiment de finir les travaux de réhabilitation et de réfection des dortoirs et de quelques salles de classe. Mais aussi de refaire le circuit électrique en défaillance technique depuis un certain temps. Des salles de classes seraient même déjà aménagées au lycée Lamine Guèye de Dakar pour permettre aux élèves du lycée pour filles de Gorée d’entamer l’année scolaire 2024-2025. Pendant la durée des travaux, les pensionnaires qui habitent de la capitale vont devoir prendre tous les matins les transports publics. Quant aux insulaires ou lycéennes originaires de Gorée elles pourront prendre la chaloupe avec une carte d’abonement moyennant une somme symbolique. Seules les élèves venues des régions seront prises en charge par le gouvernement, selon des sources concordantes et proches du corps professoral dudit établissement d’excellence. Lequel se trouve, depuis quelques années, dans un état de délabrement très avancé mettant en danger la vie des pensionnaires, à savoir le personnel enseignant, l’administration et les élèves. Des travaux ont été entrepris pour éviter la survenue d’une catastrophe dans cet établissement d’excellence, surtout dans les dortoirs qui se situent en bordure de mer.
En effet, des experts qui seraient envoyés par le ministère de l’Education nationale auraient déjà fait une étude des lieux. Une visite d’expertise à la suite de laquelle ils auraient accepté d’entamer les travaux de réfection des dortoirs et du réseau d’électricité «dans les délais». Sauf que ces experts auraient dit clairement aux autorités académiques l’impossibilité d’entamer des travaux en présence des pensionnaires dans les lieux. Parce que, nous dit-on, les bâtiments d’un âge très avancé sont en état de délabrement inquiétant. Ce malgré le double statut de site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco et d’établissement d’excellence de Mariama Ba. Comme presque tous les immeubles de Gorée, la Maison d’Education en piètre état, et qui croule déjà sur le poids de l’âge, subit les effets de l’érosion côtière. D’où la délocalisation momentanée des élèves à Dakar où elles vont rejoindre leurs camarades du lycée Lamine Guèye. Si les travaux ont démarré en octobre, date de la rentrée des classes au niveau national, c’est parce que la lettre adressée à l’Etat depuis plusieurs mois n’aurait eu aucune suite, les autorités n’ayant enfin réagi que durant la dernière semaine des vacances scolaires. C’est à ce moment-là seulement qu’elles ont autorisé le début des travaux.
Les experts promettent de livrer le chantier «dans les délais» après avoir remis l’établissement en bon état. La Maison d’éducation est installée sur le site d’une ancienne caserne de l’Armée coloniale. Elle fait chaque année de bons résultats au bac et au Concours général. Pour rappel, c’est en 1978 que le président-poète Léopold Sédar Senghor avait décidé l’ouverture de la « Maison d’éducation de l’Ordre national du Lion » pour les jeunes filles dont les parents étaient titulaires de cette distinction. Par la suite, elle a été ouverte aux meilleures élèves des écoles du Sénégal. C’est en 1984 que le nom de l’écrivaine Mariama Bâ lui a été donné.
L’ARMEE SENEGALAISE, PREMIÈRE CERTIFIÉE OMS
Pour se faire engager dans les opérations extérieures (Onu, Ua, Cedeao etc.), les médecins, infirmiers et techniciens du Service de santé des armées sénégalaises (Ssa) ne vont plus subir des tests d’aptitude standardisés.
Pour se faire engager dans les opérations extérieures (Onu, Ua, Cedeao etc.), les médecins, infirmiers et techniciens du Service de santé des armées sénégalaises (Ssa) ne vont plus subir des tests d’aptitude standardisés. Car le Sénégal sera le premier pays africain certifié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms) en matière de déploiement d’Équipe médicale d’urgence (Emu) en zone de guerre. La cérémonie officielle de clôture de ce long processus de certification aura lieu ce jeudi 10 octobre 2024 à la Base militaire de Thiès. Une fête de graduation que présideront le ministre des Forces armées, le général Birame Diop, et son homologue de la Santé, Ibrahima Sy.
Aussi bien sous l’égide de l’Onu, de l’Union africaine ou de la Cedeao, les médecins, infirmiers et techniciens du Servie de santé des armées (Ssa) ont toujours porté le fusil et le stéthoscope en bandoulière pour se projeter les premiers sur les différents théâtres d’opérations extérieures pour soigner et sauver leurs frères d’armes au péril de leur vie. Ainsi d’ailleurs que les populations civiles. Il a fallu 64 ans après l’indépendance de notre pays pour que l’Armée sénégalaise soit dispensée des tests d’aptitude standardisés en matière de déploiement d’Équipe médicale d’urgence (Emu) en zone de guerre. En effet le Sénégal, par le biais de son Service de Santé des armées (Ssa), vient d’être certifié par l’Organisation mondiale de la santé (Oms). Une grande première en Afrique ! Et un énorme succès diplomatique pour le président de la République Bassirou Diomaye Faye, Chef suprême des armées.
Sous le leadership éclairé du Chef d’Etat-major général des armées, le général Mbaye Cissé, la Santé militaire dirigée par Médecin-Colonel Pr Abdou Razak Ndiaye est encore à l’honneur à travers la première certification internationale en Afrique de l’hôpital militaire de campagne dénommé Emu (Equipe Médicale d’Urgence). Certifiés et considérés désormais comme de grands spécialistes en médecine de guerre dans les conflits armés par l’Oms, nos médecins et infirmiers militaires peuvent être déployés directement sur tous les fronts en vue d’apporter une assistance immédiate aux pays et territoires lors de catastrophes naturelles, de flambées épidémiques et de situations d’urgence.
Un long processus !
Ce processus de certification est parti des leçons tirées du tremblement de terre survenu en Haïti en 2010. Devant l’absence de standards cliniques internationaux efficaces de qualité, l’Oms avait lancé le concept « Emu » certifiée conformément aux exigences internationales en matière de Santé. L’objectif de ce concept était de pouvoir venir en aide aux Etats membres de l’Oms en apportant une réponse sanitaire efficace en cas de catastrophe naturelle ou d’urgences de santé publique. C’est ainsi qu’en 2017, le bureau Oms-Afrique avait lancé l’initiative des « Emu » au Sénégal avec la participation de dix (10) pays africains. Sans oublier différentes Ong intervenant dans l’offre de soins et services cliniques aux populations lors des urgences sanitaires et catastrophes naturelles. L’Armée sénégalaise, à travers son Service de Santé, avait déposé sa candidature sur la base d’une expertise avérée et d’une expérience prouvée partout dans le monde. La preuve par le déploiement des personnels de santé militaire en Rd Congo après l’explosion d’une citerne-essence ayant fait 115 morts et des centaines de blessés en 2018. Mais aussi lors des épidémies d’Ebola en Sierra Leone et en Gambie. Nos médecins, infirmiers militaires et sapeurs-pompiers ont également fait leurs preuves en République de Guinée tout dernièrement lors de l’explosion du dépôt de carburant de Kaloum en 2023. Ayant fait confiance au Sénégal pour mettre sur pied une « Emu » mobilisable à tout moment, l’Oms a fini par tomber sous le charme de l’excellence et de l’expertise de la Direction du Service de Santé des Armées Sénégalaises. D’où le déclenchement du processus de certification ! Un processus de certification qui a nécessité beaucoup d’efforts sur les plans de la formation des personnels, de la logistique et de l’assimilation des procédures internationales.
Une grande consécration !
Devant les résultats particulièrement positifs, le Service de Santé des Armées a passé avec succès, en juin 2024, l’exercice de pré-vérification qui est l’étape préparatoire avec le déploiement d’un hôpital de campagne de niveau 2 en « grandeur nature », à la Base Aérienne de Thiès. Couronné de succès à l’issue de cette manœuvre, le Service de santé des armées a été déclaré apte à passer l’étape finale de vérification pour l’accréditation internationale qui a démarré hier, lundi 07 octobre 2024. A cet effet, les unités médicales de l’Armée ont été soumises à plusieurs scénarios d’urgence visant à tester sa capacité à fournir des services de santé en situation d’urgence sanitaire et d’épidémie.
Trois éléments en particulier seront soumis à évaluation : la capacité de déploiement de l’Emu en moins de 72 heures, la fonctionnalité des équipements médicaux et chirurgicaux ainsi que la gestion de pathologies médicochirurgicales en zone de guerre avec l’afflux massif de blessés ou de malades.
« Le Témoin » a appris que les unités médicales nationales ont réussi tous les tests et surmonté tous les obstacles dressés par l’Oms
Au départ, ils étaient une dizaine de pays africains et Ong à postuler. A l’arrivée, seul le Sénégal est certifié. Une certification qui constitue une grande consécration de nos armées sous le coaching gagnant du général Mbaye Cissé mais aussi un véritable succès diplomatique du Sénégal sous le magistère du président Bassirou Diomaye Faye. La fête de graduation sera présidée par les ministres des Forces armées, général Birame Diop, et de la Santé, Ibrahima Sy. Ce sera après-demain jeudi 10 octobre 2024 à la Base aérienne de Thiès. Un grand bravo à la Direction de Santé des Armées !