KEEMTAAN GI - GANG DES TUEURS DE LA ROUTE
Nos routes tuent et n’ont jamais cessé de semer peines et douleurs au sein de familles éplorées. Des voyous tuent et détruisent impunément des vies sans que des sanctions appropriées à la mesure de leurs crimes ne leur soient appliquées. Ils tuent avec désinvolture et un sentiment de « je m’en foutisme ». Ces auteurs d’homicides s’en sortent gaillardement toujours avec des peines d’une déconcertante légèreté. Ces gangs de la route, protégés par des syndicalistes qui ont réussi depuis plus de trente ans à imposer leurs diktats à tous les pouvoirs, sévissent sans état d’âme. Les mêmes personnes trônent à la tête de ces associations où elles font parler leurs biceps plutôt que leur intellect qui les a désertées depuis longtemps pour le profit. Convoqués dans le cadre de la préparation des états généraux du secteur des transports, certains de ces messieurs restent réfractaires à toutes sanctions qui toucheraient leurs portefeuilles. Ils ont ainsi réussi à tordre les bras à tous les pouvoirs qui se sont succédé à la tête de ce pays depuis 1960. Bien entendu, quand ce pays était dirigé par des Blancs, ils n’osaient pas avoir ces comportements que nous dénonçons. Tous les rencontres et séminaires initiés pour réduire les homicides sur les routes n’ont pu arrêter l’hécatombe. C’est d’ailleurs symptomatique que tous les accidents portent la signature de camionneurs et autres conducteurs de carcasses qui auraient dû être à la casse depuis longtemps et qui continuent de rouler. Au mépris du code de la route. Qu’ils aient sommeil ou qu’ils aient consommé de l’alcool ou des drogues, rien ne peut empêcher ces chauffards de prendre le volant. Nos routes sont certes étroites à l’intérieur du pays en plus d’être mal éclairées. Ce qui devrait inciter les chauffeurs à faire preuve de prudence. Mais c’est sur ces routes qu’ils mettent le pied sur l’accélérateur, se fichant de la vie de gens qu’ils transportent. Ça, c’est le côté macabre qui porte la signature de conducteurs. A l’arrière-plan, se cachent les propriétaires de ces véhicules qui se révèlent être de véritables gangsters. Des véhicules dévolus à la casse sont ainsi remis dans la circulation après que les propriétaires ont encaissé la prime de casse. C’est ce qui explique tous ces véhicules qui circulent et qui ne devraient rouler sur aucune route du monde. A de tels individus, le seul langage qu’il faudrait leur parler c’est celui de la fermeté. Encore faudrait-il que les gouvernements successifs osent affronter les maffias qui sont derrière ces gangs du secteur des transports terrestres. L’actuel ministre des Transports ne devrait point fléchir. Il lui faudra être ferme dans l’application des mesures qui sortiront du conclave de ce secteur — un conclave prévu le mois prochain — et les appliquer sans état d’âme. Rigueur implacable. Le seul langage qui mettrait fin aux massacres. KACCOOR BI - LE TEMOIN
ARRESTATION DE SIDY DIOP LES JUSTICIABLES S’EN FELICITENT !
Arrêté pour défaut de permis de conduire et de police d’assurance, le chanteur Sidy Diop a été déféré hier et placé sous mandat de dépôt par le procureur de la République. Il sera jugé lundi 26 août prochain devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour diverses infractions liées au code de la route. Ndeyssane il n’ira pas au magal de Touba ! Une arrestation qui ravit en tout cas le Sénégal des justiciables car Sidy Diop se prenait pour une star planétaire bénéficiant de l’immunité…judiciaire. Autrement dit, il se croyait tout permis ! Y compris rouler sans permis… D’ailleurs Sidy Diop s’aventurait même parfois à conduire des bolides sans plaque d’immatriculation, confient ses proches. Pendant ce temps, aucun ministre, magistrat ou avocat par exemple n’osait conduire une voiture sans permis ou police d’assurance. Toujours est-il que l’arrestation de Sidy Diop est un signal de rupture très fort dans un Sénégal de Diomaye qui se veut Etat de droit. Dans ce sens, « « Le Témoin » félicite les nouvelles autorités de la gendarmerie d’avoir tenu bon et solide face aux nombreuses interventions en faveur du chanteur. De même que les nouvelles autorités judiciaires pour l’application stricte de la loi pour que plus jamais ça !
MAGAL DE TOUBA L’ETAT A RESPECTE 96% DE SES ENGAGEMENTS
L’état des lieux fait par le ministre de l’Intérieur à deux jours du Magal montre que l’Etat a respecté 96 % de ses engagements. Une manière pour les autorités de rassurer le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, et les dignitaires de la cité de Bamba. L’annonce a été faite ce mardi par le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique à l’issue de la réunion d’évaluation nationale du grand Magal de Touba organisée à la résidence Darou Marnane. Jean Baptiste Tine s’est dit ”entièrement satisfait” du travail accompli jusqu’ici par les différents services étatiques impliqués dans l’organisation de cette manifestation religieuse. « Et nous espérons que d’ici vendredi, nous atteindrons les 100% de réalisation », a ajouté le général Jean Baptiste Tine. Prenant la parole, le porte-parole du Khalife général des mourides, Serigne Bassirou Abdou Khadre, a salué les efforts du gouvernement et l’ensemble des services concernés pour leur « mobilisation exceptionnelle dans ce contexte particulier marqué par l’hivernage ».
SONKO VEUT UNE APPROPRIATION DU « PROJET » PAR LES SENEGALAIS
Le Projet doit être approprié par les Sénégalais. C’est la forte conviction d’Ousmane Sonko, leader de Pastef et Premier ministre qui rencontrait ce mardi des artistes musiciens qui avaient soutenu le Pastef. Il a souligné que la réussite du Projet devenu programme national dépend du degré d’adhésion populaire. Selon lui, il est crucial que chaque citoyen comprenne la direction que va prendre l’État dans les années à venir pour pouvoir contribuer efficacement à la réalisation des objectifs fixés. « Celui qui ne sait pas où tu vas ne peut pas t’accompagner. Donc, la réussite du « PROJET » dépendra du niveau d’appropriation populaire », a déclaré Ousmane Sonko. Il a insisté sur l’importance de faire du « PROJET » une vision partagée par tous, au-delà des individus ou des groupes particuliers. Pour renforcer cette appropriation, le Premier ministre a annoncé l’organisation prochaine d’ateliers de formation et d’information à travers le pays. Ces sessions auront pour but de recueillir les avis des citoyens afin de garantir une compréhension commune du « « PROJET » et de s’assurer que chacun puisse contribuer à son succès. « Il est fondamental que les citoyens aient une compréhension claire des attentes et des objectifs de cette vision », a-t-il ajouté. Évoquant la pertinence du « PROJET » en tant que référentiel politique du régime actuel, Ousmane Sonko s’est réjoui des résultats obtenus en seulement quatre mois, comparant cette réussite au Plan Sénégal Émergent (PSE) de l’ancien gouvernement. Il a promis de présenter prochainement les résultats de sa vision, articulés autour de trois grands axes. Ousmane Sonko a également salué l’engagement des artistes dans la défense des causes communes, soulignant leur rôle important dans la sensibilisation et la mobilisation des masses. Il a invité chaque citoyen à faire du développement du pays une priorité personnelle, appelant au culte du travail et du civisme.
SONKO RAILLE L’OPPOSITION…
Le président de Pastef n’a pas raté hier l’opposition. Recevant des artistes musiciens qui ont accompagné le Projet jusqu’à l’élection de Bassirou Diomaye Faye à la présidence de la République, Ousmane Sonko a précisé qu’il parlait en tant président de Pastef. D’ailleurs, il n’a pas voulu recevoir les artistes musiciens à la Primature. Cette rencontre visait à remercier les artistes musiciens pour services rendus au parti lors de la campagne. Devant ces invités spéciaux, Ousmane Sonko s’est aussi dit ouvert à un débat avec les acteurs politiques de tous horizons. « Nous sommes en politique et nous l’assumons pleinement. Je suis prêt à débattre avec tout le monde, notamment sur les politiques publiques, les ressources naturelles et la finance publique », a-t-il affirmé. Il s’est aussi exprimé sur l’état de grâce. « Nous, on ne connait pas l’état de grâce. L’état de grâce c’est pour les faiblards. Quand on était du côté de l’opposition on n’avait pas bénéficié d’état de grâce. Les dés sont jetés quiconque veut s’opposer n’a qu’à se lancer. Nous, ce que l’on sait, c’est se battre et dans le bon sens du terme. On ne provoque personne, mais quiconque nous cherche, nous trouvera. Et c’est de cette façon que l’on compte gouverner le pays. Qui veut s’opposer n’a qu’à le faire, on n’a que dalle à faire de cette opposition, une opposition de sac à main ne nous fait pas trembler. Une n’opposition qui vit avec l’espoir de voir la séparation de Sonko et Diomaye, on ne la calcule pas. On est serein et on dort tranquillement » a ironiquement indiqué le leader de Pastef. Ousmane Sonko a aussi annoncé la reprise des activités politiques de parti Pastef. Il a promis de poursuivra les rencontres avec tous les acteurs quel que soit leurs domaines qui ont cru au projet malgré tout ce qu’ils ont subi. Ousmane Sonko a profité de l’occasion pour réitérer son engagement en faveur d’une gestion transparente et vertueuse de l’État. « Tout ministre ou directeur qui accepte une somme illégalement sera immédiatement démis de ses fonctions », a-t-il averti. Il risque d’y avoir beaucoup de monde qui sera démis… …
ET DEMANDE AUX SENEGALAIS DE PATIENTER POUR LES VICTIMES DES MANIFESTATIONS
Restons à cette audience spéciale avec les artistes qui ont accompagné le Projet. Ces derniers ont évoqué la justice pour les Sénégalais qui ont été tués ou blessés lors des graves manifestations des années 2021- 2023. Ousmane Sonko a exprimé son profond attachement aux jeunes victimes des manifestations, affirmant : « Je ne passe pas une seule nuit sans penser à eux. » Le leader de Pastef s’est dit reconnaissant envers ces jeunes qu’il considère comme des martyrs, soulignant l’importance des sacrifices qu’ils ont consentis dans la lutte pour la justice et la démocratie. « Le Sénégalais est par essence impatient. » Une manière de dire à ses invités que l’actuel régime qui doit sa victoire à la présidentielle au sacrifice suprême des nombreux morts et blessés lors des récentes manifestations. Il a rassuré que ceci n’a jamais été occulté par le régime actuel. « Ces jeunes sont partis pour que le Sénégal change. Nous ne devons pas oublier cela. Si nous nous laissons emporter par les ors du pouvoir, nous aurons trahi le peuple sénégalais. Et ceci n’est pas ce que nous souhaitons ». D’après le président du Pastef, « chaque chose en son temps » mais il faut que les Sénégalais sachent que, pour ces victimes, « le régime n’a d’autre choix que de réussir ».
LA SOCIETE CIVILE APPELLE L’ETAT ET LA PRESSE AU DIALOGUE
La société civile, réunie au sein de « Forces vives » et composée de Afrikajom center, du COSCE, de ONG 3D, PACTE, GRADEC, PFANE, Réseau Siggil Jiggeen, LSDH, RADDHO, ONDH, AFEX, URAC, AJED, OSIDEA, Handicap FormEDUC, a reçu une délégation des patrons de presse le 15 août 2024. Après l’entretien, la société civile reste convaincue que le bras de fer qui oppose les journalistes aux autorités doit être surmonté par le dialogue entre les deux parties. « Le journalisme est l’épine dorsale de la démocratie, une force qui éclaire les citoyens, et façonne l’opinion publique. Il est donc un fait incontestable que les destins de la presse et du pouvoir sont intimement liés. Ils constituent deux piliers forts de la démocratie », ont déclaré les « Forces vives » qui lancent un appel aux deux parties et les exhortent à se retrouver autour d’une table pour discuter dans l’intérêt supérieur de la Nation. La Société Civile, réunie au sein des Forces vives », se dit disposée à accompagner les deux parties dans cette perspective.
TOUJOURS PAS D'ACCORD
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a quitté le Proche-Orient mardi 20 août sans réussir à obtenir un accord de trêve entre Israël et le Hamas. Malgré plusieurs jours de négociations intensives, sa neuvième visite dans la région depuis le début
Antony Blinken a entrepris une tournée diplomatique en Israël, en Égypte et au Qatar, trois acteurs clés dans la médiation du conflit. Ces rencontres se sont déroulées dans un climat tendu, marqué par des accusations mutuelles entre Israël et le Hamas, chacun rejetant sur l'autre la responsabilité du blocage, rapporte notre envoyé spécial à Jérusalem, Nicolas Falez.
L'objectif du chef de la diplomatie américaine était clair : obtenir une trêve à Gaza, la libération des otages israéliens et celle des prisonniers palestiniens, en échange. Bien qu'Israël ait donné son accord de principe au plan de cessez-le-feu proposé par le président américain Joe Biden, le Hamas a refusé de le valider, laissant la situation dans l'impasse. Le mouvement palestinien s'est dit « désireux de parvenir à un cessez-le-feu », mais a protesté contre les « nouvelles conditions » posées par Israël dans cette dernière proposition américaine.
Antony Blinken, visiblement frustré, a averti que « le temps était compté ».
Divergences persistantes avec Israël
Lors de sa visite à Jérusalem, Antony Blinken a laissé entendre que le gouvernement israélien était prêt à accepter la proposition américaine de trêve, bien que le Premier ministre Benyamin Netanyahu n'ait pas confirmé cet engagement. LIRE PLUS ICI
MALI : LES REFUGIES BURKINABE DANS DES CONDITIONS DESASTREUSES
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) déplore « les conditions » dans lesquelles vivent les burkinabés, classant le Mali à la quatrième position dans la liste des crises de déplacement les plus négligées dans le monde en 2023.
Le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) déplore « les conditions » dans lesquelles vivent les burkinabés, classant le Mali à la quatrième position dans la liste des crises de déplacement les plus négligées dans le monde en 2023.
Confronté aux violences terroristes au même titre que d’autres pays du Sahel, le Mali est devenu la terre d’accueil de plusieurs milliers de burkinabè qui ont fui les violences en cours dans leur pays. Dans un communiqué transmis mercredi à APA, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) a alerté sur la situation « intenable » de ces personnes au centre du Mali, notamment dans le cercle de Koro, en raison de la période de soudure.
Le NRC a classé le Mali à la quatrième position dans la liste des crises de déplacement les plus négligées dans le monde en 2023 alors que plus de 180 000 réfugiés burkinabè vivent dans ce pays.
Depuis janvier 2024, « plus de 20 000 réfugiés burkinabés » ont été enregistrés à Koro alors que de nombreux autres de leurs compatriotes attendent encore d’être enregistrés, selon une évaluation conjointe menée par NRC et d’autres partenaires. Cet afflux important de réfugiés et de demandeurs d’asile en provenance du Burkina, principalement du nord du pays, a commencé depuis octobre 2023, précise le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations Unies.
C’est une « pression énorme » qui s’exerce alors sur les ressources limitées des communautés locales qui accueillent déjà un grand nombre de personnes déplacées à l’intérieur du pays. « La période de soudure est la plus difficile de l’année pour les familles et la situation est alarmante pour des milliers de réfugiés dans le centre du Mali. La communauté internationale doit agir maintenant pour éviter de nouvelles souffrances », a déclaré Maclean Natugasha, directrice du NRC au Mali, ajoutant que le déplacement et l’insécurité alimentaire pendant cette période critique sont le « double fardeau » qui handicape les réfugiés burkinabés.
À Koro, l’organisation note que les autorités locales ont fait preuve d’une « générosité remarquable » en offrant à ces derniers des terres arables, mais beaucoup d’entre eux n’ont pas pu cultiver faute de ressources. Ils dépendent donc de l’aide humanitaire, qui reste insuffisante compte tenu de l’ampleur de la crise. De nombreuses familles déplacées restent également sans abri ou vivent dans des conditions de surpeuplement avec des familles d’accueil elles-mêmes vulnérables, a souligné du NRC.
« Nous avons fui nos maisons dans le village de Nodin, dans le nord du Burkina Faso, sans rien, et maintenant nous luttons pour trouver même les produits de première nécessité ici au Mali. Nous espérons que ceux qui peuvent nous aider ne nous oublieront pas », a confié Hamidou, un réfugié burkinabé vivant à Koro, au NRC.
Mme Natugasha fait savoir ainsi que le manque de financement, combiné aux difficultés liées à l’enregistrement et à l’assistance des réfugiés dans les zones reculées et difficiles d’accès, continue d’entraver la réponse humanitaire. Elle appelle la communauté internationale à « redoubler d’efforts » pour fournir de la nourriture, des abris et des services essentiels aux réfugiés et aux communautés d’accueil qui ont fait preuve d’une telle générosité.
PARLEMENT DE LA CEDEAO EN MODE SEDUCTION
Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, le 06 juillet 2024, la création de la Confédération des États du Sahel (AES), la Cédéao continue de mener des actions pour qu’ils demeurent dans l’organisation régionale.
Alors que le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont annoncé, le 06 juillet 2024, la création de la Confédération des États du Sahel (AES), la Cédéao continue de mener des actions pour qu’ils demeurent dans l’organisation régionale.
Une mission du Parlement de la Cédéao va bientôt séjourner au Burkina, au Mali et au Niger pour mener des négociations avec les autorités de l’AES, a indiqué l’Agence de presse du Nigéria (NAN).
Cette mission a pour objectif de dissuader l’AES de quitter la Cédéao avant le 28 janvier 2025. « Nous allons leur ouvrir les portes pour qu’ils reviennent dans la famille, nous avons besoin d’eux », a déclaré le vice-président du parlement de la Cédéao, Benjamin Kalu, par ailleurs président de la Chambre des représentants du Nigéria.
Au cours d’une réunion du comité conjoint du Parlement de la Cédéao tenue à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Benjamin Kalu a déclaré que le départ du Burkina Faso, du Mali et du Niger de l’institution régionale risque d’augmenter les problèmes de sécurité dans la région.
Le dernier sommet des chefs d’État de la Cédéao avait déjà désigné le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et son homologue togolais, Faure Gnassingbé pour dissuader ces pays de quitter l’organisation.
LA QUESTION ORALE DE CHEIKH THIORO MBACKE À L’ORIGINE DE LA CRISE ENTRE LA FSF ET LE MINISTÈRE
Tout est parti de la question écrite que le député Cheikh Thioro Mbacké a adressé au Ministre des sports depuis le 8 juin dernier dont Sud Quotidien publie in extenso pour ses lecteurs.
Tout est parti de la question écrite que le député Cheikh Thioro Mbacké a adressé au Ministre des sports depuis le 8 juin dernier dont Sud Quotidien publie in extenso pour ses lecteurs.
«Monsieur le Président.
Sur le fondement de l'article 92 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale, j’ai l'honneur de vous transmettre la lettre ci-jointe portant question orale au Gouvernement.
Elle porte sur les conditions d'utilisation des fonds liés aux campagnes de l'Équipe nationale A de football pour la Coupe d'Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022 par le Ministère et la Fédération.
Vous souhaitant bonne réception. je vous prie d'agréer Monsieur le Président, l'expression de ma respectueuse considération.
QUESTION ÉCRITE
Objet : Les conditions d'utilisation des fonds liés aux campagnes de l'Équipe nationale A de football pour la Coupe d'Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022 par le Ministère et la Fédération
Madame la Ministre,
Conformément au principe constitutionnel de transparence dans la gestion des affaires publiques et à l'obligation constitutionnelle de rendre compte de cette gestion, les conditions d'utilisation des fonds liés aux campagnes de l'Équipe nationale A de football pour la Coupe d'Afrique des Nations 2023 et la Coupe du Monde de football 2022 par le Ministère et la Fédération soulèvent de nombreuses interrogations auxquelles le Peuple doit, sans délai, obtenir des réponses.
Lors de la Coupe d'Afrique des Nations 2023, le Sénégal a terminé à la neuvième place après avoir été éliminé en huitièmes de finale. À ce jour, l'Assemblée nationale n'a pas connaissance d'un bilan exhaustif de la Fédération de football, notamment en ce qui concerne les conditions d'utilisation des fonds publics mobilisés lors de cette compétition. Madame la Ministre, est-ce à dire que le dossier relatif à la gestion de ces deux grandes compétitions n'a jamais été instruit par vos services conformément aux exigences de redevabilité dans la gestion des affaires publiques ?
Pourriez-vous répondre aux questions suivantes :
1. À quel montant s'élève l'argent officiellement dépensé pour ces deux campagnes majeures ?
2. À combien s'élève le montant des primes touchées par les joueurs de l'Équipe nationale A ?
3. À combien s'élève le montant des primes touchées par le staff et les officiels ?
4. Existe-t-il un bilan financier disponible de la Fédération sénégalaise de football ?
5. Pouvez-vous mettre à la disposition de l'Assemblée nationale tous les documents attestant de la bonne gestion et de la transparence de ces différentes campagnes ?
Dans l'attente de recevoir ces documents, nous vous prions de bien vouloir fournir des explications claires et détaillées aux députés. Nous vous remercions par avance de votre collaboration et de votre diligence.
Respectueusement».
LA PRESSE SOUS PRESSION
Au Sénégal, les médias traversent une période trouble sur fond de blocage des comptes de certaines entreprise de presse par l’Etat. Mais, les acteurs sont conscients que leurs problèmes vont au-delà de la dette qu’ils doivent à l’Etat....
Au Sénégal, les médias traversent une période trouble sur fond de blocage des comptes de certaines entreprise de presse par l’Etat. Mais, les acteurs sont conscients que leurs problèmes vont au-delà de la dette qu’ils doivent à l’Etat. Et ceux qui en pâtissent le plus sont les reporters...
L’autre vérité, conséquence de la crise qui frappe le secteur de presse, c’est la précarité du métier de journaliste et de professionnel des médias au Sénégal. Syndicats et associations de presse ne cessent de rappeler aux patrons leurs obligations vis-à-vis du personnel qui fait fonctionner leurs entreprises.
Des travailleurs qui déplorent à longueur d’année leurs mauvaises conditions de travail et leurs salaires dérisoires qui les font passer pour des miséreux. La Convention des jeunes reporters du Sénégal (CRJS) dresse d’ailleurs un tableau très sombre de la situation...
Pour faire face à ces difficultés, les professionnels des médias en appellent au soutien de l’Etat. Ils demandent une augmentation de l’aide à la presse, au cœur d’une nouvelle polémique à la suite des chiffres révélés par le ministre de la Communication la semaine dernière.
JOJ DAKAR 2026, LE COMITE D’ORGANISATION EN AVANCE SUR LE TEMPS
Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 (JOJ Dakar 2026) est dans les temps pour organiser cette manifestation, malgré les inquiétudes sur le niveau d’avancement des travaux de construction des sites de compétition...
Dakar, 21 août (APS) – Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 (JOJ Dakar 2026) est dans les temps pour organiser cette manifestation, malgré les inquiétudes sur le niveau d’avancement des travaux de construction des sites de compétition, à plus de six mois de sa tenue, assure son coordonnateur général, Ibrahima Wade.
‘’Je voudrais rassurer les uns et les autres qu’il n’y a pas de retard. L’organisation des JOJ est sous contrôle. Nous avons une très grande anticipation pour les jeux’’, a déclaré M. Wade, lors de l’émission Sports2s sur la chaine privée 2STV.
Le Sénégal va abriter du 30 octobre au 13 novembre 2026, les quatrièmes Jeux olympiques de la jeunesse, les premiers en Afrique. L’évènement sportif réunira des jeunes âgés entre 15 et 18 ans. Ils s’affronteront dans 35 disciplines sportives.
Initialement prévu en 2022, puis reporté à 2026, il se déroulera dans trois villes : Dakar, Diamniadio et Saly dans le département Mbour (Thiès). Le slogan officiel de la compétition est ‘’l’Afrique accueille, Dakar célèbre’’.
‘’Le principe du Comité international olympique (CIO) est de confier les JOJ aux pays qui disposent de tous les prérequis pour qu’en l’état, ils puissent organiser les jeux. Et cela a été la base du cahier de charges de Dakar 2026. Il y a un principe de zéro construction nouvelle sur les JOJ de Dakar. Les seules options étaient d’aller vers la réhabilitation’’, a-t-il expliqué.
Selon M. Wade, pour Dakar 2026, seuls deux sites font l’objet de travaux : il s’agit du stade Iba Mar Diop et de la Piscine olympique de Dakar.
‘’Pour le stade, les travaux ont réellement démarré. L’entreprise va commencer les constructions. La livraison de Iba Mar Diop est prévue pour décembre 2025. Pour la piscine olympique, l’entreprise a pris possession du site et va démarrer les travaux pour une durée de 14 mois’’, a-t-il rassuré.
Ibrahima Wade a rappelé que les stades Demba Diop et Léopold Sédar Senghor, en réhabilitation, ne ‘’font pas partie de l’héritage des JOJ’’. ‘’Ce sont des infrastructures fédérales’’, a-t-il précisé.
‘’Les JOJ se dérouleront à Diamniadio au Centre des expositions pour les compétitions de combats, à l’Université Amadou Makhtar Mbow, qui va abriter le village olympique. Tout est pratiquement prêt dans ces sites de même qu’à l’arène nationale, à Pikine (Dakar). Le 3e site est à Saly, où tout sera en installation temporaire’’, a-t-il précisé.
Il a assuré que le Comité d’organisation travaille actuellement sur ‘’d’autres points, comme le calibrage du programme des compétitions en relation avec le département sport du CIO’’.
‘’Nous travaillons avec l’aéroport international Blaise Diagne et avec les membres du Comité portuaire pour voir comment aménager le dispositif d’arrivée et de départ des délégations. C’est une activité complexe, mais le Sénégal est habitué à ces choses’’, a-t-il dit.
Il signale qu’une planification des marchés par appel à concurrence pour la restauration, les installations temporaires et la sécurité, a été déjà faite. ‘’Toutes ces dimensions, de même que l’hébergement sont assurées’’, a-t-il ajouté.
‘’Garantir la ferveur autour du premier évènement olympique en Afrique’’
Selon M. Wade, ‘’la dimension importante, c’est comment garantir la ferveur autour de ces jeux. Le mandat fondamental du Comité d’organisation est de faire en sorte que le monde du Comité olympique vienne, soit accueilli et reparte dans des conditions sécuritaires’’.
Pour cet objectif, dit-il, ‘’toutes les parties prenantes de la communauté nationale doivent se mobiliser’’.
‘’Parfois, je pense que nous ne mesurons pas l’envergure de ce dont on parle. Il s’agit du premier évènement olympique en Afrique. On disait avant que le sport est un soft power, mais maintenant, on parle de sport power. Je pense que notre pays doit pouvoir capitaliser sur l’organisation de ces jeux, pour se positionner comme un pays d’organisation de grands évènements’’, a-t-il suggéré.
‘’Nous sommes au cœur d’une dimension importante, celle de l’héritage. Comment garantir des retombées économiques positives pour le secteur privé local. Nous travaillons à permettre au secteur privé d’être compétitif. Le comité d’organisation a tous les partenariats qu’il faut’’, a-t-il soutenu.
Selon Ibrahima Wade, celui-ci va d’ailleurs accentuer la communication. ‘’Nous sommes très présents sur les réseaux sociaux, mais il nous reste la communication de masse que nous allons engager bientôt’’, a-t-il promis.
Près de 500 athlètes sénégalais détectés
Selon lui, sur les 35 sports en jeux, toutes les fédérations ont engagé un programme de détection de talents. ‘’Ce travail avait déjà été fait en perspectives de 2022, date initiale des JOJ, avant leur report à 2026. Les techniciens des fédérations ont été formés à l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance de Paris’’, a-t-il informé.
‘’Aux dernières nouvelles, nous avions une liste de 500 athlètes. C’est la base de contribution des fédérations. Nous espérons sortir de cette liste, les athlètes qualifiés pour les JOJ 2026. Il y a un travail qu’il faut accélérer et organiser. Une chose est de bien organiser, mais c’est aussi important de gagner des médailles et mettre en avant les jeunes. Ce sera de bon augure pour les JO de 2028 et 2032’’, a-t-il dit.
A cet effet, Ibrahima Wade préconise d’ores et déjà la mise en place de camps d’entraînement pour les athlètes scolarisés, avec un accompagnent psychologique afin de les préparer aux compétitions.
CHRONIQUE D’UNE CRISE PROGRAMMEE
On sentait la tension venir. Elle était devenue presque inévitable à cause des échanges épistolaires aux allures d’injonctions que l’actuelle ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Mme Khady Diène Gaye sert à la FSF
Fini le duel à fleurets mouchetés entre le département des sports et la Fédération sénégalaise de football (FSF) qui se regardent en chiens de faïence depuis quelques semaines. Après l’épisode de la lettre suspendant l’assemblée générale ordinaire de l’instance suprême du football sénégalais, une autre en provenance de la tutelle réclamant des rapports financiers de la Can 2023 et le Mondial 2022 à Maitre Senghor et à son équipe, a alimenté la tension. La réponse de la FSF ne plaide non plus pour un apaisement. Et pour cause, non seulement la FSF renvoie une copie vide à Khady Diene Gaye, en lui faisant savoir qu’elle s’est trompée d’interlocuteur. Pis, elle rappelle à la ministre que son département lui doit une dette estimée à 700 millions.
On sentait la tension venir. Elle était devenue presque inévitable à cause des échanges épistolaires aux allures d’injonctions que l’actuelle ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture, Mme Khady Diène Gaye sert à la Fédération sénégalaise de football. Alors qu’on n'avait pas encore fini d’épiloguer sur la raison de la lettre reportant l’assemblée générale ordinaire de la FSF, la Tutelle a adressé une nouvelle missive à l’instance du football sénégalais avec comme objet : «bilans financiers Coupe du Monde 2022 et CAN 2023». «(…) Je dois répondre à des questions posées par un honorable député, relatives, entre autres, aux bilans financiers des campagnes de l'Equipe nationale A de football pour la Coupe du Monde de Football 2 et la Coupe d'Afrique des Nations 2023. A cette fin, je vous demande de vouloir bien me communiquer, dès réception de la présente, les bilans financiers desdites campagnes (…), a écrit la ministre des sports, le 7 aout dernier.
«LA FSF NE PEUT PAS PRODUIRE LES BILANS FINANCIERS DESDITES COMPÉTITIONS»
Dans sa réponse envoyée le 19 aout, la FSF répond : «Nous accusons réception de votre correspondance rappelée en référence par laquelle vous nous demandez de vous fournir les bilans financiers des campagnes de l'Equipe nationale A de football pour la Coupe du Monde "Qatar 2022" et la Coupe d'Afrique des Nations 2023. En retour, nous vous prions de noter que les budgets de ces compétitions ont été toujours arrêtés par les services du Ministère des Sports, soumis au Ministère des finances et exécutés exclusivement et en totalité par les services financiers du Ministère de tutelle. Nous précisons que l'intervention de la Fédération Sénégalaise de Football dans la préparation des budgets des compétitions (éliminatoires ou phases finales de CAN ou Coupe du Monde) se limite à l'expression des besoins établie sur la base de la planification élaborée par le staff technique de l'Equipe en la forme d'une fiche d'opération transmise à la tutelle qui la modifie en intégrant les rubriques non chiffrées par la FSF (mentions «pour mémoire ») de même que les dépenses autres que celles du groupe de performance. Ainsi, compte tenu de ce qui précède, seuls les services financiers du Ministère des Sports (DAGE), gestionnaires exclusifs du budget mis à leur disposition par le Trésor devraient être en mesure de présenter les bilans financiers de la Coupe du Monde Qatar 2022 et de la CAN Côte d'Ivoire 2023. N'étant ni ordonnatrice ni exécutrice technique ou opérationnelle des dépenses publiques relatives au budget de ces compétitions, la FSF ne peut donc pas produire les bilans financiers desdites compétitions ».
UNE DETTE DE 700 MILLIONS
Les services de Me Augustin Senghor ne s’arrêtent pas là. Ils ont tenu a rappeler à la ministre que le département des Sports doit de l’argent a la FSF. «Tout au plus, pouvons-nous vous rappeler que pour ces deux compétitions, la FSF a dû avancer pour le compte du Ministère des dépenses prévues dans le budget dégagé par le Ministère des Finances et non pris en charge par votre Département et qui, à ce jour, ne nous ont pas été remboursés», soutiennent-ils. Cette dette s’élèverait à plus de 700 millions de F CFA. Cette réponse qui sonne comme un camouflet risque d’envenimer la situation tendue entre la Tutelle et la FSF. Une crise inutile mais savamment orchestrée à un peu plus d’un an de l’élection du président de la FSF et qui risque de plomber les qualifications de l’équipe nationale de football. Elle, qui a besoin de sérénité face aux Diables rouges de la RD Congo déjà en embuscade.
par Yamar Samb et Ousmane Mané Kane
LE 26 AOÛT 1958, VALDIODIO NDIAYE ET L’ACTE 1 DE L’INDÉPENDANCE DU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Son discours face à Gaulle, empreint de courage et de conviction, a marqué un tournant dans la lutte pour la souveraineté nationale. Il est temps de réhabiliter la mémoire de cet homme d’État qui a osé dire « non » au colon
Yamar Samb et Ousmane Mané Kane |
Publication 21/08/2024
L’œuvre de Valdiodio Ndiaye très décisive, pour l’indépendance du Sénégal mérite une place privilégiée dans les annales de l’histoire des luttes pour la décolonisation des peuples d’Afrique et l’accession des États concernés à la souveraineté internationale. Le 26 août marque l’anniversaire de son discours mémorable qu’il eût à prononcer devant le Général De Gaulle, pour défendre l’opposition du Sénégal au projet de Communauté française qui devait être approuvé par le référendum du 28 septembre 1958.
À la veille de l’indépendance, l’avant-projet constitutionnel du référendum a créé un désaccord entre les deux futurs chefs du premier exécutif de l’État du Sénégal indépendant, Mamadou Dia, qui deviendra le Premier ministre, chef du gouvernement et Léopold Sédar Senghor, président de la République[1]. Le premier souhaite la rupture avec l’ancienne puissance coloniale, alors que le second propose le maintien du Sénégal dans une communauté avec la France, autrement dit une « indépendance immédiate mais pas immédiatement ». Le désaccord entre les deux hommes s’accentuera au lendemain de l’indépendance du Sénégal, en outre, sur la manière de gouverner le pays par un exécutif bicéphale.
Dans ces rapports conflictuels entre Mamadou Dia et Léopold Sédar Senghor, Valdiodio Ndiaye a été un soutien de taille pour le premier. On peut même remarquer que dans son allocution historique devant le Général De Gaulle, il n’a pas mentionné Léopold Sédar Senghor absent de cette rencontre, alors qu’il s’est donné la peine d’évoquer les motifs d’absence de Mamadou Dia. Il n’est donc point étonnant que Valdiodio Ndiaye soit plus tard co-inculpé avec Mamadou Dia pour tentative de coup d’État contre le président de la République, Léopold Sédar Senghor. Ils seront arrêtés en même temps que trois autres ministres, puis traduits devant la Haute Cour de justice.
En effet, arrivé le moment d’accueillir le Général de Gaulle, les deux hommes qui devaient porter la voix du peuple sénégalais ont brillé par leur absence. Léopold Sédar Senghor est allé passer ses vacances en Normandie comme d’habitude, à une période de l’année où il ne veut pas les manquer. Parti en Suisse pour se soigner, Mamadou Dia y serait retenu pour une cure que ses médecins lui auraient déconseillé d’interrompre. Auraient-ils vraiment pratiqué la politique de la chaise vide ? La réponse à cette question divise les témoins de cette histoire.
Telles sont les péripéties qui ont amené Valdiodio Ndiaye à prononcer son mémorable discours du 26 août 1958 devant le Général de Gaulle, en qualité de ministre de l’intérieur devant assuré l’intérim en l’absence du président du Conseil du gouvernement, Mamadou Dia. L’histoire l’aura à jamais retenu comme étant celui qui a eu le courage d’affronter le Général de Gaulle, pour lui signifier en des termes clairs, la position du peuple sénégalais en faveur du "non" au référendum qui devait se tenir (I). Contrairement à ce que certains pensaient, ce "non" n’avait rien d’irréfléchi, de spontané ou de populiste ; il avait bien un sens dans la pensée de Valdiodio Ndiaye (II).
La défense du "non" au référendum du projet de « Communauté française »
Valdiodio Ndiaye est du nombre des grands artisans de l’indépendance de la République sénégalaise qui n’avaient pas manqué au rendez-vous de l’histoire en étendant leur influence lors de la campagne du "non" relatif au projet de référendum. Son opposition à ce projet (1) s’inscrit en droite ligne avec le mot d’ordre du congrès de Cotonou (2).
L’opposition claire de Valdiodio Ndiaye au projet de « Communauté française »
Depuis la Loi-cadre du 23 juin 1956 et le nouveau statut applicable en 1957, il y avait un régime de semi-autonomie dont l’existence n’avait ni assise souveraine, ni reconnaissance internationale. Son positionnement ne valait que par rapport à la métropole et au sein de l’Afrique occidentale française. Certains leaders africains considèreront cette Loi-cadre comme une supercherie. D’ailleurs, le président d’alors du Conseil du gouvernement sénégalais, Mamadou Dia, dénonçait cette supercherie dans un entretien paru dans l’hebdomadaire Afrique Nouvelle du 8 janvier 1957 en ces termes :
« nous sommes contre les décrets d’application de la Loi-cadre tels que le gouvernement les a préparés […] d’une part, ils n’apportent aucune satisfaction aux Africains qui aspirent à gérer leurs propres affaires, et d'autre part, ils arriveront à désorganiser les services communs et à rendre impossible leur fonctionnement. Il ne s'agit pas d'une décentralisation mais d'une désorganisation. Quant au Conseil de gouvernement, d'après les projets de décrets, il comprend non seulement des membres désignés mais le Gouverneur en est le président et cela nous apparaît inacceptable, alors que nous nous attendions à un véritable exécutif local. »
Valdiodio Ndiaye était au nombre de la frange de l’élite africaine qui voyait le projet de Communauté française comme une volonté inavouée de maintenir la tutelle métropolitaine sur les futurs indépendants États africains.
Les absents les plus présents que furent Léopold Sédar Senghor et Mamadou Dia lors de l’évènement historique pour des raisons encore discutées, n’ont pas empêché Valdiodio Ndiaye de tenir un discours que Mamadou Dia qualifiera plus tard de « raide ». Dans son mémoire, Mamadou Dia, reconnut que Valdiodio Ndiaye, « (…) en accueillant De Gaulle en des termes assez raides, a fait un discours conforme à (ses) positions, celles du "non" au référendum »[2].
Mbaye Jacques Diop quant à lui disait à propos de ce fameux discours « (…) le contenu de chaque mot et la tonalité de chaque phrase avaient été conçus avec habileté et pesés pour exprimer au mieux la persuasion. Ces propos furent prononcés avec un brio et un art oratoire qui traduisaient le talent et la conviction de notre porte-parole. Il était visiblement ému, très conscient de porter la légitime aspiration du peuple sénégalais, voire des peuples d’Afrique » [3].
Valdiodio Ndiaye adressa au Général de Gaulle un discours d’accueil dont certains passages sont entrés dans l’Histoire et demeure d’actualité :
"Nous disons indépendance d’abord et, en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde de tous les peuples d’Afrique noire à la reconnaissance de leur personnalité et de leur existence nationale. L’indépendance est un préalable, elle n’est pas une fin en soi. [...] Nous disons indépendance, et nous disons ensuite unité africaine" ».
Une telle déclaration démontre à quel point Valdiodio Ndiaye incarnait la figure de l’anticolonialisme, contrairement à Léopold Sédar Senghor qui manifestait encore un certain attachement à la puissance coloniale et qui aurait promis à de Gaulle un "oui" du Sénégal au référendum. On se souvient des propos louangeurs par lesquels le quotidien de l’extrême droite, l’action française, avait décrit Senghor comme « le type de ces élites indigènes dont la France a le droit d’être fière »[4].
Une position en phase avec le mot d’ordre du congrès de Cotonou
Le congrès de Cotonou tenu du 25 au 27 juillet 1958, auquel avait pris part des leaders sénégalais, aura pour intérêt de dévoiler à la face du monde que l’Afrique française avait la ferme volonté de s’affranchir de tous les complexes coloniaux. Ce faisceau d’énergies individuelles et de volonté collective s’était cristallisé le 26 août 1958 dans ce qui est resté dans l’Histoire comme la « Journée des Pancartes »[5], même si le héros du jour était un certain Valdiodio Ndiaye avec son fameux discours.
Les congressistes de Cotonou perçoivent le projet de "Communauté française" comme une démarche qui s’inscrit de nouveau dans le sillage des sagas de la mythologie de la décolonisation ; un projet qui n’était rien d’autre qu’un réaménagement de l’ordre colonial en y associant des africains relais de la métropole.
À y voir de près, on peut considérer le "non" défendu par Valdiodio Ndiaye, comme une opposition au "oui" porté par des « élites de compromis » défendant une indépendance sous tutelle métropolitaine. Valdiodio Ndiaye était au nombre de ceux qui avaient la conviction que ces élites de compromis, en s’installant à la tête des États africains dont l’indépendance devenait certaine, allaient être les nouvelles garantes de la domination de la puissance coloniale. Il fallait donc se prémunir contre les risques de connivence entre les leaders africains qui prendraient la direction du pouvoir et les autorités métropolitaines qui perpétueraient le projet colonial, après les indépendances, sous d’autres formes. Le héros du 26 août 1958 a su transmettre à de Gaulle, la position du gouvernement du Sénégal conforme aux résolutions du congrès de Cotonou.
L’on peut se souvenir de son discours lorsqu’il déclarait :
« Nous, gouvernement et Assemblée territoriale, sommes tous membres de l’Union progressiste sénégalaise, section sénégalaise du Parti du regroupement africain, donc fidèles aux décisions du congrès de Cotonou ».
Valdiodio Ndiaye, brillant avocat occupant les fonctions de ministre de l’Intérieur au sein du gouvernement territorial et secrétaire général adjoint de l’Union progressiste du Sénégal (UPS), avait déjà affiché clairement sa position sur le projet de « Communauté française » proposée par le gouvernement français. À la différence de Senghor qui était plutôt favorable à une indépendance « retardée » d’après les confessions de Mamadou Dia, Valdiodio Ndiaye avait publiquement marqué son opposition au projet de « Communauté française ».
Valdiodio Ndiaye et son compagnon Mamadou Dia avaient peaufiné leurs idées et stratégie en s’inscrivant dans la logique de leurs précurseurs anticolonialistes.
Le sens du "non" sénégalais dans la pensée de Valdiodio Ndiaye
Le "non" sénégalais avait un sens dans la pensée de Valdiodio Ndiaye. En effet, la fusion du mouvement panafricain anti-impérialiste avec celui de la lutte pour l’indépendance des colonies africaines en un bloc devait mener vers les États-Unis d’Afrique. La richesse de son discours réside dans le fait qu’il exprime avec l’éloquence qui sied les aspirations des peuples africains qui voulaient autant leur indépendance immédiate (1) que leur projet d’unité africaine (2).
L’expression des aspirations africaines à l’indépendance
Le brillant avocat que Valdiodio Ndiaye était, le prédestinait à plaider les causes légitimes exprimées par ses compatriotes et frères africains pour qui, la liberté de s’associer est une chose et le droit de se séparer d’un compagnonnage en est tout aussi une autre. On rapporte que lors de la visite du Général De Gaulle, il n’a pas manqué de transmettre courageusement et fidèlement les aspirations africaines indépendantistes exprimées au sortir du Congrès de Cotonou tenu du 25 au 27 juillet 1958 à travers les trois mots d’ordre ci-après :
1- Indépendance immédiate,
2- Nation fédérale africaine, c'est-à-dire Unité africaine sous forme d’une nation fédérale,
3- Confédération de peuples libres et égaux.
Les peuples africains aspiraient à plus d’autonomie vis-à-vis des puissances étrangères et le combat pour y parvenir demandait, pour le cas du Sénégal, le concours de ses élites et de celui de sa jeunesse. La mise en œuvre des résolutions du congrès de Cotonou demandait de l’organisation et de l’engagement et Valdiodio Ndiaye en avait pris la pleine mesure lorsque qu’il appelait les Sénégalais à une manifestation dans l’ordre et la dignité.
De Gaulle et les officiels à ses côtés affichaient de larges sourires face à l’accueil chaleureux auquel ils ont eu droit à Dakar. Certes, étaient au rendez-vous les drapeaux tricolores, les enfants des écoles, et les costumes traditionnels habillant des « figurants » bienveillants. Mais la rumeur contestataire était tout aussi perceptible, mêlée aux vivats et les couvrant parfois. Ce fond de protestation sonore était ponctué par des slogans indépendantistes très audibles. Le tapage ne s’apaisa pas dans la foule amassée entre l’aéroport et la ville, tout au long du trajet prévu. Par prudence, les autorités préférèrent changer au dernier moment de trajet. Plutôt que de passer par la Médina, les voitures officielles (le général se tenait comme à l’accoutumée dans une limousine décapotée) empruntèrent la corniche.
Tout a été savamment orchestré pour accompagner le discours de Valdiodio Ndiaye avec les actes qui siéent. Mbaye Jacques Diop jugeait l’approche sénégalaise astucieuse dans la mesure où, disait-il : « Elle se fondait sur une complémentarité : aux hommes politiques, notamment ceux déjà en place dans le gouvernement interne, la mission de porter le verbe jusqu’aux plus hautes tribunes. Aux jeunes, une action de terrain qui devrait être la plus visible possible. Les seconds devaient en quelque sorte être le bras armé, dans les rangs du peuple, de notre revendication nationale. Ils soutenaient les premiers »[6]. La stratégie avait bien fonctionné d’autant plus que la présence des jeunes porteurs de pancartes sur lesquelles étaient mentionnées des réclamations pour l’indépendance immédiate n’avait pas laissé le Général de Gaulle sans état d’âme. »
En réponse aux cris de ces jeunes, de Gaulle visiblement énervé lance les paroles ci-dessous demeurées célèbres :
« Je veux dire un mot d’abord, aux porteurs de pancartes. Je veux leur dire ceci : "Ils veulent l’indépendance. Qu’ils la prennent le 28 septembre". Oui, l’indépendance, que les porteurs de pancartes la prennent le 28 septembre prochain. »
La défense du projet d’unité africaine
À Cotonou, les congressistes démontrèrent à quel point la proposition française s’inscrivait en faux avec l’air du temps, et la liberté de se confédérer entre États africains fut leur mot d’ordre. Pas que l’indépendance immédiate des territoires africains sous domination coloniale, le congrès de Cotonou avait préconisé la création des États-Unis d’Afrique conformément à la conférence panafricaine de Manchester du 13 au 21 octobre 1945 dont la résolution affirmait que « les divisions et frontières territoriales artificielles créées par les Puissances impérialistes son des mesures délibérées visant à empêcher l’unité politique des nations ouest-africaines »[7].
À Dakar, l’option pour l’unité africaine sera réitérée par le Mouvement de Libération Nationale (MLN) dans un manifeste signé et publié à la veille de l’accueil du Général de Gaulle. Les signataires du manifeste soutinrent la proposition des « États-Unis d’Afrique Noire comme idéal collectif moteur pour l’ensemble des Africains »[8] et appelèrent à répondre « NON au référendum du général de Gaulle, en hommes libres et fiers »[9].
Pour la France devenue moins hostile à l’indépendance, la nouvelle stratégie devait consister à éviter que les territoires déjà morcelés ne se reconstituent en de vastes structures fédérales dont elle perdrait le contrôle. D’ailleurs, c’est pour cette raison que le Général de Gaulle a soumis aux colonies françaises la proposition d’une autonomie à l’intérieur d’une communauté française.
Valdiodio Ndiaye est un panafricaniste convaincu de la nécessité d’un État fédéral africain. Mais il savait sans doute qu’en prononçant son discours devant le président de la toute puissante France, il prenait un risque à la fois pour sa carrière politique personnelle et pour l’avenir du Sénégal. Il se trouve ainsi pris dans un étau, pas seulement constitué du peuple sénégalais, mais surtout, entre les tenants des résolutions du congrès de Cotonou et la France coloniale hostile au panafricanisme indépendantiste. Toutefois, il a choisi de porter la voix de plusieurs générations de panafricanistes ayant toutes soutenu la création des États-Unis d’Afrique à l’occasion de diverses rencontres tenues en Europe et en Afrique.
Étant du nombre de la frange de l’élite africaine qui partageait l’idée selon laquelle l’indépendance immédiate devait être suivie d’actes tendant vers la réalisation de l’unité africaine pour le salut africain, Valdiodio Ndiaye défendait, non sans conviction, cet idéal d’unité africaine puisque c’en était un. Il semblait comprendre que la concrétisation d’une nation africaine fédérale demandait du temps et que les peuples devaient d’abord aspirer à une indépendance immédiate avant de se lancer dans le projet qui était à tout le moins noble et ambitieux. C’est ce qu’on pourrait comprendre dans les propos de son discours lorsqu’il dit :
« L’indépendance est un préalable, elle n’est pas une fin en soi. [...] Nous disons indépendance, et nous disons ensuite unité africaine (…) Nous disons Indépendance d’abord, mais en nous fixant ce préalable, nous ne faisons qu’interpréter l’aspiration profonde de tous les peuples d’Afrique Noire à la reconnaissance de leur existence nationale. »
La figure de ce grand homme mérite d’être réhabilitée à l’aune d’une histoire que les Sénégalais doivent se réapproprier.
Yamar Samb est Professeur agrégé des Facultés de Droit
Université Gaston Berger de Saint Louis.
Ousmane Mané Kane est Enseignant-Chercheur / Assistant en Droit public
[3] DIOP (Mbaye-Jacques), Une vie de combat, Dakar, L’Harmattan, 2013, p. 68.
[4] QUEVENEY (Claude), « Les élites indigènes et la culture », L’Action française, 04 octobre, 1937, p. 6.
[5] L’un des faits marquant de la journée du 26 août 1958 au Sénégal a été aussi la présence de porteurs de pancartes où étaient mentionnées les réclamations d’indépendance immédiate. Les porteurs de pancartes étaient à la traque du Général de Gaulle dont le convoi avait changé d’itinéraire pour éviter de les rencontrer. Depuis ce jour, la date du 26 août est considérée au Sénégal comme la « Journée des pancartes ».
De leurs portes fenêtres s’ouvrant sur le viaduc de la Voie de Dégagement Nord 2, les habitants de la Cité Diamalaye 2 ont l’art à portée de vue. Des graffeurs ont déployé leur ingéniosité sur les parois du viaduc y écrivant en images des histoires de personnages anonymes inscrites dans des paysages boisés ou futuristes. Du coup, ces fresques ont prouvé leur capacité dissuasive sur ceux qui prennent les pans de mur pour des vespasiennes. Les graffeurs ont réalisé les fresques à l’initiative de la Plateforme de Sauvegarde du Cadre de Vie des Riverains de la VDN 2, qui les ont invités à humaniser le béton.
L a plateforme a vu le jour le 11 octobre 2017 sur proposition d’un groupe de Séniors appuyés par des jeunes vivant des deux côtés de la VDN 2 qui embrassent les municipalités de la Patte d’Oie, des Parcelles Assainies, de Yoff, de Cambéréne et de Golf Sud en longeant le bord de mer. Déjà en 2016, à l’annonce du projet de prolongement de la VDN, les riverains du tracé ont eu à échanger entre eux sur la nécessité de prendre langue avec la direction de l’Ageroute et les autorités impliquées. Au terme d’une série de séances d’information, des activités furent lancées dans chaque cité et quartier pour l’installation de cellule et la création de la plateforme sans attendre un financement. L’engagement citoyen était inscrit dans leur projet.
L’un des atouts de la plateforme est d’avoir à sa tête, M. Ibrahima Ndao, ingénieur du Développement Communautaire et Socio-économiste à la retraite, doté d’une grande maitrise des rouages de l’administration publique. Il est le président de l’association des riverains à qui il ouvre bien des portes. Pour cet ancien fonctionnaire, le cadre de vie rime avec engagement citoyen. Il dit : « La participation communautaire dans la gestion du cadre de vie, demeure un levier d’une importance particulière. Elle permet aux populations de prendre en charge leurs préoccupations majeures et ainsi renforcer leurs capacités. Notre expérience nous permet de dire que les déterminants de la participation communautaire sont basés sur un engagement significatif allié à un cadre partenarial efficace. »
La plateforme a noué des partenariats avec l’Ageroute maitre d’œuvre de la VDN , le Ministère en charge du Cadre de vie et de l’Hygiène publique, la Gouvernance, les deux Préfectures ainsi que les municipalités alentours. L’idée de préserver son cadre de vie, sans attendre une quelconque subvention, est née du constat que le cadre de vie est un élément clé dans l’épanouissement de tout citoyen et citoyenne avec la prise de conscience qu’il existe deux cadres de vie : le sain et l’insalubre. Autant donc choisir le cadre de vie sain en faisant de tout individu vivant dans un espace, un habitant-acteur.
La plateforme de Sauvegarde du Cadre de Vie des Riverains de la VDN 2 a été érigée pour protéger les riverains contre l’anarchie, les dépôts d’ordures non autorisés, la « cantinisation » tout azimut, l’occupation irrégulière. La bonne écoute de celles et ceux qui ont en charge la gouvernance locale a permis de ne pas transformer le dessous du viaduc en parc à bestiaux durant les préparatifs de la Tabaski, en parc à voitures en vente et de garage mécanique. La sauvegarde de l’environnement passe aussi par le boisement des contre-allées en ces temps pluvieux. Les journées Set Sétal complètent la liste des actions menées par les membres de la plateforme. La physionomie des alentours s’est beaucoup améliorée attirant des universitaires chercheurs pour des études de cas. La nature ayant horreur du vide, de jeunes footballeurs ont investi le dessous du pont viaduc faisant valoir leur désir d’aménagement des lieux en terrain de foot, en parc d’amusement, en aires de repos, de culture physique et d’espace de cérémonie pour débarrasser la rue des cérémonies familiales et religieuses. Ils attendent aussi le plan d’aménagement de l’Ageroute. Tout n’est pas rose. Il faut constamment revenir à la charge pour maintenir un cadre de vie viable car l’ivraie n’est jamais loin de la bonne graine.