Mbacké Baari est intimement liée à l’histoire du mouridisme parce que c’est de là que le fondateur de la confrérie a pris départ pour entamer son exil.
Situé à 45 km au nord de Touba, sur la route de Linguère, Mbacké Baari se trouve dans la commune de Thiamène, une collectivité territoriale de l’arrondissement de Sagatta. C’est dans ce lieu où repose Mame Marame Mbacké, l’un des aïeux de Serigne Touba et Serigne Malick Sy. Il a fondé ce village et y a résidé jusqu’à la disparition de ses fils, Amadou Sokhna Bousso et Saër Sokhna Bousso. Mame Marame quitte alors le village de Mbacké Baari qui tombe momentanément dans l’oubli. À la fin de mars 1895, Serigne Touba y retourne sous l’ordre de son seigneur pour y passer une retraite spirituelle attendant ainsi l’ordre de son seigneur. Il renomma sa demeure Darou Khoudoss qui était située au Sud. Le Cheikh y passa un séjour de quatre mois environ (jusqu’au 10 août-18 Safar 1313h).
Le départ en exil
Mbacké Baari, située à 10 kilomètres de Dahra Djolof, est considérée comme le point de départ en exil du fondateur de la confrérie mouride. Serigne Cheikh Diorel Mbacké, actuel khalife de cette cité, dit : «C’est ici qu’il a préparé son voyage. Il avait vu en songe le prophète Mohamed et s’était retiré dans ce village pour mieux adorer Dieu.» Le talentueux conférencier mouride Serigne Gana Messéré de renchérir : «Ce magal est célébré le 10 août 1895, le jour où Serigne Touba a pris congé de sa famille pour entamer son exil. C’est une terre bénite et chargée d’histoire. C’est l’un des plus courus par les mourides. Cette localité revêt une importance capitale pour Serigne Touba.» En quittant ce village mythique et plein de symboles, mais méconnu de beaucoup de mourides, le Cheikh y avait laissé toute sa famille, quatre épouses (Sokhna Hawa Bousso, Faty Madou Mame, Sokhna Penda Mboyo et Sokhna Fatou Sylla) et quatre enfants (Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, Serigne Fallou Mbacké, Mouhamadou Lamine Bara Mbacké et Sidy Mouhamed Mbacké). Serigne Cheikh Mandouba et Serigne Ndam Abdourahmane Lo s’occupaient de l’éducation des talibés. Une mosquée trône au milieu du village, là où se trouvait la mosquée où le saint homme avait fait des dévotions avant de se rendre à Saint-Louis d’où il devait partir en exil.
Le pèlerinage à La Mecque, un projet qui tomba à l’eau
Cheikh Ahmadou Bamba avait toujours rêvé d’aller à La Mecque, depuis Mbacké Baari. Convoqué par le Gouverneur de Saint-Louis d’alors, puis déporté au Gabon, le projet d’effectuer le 5e pilier de l’Islam tomba à l’eau. En 1896, son frère cadet Mame Thierno Mbacké qui s’occupait de la famille fut persécuté par les colons. Par prudence, il quitta les lieux avec la famille pour regagner Mbacké Baol. «Après le déménagement de Mame Thierno, le village a été à nouveau rayé de la carte. C’est en 1964, un an après l’inauguration de la mosquée de Touba, que Serigne Fallou, 2e khalife des mourides, est revenu sur les traces de ses illustres ascendants, Cheikhoul Khadim et Mame Marame pour exhumer le village historique. Il s’attela à la construction de la mosquée dont la première pierre a été posée en 1894, un an avant l’exil. Serigne Bassirou Ibn Serigne Fallou termina l’œuvre ainsi que la demeure et la chambre que son grand-père avait tracées avant d’aller en exil», selon Serigne Cheikh Diorel Mbacké, khalife de Mbacké Baari.
LA RANÇON DE L’IMPRÉPARATION AUX JO DE PARIS
À deux ans des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar 2026, le Sénégal doit urgemment repenser sa stratégie sportive pour éviter un nouveau fiasco sur la scène internationale
Le sport sénégalais devra encore repasser pour pouvoir espérer décrocher sa deuxième médaille olympique. Si les performances réalisées par Louis François Mendy et Cheikh Tidiane Diouf aux JO de Paris, avec à la clé un record national aux 400 mètres, offrent un bon bol d’air à l’athlétisme, le marasme des athlètes sénégalais noté depuis plusieurs olympiades, remet en cause, les problèmes récurrents de la gestion du sport de haut niveau. Surtout en direction des prochains Jeux olympiques de la Jeunesse de 2026 à Dakar auxquels le Sénégal s’est engagé avec un ambitieux programme de réhabilitation des infrastructures sportives en cours.
Il faudra encore attendre d’autres olympiades pour accrocher une deuxième médaille. La marche a encore été haute pour les 11 athlètes engagés aux Jeux olympiques Paris 2024 qui se sont achevés le 11 août dernier. Zéro médaille !
Toutefois, pour l’athlétisme, la première discipline olympique, il y a eu bel et bien un frémissement au niveau des résultats. Du moins si on le compare aux derniers J0 où les athlètes sénégalais n’ont été que l’ombre d’eux même. Sur les pistes parisiennes, les trois représentants, à défaut de médailles, ont pu relever leurs performances individuelles. Louis François Mendy qui a terminé troisième place en demi-finale du 110 m haies avec temps de 13″34, a réussi un exploit individuel en battant son record personnel avec 13’’31. Même s’il n’a pas réussi à se qualifier pour la finale, Cheikh Tidiane Diouf a également performé en réalisant un bond qualitatif. Puisqu’il a tout bonnement effacé des tablettes, avec un temps de 44’94, le vieux record vieux de 56 ans d’Amadou Gakou au 400 m (45 s 01).
Malgré la performance de ces deux espoirs de l’athlétisme sénégalais, le résultat des athlètes reflète à bien des égards le marasme que le sport sénégalais continue de vivre aux JO.
Il faut noter que le nombre des athlètes qualifiés dans les disciplines phares s’est considérablement rétréci d’une olympiade à une autre. En cause, l’incapacité d’atteindre les minimas requis dans le ranking mondial de la discipline. Ce qui réduit les chances de athlètes des différentes disciplines. Mais la véritable cause de la contreperformance reste lier à l’impréparation. Avec en toile de fond les nombreux impairs dans le processus d’organisation des grandes compétitions à la dimension des Jeux olympiques ou des championnats du Monde. En somme le sport de très haut niveau
«Une médaille olympique demande beaucoup de moyens financiers, une bonne préparation. Le haut niveau n’est pas une plaisanterie. On ne pouvait pas rêver mieux avec mon niveau de préparation. Je n'avais pas tous les moyens que je voulais pour aller en finale. Il est normal que je m’arrête là, en demi-finales. Je me suis débrouillé comme je pouvais. Plus de considération envers les athlètes est nécessaire, si le Sénégal veut une autre médaille olympique. C'était un plaisir de représenter le pays», a déclaré Louis François Mendy.
Ces propos publiés à la fin de la compétition sont illustratifs. Le constat reste aussi valable pour les athlètes des autres disciplines. Elles peinent pour la plupart à dérouler un programme de participation cohérente pour les différentes compétitions internationales. A commencer l’obtention des minimas requis pour les champions du monde où les Jeux olympiques qui se préparent sur quatre ans au minimum. Ces obstacles traduisent le problème récurrent de la gestion du sport de haut niveau et de l’élite le temps d’une olympiade. Mais sur cette nécessité de mettre à temps à la disposition des sportifs des moyens et d’un accompagnement de qualités. Le tout sous-tendu par une politique sportive structurée.
L’athlétisme sur une rampe
En perte de vitesse depuis plusieurs années l’athlétisme sénégalais, plus que le judo, le canoë Kayak ou le tennis de table, devrait optimiser les résultats obtenus au cours de ces dernières années. Elle reste sur une bonne rampe en direction des prochains JO de 2028 prévus à Los Angeles. Si l’on tient en compte la belle dynamique enclenchée par les athlètes depuis les Jeux africains et titres glanés aux derniers championnats d’Afrique. Des performances qui sont aujourd’hui accompagnés par un ambitieux programme des infrastructures.
En plus de la réhabilitation en cours des stades Leopold Senghor et Iba Mar Diop, les deux seuls disposant d’une piste d’athlétisme praticable, ajouté à celui de l’annexe du stade Abdoulaye Wade qui accueille depuis deux ans le retour du meeting international, sont notables. Ces infrastructures de base devraient grandement contribuer à relancer la première discipline olympique. Ce, à moins de deux ans de l’organisation en 2026 des jeux olympiques de la jeunesse (JOJ). Un évènement majeur du sport mondial avec ces multiples défis sur les plans de l’organisation, de la participation mais aussi économique, culturel et touristique.
La flamme de Dakar 2026 rallumée
Le coup d'envoi de ces 4e Jeux Olympiques de la Jeunesse sera donné dans 924 jours (du 31 octobre au 13 novembre 2026 à Dakar). Un rendez-vous planétaire qui rassemblera quelque 4 000 jeunes athlètes de 15 à 18 ans dans la capitale sénégalaise pour deux semaines de compétition, de fête et de célébration de l'esprit olympique. Ces 4e JOJ initialement prévus en 2022 ont été reportés de 4 ans en raison de la pandémie. Il s'agira du premier événement sportif olympique qui sera organisé sur le continent africain. Un rendez-majeur qui permettra de relancer et de donner un nouveau souffle aux multitudes disciplines olympiques dont la plupart sont longtemps restées dans la léthargie.
DIAGNOSTIC D’UN MAL PROFOND
Avec une vingtaine de morts en une semaine, l'urgence d'agir contre les accidents routiers n'a jamais été aussi criante. En cause : surcharges, excès de vitesse, véhicules vétustes, mais aussi un manque de volonté politique face aux pressions
La semaine meurtrière sur les routes avec une vingtaine de personnes tuées remet sur la table la lancinante question de la sécurité routière et la réduction des accidents sur la route. En attendant de voir les dernières applications prises par les nouvelles autorités, retour sur les causes de ces drames et des solutions pour circonscrire le mal.
Après l’accident mortel de Sikilo, qui a fait près d’une cinquantaine de décès en 2023, le gouvernement sortant a multiplié les réunions avec les acteurs concernés, à la recherche de solutions. A cet effet, plusieurs propositions ont été adoptées et des notes pour leur application mises en circulation. Seulement, il faut remarquer qu’à chaque fois, c’est l’Etat qui lève le pied face aux chantages et menaces des transporteurs d’aller en grève.
L’on se souvient, aujourd’hui, de l’interdiction du dépassement d’une certaine hauteur des porte-bagages des véhicules de transports en commun. Face à cette directive, les transporteurs avaient demandé au gouvernement de leur permettre une certaine masse afin qu’ils puissent s’en sortir. Motion accordée par le gouvernement, ces derniers ont abusé de cette faveur, reprenant les mauvaises habitudes avec des surcharges monstres.
Que dire tout récemment à la gare des Baux Maraîchers, des conducteurs mettant des chaises en plastique à la place des «Versailles» interdites. N’eut été la vigilance des Forces de veille et de sécurité de cette gare, des clients allaient s’embarquer dans ces conditions déplorables.
En plus de ces comportements, plusieurs conduites sont à blâmer, à l’origine souvent de ces accidents. Dans les agglomérations, des conducteurs aiment s’adonner à des courses poursuites avec leurs pairs, à la recherche de clients, sans se soucier des personnes transportées et encore moins des autres usagers de la route. Une action qui conduit très souvent à l’excès de vitesse, considéré par les services de l’Etat comme l’un des principaux facteurs des accidents notés, avec 28% des cas contre 23% pour l'alcool.
Surcharges et vétusté des voitures
Les surcharges dans les transports en commun ne passent plus inaperçues. A Dakar, ce sont maintenant les bus Tata qui battent le record de l’incivisme sur les routes, survis des cars rapides. Dans l’exiguïté de ces véhicules, les clients bravent la chaleur, le manque d’oxygène, en plus des longs embouteillages. Une situation qui joue dans la dégradation de la santé des populations. Au niveau du ministère chargé des Transports terrestres, le ministre El Hadji Malick Ndiaye a fait savoir, jeudi dernier, dans le département de Koungheul, suite à l’accident qui a coûté la vie à 14 personnes, que ces facteurs humains sont responsables de plus de 80% des accidents survenus sur les routes sénégalaises. Ainsi, il est aussi à noter, d’après le ministère, que pour chaque personne présumée responsable d'accident mortel, les Forces de l'ordre peuvent enregistrer jusqu'à trois facteurs dont les surcharges, l’état des véhicules, l’excès de vitesse.
Dépassement dangereux
Dans la plupart des cas, les accidents sont dus à des dépassements dangereux surtout concernant les longs voyages et dans les grandes artères des villes. Sous l’effet de la précipitation, des gens commettent l’irréparable. Beaucoup de conducteurs ne respectent pas les règles propres à cette opération, alors qu'elles sont inscrites dans le Code de la route. Il s’y ajoute le changement brutal de couloir qui est aussi à l’origine de plusieurs accidents notés notamment chez les véhicules domestiques.
Quand l’État montre la voie
Si l’Etat a réussi à instaurer la discipline dans le transport public, cette même volonté peut s’appliquer dans le privé. L’Etat a démontré sa force de frappe pendant les festivités de la Tabaski, en faisant voyager les Sénégalais en sécurité et à moindre coût à bord des véhicules de la société de transport public Dakar Dem Dikk (DDD). Aucun incident n’a été noté, malgré les multiples rotations. Le même processus sera adopté pour transporter les pèlerins désireux de rendre à Touba pour le Magal, à partir de ce 21 août. Une situation qui doit conduire au renouvellement immédiat du parc automobile dont la majorité des véhicules traine des défaillances techniques ainsi que la formation des transporteurs. Au niveau de la recherche, pour une meilleure planification, le Sénégal n’enregistre pas de données.
Absence de planification
Selon des doctorants de Dakar qui ont mené des enquêtes sur la question en 2021, il y a une absence d’études permettant d’identifier le coût de ces accidents de la route. Cette contrainte documentaire pose, selon eux, plusieurs problèmes notamment la possibilité d’évaluation des différents programmes de prévention. Il reste ainsi beaucoup à faire pour améliorer la sécurité routière au Sénégal. Pour cela, quelques propositions basées sur les résultats de leurs études montrent qu’il faudrait orienter et développer la recherche dans ce domaine en économie de la santé. A cet effet, ils ont proposé la «tolérance zéro» dans les cas d’infractions au Code de la route, en précédant par exemple au retrait immédiat du permis de conduire et à la mise en fourrière du véhicule. L’Etat peut, dans ce cas, mettre en place des Tribunaux de la route, avec des magistrats spécialisés dans la circulation routière. Il y a aussi l’amélioration de la prévention, en développant l’éducation à la sécurité routière notamment en insérant dans les programmes scolaires des cours relatifs au thème.
Pour le cas des assurances, ils préconisent d’utiliser une part de leurs ressources en vue de contribuer à la prévention des accidents de la route. Mettre l’accent sur la lutte contre la corruption au niveau des contrôles techniques, le renouvellement du parc automobile ainsi que l’interdiction de la circulation des grands véhicules de type camions et camionnettes à l'usage transports urbains et marchandises durant les heures de pointe, de 12 heures à 18 heures où on constate un pic dans le débit du trafic urbain est aussi une solution. De telles propositions figurent dans les recommandations des dernières assises du transport. Aujourd’hui, la balle est dans le camp du gouvernement ; il faut la jouer et non la laisser au repos.
L’ACTE 1 DES ETATS GENERAUX DES TRANSPORTS PUBLICS
En prélude à ces assises cruciales, un séminaire de quatre jours réunit actuellement les acteurs du secteur à Diamniadio. L'objectif : harmoniser les positions, comprendre les difficultés et trouver des solutions pérennes contre le carnage routier
Pour mettre fin au carnage sur les routes du Sénégal, avec la recrudescence des accidents de la circulation qui font des milliers de victimes dont plus de 700 morts par an, semant désolation et pauvreté dans nombre de familles éplorées, l’Etat envisage la tenue des états généraux des transports publics, en septembre prochain. En perspective de ce «ndëpp» du secteur, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, organise depuis hier, lundi 19 août 2024, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, un séminaire de quatre jours pour harmoniser les positions des différents acteurs concernés par ces assises. Présidant l’ouverture des travaux, le ministre El Hadji Malick Ndiaye a déclaré que ces états généraux des transports aideront à mieux comprendre les difficultés du secteur et à trouver des solutions.
L ’avenir des transports publics se discute à Dakar. En préparation des états généraux des transports publics, prévus en septembre prochain, le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens, organise depuis hier, lundi 19 août 2024, au stade Me Abdoulaye Wade de Diamniadio, un séminaire de quatre jours réunissant plusieurs participants issus du monde du transport routier, pour «harmoniser les positions des différents acteurs du secteur». Venu présider l’ouverture de l’atelier, le ministre El Hadji Malick Ndiaye a indiqué que ces assises serviront à mieux comprendre les inquiétudes et les difficultés des professionnels de ce secteur, afin de trouver des réponses à ses maux. «Notre objectif est de discuter avec vous de l’avenir des transports dans notre pays, de mieux comprendre vos inquiétudes et vos difficultés, de connaître davantage vos aspirations et vos projets, et d’apporter notre contribution», a-t-il soutenu. En attendant, selon l’APS, le ministre des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens a interpelé en même temps les forces de défense et de sécurité, ainsi que les services responsables de la délivrance des permis de conduire. «Notre objectif est de recueillir leur compréhension des enjeux et leurs propositions», a dit M. Ndiaye qui a «saisi l’occasion» de la réunion pour «lancer un appel solennel à tous ceux qui jouent un rôle crucial dans le transport routier, notamment l’AGEROUTE (l’agence chargée de l’entretien des routes), les forces de défense et de sécurité, les services responsables de la délivrance des permis de conduire et des cartes grises, ainsi que tous les automobilistes, qu’ils soient usagers privés ou professionnels»
Le ministre chargé des Transports terrestres et aériens encourage ainsi tous les acteurs participants au conclave, à «unir leurs efforts afin de mettre fin à ce drame» des accidents sur les routes qui continuent de tuer entre 600 à 700 personnes chaque année, au Sénégal. «Chacun […] doit faire le maximum d’efforts pour que nous mettions fin à ce carnage […] qui coûte la vie à tant de concitoyens», a insisté M. Ndiaye.
Des « consensus indispensables »… pour « construire un système de transport plus efficace, inclusif et respectueux de l’environnement »
Le ministre chargé des Transports terrestres et aériens n’a pas manqué de lister les problèmes du secteur des transports. «Je n’ai pas manqué de souligner que les défis à relever sont nombreux, car le secteur des transports souffre notamment de problèmes d’organisation et de gouvernance, d’un déficit de financement, d’une faible densité du réseau routier, de problèmes liés à l’insécurité routière, ainsi que du manque de personnel qualifié», a-t-il souligné.
A l’en croire, les états généraux des transports sont prévus pour trouver «les consensus indispensables» à l’avenir de ce secteur d’activité. D’ailleurs, a-t-il poursuivi, «ensemble, nous avons le potentiel de construire un système de transport plus efficace, inclusif et respectueux de l’environnement». Et de relever que «les populations doivent être sensibilisées pour pouvoir [veiller] au respect des règles de la conduite automobile et des normes» du secteur des transports.
En outre, parlant toujours des difficultés du secteur, M. Ndiaye a évoqué «la fragmentation des services chargés des transports, notamment dans le sous-secteur des transports routiers, avec une multitude d’acteurs». Il s’y ajoute «le déficit de financement des transports terrestres» et la vétusté d’une partie du parc des voitures dont certaines circulent depuis «40 ans ou plus», a-t-il dit. «Selon une étude […] de 2022, l’économie sénégalaise perd annuellement 900 milliards de francs CFA, soit environ 6% du PIB (le produit intérieur brut du pays), à cause des dysfonctionnements induits par les externalités négatives des transports routiers», a rappelé M. Ndiaye.
C’est sur instruction du président de la République, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, que le chargé le ministère des Infrastructures et des Transports terrestres et aériens va organiser les états généraux des transports publics. Histoire de «favoriser une transformation rapide et complète du secteur».
DIOMAYE FACE À LA REALPOLITIK
L’idée d’une dissolution du parlement gagne du terrain. Mais cette option ne serait pas sans risques : complications électorales, contraintes budgétaires et potentielle instabilité politique. Le président saura-t-il naviguer dans ces eaux troubles ?
La « rupture systémique » annoncée par la «Coalition Diomaye Président» via le Projet et les politiques publiques que celui-ci sous-tend, n’est pas partie pour être un long fleuve tranquille pour le nouveau pouvoir. Face à une Assemblée nationale sous contrôle de l’opposition, le camp présidentiel vit sous la menace constante d’un bras de fer qui ne présage pas d’une victoire assurée d’avance. Suffisant pour beaucoup d’acteurs de proposer une dissolution de la législature 2022-2027 pour donner au chef de l’Etat et au gouvernement, via des élections anticipées, la force législative requise pour matérialiser les « ruptures » prônées. Reste à savoir si le président Diomaye Faye ira jusqu’au bout de la realpolitik et mettra fin, en temps utile, au mandat de la quatorzième législature. Une mesure qui n’irait pas sans risques majeurs, aussi bien au niveau de la chose électorale que du côté des contraintes budgétaires.
La quatorzième législature serait-elle en train de vivre ses dernières semaines ? En tout cas, la question ne cesse de turlupiner les analystes, observateurs et acteurs de la scène politique. Elus députés aux élections législatives de Juillet 2022, pour cinq années, les 165 parlementaires de la législature en cours pourraient ne pas aller jusqu’au bout de leur mandat au sein de l’hémicycle. Et pour cause ! La dissolution de l’Assemblée nationale dominée par la majorité Benno Bokk Yaakaar, l’ancienne coalition au pouvoir de 2012 à 2024, est plus en plus supputée au sein de la nouvelle galaxie présidentielle. Et cela au-delà même du bras de fer autour de la tenue de la déclaration de politique générale qui a opposé, pendant plus d’un mois, le nouveau Premier ministre Ousmane Sonko et le bureau de l’Assemblée nationale, sous dictée Benno. Une confrontation qui a suscité l’intervention du chef de l’Etat, la conciliation des différents présidents de groupes parlementaires et autres députés non-inscrits, pour aboutir finalement à la satisfaction de la requête du chef de gouvernement, à savoir la réactualisation des dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale relativement à la fonction de Premier ministre.
La galaxie présidentielle à l’avant-poste
Aminata Touré, l’ancienne Première ministre, membre de la coalition « Diomaye Président », avait été la première à monter au créneau pour réclamer la dissolution de l’Assemblée nationale. S’invitant au temps dans la polémique sur le délai de la Déclaration de politique générale du Premier ministre que certains considéraient comme une violation de la Constitution, la patronne du mouvement « Mimi 2024 » avait appelé à aller vers la suppression de la quatorzième législature. Comme argument, elle avait avancé, sans fioritures, qu’«une déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui ne reflète pas la volonté populaire n’a aucun sens ».
Et de poursuivre : « L’actuelle Assemblée nationale ne reflète en rien la volonté populaire exprimée le 24 mars dernier. Le candidat de la Coalition Benno Bokk Yakaar artificiellement majoritaire à l’Assemblée nationale @amadou_Ba a été battu dès le 1er tour en ne collectant que 35% des suffrages».
Et Mimi Touré de se demander : « Pourquoi le Premier ministre devrait présenter une déclaration de politique générale devant une Assemblée nationale qui n’a plus aucune légitimité ? ». L’ancienne présidente du Conseil économique et social (Cese) avait par suite relevé que « La volonté de changement des Sénégalais a été nette et franche en élisant le Président @PR_Diomaye à 54%. Donc que l’on aille résolument vers la dissolution de l’Assemblée Nationale dès le 31 juillet et qu’une nouvelle Assemblée nationale soit élue et alors la DPG du Premier ministre aura du sens puisqu’il (Ousmane Sonko-ndlr) présentera la vision et les perspectives de son gouvernement à des députés légitimement élus pour les cinq prochaines années ».
Confortant Aminata Touré, Lansana Gagny Sakho, le Coordonnateur du Programme politique et législatif de Pastef, a appelé à son tour à la dissolution de l’actuelle Assemblée nationale dès le mois de septembre prochain et la tenue d’élections législatives anticipées.
Invité de l’émission Objection de la radio Sud Fm, le dimanche 21 juillet, le nouveau PCA de l’APIX indiquait que de nouvelles élections allaient non seulement permettre de disposer d’une Assemblée nationale correspondant à la démocratie de notre pays post alternance mais aussi permettre au Président Bassirou Diomaye de pouvoir mettre en œuvre le projet politique que les Sénégalais ont primé le 24 mars dernier. Aussi avait-il déclaré : « Je ne suis pas dans le secret des Dieux, mais je partage exactement le même point de vue que la présidente Mimi Touré… Les Sénégalais ont, dans leur grande majorité à 54, 28%, décidé de choisir librement le Président Bassirou Diomaye. Donc, il faut lui donner les moyens de gouverner. Et ces moyens de gouverner, c’est qu’il y ait une majorité à l’Assemblée nationale ».
Et de poursuivre : « Ce qu’on a vu à l’Assemblée nationale doit nous pousser à re-profiler le type de député que nous devons avoir dans cette institution. On a vu des choses incroyables que le Sénégal ne mérite pas. Et rien que pour ça, je pense qu’il faut aller dans cette logique, avoir une Assemblée nationale qui soit vraiment représentative, pas une Assemblée qui soit une caisse de résonance. On a vu certains députés de Pastef apostropher les ministres actuels ? C’est comme ça qu’une Assemblée nationale doit fonctionner. Notre pays mérite mieux que ce que nous avons aujourd’hui ».
La dernière réaction en date, et non des moindres, sur la nécessité de dissoudre l’Assemblée nationale, est celle du député de Tekki Mamadou Lamine Diallo. Se prononçant sur la modification du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la semaine dernière, le député de Tekki n’avait pas manqué de balancer un véritable «coup de gueule», en se prononçant sur la pertinence de cette Assemblée nationale qui était en procédure d’urgence pour la mise à niveau de son Règlement intérieur. «Je suis peut-être compliqué, mais cohérent… L’Assemblée nationale (le Président, le Bureau, la Conférence des Présidents, les députés) savent depuis novembre 2022 que le Règlement intérieur distribué en octobre 2022 aux députés est un faux. La société civile était au courant aussi. On n’a rien fait. Brusquement, voilà qu’on nous convoque en procédure d’urgence après 21 mois. Bien que la correction du Règlement intérieur s’impose évidemment… il est temps de dissoudre l’Assemblée nationale pour que le peuple élise des députés plus responsables et plus rigoureux, d’ailleurs seuls aptes à écouter un discours de politique générale de rupture ». Dans sa diatribe contre la représentation parlementaire dont il plaide la dissolution, Mamadou Lamine Diallo, par ailleurs candidat à la dernière présidentielle, n’avait pas manqué de rappeler que c’est cette même Assemblée qui a voulu prolonger le mandat du président Macky Sall en reportant l’élection présidentielle de février 2024 en violation flagrante de la Constitution.
Le nouveau régime gêné aux entournures
Les arguments des uns et des autres, appelant à la dissolution de l’Assemblée nationale, plus ou moins tangents, le nouveau régime se retrouve en face d’une donne politique cruciale : comment donner corps et forme au Projet et aux politiques publiques qu’il est censé porter avec une représentation parlementaire majoritairement dominée par l’opposition ? La quatorzième législature forte de 165 membres, dont le mandat prend fin en juillet 2027, est sous contrôle de l’ancienne coalition au pouvoir, Benno Bokk Yaakaar, qui dispose de 83 sièges, en somme d’une majorité absolue qui peut lui permettre de dicter sa loi sur tous les actes législatifs, y compris faire adopter une motion de censure qui pourrait contraindre le Premier ministre, Ousmane Sonko, et son gouvernement à la démission. Pis, cette majorité pourrait se montrer réticente à toute mutation du Programme Sénégal émergent, le référentiel de politiques publiques qu’elle a vigoureusement supporté pendant une dizaine d’années. La coalition Yewwi Askan Wi à laquelle le parti Pastef-Les Patriotes (27 députés) appartient ne dispose aujourd’hui que de 39 députés après sa rupture avec la plateforme Taxawu Sénégal de l’ancien maire de Dakar Khalifa Ababacar Sall dont les 14 députés sont devenus des non-inscrits. Quant au groupe parlementaire « Liberté, démocratie et changement » du Parti démocratique sénégalais (Pds) qui a soutenu la candidature de l’actuel chef de l’Etat, Bassirou Diomaye Faye, au détriment du candidat de la coalition Benno Bokk Yakaar lors de la présidentielle 2024, il ne dispose que de 27 députés. Qui plus est, le Parti démocratique sénégalais (ancien parti au pouvoir de 2000 à 2012) qui a accompagné le nouveau régime dans le cadre d’une alliance de circonstance n’a pas assuré de son soutien constant. Celui-ci voguera au gré des intérêts et contexte politiques de l’heure pour un parti en quête de son lustre des années 2000 et qui n’a jamais cessé de faire de la conquête du pouvoir son objectif absolu.
Liberté de manœuvre en question
Question à mille balles donc : le nouveau pouvoir a-t-il les coudées franches ou même des garanties pour s’accommoder d’une majorité parlementaire dominée par l’opposition ? Ou a-t-il simplement le choix avec un pouvoir législatif sous contrôle du camp d’en face, pour asseoir la politique dite de « rupture systémique » vendue aux suffragants sénégalais qui lui ont donné la majorité à la présidentielle de mars 2024 ? Le boycott par le bureau de l’Assemblée nationale du débat d’orientation budgétaire 2025-2027 qui était prévu pour se tenir, au sein de l’hémicycle, avec le ministre des Finances et du Budget Cheikh Diba, est déjà assez révélateur de l’ambiance générale de confrontation ouverte par l’opposition avec le nouveau régime, sous pilotage Bassirou Diomaye Diakhar Faye. Comme si une intention de revanche sourde planait dans l’air pour l’ancienne coalition au pouvoir, non encore remise de sa débâcle de mars 2024, et patientant la moindre occasion pour sortir enfin victorieuse du fameux «gatsa gatsa» qui l’a débusquée de la magistrature suprême ! C’est dire que face à la realpolitik, le régime de Bassirou Diomaye Diakhar Faye ne dispose pas de la liberté de manœuvre requise pour concrétiser, avec le concours d’un pouvoir législatif adapté, sa vision du Sénégal. Reste maintenant à savoir si le nouveau pouvoir franchira le Rubicon et quand, même si cette dissolution de la quatorzième législature est lourde d’embûches, en relation avec la question piège du parrainage en cas d’élections anticipées ou l’équation du budget de telles joutes, actuellement non prévu par la loi des finances. Selon certains spécialistes, au cas où l’Assemblée nationale serait dissoute, il ne pourrait y avoir en effet ni vote de loi des finances rectificative ni autorisation au président de la République à gouverner par ordonnance en vue d’ordonner lui-même le décaissement du budget.
Baadoolo - Apr, yokk len saafaara !
Lima guiss mouy direekou ni... dragon leu. Il se dirige droit vers les Apéristes. Ou proches. Il se trame une chasse aux gros gibiers bien nourris. Après plusieurs audits, Diomaye et Sonko ont mordu les lèvres d’un niaw ! Et le Pool judiciaire va tâter le pouls des «candidats» à l’enrichissement illicite- il existe encore. Après Magal ce sera la traque. Et il y a de quoi avoir le trac. Apr waadial len sen bopp. Yokk len saafara si. Walla nguen niaan si barké 18 Safara bi.
Série d’annulation de contrats dans les structures de l’Etat Naissance d’un Collectif des licenciés du régime de Diomaye
La vague de licenciements notée dans les directions, agences et autres structures de l’Etat risque de se traduire en tensions politiques dans le pays. Réunis autour du Collectif des licenciés et impactés du régime de Diomaye (Colired), des militants du défunt pouvoir, défenestrés de leurs postes sous motifs de recrutements clientélistes, ont appelé leurs camarades au front. Il s’agit ainsi pour ces ex agents de structures comme le Port autonome de Dakar, la Lonase, l’Aibd, la Der et le Promise, de faire bloc «pour mener le combat afin que justice soit faite dans un pays de droit comme le Sénégal» qui garantit le droit à un travail décent. Il faut dire que la dernière polémique autour de ces licenciements provient du Port où la direction s’est débarrassée de centaines d’employés considérés comme des militants politiques casés sans compétence.
Protestation devant l’ambassade d’Ukraine au Sénégal 12 membres de la plateforme Gassi arrêtés
Pour avoir manifesté devant l’Ambassade ukrainienne à Dakar, ce lundi, 12 membres de la plateforme Gassi, qui déposaient une lettre de protestation, ont été arrêtés par les forces de l’ordre. Parmi ces activistes et acteurs de la société civile, engagés pour l’expulsion de Yurii Pyvovarov, figurent Khadim Mbacké Sall, Abdou Karim Guèye et Sylvestine Mendy. Arborant le drapeau malien, ils scandaient «Vive le Mali ! Vive le Mali !». Pour rappel, après les récentes attaques jihadistes à Tinzawaten, au Mali, visant les Forces armées maliennes, l’ambassadeur ukrainien a exprimé un soutien manifeste à ces attaques. «La présence de cet ambassadeur, qui soutient des groupes jihadistes, constitue une menace grave pour la sécurité de notre pays et de l’Afrique», a relaté le mouvement. La Plateforme fustige aussi le fait que ce «même ambassadeur avait lancé une campagne de recrutement au Sénégal pour engager des Sénégalais dans la guerre contre la Russie, tentant ainsi d’importer sur notre sol un conflit qui ne nous concerne pas».
Développement de l’industrie énergétique - Dakar hôte d’une conférence internationale sur le pétrole, le gaz et l’électricité
La capitale sénégalaise va recevoir, les 3 et 4 décembre 2024, la 4ème édition d’une conférence internationale sur le pétrole, le gaz et l’électricité à l’initiative de Energy Capital & Power (Ecp). Ce rendezvous «rassemble des sommités de l’industrie énergétique ouest-africaine et mondiale pour favoriser les partenariats, signer des accords et faire progresser le développement de projets, conformément aux objectifs de sécurité énergétique et de transition juste», annonce un communiqué. Après Nouakchott en 2023, cette conférence sur l’énergie en Afrique de l’Ouest se tiendra ainsi au Sénégal, qui a démarré cette année, ses premières productions de pétrole. Pour l’édition de 2024, il sera aussi question de miser sur ces «initiatives réussies pour apporter de nouveaux investissements dans les opportunités énergétiques régionales», surtout que la région ouest-africaine «offre de nombreuses perspectives pour les sociétés d’exploration et de production, les fournisseurs de technologie et de services, et pour les investisseurs du paysage africain et mondial».
Enregistrement des organes de presse Le Cnra émet sur la fréquence du ministre
Le Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) a demandé ce lundi aux acteurs des médias de se conformer au Code de la presse. «L’exercice de toute activité d’édition, de distribution et de diffusion de services de communication audiovisuelle, quelle que soit la technologie utilisée, est subordonné à une autorisation délivrée par le ministre chargé de la Communication, après avis conforme de l’organe de régulation, dans les conditions définies par le présent Code. En conséquence, tous les acteurs de la chaîne de valeur de la communication audiovisuelle, pour exercer ou continuer d’exercer valablement, doivent obtenir ladite autorisation», a rappelé le Cnra, dans un communiqué signé par son Assemblée. Concernant les acteurs de la chaîne de valeur de la communication audiovisuelle déjà conventionnés, ils sont appelés à se rapprocher des services du ministère de la Communication, munis de la convention signée avec l’Organe de régulation, en vue de disposer de ladite autorisation. «Un délai maximum de 30 jours, à compter de la date de publication du présent communiqué, est accordé à tous les éditeurs, distributeurs et diffuseurs conventionnés», indique l’organe de régulation.
Gendarmerie de Hann Le chanteur Sidy Diop placé en garde à vue
Le chanteur Sidy Diop est dans de beaux draps. Il a été placé en garde à vue, ce lundi, dans les locaux de la brigade territoriale de Hann. En effet, il a été arrêté suite à un contrôle routier. L’artiste qui conduisait un véhicule n’avait pas de permis de conduire ni assurance. C’est sur ces entrefaites que les pandores l’ont conduit à la brigade.
MPOX, LA RDC ESPÈRE RECEVOIR LES PREMIÈRES DOSES DE VACCINS LA SEMAINE PROCHAINE
Pays le plus touché, le pays a enregistré 16.700 cas, "avec un peu plus de 570 personnes décédées" depuis le début de l'année, a indiqué le ministre Samuel-Roger Kamba lors d'une conférence de presse.
La République démocratique du Congo (RDC) espère recevoir les premières doses de vaccins contre l’épidémie de mpox la semaine prochaine dans ce pays où la maladie a déjà fait au moins 570 morts, a déclaré lundi le ministre de la Santé.
Pays le plus touché, la RDC a enregistré 16.700 cas, "avec un peu plus de 570 personnes décédées" depuis le début de l'année, a indiqué le ministre Samuel-Roger Kamba lors d'une conférence de presse.
"Nous avons deux pays essentiellement qui nous ont promis des vaccins. Le premier pays, c'est le Japon. Et le deuxième pays, ce sont les États-Unis d'Amérique", a-t-il dit.
Les États-Unis ont promis 50.000 doses, tandis que le "Japon a signé ce matin (lundi) avec les autorités pour 3,5 millions de doses, uniquement pour les enfants", a expliqué un responsable de la cellule de riposte sous couvert d'anonymat.
Pays d'environ cent millions d'habitants, la RDC "compte vacciner 4 millions de personnes dont 3,5 millions d'enfants", a ajouté cette source.
"J'espère que la semaine prochaine, on pourrait déjà voir arriver les vaccins (...) Notre plan stratégique de réponse à la vaccination est déjà prêt, nous attendons juste que les vaccins arrivent", a insisté le ministre.
La maladie "touche de plus en plus de jeunes. Et on a beaucoup d'enfants de moins de quinze ans qui sont touchés", a-t-il dit.
L'épidémie actuelle est caractérisée par un virus plus contagieux et dangereux, avec un taux de mortalité estimé à 3,6%.
La recrudescence du mpox en RDC, qui touche aussi le Burundi, le Kenya, le Rwanda et l'Ouganda, a poussé l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à déclencher mercredi son plus haut degré d'alerte au niveau international.
La RDC est le foyer et l’épicentre de l’épidémie actuelle dont la propagation d'une souche plus dangereuse du virus suscite une inquiétude croissante en Afrique et au-delà.
En dehors d'Afrique, les cas de mpox ont été diagnostiqués en Suède, au Pakistan et aux Philippines.
Anciennement appelé variole du singe, le virus a été découvert en 1958 au Danemark, chez des singes élevés pour la recherche. Puis en 1970 pour la première fois chez l'homme dans l'actuelle RDC (ex-Zaïre).
Le mpox est une maladie virale qui se propage de l'animal à l'homme mais se transmet aussi via un contact physique étroit. La maladie provoque de la fièvre, des douleurs musculaires et des lésions cutanées.
"Ne consommez pas la viande d'animaux morts, ne touchez pas aux animaux malades, parce que c'est aussi une façon de se contaminer", a lancé le ministre Kamba.
LA PRESSE DANS L'ÉTAU DU POUVOIR
Alors que le président Diomaye appelle à un « dialogue rénové », son ministre de la Communication semble jouer la carte de la confrontation. Cette dissonance au sommet de l'État révèle les tensions persistantes dans un secteur médiatique en crise
Alors que la sortie du président de la République en Conseil des ministres, la semaine dernière, avait commencé à redonner espoir à tout un secteur dont l’horizon ne cesse de s’assombrir, celle du ministre chargé de la Communication remet tout en cause. À entendre Alioune Sall, les patrons perdent leur temps à aller solliciter l’arbitrage du chef de l’État.
‘’… Le président a appelé à un dialogue rénové avec la presse nationale, soulignant que la situation de la presse mérite une attention particulière du gouvernement et des mesures de redressement appropriées’’. Ainsi s’exprimait le président Bassirou Diomaye Faye, dans le communiqué du dernier Conseil des ministres, le mercredi 14 aout 2024. Deux jours après, au lieu de poser les jalons pour un dialogue, son ministre chargé de la Communication, profitant du lancement de la plateforme pour la déclaration des médias, s’est livré à un véritable exercice de déballage.
Même si l’exercice a son importance, pour avoir permis aux Sénégalais d’avoir des informations concrètes sur la gestion de leurs deniers publics, on peut s’interroger non seulement sur la méthode cavalière avec laquelle cela a été mené dans un contexte où le chef de l’État prône la désescalade, mais surtout sur les réelles motivations du ministre. C’est à croire que dans le gouvernement du président Diomaye, il est des voix qui n’ont aucune envie d’une normalisation des rapports.
La sortie du ministre de la Communication tend, en tout cas, à conforter une telle thèse. Face à la presse, Alioune Sall réduit la voix du chef de l’État à sa plus simple expression. Pour lui, les choses vont se décider au ministère et non à la présidence. ‘’J’ai dit aux patrons de presse et je le répète : l’interlocuteur premier, c’est le ministère de Communication. On a beau avoir des entrées à la présidence de la République, tout ce qu’on veut, mais c’est le ministère de la Communication qui va régler les problèmes avec le secteur. Et encore une fois, cette période où l’on va sauter le ministère pour aller régler les problèmes au niveau de la présidence, c’est révolu’’, peste-t-il.
Un patron averti en vaut mille
Seulement, le ministre oublie très vite. Lui-même a dit dans son intervention que depuis son installation à la tête du département, il a eu à rencontrer presque toutes les organisations de la presse. Les problèmes ont été exposés par tous les acteurs. Depuis lors, rien n’a bougé ; la situation n’a eu de cesse de se détériorer, conformément à la fatwa du Premier ministre Ousmane Sonko. Une fatwa réitérée à plusieurs reprises. Et la sortie du ministre s’inscrit plus dans cette logique que dans celle d’apaisement du président de la République.
‘’Le nœud du problème, fulmine Alioune Sall, c’est le fisc. On ne peut prendre ça pour alibi et créer des problèmes qui n’existent pas. Beaucoup m’ont appelé pour parler de médiation, mais je n’en vois pas la pertinence. Une médiation suppose des problèmes entre deux parties. Je le dis et je le répète : l’État du Sénégal n’a aucun problème avec un quelconque média’’.
Depuis le début de cette affaire, les tenants du régime ont tout fait pour assoir leur accusation selon laquelle le seul problème c’est que les entreprises de presse refusent de payer l’impôt. Pourtant, le Cdeps ne manque presque jamais une occasion de corriger : ‘’Le combat auquel le Cdeps est contraint exigeait de tous d’exprimer par ce moyen notre refus d’être indexés comme de mauvais contribuables ; ce qui est totalement faux et inacceptable.’’ La journée sans presse, insistait l’organisation, ‘’était aussi la réponse des médias sénégalais au refus de dialoguer des nouvelles autorités sur les problèmes de la presse’’.
En vérité, expliquent les patrons, le nouveau régime a posé des actes dont le dessein est d’étouffer économiquement et fiscalement les entreprises de presse privées. En guise d’exemple, ils énumèrent les poursuites fiscales, alors que, insistent-ils, ‘’les entreprises ne refusent pas de payer les impôts’’ ; il y a aussi le gel des créances sur l’État ; la résiliation unilatérale des contrats publicitaires ; le blocage de l’aide à la presse ; la confiscation des deux bouquets du groupe Excaf, etc.
Saluant l’appel du président de la République à ‘’un dialogue rénové avec la presse’’, le Cdeps se dit convaincu que ‘’la concertation est utile pour sortir de ce malentendu qui ne doit pas prospérer et de s’engager à trouver les solutions structurelles afin de permettre à l’entreprise de presse de se consolider’’. L’organisation se dit ‘’disponible comme par le passé à répondre favorablement à cet appel présidentiel’’ pour discuter sur ‘’les conditions à réunir pour une presse républicaine, libre et indépendante, viable économiquement’’.
Le ministre attend-il la bénédiction d’Ousmane Sonko ?
Si le président de la République et les patrons semblent disposés à aller vers une désescalade, il y a à ce jour une voix qui manque. C’est celle du Premier ministre Ousmane Sonko qui ne vaut pas moins que celle du président. À telle enseigne que certains s’interrogent même sur qui est le vrai chef.
Invité hier du ‘’Grand Jury’’ sur la RFM, l’ancien candidat à la Présidentielle, Thierno Alassane Sall, commentant la reproduction des pratiques du système par le régime actuel qui prônait l’antisystème, déclare : ‘’Avec les anciens régimes, on savait au moins qui était le chef. C’était le chef constitutionnel qui dirigeait l’Exécutif. Aujourd’hui, on a l’impression que nous avons un bicéphalisme qui ne dit pas son nom, avec des pouvoirs détenus par le Premier ministre, sans que la Constitution ne lui en confère les prérogatives. Cela pose problème. Les gens ne savent même pas à qui s’adresser, qui a le dernier mot dans ce pays.’’
Alors que le ministre de la Com met publiquement un bémol sur les instructions présidentielles, les actes du PM renseignent sur son omnipotence : lui qui est consulté par le ministre de la Justice sur des affaires banales touchant à des militants de son parti, lui qui impose son timing à l’Assemblée nationale et au président de la République pour la DPG, lui qui s’illustre dans des sorties sur des questions diplomatiques majeures, allant parfois à l’encontre de la ligne que semble tracer le président de la République. Même si, à chaque fois, il s’empresse de dire qu’il agit en tant que président de parti et non en tant que PM et n°2 de droit.
‘’Même quand le président de la République fait son discours lors du Concours général, il organise derrière sa cérémonie et on sait ce qui s’ensuit’’, informait Thierno Alassane Sall.
Il faudra peut-être son onction, pour que le ministre de la Communication daigne accélérer le processus, pour trouver enfin des solutions aux maux qui assaillent le secteur de la presse.
La société civile engage la médiation
Malgré les instructions du président de la République, c’est encore le statu quo. Depuis le dernier Conseil des ministres, aucun acte allant dans le sens d’un dialogue n’a été posé. En lieu et place, les parties continuent plutôt de se regarder en chiens de faïence, avec un ministre obnubilé par la tentative de légitimation des actes qui ont été posés par le gouvernement et une partie de la presse convaincue de la volonté du ministre de les livrer à la vindicte populaire.
Face à cette inertie du ministre qui tient à réaffirmer ses pleines compétences, mais qui ne fait rien pour recoller les morceaux, des acteurs de la société civile et de l’Assemblée nationale s’activent pour essayer de trouver des solutions de sortie de crise.
Selon nos informations, des organisations comme Amnesty International travaillent dans ce sens, tout comme le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) qui a déjà été rencontrer la Cap. Cette dernière, informe-t-on, préfère, pour le moment, se concentrer sur la finalisation du rapport des assises nationales de la presse. La remise des conclusions pourrait d’ailleurs servir de cadre ou de prétexte pour amorcer le dialogue entre l’Exécutif et la presse.