ATTENTE FORTE
« On veut la coupe. Ce n’est pas pour vous mettre la pression ».

« On veut la coupe. Ce n’est pas pour vous mettre la pression ». Le premier supporter des « Lions » s’est fait, hier, le porte-parole de ses 17 millions de compatriotes qui ne rêvent que d’un premier sacre continental, au soir du 6 février prochain à Yaoundé. Ce n’est peut-être pas une pression que le peuple sénégalais met à Coach Cissé et à ses hommes. Mais, c’est une attente très forte, presqu’une demande … sociale.
Et comme tous les Sénégalais, le président Mack Sall sait que ce cru-ci a tout ce qu’il faut pour s’imposer, même si cette Can sera certainement la plus difficile à remporter. D’abord parce que tous les grands d’Afrique seront au rendez-vous. Ensuite parce que les « Lions » seront attendus à chacune de leurs sorties. Enfin parce que la compétition se déroulera au pays des « Lions indomptables » qui décupleront leur légendaire rage de vaincre et leur « fighting spirit » pour ne pas connaître la désillusion de leurs pères qui, il y a 50 ans, n’avaient pas pu aller au-delà des demi-finales de la première Can organisée chez eux (en 1972).
Qu’importe ! Même si la progression n’est pas toujours linéaire en football, même si tous les 24 qualifiés à cette 33ème Can peuvent se permettre de rêver d’un sacre final (le ballon ne rebondit pas toujours dans le sens espéré et attendu), nos « Lions » sont individuellement et techniquement suffisamment outillés pour prétendre décrocher la timbale. Surtout qu’en 2019, ils avaient été jusqu’en finale. L’Algérie qui leur avait soufflé le titre après les avoir déjà battus en match de groupe, sera encore là. Peut-être plus forte que jamais, car n’ayant pas connu de revers depuis. Et d’autres équipes encore se dresseront face à cette équipe du Sénégal qui semble cultiver le savoureux paradoxe de n’avoir jamais rien gagné mais d’être toujours classée parmi les favoris, à chaque fois qu’elle se qualifie à une phase finale de Can du fait de la qualité de ses joueurs.
Première équipe africaine au classement de la Fifa depuis 36 mois, le Sénégal passe en réalité pour un roi sans couronne. Une incongruité à gommer. À force de « cette hargne de vaincre » que le président Macky Sall, à l’unisson de tous ses compatriotes, appelle de tous ses vœux. Car, comme disait quelqu’un, ce n’est pas le chemin qui est difficile, c’est le difficile qui est le chemin.
Les « Lions » ont été « armés » à tous égards pour survivre à tous les pièges de la compétition. « On nous tue, on ne nous déshonore pas », les joueurs, par la voix de leur capitaine Kalidou Koulibaly, ont fait leur la devise de l’Armée nationale. On attend d’eux qu’ils joignent l’acte à la parole. Et c’est sur le pré vert que tout se décidera. Rugir comme jamais au pays des « Lions indomptables », c’est ce que tout un peuple attend de ses « Lions ». Un énorme défi qui, au lieu de les inhiber, devrait les transcender.