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par l'éditorialiste de seneplus, pierre sané

ET SI ON PARLAIT DU NAIRA ?

EXCLUSIF SENEPLUS - Qu’est-ce qui empêche d'étendre l’utilisation de la monnaie nigeriane au reste de la population de notre région ? Pourquoi une monnaie française, minoritaire de surcroît devrait-elle servir de référant ?

Pierre Sané de SenePlus  |   Publication 10/12/2019

L’année 2020 marquera le 60e anniversaire de l’accès à l’indépendance des colonies françaises d’Afrique. Tout au long de l’année, l’incongruité de la permanence du franc colonial continuera à susciter des controverses et des exigences visant à mettre fin au statut quo.

Deux perspectives manquent à l’appel :

1. Les protagonistes du débat ? le CFA doit être un débat de “nous dans nous”.

La discussion avec les chefs d’état africains des ex-colonies françaises ou avec les responsables de l’Etat français ne doit pas absorber notre énergie. Le fait qu’une monnaie française continue de circuler dans l’ancien espace colonial africain 60 ans après les indépendances est tout simplement une aberration économique sociale et politique.

Cela a assez duré, l’immobilisme n’est pas consistant avec les besoins du développement et de l’abolition de la pauvreté.

Les arguments d’un Ouattara portant sur la stabilité, la garantie et l’inflation maîtrisée n’invalident en aucune manière la mise en place d’une alternative qui intègre ces critères tout en nous permettant d’exercer pleinement les attributs de notre souveraineté économique et monétaire. Ouattara a été littéralement porté au pouvoir par l’armée française et l’État français alliés à des gangs de rebelles surgis du Burkina Faso. Son allégeance à la Françafrique est indiscutable. Il n’est donc pas crédible.

L’État français quant à lui n’a jamais été généreux avec ses ex-colonies, nonobstant la soit disant aide au développement. S’il continue d’imposer la circulation de sa monnaie dans son ancien espace colonial, c’est tout simplement parce qu’il y trouve son intérêt, sinon il y a longtemps qu’il y aurait mis fin. Sans état d’âme. Comme lors de sa décision de dévaluer le CFA en 1994.

Donc, le débat n’est pas avec eux. Ce que nous devons établir, c’est un rapport de force en portant le débat au sein de l’opinion publique et des organisations populaires. La question est la suivante : en quoi et à quelles conditions le remplacement du CFA sera-t-elle bénéfique aux pêcheurs, aux éleveurs, aux producteurs d’arachides, aux femmes associées dans des groupements de production, aux PMEs et aux acteurs du secteur dit informel.

Pour chaque secteur, il faudrait en fait entreprendre de sérieuses recherches d’impacts futurs, développer les argumentaires et donner des réponses objectives, car il s’agit de la vie des gens et il faut cesser de prendre des décisions à leur place. C’est eux qu’il faut convaincre car c’est à eux qu’il appartiendra de mener le combat (s’ils sont convaincus qu’il y va de leur intérêt) et de déclencher un processus de ruptures visant in fine à décoloniser le pays, l’Etat et les mentalités. Au-delà des abstractions et autres théories macroéconomiques, il faut travailler sur des scénarios et des études de cas concrets. C’est ce qui est attendu des économistes.

Qu’ils aillent donc parler aux commerçants de Sandaga plutôt que de continuer à débattre entre eux !!

2. Par quoi on remplace le CFA ?

La CEDEAO a, sur papier du moins, changé de paradigme et remplacé l’approche institutionnelle de l’intégration régionale par une nouvelle approche dite de “l’intégration des peuples par les peuples et pour les peuples”. Néanmoins, la diplomatie des sommets continue avec les sommets des chefs d’Etats précédés par des conseils de ministres qui examinent des propositions et recommandations venant d’experts de la région et de consultants de la Banque mondiale et de la Commission Européenne. D’où le mimétisme observé dans l’évolution de la CEDEAO. On copie l’Union Européenne et on continue à faire une intégration sans les peuples.

Une approche de l’intégration par les peuples voudrait que l’on parte des populations plutôt que des États. D’où ma question : en 2018 sur les 350 millions d’habitants de la CEDEAO,196 millions utilisent le naira (monnaie du Nigeria). Qu’est-ce qui empêche qu’on en étende l’utilisation au reste de la population de notre région ? Le CFA en Afrique de l’Ouest est utilisé par 120 millions de ressortissants des 8 ex-colonies françaises. Pourquoi une monnaie française, minoritaire de surcroît devrait elle servir de référant ?

Par ailleurs, nous savons que la référence pour l’Euro lors de sa mise en œuvre était le Deutsche Mark adossé à l’économie la plus puissante d’Europe. Et que le dollar américain, monnaie de référence mondiale est adossé à l’économe la plus puissante de la planète. Le Nigeria est la première puissance économique africaine. Son PIB s’élevait en 2018 à 398 milliards de dollars américains sur 614 milliards pour l’ensemble de la CEDEAO (15 pays) et 291 milliards pour les 8 pays de l’Uemoa pris ensemble. Ne serait-il pas logique que le Naira soit une option sur la table lors des discussions sur le remplacement du CFA ?

Enfin, nous savons que le naira est indubitablement gérée de manière souveraine par la Banque du Nigeria. Une nouvelle Banque Centrale de la CEDEAO pourra bénéficier du panafricanisme sourcilleux de nos compatriotes du Nigeria, Ghana, Gambie, Guinée… pour faire du Naira un outil de développement dégagé de toute tutelle coloniale. Et nous avons assez d’or dans cette région pour constituer des réserves majestueuses pour notre nouvelle monnaie.

3. Maintenant, la vraie question est de savoir si nous avons confiance en nous et entre nous ?

Si nous sommes après 60 ans d’indépendance prêts à prendre en mains les leviers de notre destinée commune ? Sans tuteur. Comme 40 autres pays africains ayant une monnaie indépendante.

Les élites françaises informées vous confirmeront sans ambages que l’Afrique c’est l’avenir de la France. Il convient donc pour elles de maintenir les liens coloniaux quitte à les “faire évoluer” (sic).

Les élites africaines conscientes vous diront spontanément que la France c’est le passé de l’Afrique. Décoloniser le futur passe par la récupération de notre autonomie intellectuelle et culturelle. Sans quoi nous ne serons jamais en mesure de nous défendre dans cette guerre économique mondiale qu’on appelle globalisation.

Nous serons tout au plus des auxiliaires et tirailleurs d’un camp ou de l’autre.

Sounds familiar ?

psane@seneplus.com

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