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Par la COORDINATION DES ASSOCIATIONS DE PRESSE

FACE AU MONSTRE, DES CONCERTATIONS EN TROMPE-L’ŒIL ?

Si l’État veut réellement réformer ce secteur, il doit le faire avec méthode, lucidité. Le modèle économique des médias doit évoluer, certes, mais dans un cadre concerté, progressif, tenant compte de la transition actuelle et des défis du moment

Texte collectif  |   Publication 18/06/2025

L’heure n’est plus aux euphémismes. La presse sénégalaise, pilier essentiel de notre démocratie, plie sous les contraintes. Mais, elle ne cèdera pas. Les organisations regroupées au sein de la Coordination des Associations de Presse (CAP) ont reçu une invitation officielle pour prendre part aux «journées de concertation sur le secteur de la communication», ouvertes ce mercredi 18 juin à Dakar par le ministère de tutelle. Le thème retenu : «intégrité de l’information, régulation, gouvernance économique et cyberespace».

La Coordination des Associations de Presse (CAP) prend acte de l’invitation lancée par le ministère en charge de la Communication pour participer aux «journées de concertation sur le secteur de la communication». Elle y sera. Non par enthousiasme béat, mais pour y faire entendre ses préoccupations et réclamer des décisions urgentes pour un secteur en état d’urgence. Car, derrière le thème solennel –«intégrité de l’information, régulation, gouvernance économique et cyberespace» - la CAP décèle un agenda et une pléthore de participants (300) déconnectés des priorités actuelles. Cela ressemble plus à du «seumbkhloo» qu’à autre chose. Sans oublier des panels qui font plus perdre du temps. A la place, des travaux de commission efficaces sur les urgences du moment auraient pu permettre d’adresser véritablement les questions et d’esquisser des solutions.

Depuis plus de dix ans, les forums, panels et concertations se succèdent, sans effets concrets ni avancées structurelles. Rien n’a changé pour les journalistes, les techniciens et les entreprises de presse, si ce n’est l’aggravation de leurs conditions. Le conclave du ministre chargé de la Communication, des Télécommunications et du Numérique intervient dans un contexte critique, marqué par un profond désarroi des travailleurs des médias, étranglés par des mois d’arriérés de salaires, menacés d’expulsions et confrontés à des drames familiaux. Cette précarité n’est pas seulement matérielle : elle porte atteinte à la dignité et à la liberté d'exercer un métier essentiel à toute démocratie.

Les interpellations de la CAP n’ont, jusqu’ici, reçu que silence et indifférence. La tutelle s’enferme dans un mutisme altier, tout en déroulant, avec ou sans complicités, des mesures jugées iniques et contre-productives. La crise majeure de la presse n’est pas conjoncturelle. Elle est le fruit d’un choix politique : celui d’ignorer la réalité du terrain, d’imposer un modèle économique asphyxiant et de laisser s’effondrer un pilier de la République.

Depuis quinze mois, les médias subissent le gel des contrats publicitaires publics et les retards chroniques dans les paiements dus. Une hémorragie économique qui a vidé les rédactions, mis les entreprises à genoux, et transformé le métier en combat quotidien pour survivre. Certains dénoncent la «dépendance» de la presse à l’argent public. Mais c’est là un procès biaisé : 70 à 80 % des entreprises privées sénégalaises vivent de commandes de l’État. Ce n’est pas un vice propre aux médias, c’est une réalité économique structurelle. L’Agriculture, l’Éducation, la Santé, tous ces secteurs sont soutenus et subventionnés par l’Exécutif. Mais, la presse est considérée comme un paria avec ce pouvoir. Et contrairement à la légende urbaine qu'on tente de distiller, même dans les pays riches développés et fortement ancrés dans la démocratie, la presse bénéficie du soutien de l’État et des citoyens. Car elle n’est pas toujours rentable, mais elle est vitale.

Si l’État veut réellement réformer ce secteur, il doit le faire avec méthode, lucidité et courage. Le modèle économique des médias doit évoluer, certes, mais dans un cadre concerté, progressif, tenant compte de la transition actuelle et des défis du moment. Une concertation éclair de trois jours avec un agenda aussi surchargé et opportuniste ne saurait apporter des solutions durables à un secteur en perdition.

Malgré tout, la CAP refuse le fatalisme. Elle veut croire qu’un sursaut est encore possible, qu’il reste en haut lieu un peu de volonté politique et d’orgueil national pour éviter à notre démocratie de perdre l’un de ses gardiens. C’est pourquoi elle sollicite solennellement du Premier ministre l’organisation d’un Conseil interministériel exclusivement consacré à la crise de la presse. Ce cadre de haut niveau devra déboucher sur des mesures concrètes, immédiates, capables de soulager les entreprises de presse et ses acteurs.

Parmi ces mesures d’urgence : la levée sans délai de la circulaire sur le gel des contrats publicitaires, le déblocage rapide du Fonds d’Appui et de Développement de la Presse (FADP), et le lancement dès ce mois de juin de la répartition des montants 2024 et 2025. La réforme annoncée du FADP ne pourra se faire que dans un esprit de concertation, et seulement après distribution des fonds dus. Cela implique que la tutelle fasse inscrire ces montants dans la loi de finances rectificative attendue ce mois-ci.

Autre urgence : la mise en place d’un comité paritaire chargé de recenser et de suivre les paiements dus aux médias par les structures publiques. Ce mécanisme de suivi est vital pour restaurer la confiance, stabiliser les trésoreries et permettre aux entreprises de planifier. Mais au-delà de ces urgences, une réforme en profondeur s’impose. Il est temps de passer des intentions aux actes, en appliquant les conclusions des Assises nationales de la presse. Une réglementation cohérente, équitable et adaptée aux réalités numériques est indispensable.

Or, la démarche actuelle, fondée sur des concertations opportunistes, à peine préparées et dictées par des bailleurs, est loin d’être à la hauteur des enjeux. Les textes qui régissent le secteur doivent être respectés par tous et actualisés sans délai. Dans cette perspective, l’arrêt rendu par la Cour suprême le 12 juin, annulant la décision de suspension de 381 organes de presse, constitue un sérieux revers institutionnel pour le ministre de la Communication. Il vient réaffirmer, s’il en était encore besoin, que l’exercice du pouvoir ne saurait se fonder sur l’arbitraire, et que toute politique publique doit s’inscrire dans le strict respect de la légalité républicaine.

Les véritables priorités résident ailleurs : il s’agit de relancer sans délai les travaux en vue de la mise en place d’un nouvel organe de régulation, de procéder au renouvellement et au renforcement de la Commission nationale de la carte de presse, dont le mandat est arrivé à échéance, mais surtout de réhabiliter la dignité professionnelle des acteurs du secteur. Trop souvent, les médias sont érigés en boucs émissaires, rendus responsables de tous les dysfonctionnements, alors même qu’ils comptent parmi les rares corps sociaux à faire preuve d’autocritique et à exposer publiquement leurs propres limites. Cette stigmatisation récurrente s’inscrit dans une dynamique plus vaste de décrédibilisation de ceux qui informent, enquêtent et questionnent le pouvoir.

Il est désormais impératif de rompre avec cette logique délétère, de reconnaître pleinement à la presse son statut de service public stratégique, et d’engager avec ses représentants une réforme en profondeur du cadre de régulation. Une réforme fondée sur l’équité, la stabilité et le respect absolu de l’indépendance éditoriale. Car si le Sénégal n’a rien à gagner à asphyxier sa presse, il a tout à craindre d’un silence imposé.

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