LA VOIE D'UNE VÉRITABLE INDUSTRIE POUR LE CINÉMA SÉNÉGALAIS EST PLUS OUVERTE QUE JAMAIS
S'inspirant de Hollywood, l'Inde a crée son Bollywood, le Nigeria a etrenné avec bonheur son Nollywood. Pourquoi le Senegal n'aurait-il pas son Dollywood comme le suggère le truculent caricaturiste Mandé Mory (Bathie Cissé) ?

Il y a deux ans, en mars 2017, Alain Gomis remportait l'Étalon de Yennenga, le grand prix qui magnifie le meilleur film africain de l'année. Deux ans plus tard, Mati Diop décroche le grand Prix du festival de Cannes.
Ce n'est donc pas trop de dire que le cinéma sénégalais se porte bien et que la voie d'une véritable industrie cinématographique est bien ouverte.
S'inspirant de Hollywood, l'Inde a crée son Bollywood, le Nigeria a etrenné avec bonheur son Nollywood. Pourquoi le Senegal n'aurait-il pas son Dollywood comme le suggère le truculent caricaturiste Mandé Mory (Bathie Cissé) ?
Les talents sont là, dans la réalisation, le jeu des acteurs et la post production. L'Etat sénégalais doit soutenir l'industrie culturelle autour du cinéma qui a démontré qu'il regorge de grands professionnels.
En effet, l'industrie cinématographique est un grand gisement d'emplois mais aussi un important levier de collecte de devises à travers les recettes d'exportation tirées des ventes de films à l'échelle mondiale. Et le Senegal ne devrait pas continuer à ignorer l'importance de cette formidable économie culturelle.
C'est donc une urgence que l'Etat et les privés nationaux investissent le secteur si rentable du cinéma. Le Maroc l'a bien compris qui a investi dans le secteur et attire aujourd'hui beaucoup de cinéastes européens et français notamment. Nous croyons qu'il faut dans ce sens, une réelle volonté politique.
Déja, la relève semble être bien assurée et les preux et augustes devanciers peuvent dormir du sommeil du juste. Nous voulons citer et célébrer feus Sembene Ousmane, Djibril Diop Manbety, Tidiane Aw, Ben Diogaye Beye, Ababacar Samb Makharam, Momar Thiam, Mahama Johnson Traoré - Paulin Soumanou Vieyra, etc.
Faudrait-il aussi que la politique culturelle et cinématographique intègre la création de salles de cinéma modernes. Cest vraiment une honte de constater qu'au moment où toutes les salles de cinéma sont transformées en centres commerciaux, c'est le français Bolloré qui vient au secours du cinéma senegalais, en investissant a Dakar dans la seule et unique salle de cinéma digne de ce nom, à travers Canal Olympia.
Les cinéastes sénégalais ne meritent pas ce sort, leurs productions ne pouvant être vues dans aucune salle. Et les télévisions sénégalaises, manquant cruellement de moyens financiers, ne peuvent supporter la diffusion en exclusivité de films réalisés par des nationaux.
Nul doute que les cinéastes senegalais vivent mal ce paradoxe de ne pouvoir diffuser leurs productions dans leur propre pays. Moussa Sène Absa, Ousmane William Mbaye, Joseph Gaï Ramaka, Fabakary Assimby Coly, Angèle Diabang, Mariama Sylla, Ameth Fall Diagne, etc., ne me démentiront pas.
Mais, en dépit des difficultés qui jonchent leurs chemins, leurs talents nous vaudront certainement d'autres distinctions internationales. C'est tout le mal qu'on leur leur souhaite !