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Par Henriette Niang KANDE

L’ART DE FAIRE DU TAPAGE

Le programme d’appui à la presse est un effort rigoureux, né d’une logique de transformation économique et non d’un plan de communication de circonstance. Ce n’est pas un podium pour le ministère de la Communication, en quête d’applaudissements.

Henriette Niang Kandé  |   Publication 05/05/2025

Il y a des silences élégants. Et puis, il y a ceux qui auraient dû s’abstenir de parler. Samedi 3 mai 2025, à la Maison de la Presse, alors que l’ADEPME déroulait calmement (et solidement) ses programmes d’accompagnement des entreprises de presse dans le cadre du PACE (Programme d’Appui à la Compétitivité et à l’Emploi), c’est une autre scène qui s’est jouée la veille, et sur un pupitre : celle d’une tentative maladroite, pour ne pas dire grotesque, de récupération politique menée par le ministère de la Communication.

La veille, le 2 mai donc, avec la discrétion d’un bélier dans une boutique de porcelaine, le Directeur de la Communication dudit ministère s’est précipité devant micros et caméras pour arroger au ministère, les mérites d’un programme… qu’il ne finance pas, ne pilote pas, et auquel sa tutelle n’a contribué ni en ingénierie, ni en stratégie, ni en fonds. Mais peu importe les faits : quand on aime la lumière, on ne s’encombre pas de câblage. L’ADEPME travaille, le ministère de la Communication parade.

Depuis des années, l’ADEPME fait son travail. Sérieusement. Sans roulements de tambours ni campagne d’autosatisfaction. Plus de 5000 PME accompagnées à ce jour à travers le pays, dans l’industrie, l’agroalimentaire, les TIC, le sport, l’artisanat, la culture… Des projets pilotés avec rigueur : diagnostics, plans de développement, accès au financement, montée en compétences, restructuration, formalisation… Pas une banderole. Pas un communiqué. Pas un ministre en goguette pour couper un ruban.

Et voilà que pour 12 entreprises de presse, dont les dossiers ont été instruits, sélectionnés et encadrés par les équipes de l’ADEPME, et deux cabinets d’experts, le ministère de la Communication sort enfin de sa sieste, plante son logo sur le haut de l’affiche et tente de faire croire que tout est parti de lui. On croirait un spectateur arrivé en fin de match qui court sur la pelouse pour soulever la coupe. L’élégance, c’est visiblement pour les autres.

Soyons clair : le seul financement de l’État dans ce programme, c’est celui du fonctionnement de l’ADEPME (salaires, loyers, électricité – merci pour la lumière). Pour le reste : la Banque mondiale, la Banque africaine de développement, et d’autres bailleurs qui ont accepté de financer un programme robuste, transparent, structuré.

Ce n’est donc pas un programme ministériel, encore moins une "initiative gouvernementale sectorielle". Le ministère de la Communication n’a ni conçu le projet, ni financé la moindre mission d’expertise, ni validé un seul plan d’encadrement. Mais il s'est offert le luxe d’un tapage médiatique complet : information sur les réseaux sociaux, bande-annonces, invitation à couvrir la cérémonie de signatures des conventions. À croire que l’objectif n’était pas de restructurer la presse… mais de restructurer son image.

Une opération de maquillage institutionnel. C’est ce qu’a tenté le ministère de la Communication en s’invitant bruyamment dans un programme qu’il n’a ni conçu ni financé. La presse et ses acteurs, accusés de tous les maux (mercenaires, fraudeurs fiscaux, diffuseurs de fausses nouvelles…) ne sont pas la cause du mal-être national. Ce qui vacille, c’est l’économie à l’agonie, le système éducatif en panne sèche, la santé publique en réanimation permanente, l’insécurité grandissante, les accidents de la circulation de plus en plus dramatiques. Le pays tangue, pendant que l’arrogance des élites s’étale comme une tache d’huile sur le bitume des routes et autoroutes à péage construits par les devanciers. Le pouvoir, engoncé dans ses atours, prend un ton martial quand des citoyens épuisés par la mise en scène permanente d’une République plus préoccupée par l’image que par l’impact ou quand la population, elle, réclame de simples réponses aux urgences du quotidien. À force d’ignorer la tempête pour faire briller le décor, on confond gouvernance et spectacle.

En mal d’initiatives porteuses de progrès, le ministère de la Communication donc, s’est contenté de vouloir peindre la façade, s’affichant fièrement pour la photo comme s’il avait posé la première pierre. Ce camouflage politique vise à redorer un blason terni à coups d’arrêtés liberticides et d’allocutions va-t-en-guerre. Mais derrière le fond de teint ministériel, la vérité transparaît : le chantier appartient à l’ADEPME.

Pourquoi cette soudaine suractivité ? Peut-être parce qu’en période de disette médiatique, toute visibilité devient vitale, surtout quand le bilan n’est qu’une série de menaces et d’appropriation des compétences d’autres organes. Le programme ADEPME – PACE Presse, avec ses 288 millions FCFA déjà mobilisés, ses 75 % de subvention par entreprise, offre un cheval de bataille tout trouvé. Peu importe qu’on n’ait ni selle ni étrier : le ministère a sauté dessus, sans selle, brandissant le drapeau sans se soucier d’où vient le vent.

Pendant ce temps, l’ADEPME continue de faire ce qu’elle a à et sait faire : accompagner, structurer, diagnostiquer, encadrer, sans bruit inutile. Avec l’humilité des institutions sérieuses et l’endurance de celles qui n’ont pas besoin d’annonces tonitruantes pour exister.

Le mérite n’est pas un accessoire. Ce n’est ni une broche que l’on s’épingle à la veste, ni un slogan qu’on brandit en conférence. Il se gagne sur le terrain, à force de travail, de rigueur et de résultats. L’usurper, c’est trahir ceux qui l’ont construit. Le vrai mérite ne se proclame pas, il se constate.

Dans un pays où l’on parle de rupture, d’éthique, de transparence, il serait temps que chacun reste dans son couloir. Les ministères qui veulent se rendre utiles devraient commencer par appuyer techniquement les projets existants au lieu de courir après les micros à la moindre occasion. Ou à tout le moins, ne pas usurper des mérites qu’ils ne partagent ni dans le fond ni dans la forme. Au lieu d’assumer un partenariat utile et bénéfique, le ministère de la Communication préfère vendre une fiction. Celle d’un État bienveillant, seul mécène du secteur médiatique. Une narration qui arrange bien ceux qui veulent à la fois réguler, encadrer, filtrer... et surtout contrôler. Car derrière la façade, il y a un projet plus vaste : normaliser les médias, rationaliser les voix, lisser le débat public.

Mais le problème, c’est qu’on fait semblant d’ignorer qu’une démocratie digne de ce nom se construit sur la diversité, et parfois même la cacophonie. Et qu’une presse saine ne se nourrit ni de gratitude obligatoire, ni de subventions instrumentalisées. Elle s’épanouit quand les fonds — qu’ils viennent de l’État ou de la BAD, ou d’autres bailleurs — ne servent pas à acheter le silence, mais à garantir l’indépendance.

Le programme d’appui à la presse est un effort rigoureux, né d’une logique de transformation économique et non d’un plan de communication de circonstance. Ce n’est pas un podium pour le ministère de la Communication, en quête d’applaudissements. Ce sont des entreprises fragilisées, des équipes en mutation, des business models à réinventer, des journalistes à sauver du naufrage économique, pas des figurants pour flatter les egos bureaucratiques.

Dans ce décor de communication tapageuse, le ministère a collé son logo comme on colle du stuc sur une crevasse. Mais face aux urgences de la presse, c’est du marbre qu’il faut, pas du carton peint. Parce que quand le vernis craque, on découvre toujours qui a vraiment bossé… et qui a juste posé pour la photo.

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