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PAR Man Bene

LE (FAMEUX) RÈGNE FRANÇAIS N’EXISTE QUE POUR CEUX QUI Y CROIENT

Il faut cesser de prêter à la France un pouvoir qu’elle n’aurait jamais dû avoir. Un pays ne peut pas prendre en otage 14 Etats déterminés à veiller au grain de leur indépendance, pour peu qu’ils y croient fermement

Man Bene  |   Publication 27/07/2019

Il y a deux choses essentielles auxquelles tout Africain doit croire fondamentalement : la liberté de penser et la constante vigilance à la digne autonomie. Sans ces deux paravents, il est difficile de s’envisager entier. C’est précisément dans cet ancrage paradigmatique que s’inscrit la logique de cet article au sujet de la polémique qu’attise la prise de parole de l’ambassadeur de France au Burkina Faso au sein de l’opinion publique.

L’Afrique est-elle vraiment indépendante, comme la revendiquaient les nationalistes de la première heure ? La réponse est sans appel : non ! Au-delà des drapeaux qui flottent au-dessus des palais à l’intérieur desquels trônent des assoiffés du pouvoir ad vitam aeternam, il va sans dire que la souveraineté des jeunes Etats africains, au sortir du tournant des années 60, a été biaisée. Le coupable n’est pas le bourreau ; puisque le crime aura été une collaboration d’avec la gent locale, héritière post-indépendance de la prétendue décolonisation.

En effet, il a manqué une forme de perpétuation de la résistance devant l’occupant qui feignait de lever l’ancre. On ne crache pas sur le bénéfice de facilité. La France (néo) coloniale était donc dans son rôle de veiller au maintien de ses intérêts sur le pré carré qu’elle avait douloureusement constitué depuis trois à quatre générations. Il revenait à l’Afrique des 14 Etats issus de ce terreau colonial d’affirmer sa foi en sa liberté, son attachement à sa dignité à retrouver et sa persistance à veiller à son autonomie réelle.

Pourtant, il faut s’en convaincre, des espèces de collabos (puisque malheureusement il y en a eu) indigènes cette fois-ci, ont cru bon de garder le lien d’avec le maître pour asseoir ce qu’il appelaient alors un transfert d’autorité réussi entre le colon et les nouveaux régimes dont la mise en place nécessitait, disaient-ils, l’encadrement, le suivi et l’accompagnement. La mise sur pied des idées telles que la Francophonie institutionnelle et la nébuleuse Françafrique naîtront sous l’instigation de Senghor et Houphouët Boigny. Ces deux présidents pensaient qu’une indépendance brutale de l’Afrique obligerait ce continent à une déroute assurée. Dès lors, la progressivité du désengagement de la France en Afrique s’imposait, pour eux, comme une garantie de sécurisation des jeunes institutions et de construction des jeunes nations.

Le rêve fou d’un tel postulat avait tôt fait d’embrigader les 14 Etats francophones dans une sorte de « servitude volontaire », telle que théorisée par Etienne de La Boétie. D’ailleurs, Cheikh Anta Diop voyait en une manœuvre pareille le refus qui serait celui d’un esclave affranchi de définir sa nouvelle existence en dehors de la tente de son ancien maître. Au lieu de s’en éloigner, parce que conscient des difficultés qui seront les siennes et face auxquelles il devra désormais apprendre à y réfléchir en termes de solutions à trouver, cet esclave opte plutôt pour un recours de fainéant : revenir se soumettre à l’autorité de son oppresseur auprès duquel il semble s’être accommodé d’actes humiliants.

Ce sont ainsi des Africains qui ont, historiquement, hésité à décider radicalement d’être effectivement indépendants. Le pain béni, quand en plus il nous vient de la personne la plus inattendue, on ne le rejette pas du revers de la main. On s’en sert et le consomme gloutonnement. Personne, en lieu et place de la France, n’aurait craché sur l’appel des 14 Etats africains à bénéficier de la continuité du tutorat français qui suppose ipso facto les bénéfices économiques et la gratuité quasi salope des ressources naturelles de chaque pays envisagé.

59 ans après les indépendances supposées des 14 Etats francophones, il demeure mal aisé, pour l’élite gouvernante en place et une certaine classe d’intellectuels africains, d’affirmer avec véhémence la responsabilité qui est celle des Africains eux-mêmes dans ce malheur, s’il convient de le nommer ainsi, qui leur arrive. On continue d’actionner l’attitude victimaire selon laquelle l’enfer (africain), c’est les autres (en l’occurrence la France). La pauvreté, le non décollage du continent, la mainmise ou l’ingérence, l’impérialisme économique via les institutions de Bretton Woods et le diktat monétaire à travers le franc CFAsont à attribuer à la France qui aurait ainsi libéré la chèvre en retenant par-devers elle la corde. Vue de cette façon, l’Afrique serait un innocent non actionnaire de sa misère multiséculaire.

C’est précisément contre ce type de discours passif, faux et pleurnichard que le docteur Elisée Coulibaly s’insurge. Le responsable en chef de la déroute de l’Afrique des 14 est bel et bien les 14. Si l’Afrique ne peut se défendre et défendre ses intérêts, nul ne le fera à sa place. Au contraire, sa crédulité devra assurer les intérêts des autres, car le monde mondialisé dans lequel on vit sera une opportunité pour ceux qui veillent et quêtent les privilèges de ceux qui sommeillent.

Au lieu donc que le nommé Larba Israël LOMPO, rédacteur de la « Lettre ouverte » à l’ambassadeur de la France au Burkina Faso, s’indigne devant la crudité des propos tenus par le diplomate (« que les leaders politiques dans votre pays et encore plus au Mali d’ailleurs arrêtent de raconter n’importe quoi sur mon pays »), il devrait plutôt entendre le son de cloche du docteur Elisée Coulibaly pour qui l’ambassadeur « fait son job, c’est-à-dire défendre les intérêts de son pays. Mais dans notre pays, le Burkina Faso, il y a aussi des Autorités mandatées par leur peuple pour défendre ses intérêts. Ces autorités du Burkina Faso ont le droit de mettre fin au mandat de l’Ambassadeur de France si elles le souhaitent. Alors, pourquoi ne prennent-elles pas leur responsabilité puisque les accords internationaux le permettent ? »

Cette question du docteur Coulibaly s’arme d’une verve ironique dans la mise à l’index des gouvernants de façade à la tête des Etats africains. En réalité, il a raison de conclure que « nos populations [sont] désorganisées par 60 ans de mauvaise gouvernance de la part de dirigeants indépendants mais inconscients et partisans du moindre effort. » ce qu’il y a lieu de dénoncer, c’est bel et bien, pour les dirigeants africains, ajoute-t-il, l’ « incapacité à assumer l’indépendance de nos pays ».

Voilà où il faut battre le fer, tant il chauffe encore. Alain Mabanckou pointait déjà du doigt l’instinct d’immobilisme africain à travers ce qu’il appelait le « sanglot de l’homme noir » dont la particularité est qu’il tend à justifier ses retards sous le prétexte d’un pouvoir hégémonique de la France sur son pré carré et qui empêcherait ce dernier non seulement de s’émanciper, mais aussi de penser positivement son essor. Non ! La France, si elle a colonisé les 14 Etats francophones, n’est pas en mesure de continuer de les maintenir collectivement sous sa coupole. Curieusement, les 14 continuent de lui accorder un pouvoir qu’elle n’a pas, qu’elle n’a plus. La liberté s’arrache et, une fois acquise, on se tâche de l’affirmer jalousement. Elle n’est pas un fait de simple proclamation. Elle se vit psychologiquement, matériellement, concrètement donc.

La qualité de la lettre de sieur LOMPO est d’avoir au moins le courage de demander la démission d’un ambassadeur français coupable de zèle diplomatique. On se souvient qu’effectivement du temps de Bongo père, ce dernier avait le pouvoir de choix et de renvoi des autorités françaises jugées indélicates ou non compatibles à son goût. Il est tout à fait légitime de démettre de ses charges un émissaire métropolitain mal inspiré, si les intérêts du cru sont soumis à rude épreuve. Toutefois, le propos de sieur LOMPO nous renvoie à une manière de raisonner qui déresponsabilise l’Afrique, ses dirigeants, ses intellectuels et ses populations de leur état d’esprit premier qui est de s’estimer autonomes.

Cette autonomie commence par la coupure du cordon ombilical colonial qui lie encore certains africains à la France ; et elle s’accompagne d’une « décolonisation de l’esprit », telle que recommandée par Ngugi wa Thiongo. Ce n’est qu’ainsi que se mettront en place les canons du développement intégral de l’Afrique qui vient. Chercher le coupable du piétinement de l’Afrique en dehors de l’Afrique, c’est militer vraisemblablement pour la politique de l’autruche.

Il faut cesser de prêter à la France un pouvoir qu’elle n’aurait jamais dû avoir. Un pays ne peut pas prendre en otage 14 Etats déterminés à veiller au grain de leur indépendance, pour peu qu’ils y croient fermement.

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