LE SÉNÉGAL NE SE DÉVELOPPERA PAS DANS LE BRUIT

L’année 2021 s’est terminée dans notre Sunugaal par un flot de polémiques touchant encore une fois à la bonne gouvernance de nos ressources publiques. La Poste, le Trésor Public et la SAR, Société de raffinage, Petrosen, ont à leurs corps défendant, « effrayé » la chronique comme on dit, permettant aux Sénégalais de s’adonner à leur émotivité traditionnelle qui les dispense et les empêche de réfléchir à l’essentiel, à savoir l’urgence de trouver des solutions d’avenir à une jeunesse au bord de la désespérance.

L’année 2022 s’ouvre sur des élections locales qui ont lieu dans 21 jours et tout se passe comme si les enjeux n’étaient pas locaux, mais nationaux. Les discours qui auraient du porter sur des questions de proximité, s’égarent sur des problèmes qui n’ont rien à voir avec un quelconque développement de nos villes, communes et villages. Ainsi, dans l’objectif de faire de ces locales un scrutin anti-gouvernemental, les hommes politiques de l’opposition font feu de tous bois, les émissions de télévision débattent de tout, emplissant leurs plateaux de n’importe quels experts d’on ne sait quoi, ni d’où ils sortent, et le vide sidéral qui caractérise en ce moment notre espace d’expression, les échos turbulents de toutes ces inepties assénées avec des certitudes de charbonniers, provoquent un insupportable et dangereux brouhaha. Mais nous, le brouhaha, on aime ça…comme le mbalax… Je disgresse…

Ce mélange des genres s’est illustré dans cette polémique concernant la Société Petrosen, en pleine restructuration capitalistique pour mener à bien sa mission d’organiser l’important challenge de faire du pétrole et du gaz découverts dans notre pays une manne qui profitera à tous les sénégalais. Il est clair que « l’argent n’aimant pas le bruit », mais les Sénégalais l’adorant, il y a là matière à créer de la confusion là où devrait régner sérénité et confiance mutuelle entre gouvernants et gouvernés. C’est en tous cas l’avis du Directeur Général de Petrosen Sa, et de la filiale Petrosen Trading and Services, Manar Sall qui a remis un peu de sérénité et de bon sens dans ce tohu-bohu indigeste qui nous sert de bulle d’informations, lors d’une émission de télévision sur SEN Tv, où la profondeur et la simplicité, portées par sa compétence incontestable en la matière, nous ont ramenés vers l’essentiel.

Responsabilité des médias

Les chiffres les plus extravagants, ont accompagné les accusations de détournements, de prises illégales d’intérêts, accusations évidemment proférées avec désinvolture sans le début d’une moindre preuve, et sans avoir le bon goût d’en fournir la moindre source.

Dans un moment hautement stratégique de cette démarche industrielle de vouloir contrôler nos ressources minières et extractives, que ce soit le gaz ou le pétrole, de la production à la distribution, les autorités politiques, les acteurs du secteur, les organisations de la société civile, doivent exiger un climat de confiance, qui favorise la diffusion d’informations constructives et aptes à mettre tous les Sénégalais face à leurs responsabilités.

Pour développer convenablement notre pays, il est urgent de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés, et sortir de cette suspicion généralisée. Il y a des domaines que l’intelligence donnée à chacun de nous en partage, mais dont il est vrai que chacun fait ce qu’il en veut, il devrait être évident comme le disait la Reine Elisabeth 2, que « ceux qui savent ne parlent pas et ceux qui parlent ne savent pas ».

Il y va de la responsabilité de la responsabilité des médias de ne pas tendre leurs micros à ce sujet à un « chroniqueur mondain », dont la réputation de « maître enchanteur » au service de snipers intéressés » le rend non indiqué pour se coltiner une telle problématique, autrement qu’équipé d’une langue venimeuse et sonore. En dehors de ce « maître Tanje », passager clandestin de ce débat, il faut aussi s’interroger sur les connaissances d’un condamné pour le meurtre du vice-président de notre Conseil constitutionnel, naguère, qui lui vaudraient d’être invité sur tous les plateaux de télévision pour y vomir ses approximations calomnieuses. Les tonneaux vides sont chez nous, ceux qui font le plus de bruits. Mais hélas, pour beaucoup de ces « chaînes youtube », l’essentiel est de faire du clic… que ce soit avec la « PornoStar locale » ou les enjeux nationaux de cette importance, quelle différence ? Même traitement vulgaire, désinvolte et…inconséquent.

Pour éviter la malédiction du pétrole…

Il est de notoriété publique que tous les pays pétroliers qui s’en sont le mieux sortis, sont les pays où la confiance entre les gouvernants et les gouvernés a été un souci permanent. Cela requiert transparence, informations et veilles citoyennes, expertises nationales et indépendance… L’on pense évidemment aux pays nordiques, comme la Norvège, comme la Suède ou le Danemark, où la pétrole et le gaz sont répartis sans heurts entre citoyens, mais où il faut le dire aucun ministre n’a l’idée de s’acheter une boîte de chocolat avec les deniers de son ministère. On a encore du chemin à faire. Parce que cette supposée « malédiction du pétrole » entonnée par toutes les trompettes stridentes de la Françafrique, ne se manifeste il est vrai, que dans les pays où, justice divine, celui qui sert de chef a confondu sa famille avec le peuple dans la destination que le Créateur avait indiquée lorsqu’il disposait dans nos sous-sols des richesses faites pour nous servir à prospérer et à se développer humainement parlant.

De ce point de vue, les autorités doivent faire un effort drastique pour communiquer sur tous les aspects diffusables de ces dossiers hors du commun, pour qu’aussi pour ce qui est du contenu local de cette aventure, des personnes morales et physiques de notre pays puissent sereinement s’investir dans ce pari fou tenu par le Sénégal, l’année de la COP26, où les États occidentaux décident de réduire les investissements dans les matières fossiles. Ce n’est donc pas le moment de décourager ces initiatives, en laissant ces rumeurs et ces informations en formes de règlements de comptes et d’infortunes inavouables, polluer un secteur qui malgré sa forte odeur de gaz justement dissuade de laisser n’importe quel hurluberlu jouer avec ses allumettes à deux balles.

En espérant que d’ici notre premier baril…notre génie sénégalais retrouve toutes les vertus qui ont fait du Sénégal un pays si…singulier.