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Par Elhadji Ibrahima THIAM

MARCHANDS DE LA MORT

Feignant d’être enceinte, elle cherche un moyen de se débarrasser de son fœtus - Facilement, elle trouve un quidam qui lui assure pouvoir lui trouver la « recette miracle » - Prix à payer : 30.000 FCfa pour trois comprimés.

Elhadji Ibrahima THIAM  |   Publication 14/05/2019

C’est une petite vidéo de trois à quatre minutes mise en ligne par un jeune sur son site web. En caméra cachée, une jeune femme se fait passer pour une cliente. Feignant d’être enceinte, elle cherche un moyen de se débarrasser de son fœtus. Facilement, elle trouve un quidam qui lui assure pouvoir lui trouver la « recette miracle ». Prix à payer, 30.000 FCfa pour trois comprimés. « Tu prendras un le matin, un à midi et un le soir », lui prescrit le faux médecin. Cette scène se déroule devant Keur Serigne bi, le temple de la vente illégale de médicaments à Dakar. Et dire qu’il y a dix ans, ce célèbre marché noir avait été fermé à grand renfort de publicité. Keur Serigne bi est, en réalité, une zone de non droit dont le centre névralgique se trouve au marché Ocass de Touba, épicentre d’un intense trafic de médicaments. Dans ce bouillant carrefour commercial, un secteur est entièrement dédié à cette pratique illégale.

On l’appelle « marché fraude ». Tout est dit. On y voit des dizaines de cantines, l’enseigne « Pharmacie » pompeusement inscrite au fronton et caducée mal imitée bien en évidence, proposer tous types de médicaments. Une rude concurrence aux pharmacies conventionnelles. Ces dépôts illégaux, on en a 350 contre 41 officines régulières à Touba, selon le Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal. Il n’est pas rare de voir des revendeurs de faux médicaments, faute de cantine, poser leurs brouettes achalandées au coin des pharmacies réglementaires. Un pied de nez. La saisie, en novembre 2017, d’une importante quantité de médicaments contrefaits d’une valeur de 1,35 milliard de FCfa à Touba Bélel, ne semble nullement décourager les contrebandiers.

L’un d’eux, Amadou Woury Diallo, condamné à 5 ans de prison en décembre 2018, s’est retrouvé, on ne sait par quel subterfuge, dans la liste des détenus graciés par le chef de l’Etat lors de la fête de l’indépendance du 4 avril dernier. Sa libération a provoqué une levée de boucliers de l’Ordre des pharmaciens et du Syndicat des pharmaciens. C’est à croire que ce juteux business alimenté par un circuit en provenance de la Gambie, de la GuinéeConakry et du Nigéria, est entretenu par un système mafieux bénéficiant de solides soutiens politico-maraboutiques. Avec leur business apparemment lucratif, ces marchands de la mort sont en train d’inoculer, à dose homéopathique, un poison mortifère aux populations.

Plus choquante, la passivité des autorités. Une politique de l’autruche dont les populations de Touba commencent à sentir les contrecoups. Ce n’est pas pour rien que c’est l’une des localités au Sénégal où le taux d’insuffisance rénale est le plus élevé. Or, le lien est établi entre l’usage de médicaments contrefaits et cette terrible maladie qui touche, chaque année, 6.000 personnes au Sénégal, selon l’Association des hémodialysés et des insuffisants rénaux. Et c’est encore plus flippant lorsqu’on nous signale que plus 20.000 Sénégalais ont atteint le stade d’insuffisance aiguë et 8.000 d’entre eux en phase terminale. Brrr.

Les conséquences sont également au plan économique car, estime-t-on, le marché des faux médicaments se chiffre à 12 milliards de FCfa. Jusqu’ici, les tentatives de lutte contre le fléau des médicaments de la rue sont restées vœux pieux. Par à-coup, au gré de l’actualité brulante sur cette problématique, les autorités montrent les crocs, juste le temps que la poussière des indignations retombe. La vérité, c’est qu’il y a un réel manque de volonté politique pour éradiquer ou, à défaut, réduire drastiquement le trafic de médicaments contrefaits.

En effet, la vente de faux médicaments n’est pas pénalisée, malgré l’insistance des organisations engagées dans cette lutte. Aucune législation spécifique n’existe et le pays n’a pas encore ratifié la convention européenne Medicrime, relative aux délits associés à la vente et la fabrication de produits médicaux falsifiés. Certes, un Comité national de lutte contre les faux médicaments a été créé, mais c’est une coquille vide. Le 5 août 2018, le ministre de la Santé promettait une « guerre systématique » contre les trafiquants quel que soit le lieu où ils s’activaient. Cette déclaration date bientôt d’un an et les trafiquants continuent de pavaner en terrain conquis comme si les deux mamelles qui leur servent de sève nourricière n’étaient pas connues et identifiées.

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