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3 août 2025
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PAR CHEIKH TIDIANE MBAYE

QUAND LA RÉPUBLIQUE DEVIENT UNE RUE, ANATOMIE D’UN DÉSORDRE INSTITUTIONNEL

Le régime actuel, dans sa manière de fonctionner, donne parfois l’impression d’avoir confondu l’État avec une rue publique — un espace où tout se dit, tout se fait, sans règles claires ni boussole institutionnelle.

Cheikh Tidiane Mbaye   |   Publication 14/06/2025

La République, dans son essence, repose sur un ensemble de principes structurants : la séparation des pouvoirs, la légalité, l’égalité devant la loi, la protection des libertés et la responsabilité des institutions. Or, ce que nous observons aujourd’hui au Sénégal semble bien éloigné de cette vision. Le régime actuel, dans sa manière de fonctionner, donne parfois l’impression d’avoir confondu l’État avec une rue publique — un espace où tout se dit, tout se fait, sans règles claires ni boussole institutionnelle. Loin d’un simple dysfonctionnement passager, cette situation révèle une crise plus profonde : celle de la banalisation de l’autorité, de la fragilisation des institutions et de la montée d’un désordre normalisé.

1. L’État devenu scène de spectacle

L’espace public est aujourd’hui dominé par les vidéos de coulisses politiques, les révélations de complots présumés, les enregistrements fuités, les confrontations en direct sur les plateaux, et les discours impulsifs de responsables étatiques. La République est descendue dans l’arène, au point d’adopter les codes de la rue : rapidité, émotion, invective, improvisation. Les décisions institutionnelles sont parfois annoncées via les réseaux sociaux avant d’être formalisées, tandis que les lois semblent être adaptées au gré des rapports de force du moment.

Ce théâtre permanent détourne l’attention des citoyens des vrais enjeux : la santé, l’éducation, l’emploi, la justice sociale. Quand le pouvoir donne l’image d’un espace sans rigueur, cela contamine tout le corps social.

2. La verticalité de l’autorité affaissée

Dans une République solide, l’autorité est régulée, mesurée, mais ferme. Elle n’est ni autoritarisme ni laxisme. Or, ce que l’on constate, c’est une verticalité molle ou, parfois, capricieuse. Les ministres s’expriment comme des militants ; les hauts fonctionnaires se contredisent ; des groupes proches du pouvoir semblent au-dessus des lois, tandis que des opposants ou simples citoyens font l’objet de poursuites sélectives.

La rue publique, par définition, est un lieu sans autorité structurée. Tout le monde y parle fort, chacun y impose sa loi. C’est cette image que renvoie un régime où la hiérarchie administrative est brouillée, où les contre-pouvoirs sont neutralisés, et où les décisions manquent de cohérence et de lisibilité.

3. Les institutions otages des émotions collectives

Un des traits caractéristiques du régime actuel est sa sensibilité aux émotions populaires. La pression des réseaux sociaux, les buzz médiatiques, les réactions de la vox populi semblent parfois dicter la conduite des autorités. Cela donne l’impression que le pouvoir gouverne à vue, au lieu de gouverner par principe et par vision.

C’est ici que la rue remplace la République : quand l’État cherche à plaire à l’instant au lieu de construire dans la durée, il devient vulnérable à l’humeur du jour. Or, la République, c’est justement la capacité de résister à l’émotion pour faire triompher la raison, le droit et la justice.

4. La société en mode désordre légitimé

Ce régime de confusion en haut engendre des comportements de défiance en bas. Le citoyen perd confiance en l’État et développe des stratégies de contournement : défiance, clientélisme, corruption, incivilité, recours à la violence ou à l’illégalité. Le modèle d’un État devenu “rue” contamine l’école, la famille, l’entreprise, les médias. Le désordre n’est plus l’exception, il devient la norme. C’est le règne de ce que j’appelle la disharmonie sociale, où les valeurs, les institutions et les pratiques sont désalignées.

Pour une reconquête de la République

Il est urgent de rebâtir la République, non comme un slogan, mais comme un projet politique et social. Cela implique un retour à la rigueur institutionnelle, à la transparence, à la séparation des pouvoirs, à l’exemplarité morale et à la pédagogie politique. La République, ce n’est pas la perfection, mais c’est l’ordre dans la liberté, la loi au-dessus des humeurs, et la responsabilité au-dessus des intérêts. À défaut, le Sénégal risque de devenir non pas une Ré-publique, mais une rue publique permanente, où chacun fait sa loi au détriment du vivre-ensemble.

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