STATIONS CHRONOLOGIQUES DU PROJET DU TER
Enfin sur les rails, ce TER aura parcouru plusieurs kilomètres sous les plumes et dans les salives avant d’atteindre sa destination finale: Constat unanime de la situation déplorable du système de transport à Dakar

Enfin sur les rails, ce TER aura parcouru plusieurs kilomètres sous les plumes et dans les salives avant d’atteindre sa destination finale: Constat unanime de la situation déplorable du système de transport à Dakar. Entre utopie, rêve et propositions diverses pour changer la situation. Appel d’offres, étude de faisabilité, opportunité, rentabilité. Recherche de moyens : financement et partenaires logistiques. Questions, interrogations de toutes parts, entre observations, autres propositions, critiques négatives et positives. L’Etat persiste, connecte le projet au PSE et lance les travaux. Fin des travaux et le TER est enfin inauguré le 28 décembre 2021.
Dans le passé, probablement plus d’un an, ma plume s’est arrêtée sur ce projet de TER: j’avais dit que toute politique urbaine destinée à Dakar qui ne mettrait pas la problématique du transport au centre des décisions, risquerait d’oublier ou négliger une des priorités. Mais en même temps, même si le TER permettrait d’améliorer la fluidité du réseau de façon sectorielle, la question principale était : comment et dans quelles conditions? Devais-je me poser ces questions en ce moment-là? J’assume. J’assume !
En un moment donné, j’avais écrit, qu’en comparaison avec d’autres projets plus ou moins similaires ailleurs ce projet risque d’être un gouffre financier capable de paralyser notre budget ou amplifier la dette: comparaison est-elle raison dans le temps et dans l’espace? Ai-je tort de me poser cette question macro-économique si importante? : Toute chose égale par ailleurs, j’assume ! Dans un autre article, j’ai mentionné que le projet de train grande ligne Dakar/ Kidira était plus efficient et mieux adapté aux besoins urgents sur le plan macro-économique que le TER.
A défaut d’aller à Kidira, je suis convaincu que la rentabilité du TER serait plus effective quand elle atteindra l’aéroport et poursuivra son trajet vers Thiès et Mbour. Ces 2 villes deviendraient comme des banlieues pour les travailleurs qui, tous les matins, pourraient faire l’aller et retour en 1 heure, 1h 30..Est ce plus rationnel ? J’assume. Dans une troisième phase, j’ai considéré que d’autres projets, (santé et éducation, autosuffisance alimentaire) étaient plutôt prioritaires car, sur le plan des prestations, celles ci constituaient une demande sociale immédiate et de première nécessité. De là, se déduisant la logique de priorisation. Est-ce vrai ? : J’assume. Dans un post sur Facebook, étant donné le retard accumulé de la livraison, j’avais posté que le TER était testé positif au covid 19 et qu’il lui fallait des masques pour lui éviter un cas grave à cause des reports répétés de sa mise en vigueur. A t il été bien immunisé finalement? : J’assume. J’ai par ailleurs analysé que le TER ne réglera pas tout le problème des embouteillages intra- murs de Dakar comme le soutiennent certains. Non, il réglera, s’il est utilisé à bon escient, le trafic entre Dakar et les villes desservies.
Une fois les voyageurs à Dakar, ils s’intégreront dans la dynamique des embouteillages pour atteindre leur destination finale. A supposer que chaque conducteur laisse son véhicule à la gare de départ qu’il retrouvera à la même gare au retour, il fera le même trajet tous les jours dans les mêmes conditions pour rejoindre son domicile. Il en est de même de tous les usagers qui prendront les mêmes bus qui feront le va et vient entre les gares- domiciles: le TER ou le RER en Île de France n’ont jamais réglé ou résorbé les embouteillages dans Paris. Ils facilitent tout simplement les accès (aller et retour) vers Paris- banlieues. Et il en est ainsi de toutes les grandes agglomérations occidentales.
En conséquence, le TER n’atteindra son objectif que par une intégration rapide et ciblée au BRT, par un système de correspondances régulières au niveau des horaires et une interconnexion adaptée des deux réseaux. Cela nécessitera un autre plan d’urbanisme adossé à l’existant, mais c’est plus souvent facilement réalisable. Dans ce domaine, je préfère la concurrence au monopole pour que la puissance étatique n’absorbe les autres moyens de transports.
J’assume !
Sous une autre de mes plumes, je posais cette question: toute politique urbaine doit avoir comme centralité et préoccupation l’être humain: a-t-on évalué et anticipé l’impact collatéral que produiraient les travaux sur les impactés et sur l’environnement? Apparemment oui. Le chef de l’Etat Macky Sall a répondu à la question de la compensation finale, même si à une minorité, il reste à donner satisfaction. Fallait-il se poser cette question de justice sociale ? J’assume. Maintenant, les faits sont là. Malgré toutes les questions, hypothèses, critiques, interrogations le bébé est né le 28 Décembre 2021 sous les applaudissements et les félicitations au président Macky Sall...Non seulement, nous ne pouvons plus dévisser les rails, décomposer le train en pièces détachées, mais en plus, le TER a mis sa plus belle robe pour séduire les premiers usagers qui en disent du bien. Après tout, le monument de la Renaissance a certainement fait plus de critiques négatives et son mode de financement plus ambiguë et pourtant, il a fini par s’imposer dans l’espace urbain et sociologique de la presqu’île...Dont acte! Il reste à évaluer dans le temps et à apporter les corrections nécessaires à la fois dans le suivi, la maintenance et la distribution des plus-values. Ça ce n’est pas que de la responsabilité de l’Etat, c’est surtout aux usagers de comprendre qu’un TER aussi moderne est totalement différent du vieux marché Sandaga et du «loumo» (vide grenier ou brocante) de Diaobé. L’autre aspect est que des centaines jeunes Sénégalais se réveilleront tous les matins pour y travailler et entretenir leurs familles respectives et collatérales.
Doit-on continuer à déconstruire le projet sous le prétexte que nous avons relevé ici ou là des insuffisances ou des excès ? Que nous n’avions pas, initialement, la même vision que le Président Macky Sall ? Non. D’ailleurs, pour répondre aux habituels attaquants sans ballon, toujours hors jeu, le président Idrissa Seck n’a jamais dit que ce projet était inutile. Il avait juste situé son analyse sur l’aspect abyssal du budget qui pour lui, était largement suffisant pour financer le projet de train Dakar/ Mali. Il s’agit là d’une analyse rationnelle sur la base de faits factuels, en retour d’expérience par ailleurs, que nul ne peut ignorer ou rejeter. Dire cela n’est pas n’est ni une injure ni un gros mot...
Ne pas comprendre les interpellations, les questionnements, les propositions, les suggestions, les avertissements, les alertes du Président Idrissa Seck en ces moments-là, c’est soit verser dans des allégations, soit dans la politique politicienne, soit dans l’incompréhension ou le refus de compréhension de ce qu’ est la vie politique, surtout de la part d’un homme d’Etat expérimenté. C’est également ignorer que dans une démocratie, le versant le plus important, c’est l’existence d’une opposition d’analyses - propositions qu’une opposition radicale destructrice. Le président Idrissa Seck n’est pas le genre à s’installer dans un canapé voluptueux stérile en idées et en propositions.
Que ses idées soient acceptées ou appliquées est un autre problème et d’ailleurs, il n’a jamais considéré une quelconque prééminence de ses raisons et ses vérités en tout. Même si dans la plupart des cas il finit par avoir raison. D’ailleurs, dans son allocution, un des représentants du côté français à mis le doigt sur l’ampleur du financement qu’il a justifiée par le fait qu’il s’agit d’un TER de dernière génération: dans la logique de l’innovation, le luxe à un prix. Ceci dit, les 780 milliards annoncés par le président Macky Sall sont très en dessous des 1200 milliards annoncés par certains. Désormais, il faudra évaluer plus l’utilité de l’infrastructure que son coût: les premiers témoignages des usagers semblent favorables.
Finalement continueront les commentaires et roulera le TER... Il ne reste plus qu’à féliciter le président Macky Sall, et prier afin que, de la gouvernance commerciale, nous en tirions les meilleures plus-values pour les générations futures.