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Par Modou Mamoune FAYE

YES, WE CANNES !

La jeune réalisatrice Mati Diop, fille du musicien Wasis Diop, même si elle ne décrocherait pas la Palme d’or décernée demain, aura au moins le mérite d’avoir inscrit son nom au fronton de l’un des événements culturels les plus prestigieux de la planète

Modou Mamoune FAYE  |   Publication 25/05/2019

Une fierté pour notre pays, 27 ans après « Hyènes » de Djibril Diop Mambéty, oncle de la réalisatrice franco-sénégalaise. D’autant plus que Cannes est l’un des plus grands festivals au monde où, chaque année, des centaines de professionnels viennent présenter ce qui se fait de mieux dans l’industrie cinématographique. Avec ses 20 millions d’euros de budget, ses 197 millions d’euros de retombées économiques (chiffres de 2017), ses 4000 journalistes accrédités et ses 80 000 festivaliers, Cannes est devenue une grosse machine qui tourne à plein régime et où se négocient des contrats qui pèseront sur le cinéma de demain. Être présent à Cannes est, pour le Sénégal, une formidable vitrine qui pourrait propulser notre 7ème art vers les sommets.

La jeune réalisatrice Mati Diop, fille du musicien Wasis Diop, même si elle ne décrocherait pas la Palme d’or décernée demain, aura au moins le mérite d’avoir inscrit son nom au fronton de l’un des événements culturels les plus prestigieux de la planète. Et c’est déjà ça ! Mais avoir son film en compétition officielle à Cannes, est-ce suffisant pour un pays dont le cinéma patauge encore dans des difficultés énormes ? Au risque de passer pour un rabat-joie face à l’enthousiasme général, nous pensons que la sélection d’« Atlantique » est l’arbre qui cache la forêt car la plupart de nos professionnels ont du mal à vivre de leur art et à réaliser leurs projets.

L’existence du Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) est, certes, une excellente trouvaille des autorités sénégalaises, mais depuis 2017, ce mécanisme doté d’une enveloppe de 2 milliards de FCfa semble grippé car n’octroyant plus de financements alors que de nombreux dossiers dorment dans ses tiroirs. Résultat : cette année, le Sénégal a été l’un des grands absents dans la section des longs-métrages du Fespaco de Ouagadougou où un de ses réalisateurs, Alain Gomis, avait pourtant remporté le sacre suprême deux ans auparavant grâce à son film « Félicité ». Cette situation avait ulcéré des cinéastes. « Tout le monde avait commencé à applaudir en disant : ça y est, le cinéma sénégalais va être relancé, mais rien ne bouge. Qu’est-ce qui se passe alors qu’il y a un financement de 2 milliards de FCfa ? Il n’y a aucune production depuis deux ans ! », avait dénoncé Mansour Sora Wade dans les colonnes du journal « Le Quotidien ».

Flash-back : en 1992, aux Journées cinématographiques de Carthage (Jcc) à Tunis, le cinéaste Djibril Diop Mambéty venait de sortir « Hyènes », sélectionné officiellement à Cannes. Dans l’hôtel où il logeait avec sa productrice suisse Silvia Voser, nous discutions avec lui sur le devenir du cinéma africain. Un article que nous avions publié dans le quotidien des Jcc et titré « L’Afrique, un cinéma sans public » avait attiré son attention. A l’époque déjà, nous nous désolions tous du fait que les films de nos réalisateurs soient peu ou pas vus par le public africain auquel ils sont d’abord destinés. Un cinéma éternellement abonné aux festivals et qui n’a presque pas de salles où montrer ses chefs-d’œuvre.

Près de 30 ans plus tard, la même préoccupation est ressassée dans tous les débats et forums sur le 7ème art africain sans qu’un début de solution ne soit trouvé. A quoi bon financer des films à coup de centaines de millions de francs s’ils sont condamnés à ne circuler que dans le circuit très fermé des festivals ? Pourquoi s’évertuer à réaliser des longs-métrages qui, peut-être, ne seront jamais projetés dans une salle d’une ville africaine, devant un public africain ? Faites un sondage et vous vous rendrez compte que rares sont les Sénégalais qui ont vu ne serait-ce qu’un film de Djibril Diop Mambéty, Ousmane Sembène, Mahama Johnson Traoré, Thierno Fati Sow ou Safi Faye. « Nous n'avons pas d'endroit où montrer nos films et on parle de cinéma ! Il ne s'agit pas de faire des salles qui coûtent des milliards comme en Europe. Adaptons-nous et montrons nos films dans des salles en plein air », avait fulminé le réalisateur Moussa Touré dans une interview accordée à un média français.

Depuis le fameux Plan d’ajustement structurel, sous le régime du président Abdou Diouf, le cinéma, la culture en général, a vu ses budgets faire l’objet de coupes claires qui l’ont rudement mis à l’épreuve. « On s'est fourvoyé avec la Banque mondiale et le Fonds monétaire international qui ont préconisé une privatisation du cinéma dans les années 1980 », rappelait le réalisateur Cheikh Ngaïdo Bâ. Le cinéma avait alors entamé une longue traversée du désert et nos réalisateurs ne faisaient des films que grâce aux financements étrangers, notamment français. Pourtant, notre pays a été le premier en Afrique noire francophone à se doter, dès 1972, d’un Bureau administratif du cinéma, d’une Société nationale cinématographique (Snc) et d’une Société d'importation, de distribution et d'exploitation cinématographiques (Sidec). A l’époque, le cinéma sénégalais réalisait près de 800 millions de FCfa de bénéfices par an.

C’était son âge d’or avec des films cultes tels que « Baks » de Momar Thiam, « Mandat bi » d’Ousmane Sembène, « Le bracelet de bronze » de Tidiane Aw, « Njangaan » de Mahama Johnson Traoré et tant d’autres. Notre chronique intitulée « Bandit cinéma », parue dans ces pages, évoquait cette période faste durant laquelle les Sénégalais prenaient d’assaut la centaine de salles éparpillées à travers le pays pour découvrir ces films. Un cinéma, c’est d’abord des salles.

Dans l’interview accordée à Dié Maty Fall, notre envoyée spéciale à Cannes (Soleil du mardi 21 mai 2019), le ministre de la Culture Abdoulaye Diop cite comme exemple la France, ce grand pays de cinéma qui produit près de 250 films par an et où il existe un parc de 5100 salles. Son annonce de la construction prochaine d’au moins une salle de 100 à 200 places dans toutes les capitales régionales va certainement faire plaisir aux professionnels et aux cinéphiles. Tout comme l’ambitieux projet de la Cité du cinéma qui, s’il est réalisé, va contribuer à l’émergence d’une véritable industrie du 7ème art au Sénégal. Nous n’avons qu’à nous inspirer de la dynamique qui existe au Nigeria, fleuron du cinéma en Afrique, où 130 grands écrans répartis dans une trentaine de complexes ont généré 95 millions de dollars de recettes en 2015, selon des chiffres du cabinet PricewaterhouseCoopers.

Dans ce pays, 2000 films sont produits par an, soit plus de 300 millions d'euros de retombées et 300 000 emplois créés. Le marché existe bien au Sénégal, il faut juste en saisir les opportunités. « Il y a une classe moyenne qui se développe en Afrique, avec l'envie de se divertir », disait d’ailleurs Corinne Bach, la directrice générale du réseau des salles Canal Olympia en Afrique, propriétés du groupe français Vivendi.

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