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par Adama Gaye

ZLECAF-ZLECA, LE MIRACLE AUX ALOUETTES

Comment faire cette zone de libre échange avec les réticences politiques prevalentes malgré les apparences ; l’inexistence de capacités de productions manufacturières ; les barrières à la libre circulation des personnes et des biens ?

Financial Afrik  |   Adama Gaye  |   Publication 16/07/2019

Un malentendu dès le départ: Zleca ou Zlecaf ? La confusion se fait oublier cependant pour au moins une raison: comment ne peut-on pas être tenté, d’emblée, par la dérision et le rire quand on se penche sur le berceau du nouveau-né ? Impossible de résister à l’envie de…s’esclaffer dès l’énoncé de l’un des deux sigles par lesquels on le désigne. À l’évidence, qu’on l’appelle Zlecaf ou Zleca, ca fait soit rigoler soit froncer des sourcils. 

L’un dans l’autre mais surtout le premier nom retenu écorche toute oreille qui l’entend. Son titre complet couvre une mission herculéenne: Zone de libre échange commercial continental africain. Née sur les ruines d’un projet qui nourrissait son rêve d’un renforcement des échanges commerciaux africains, la nouvelle institution chargée de booster l’intégration économique africaine fait d’abord rire jaune. Fera-t-elle sourire ses concepteurs assez longtemps? C’est la question à un million de dollars. Si on ne se fie qu’au modèle qui l’a inspirée, les augures ne sont pas des meilleures. L’histoire pourrait se répéter… Flash-back. 

Fin mai-début Juin 1991, comme je l’écris dans Jeune Afrique Économie d’alors, pour en avoir été témoin, dans la nouvelle salle de conférences d’Abuja, au pied du Mont Zuma, des orateurs comme l’ex chef de guerre devenu président de son pays, l’Ouganda, Yoweri Museveni, parlent de l’urgence pour le continent de s’inscrire dans la tendance lourde du régionalisme. Ils militent verbalement pour qu’ils se dotent d’une zone commerciale à l’échelle continentale. Le contexte s’y prête. Le monde, en effervescence, vit, en ces moments, la fin du communisme. Le Mur de Berlin s’est effondré, deux ans plus tôt, en novembre, l’empire Soviètique connaîtra le même sort en novembre 1991. Nous sommes donc dans une année de grand cru politique.

Les dirigeants africains le pressentent, eux qui répondent en grand nombre, à l’invitation du General Nigérian Ibrahim Babangida, lequel voit grand pour son pays, le plus peuplé d’Afrique. Ils sont en réalité nombreux à penser même que les circonstances étaient propices pour déplacer le siège de l’Organisation de l’unité africaine (Oua), d’Addis Abeba vers une terre plus hospitalière. Il est vrai que la capitale Ethiopienne est alors sous les feux de l’opposition armée, qui est arrivée à ses portes. Le Négus, l’Empereur rouge, Mengistu Haile-Meriem, a fui. C’est donc Abuja, ville neuve bâtie sur le modèle de Brasilia, qui accueille. 

Au massif et flambant neuf Centre des conférences internationales de la capitale fédérale nigériane, nul ne peut rater l’immense carte du continent dessinée sans doute pour souligner le rêve d’unité des conférenciers. Elle est plantée sur le sol de la salle plénière où la participation pléthorique de dirigeants continentaux fait plaisir à voir. Dans les couloirs, pour occuper le temps qui passe, un sujet à l’ordre du jour de l’agenda international fait rage. Comment et qui élire comme premier africain au poste bientôt vacant de secrétaire général de l’Organisation des nations-unies (ONU). Sur les starting-blocks, il y a déjà des candidats africains qui sont agités. On ne parle pas encore de Kofi Annan. Les noms et silhouettes qui circulent sont ceux du Zimbabween Bernard Chidzero, du Sierra Leonais, James Jonas, du Ghanéen Kenneth Dadzie et, quelques mois plus tard, porté par une conditionnalité linguistique française, Boutros-Ghali, qui sera élu en novembre. Avant d’être remplacé 5 ans après par Annan… 

Retour à Abuja. Les dirigeants, à la queue leu leu, se succèdent à La Tribune. Parmi eux, de nouveaux venus, issus d’une démocratisation naissante, tel le Nigérien Mahamane Ousmane. Il y a aussi ceux qui ont pris le pouvoir les armes à la main. Parmi eux, éloquent en diable, l’Ougandais, Museveni, prof de Sciences politique. Qui est si convaincant que l’on se croit à l’aube d’une rugissante Afrique. Le continent sort naturellement de ce sommet de ce qui est encore l’organisation de l’unité africaine (Oua) avec le sentiment qu’en 2035, elle aura sa zone de libre échange transformée en union économique voire…politique. En chemin, bien que ratifié par le nombre requis, avec le dépôt des instruments de ratification du Cameroun, le projet mourra de sa belle mort. Le ressusciter est le rêve des dirigeants africains réunis au début de ce mois à Niamey sous l’égide de l’union africaine qui a succédé à l’Oua. On risque hélas de s’esclaffer avec l’idée portant la genèse de la Zone de libre échange commercial continental africain (Zlecaf). On dira certes que la nouvelle institution trouve sa légitimité dans sa mission de lever les obstacles à la matérialisation du processus d’intégration régionale. Mais quelle tache ! 

Comment faire cette zone de libre échange avec les réticences politiques prevalentes malgré les apparences; l’inexistence de capacités de productions manufacturières; les barrières à la libre circulation des personnes et des biens sans parler des services, notamment en Afrique centrale; les défis transfrontaliers, incluant les déficits d’infrastructures physiques (routes, chemins de fer, transport aérien), les souverainetés couvées ou encore les clauses contenues dans le Traité de la Zlecaf qui permettent aux États d’en sortir ou d’opposer des critères de protection à leurs économies au nom de la sécurité ou de la protection d’industries locales menacées. Le rêve est sans doute un puissant vecteur à l’action publique mais en regardant les acteurs, anti-démocratiques et cupides, au service de l’étranger, toujours en place, n’est-ce pas trop se bercer d’illusions que de croire à l’avènement d’une zone continentale africaine ici et maintenant ? 

Les barrières linguistiques, monétaires, le déficit d’infrastructures sociales et d’implication des populations dans le processus donnent a croire que la charrue a été mise avant les bœufs. Le rêve ignore les défis et dans les discours officiels, l’on se gargarise de ce marché, le plus vaste au monde, d’1, 2 milliards de membres, de son produit intérieur brut cumulé de 2500 à 3600 milliards de dollars selon ceux qui s’expriment. On évoque la volonté de créer de nouvelles normes d’harmonisation des échanges commerciaux pour les faire passer des maigres 16 pour cent actuels jusqu’au niveau des 70 pour cent enregistrés pour l’Europe. “Rien de grand ne se fait sans passion”, a pu dire Vauvenargues. Sans rêve non plus. Est-ce un rêve éveillé ? 

Abuja 1991, Niamey 2019, le même rêve, incarné en bien et en mal par un homme présent hier et aujourd’hui. Museveni est en effet toujours en piste. D’autres dirigeants africains ont fraudé les élections. Beaucoup sont des pions ou espions de l’étranger. Tous des otages d’affairistes de tous poils -comme Timis. Dealers, non leaders, ils forment un conglomérat d’illégitimes disqualifiés pour mettre en œuvre le rêve des vrais panafricanistes. Ils l’ont souillé au Niger, en ce mois de février. Rêve ? Cauchemar ! Le réveil sera brutal.

Adama Gaye est ancien directeur de la communication de la Cedeao. Il est auteur de “Demain, la nouvelle Afrique”, aux Éditions l’Harmattan -Paris.

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