«AAR LI NU BOKK» RECADRE MAMADOU FALL KANE DU COS-PETROGAZ
Interpellés par la rédaction, Cheikh Tidiane Dièye, tout comme Abdourahmane Sow, renvoient tous M. Kane aux propos tenus par le président Macky Sall, non sans insister sur la possibilité de revoir ces contrats si leur signature est entachée d’irrégularité

La sortie du Secrétaire permanent adjoint du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz), Mamadou Fall Kane, sur les ondes de la radio privée Iradio, concernant la renégociation des contrats dans l’industrie pétrolière, ne laisse pas de marbre les membres de la plateforme “Aar Li Nu Bokk“. Interpellés par la rédaction, Cheikh Tidiane Dièye de «Senegaal Bi Ñu Beug», tout comme Abdourahmane Sow du Cos/M23 renvoient tous M. Kane aux propos tenus par le président Macky Sall, non sans insister sur la possibilité de revoir ces contrats si leur signature est entachée d’irrégularité.
Invité à l’émission “Jury du dimanche“ de la radio privé Iradio, le dimanche 7 juillet dernier, le Secrétaire permanent adjoint du Comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Pétrogaz), Mamadou Fall Kane, a répondu à l’une des revendications de la plateforme “Aar Li Nu Bokk“. M. Kane avait soutenu que «quand on connait la pratique dans l’industrie pétrolière, on sait que cela relève de la méconnaissance néfaste du fonctionnement du secteur. Il n’est pas envisageable. Il n’y aura pas renégociation de quoi que ce soit parce qu’il y a la protection juridique des investissements». Des arguments balayés d’un revers de main par les membres de ladite plateforme qui ont fait de la renégociation des contrats pétroliers et gaziers incriminés un angle de leur bataille. Joint par la rédaction, Cheikh Tidiane Diéye de la plateforme «Senegaal Bi Ñu Beug», non moins membre actif de “Aar Li Nu Bokk“ reste formel que «c’est parfaitement renégociable et son patron l’a déjà dit».
Pour étayer son propos, Dr Diéye rappelle les propos tenus par le chef de l’Etat Macky Sall, lors de la 3ième Assemblée générale de l’Association des autorités anti-corruption d’Afrique (AAACA) à Dakar, le 07 mai 2018. En effet, le président Macky Sall avait soutenu que «le moment est venu de renégocier tous ces contrats portant sur les ressources naturelles en Afrique» pour que l’Afrique tire enfin pleinement profit de son potentiel. Donc, il est d’avis que M. Kane «semble juste vouloir faire plaisir à ceux qui l’ont nommé là où il est», non sans le conseiller de se rapprocher de «son patron qui a reconnu devant la face du monde que l’Afrique ne gagne rien dans les contrats». Même son de cloche du côté d’Abdourahmane Sow, Coordonnateur du Cos/M23.
Sur la sortie de Mamadou Fall Kane alors que le président Macky Sall avait déjà donné sa position sur la question, M. Sow estime que «soit il (Mamadou Fall Kane) est plus loyaliste que le roi, soit le président de la République n’était pas bien informé sur la législation». Revenant sur leur plateforme revendicative, Abdourahmane Sow de rappeler la problématique posée par “Aar Li Nu Bokk“, à savoir «est-ce que si on constate par voie de fait et à partir d’une enquête, que la signature des contrats qui ont déjà été actés, viole fondamentalement les dispositions de la Constitution et du Code pétrolier sénégalais, n’est-il pas légitime de demander à ce que la loi soit respectée?» Il souligne, par ailleurs, que le procureur doit prendre ses responsabilités, entendre les personnes concernées, saisir le rapport de l’Ige ou encore les enquêtes faites par l’Ofnac pour «nous rendre compte de la régularité ou non». Faisant dans le respect de la présomption d’innocence, il promettra que “Aar Li Nu Bokk“ sera le premier à défendre le président Macky Sall, «si les contrats respectent la législation».
Dans le cas contraire, prévient-il, la plateforme restera engagée pour la lumière sur cette affaire et éventuellement pour la révision desdits contrats, au cas où il y aurait des irrégularités. Contrairement à M. Sow, qui semble vouloir laisser la justice faire son travail, Dr Cheikh Tidiane Dieye parait catégorique sur la nécessité de revoir les contrats incriminés. Il reste convaincu que le Sénégal se trouve dans «l’obligation de renégocier» dans la mesure où «toute la base juridique du contrat peut être battue en brèche». Le coordonnateur de «Senegaal Bi Ñu Beug» certifie ainsi que «les contrats ont été approuvés par un décret d’approbation basé sur du faux». Donc, «c’est nul et de nul effet», tranche-t-il.