ABOU ABEL THIAM DISQUALIFIE LES TECHNOCRATES
Pour lui, c’est un gouvernement de combat, basé sur des critères purement politiques, dont son chef de file a besoin

Abou Abel Thiam, ancien porte-parole de la présidence de la République, rame à contrecourant de ceux qui exigent du président nouvellement élu, Macky Sall, un gouvernement de technocrates pour manager son quinquennat. Pour lui, c’est un gouvernement de combat, basé sur des critères purement politiques, dont son chef de file a besoin. Il se prononçait hier, dimanche, dans l’émission Jury du dimanche de IRadio.
Abou Abel Thiam est formel : le technocrate n’a pas sa place dans le gouvernement. Pour cause, a-t-il argué, « La fonction ministérielle est éminemment politique. Les plus grands ministres de ce pays sont ceux qui ont eu une trajectoire politique. Il n’y a pas d’école d’apprentissage de la fonction ministérielle ou de président de la République. Ce sont des personnalités du pays, qui s’investissent dans des partis politiques, qui ont vocation à diriger et qui, lorsqu’ils parviennent au pouvoir, se retrouvent dans un gouvernement pour appliquer la politique définie par le président de la République ».
Et de poursuivre : « Il n’est pas dit que lorsqu’on est politique, on n’est pas compétent ou bien lorsqu’on est technocrate, on est compétent ». Par là, l’ancien porte-parole de la présidence de la République se portait en faux contre tous ceux qui excipaient de la nécessité d’un gouvernement de technocrates pour conduire le Sénégal au cours des cinq prochaines années. Suffisant pour lui d’affirmer dans la foulée que « le fait d’appeler à la constitution d’un gouvernement d’experts est un faux débat».
Au final, l’invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes d’Iradio relèvera : « Dans notre architecture juridique, le président de la République est dans une solitude constitutionnelle pour prendre ses décisions. C’est à dire, il lui revient, à lui seul, de voir quel est le format adapté à sa politique pour former son gouvernement. Cela dit, personnellement, j’appelle à un resserrement, j’appelle à un gouvernement de combat pour continuer les grands chantiers que le président de la République a ouverts ».