BARTHELEMY DIAS ANNONCE UNE PLAINTE CONTRE ALY NGOUILLE, LE DAF ET LE DGE
Le maire de la commune de Mermoz-Sacré-cœur croit mordicus que le régime de Macky Sall a fraudé lors de la Présidentielle du 24 février dernier.

Lors d’une conférence de presse, Barthélemy Dias a annoncé une plainte contre le ministre de l’Intérieur, le Directeur de l’automatisation des fichiers (DAF) et le Directeur général des élections (DGE).
«Nous allons envoyer tous les documents à notre possession à l’union des magistrats du Sénégal (Ums), au forum civil, à Amnesty international, et à toutes les structures qui ont en charge la défense des droits de l’homme. ce ministre de l’intérieur est un voleur. en tant que maire de la commune de Mermoz - Sacré-Cœur, je porterais plainte contre le ministre de l’intérieur, contre le directeur de la daf, contre le directeur général des élections. ce qui s’est passé ne s’est jamais passé depuis que le Sénégal est indépendant», a déclaré m. Dias, à l’occasion de la conférence de presse qu’il a animée. le fils de Jean-Paul Dias d’enfoncer le clou : «nous avons à la tête de ce pays, des voleurs et des tricheurs. Nous avons assisté à des bourrages d’urnes. Que ceux qui vont aller prêter serment, mardi, sachent qu’ils doivent le faire en toute honte». selon lui, avec l’audit du fichier électoral et la mise à disposition du fichier électoral, «des tests de cohérence portant sur le contenu des registres des centres et numéro d’identification nationale du fichier DAF ont révélé des irrégularités au niveau des cartes établies sur la base de pièces d’état-civil inexistantes ; des numéros de carte d'identité antérieurs à la création du centre d’état-civil ; des numéros d’acte d’état-civil dépassant le numéro de clôture du registre ; des codes inexistants dans le répertoire de codification ; inscription massive d’électeurs par audience foraine et l’attribution de doublons sur le fichier électoral en mode bis-repetita ; et des électeurs dont le lieu de naissance est sénégalo».
«L’électorat de certains départements a été gonflé»
Pis, à l’en croire, «des enfants de 2 ans et de 10 ans ont voté à la Présidentielle de 2019». «Faisant un décret n° 2005-787 du 6 septembre 2005 portant fixation du modèle de la carte nationale d’identité numérisée, le ministère de l’intérieur a attribué à chaque centre d’état-civil un code d’identification et l’audit du fichier électoral a permis de déceler des incohérences flagrantes», a ajouté m. Dias. a titre d’exemple, il a révélé que, pour le centre principal de la ville de Dakar (code 751), «des dizaines milliers de cas suspects ont été décelés, car leurs lieux de naissance sont différents de Dakar et ne sont pas dans des cas de transcription, conformément à l’article 44 du code de la famille». D’après Barthélemy Dias, des numéros de carte d’identité antérieurs à la création du centre d’état-civil ont été créés. Il a souligné qu’à Keur Massar, ils ont décelé des milliers de numéros de cartes d’électeur antérieurs à 1996. Toujours selon l’ancien leader des jeunesses socialistes, «l’électorat de certains départements a été gonflé». «le cas de la commune de Boké Dialoubé, dans le département de Podor, qui a 381 inscriptions par audience foraine en 2013, 533 en 2014, 929 en 2015, 204 en 2016, 874 en 2017. Soit un total de 2921 cas en cinq ans. ce qui est impossible. Le tribunal départemental de Podor ne peut pas traiter 2921 cas dans une des 22 communes du département de Podor en cinq ans».
«La cérémonie de prestation de serment ne reposera sur aucune légitimité électorale»
Poursuivant sa dénonciation, Barthélémy Dias a accusé la DAF de complicité. «La DAF s’est donnée la prérogative de créer des doublons dans le fichier électoral par rapport à l’état-civil en ajoutant le chiffre 2 à la fin du numéro de Nin, si deux personnes détiennent le même acte d’état-civil. ces électeurs à 14 chiffres de Nin sont au nombre de 155 248 dans le fichier électoral», a dénoncé le maire de Mermoz - Sacré-Cœur. c’est à ce titre, qu’il propose et recommande, à travers une démarche inclusive, participative, consensuelle et républicaine, «la création d’une ceni à la place d’une cena ; la nomination d’une personnalité neutre, crédible et sérieuse à la tête du ministère de l’intérieur ; l’implication dans le tout le processus (en amont, pendant et en aval), de la société civile, de représentants de familles religieuses et de l’union des magistrats du Sénégal ; la refonte totale et la mise en ligne permanente du fichier électoral et la révision de la loi en vigueur sur le parrainage avant la tenue des élections locales». Parce qu’à son avis, s’ils vont dans ces conditions aux locales, «l’opposition ne verra que du feu». «au vu de tous ces constats, manquements, tripatouillages, nous informons l’opinion nationale et internationale que ce mardi 2 avril 2019, la cérémonie de prestation de serment à laquelle nous assisterons, ne reposera sur aucune légitimité électorale et surtout sur aucune crédibilité républicaine. J’invite l’opposition à avoir une attitude de lutte, d’unité et à avoir une habitude de conquête du pouvoir par tous les moyens légaux», a-t-il dit.