BOUGANE SORT SES EXIGENCES
Le président de Gueum Sa Bopp exige l'intégration de huit points prioritaires dans les termes de référence, donnant trois jours au gouvernement pour répondre, faute de quoi il boycottera totalement les débats

À l'approche du Dialogue national prévu le 28 mai, le mouvement de Bougane Guèye Dany, président de Gueum Sa Bopp, a fait publier un communiqué pour rappeler qu'il « n'entrera pas dans l'arène sans garanties précises ».
Dans cette déclaration, il affirme avoir reçu l'invitation à participer aux assises, mais juge que les termes de référence (TDR) proposés ne répondent pas aux urgences du pays. Le mouvement Gueum Sa Bopp conditionne sa participation à l'intégration de huit points prioritaires dans les TDR, annonce-t-il. Il exige que ces préoccupations soient inscrites, sans quoi il restera absent des débats, souligne-t-il. Face à ce qu'il qualifie de « manœuvres dilatoires » et de « déficit de courage politique », il fustige le cadre actuel des discussions, jugeant que « la simple invitation ne saurait remplacer des mesures concrètes répondant aux urgences du peuple ».
« Depuis le 29 avril 2025, nous avons reçu une lettre officielle du ministère de l'Intérieur nous invitant à prendre part au Dialogue national », rappelle la cellule de communication, tout en estimant que les TDR « ne tiennent pas suffisamment compte des urgences sociales, économiques et démocratiques ».
Le mouvement insiste sur le fait que « le système politique sénégalais, bien que perfectible, a démontré sa résilience et sa maturité », notamment lors de « l'alternance démocratique historique de mars 2024, dans des conditions connues et saluées par le peuple et la communauté internationale ». Toutefois, « sa participation reste strictement conditionnée à l'intégration, dans les TDR, de préoccupations majeures, essentielles à un débat inclusif, sincère et constructif », ajoute-t-il.
Ces huit points non négociables portent sur la situation des travailleurs licenciés dans les sociétés parapubliques et l'urgence d'un bilan assorti de mesures de soutien immédiates pour les familles affectées, la crise économique persistante nécessitant un calendrier clair de relance pour les secteurs en difficultés, la dégradation alarmante du pouvoir d'achat des ménages sous le poids de l'inflation et de la hausse des denrées de première nécessité, la criminalisation de l'homosexualité devant être débattue dans un esprit de respect et de tolérance, la restriction croissante des libertés publiques notamment l'interdiction systématique des manifestations pacifiques, l'instrumentalisation de la justice contre les opposants politiques pour délits d'opinion, l'application effective des recommandations des Assises nationales de la justice restées lettre morte, et enfin l'abrogation de la loi d'amnistie jugée incompatible avec l'éclatement de la vérité et une réconciliation nationale authentique, conclut-il.
La cellule de communication met en garde : « La prise en compte de ces huit points constitue un préalable indispensable à notre participation », affirme-t-elle, tout en réaffirmant que le mouvement « reste ouvert au dialogue, pourvu qu'il soit fondé sur des bases claires, inclusives et respectueuses des aspirations profondes du peuple sénégalais ». Le gouvernement dispose désormais de trois jours, jusqu'au 27 mai 2025, pour intégrer ces propositions aux TDR, faute de quoi un boycott total des débats sera envisagé.