DIOR FALL SOW FULMINE CONTRE LES CAUTIONS
"Il n'y a pas de médiation. Il n'y a que rendre compte" : l'ancienne avocate générale, exige des condamnations fermes pour tous ceux qui ont détourné l'argent public. Elle fustige notamment le système de cautionnement milliardaire

De passage à l'émission Objection du dimanche 25 mai, Mme Dior Fall Sow a exprimé son opposition farouche contre la méthode de cautionnement que certaines personnalités impliquées dans le cadre de la reddition des comptes ont utilisé pour échapper à la prison. L'ancienne avocate générale principale auprès du Procureur du Tribunal International pour le Rwanda, « choquée » par ce procédé, appelle à condamner tous ceux qui ont détourné de l'argent public. Elle s'est également portée en faux contre le débat de plus en plus agité sur la Haute Cour de Justice, concernant son problème de double degré de juridiction.
Mme Dior Fall Sow a trouvé anormal de voir ce qui s'est passé, avec les fortunes qu'il y a eues au Sénégal et qui mettent en lumière des milliards amassés par des fonctionnaires. « Je pense que pour ce problème-là, il faut que ceux qui ont détourné l'argent rendent compte. Il n'y a pas de médiation. Il n'y a que rendre compte », fulmine-t-elle.
L'autre problème qui « me choque » dit-elle, ce sont les cautions. L'ancienne avocate dit ne pas comprendre que des gens puissent « amasser autant d'argents et venir ici déposer des sommes de 814 milliards comme cautionnement ? ».
L'ancienne parquetière est d'avis que, « quand les faits sont prouvés, que les comptes sont là, ils sont bien faits. Ils ont les faits qui sont concordants, mais il faut que les gens soient condamnés pour des faits comme ça. Parce que cet argent-là, ce n'est pas pour eux, c'est pour le pays. »
Par ailleurs, Mme Sow a rappelé à l'ordre ceux qui agitent le problème du double degré de juridiction de la Haute Cour de Justice. Un débat inopportun car, selon elle, depuis sa création en 2001, la Haute Cour de Justice a fonctionné à peu près deux fois, prenant les cas du président Mamadou Dia et de l'ancien Premier Ministre Idrissa Seck.
« Pourquoi on veut venir aujourd'hui pour dire qu'il y a un problème de double degré de juridiction. Il n'y en a pas parce qu'il y a des juridictions qui fonctionnent sans double degré de juridiction », a relevé l'ancienne avocate qui en veut pour preuve le Conseil constitutionnel, la Cour Suprême et même le cas de la Cour d'Appel qui, selon elle « quand elle condamne les avocats, il n'y a pas de double degré de juridiction ».
Par contre, déclare-t-elle, « Moi mon problème, c'est qu'il faut que les gens qui sont condamnés le soient parce que les faits sont constants. Ils sont prouvés, il n'y a aucune discussion, aucune contestation ».