ISMAÏLA MADIOR FALL SOUS BRACELET ÉLECTRONIQUE
L’ancien ministre de la Justice a également été assigné à domicile par la Haute cour de justice. Il est poursuivi pour des accusations de corruption liés à l'attribution d'un marché public estimé à 250 millions de francs CFA

L’ancien garde des Sceaux, ministre de la Justice, Isamaila Madior Fall, a été placé sous bracelet électronique, avec assignation à domicile, mardi, à l’issue de sa comparution devant la commission d’instruction de la Haute Cour de justice, ont indiqué plusieurs médias.
Il est poursuivi pour une affaire présumée de corruption et de détournement de deniers publics, suite à des accusations du promoteur immobilier Cheikh Guèye, qui affirme lui avoir remis en espèces un acompte de 50 millions de francs CFA sur un montant total de 250 millions de francs CFA.
Selon ce dernier, le ministre lui aurait exigé le versement de cette somme pour bénéficier de l’attribution d’un marché public relatif à la construction d’un Centre de surveillance électronique au tribunal de Pikine-Guédiawaye.
Le promoteur immobilier a ajouté que le versement a eu lieu en présence du directeur des Constructions publiques, Mohamed Anas El Bachir Wane. Ils ont tous deux étaient placés en garde à vue par la Direction des investigations criminelles.
Ismaila Madior Fall est le deuxième ancien ministre du régime de Macky Sall ( 2012-2024) a comparaître devant la commission d’instruction de la haute cour de justice, après l’ancienne ministre de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des enfants, Ndèye Saly, placée hier sous contrôle judiciaire après le paiement d’une caution de 57 millions de francs CFA.
Bénéficiant du privilège de juridiction, les anciens ministres sont jugés, selon l’article 100 de la Constitution, par cette juridiction en cas d’infractions graves commises dans l’exercice de leurs fonctions.
La Haute cour de justice a été installée le 28 décembre 2024 par l’Assemblée nationale après un vote des députés.
Elle est composée de huit membres titulaires et de huit suppléants, tous des députés, et est présidée par le Premier président de la Cour suprême, assisté par le président de la Chambre pénale de cette même cour.
Le procureur général près la Cour suprême, épaulé par le Premier Avocat général, y représente le ministère public.