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par Dame Babou

LA FAUSSE BONNE IDÉE DU PARRAINAGE POLITIQUE

Il serait dangereux d'imposer à tout citoyen sénégalais une exigence de notoriété avant de l'autoriser à créer un parti. En démocratie, rien n'est plus pernicieux que de faire dépendre l'application de la loi des circonstances politiques

Dame Babou  |   Publication 10/06/2025

Parrainage pour la création d’un parti politique : un poison pour la démocratie

Au moment où le Sénégal ouvre une nouvelle page politique, une idée revient en débat : exiger un système de parrainage préalable pour autoriser la création de partis politiques. Derrière cette proposition, se cache un risque grave pour l'expression démocratique et la liberté d'organisation.

Nul ne naît avec le sceau de futur leader inscrit sur le front. En wolof, on dit : « Garabu pinc lawbe du gor Yàlla noppina. » Autrement dit, nul ne peut deviner le destin d'un homme dès sa naissance.

Il serait donc profondément dangereux d'imposer à tout citoyen sénégalais une exigence de notoriété ou de popularité avant de l'autoriser à créer un parti politique. Imaginons un instant qu'en 2014, Ousmane Sonko – simple inspecteur des impôts, inconnu du grand public – ait dû recueillir des milliers de signatures pour avoir le droit de créer le Pastef. Le paysage politique sénégalais d'aujourd'hui en aurait été profondément différent. Peut-être même amputé.

Ce serait une erreur politique majeure que de restreindre ainsi le droit d'organisation, sous prétexte que l'État a toujours échoué à appliquer les textes existants sur le fonctionnement des partis. Ce n'est pas une raison pour priver l'avenir de talents encore inconnus. Si nous voulons assainir le champ politique et éliminer les partis de circonstance, alors ouvrons la porte à tous — mais fermons-la rigoureusement à ceux qui ne respectent pas les lois déjà en vigueur.

Car en démocratie, rien n'est plus pernicieux que de faire dépendre l'application de la loi des circonstances politiques. Une loi, bonne ou mauvaise, doit être appliquée, jusqu'à preuve de son abrogation. Le scandale, aujourd'hui, n'est pas tant dans le nombre de partis, mais dans l'impunité : plus de 80% ne respectent pas les obligations légales et ne sont jamais dissous. Pourquoi ? Parce que les décideurs administratifs chargés de faire respecter la loi sont souvent issus des mêmes cercles politiques que ceux qu'ils devraient sanctionner.

Une sorte de confrérie politique, où chacun attend son tour. La classe politique sénégalaise ressemble alors à ces passagers dans les gares routières : ils courent pour attraper le prochain « Ndiaga Ndiaye », mais une fois installés, ils demandent à l'apprenti de ne plus faire monter d'autres passagers. Hypocrisie et corporatisme.

Pire encore : certains points de désaccord actuels concernent des dispositions pourtant déjà tranchées par la Constitution, comme le statut du chef de l'opposition. Comment peut-on négocier une disposition issue d'un référendum constitutionnel ? Une loi référendaire est d'application immédiate. Point.

Dans Le 18 Brumaire de Louis Bonaparte, Karl Marx écrivait : « On ne pense pas de la même manière dans une chaumière que dans un palais. »

Depuis Cheikh Anta Diop, en passant par Abdoulaye Wade, Idrissa Seck, Macky Sall ou Ousmane Sonko, tous les opposants ont, à un moment, dénoncé l'article 80 du Code pénal — ce « fourre-tout » qui permet, sous couverture légale, de neutraliser un adversaire politique dès que le rapport de force le permet. Pourtant, une fois au pouvoir, tous s'empressent de conserver cet arsenal répressif. Le PS, le PDS, et dernièrement Macky Sall, ont tous reconduit les mécanismes qu'ils dénonçaient autrefois. La morale s'efface devant les avantages du pouvoir.

Les acteurs politiques adoptent souvent des positions conformes à leur contexte immédiat. Certains, malgré des convictions démocratiques solides, se retrouvent plus tard rattrapés par des prises de position qu'ils avaient ardemment défendues.

Un exemple illustratif est celui du Code de la presse lors de son élaboration. Deux figures majeures ont piloté ce processus : le magistrat Cheikh Bamba Niang, alors directeur de cabinet du feu Babacar Touré, président du Conseil national de régulation de l'audiovisuel CNRA, et un ancien député, président du groupe parlementaire du parti au pouvoir, l'APR.

Cheikh Bamba Niang, conscient que la loi ne doit pas être dictée par des circonstances politiques temporaires ou des rapports de force éphémères, plaidait pour la dépénalisation des délits de presse et d'opinion. À cette époque, des figures politiques, dont Moustapha Diakhaté, estimaient que les journalistes ne devaient pas bénéficier d'un statut particulier.

Ce à quoi Niang rétorquait que de nombreuses professions jouissent déjà d'exemptions spécifiques. Par exemple, la législation exige un permis de port d'arme pour posséder une arme à feu, mais les policiers et les gendarmes en sont dispensés. De même, les députés à l'Assemblée nationale, les avocats et les membres du parquet peuvent s'exprimer librement dans l'exercice de leurs fonctions sans être inquiétés pour diffamation ou injure. Ces exceptions sont dictées par les impératifs des métiers concernés.

Ironie du sort, l'ancien député Moustapha Diakhaté, fini par être parmi les premières victimes de la pénalisation du délit d'opinion par la justice sous l'Administration Diomaye Faye.

Si nous voulons bâtir un État de droit, pierre angulaire de toute démocratie, cet effort doit commencer par les plus hautes autorités. Dans cette optique, il est surprenant que le Président Diomaye Faye ait exhorté la population à faire pression sur la Justice pour accélérer certains dossiers judiciaires.

Bien que la Justice soit rendue au nom du peuple, elle n'est pas exercée directement par lui. Le rôle du citoyen dans la désignation de ceux qui administrent la justice se limite à l'expression de son vote lors des élections. Une fois les résultats proclamés, les institutions prennent en charge leur mission et le peuple, lui, retourne à son quotidien en attendant les prochaines échéances électorales.

Les parlementaires votent les lois, l'Exécutif les met en application, et la Justice tranche les différends. Dans ce système, il ne saurait y avoir un corps autonome appelé « Peuple » chargé d'exercer une pression sur le pouvoir judiciaire. En démocratie, la pression populaire doit s'exercer sur les responsables politiques, qui ont été élus pour gouverner et rendre compte de leurs actions. C'est ainsi que la légitimité démocratique s'affirme et que l'État de droit se consolide.

Alors, quelles leçons tirer de ce cycle infernal ? Il est temps que notre société civile, ainsi que les véritables think tanks, prennent leur responsabilité. Ce rôle exige cependant un détachement total des ambitions électorales et des postes administratifs. Il n'est crédible que s'il s'exerce dans la plus grande indépendance, à l'image du regretté Mohammed Mbodj du Forum Civil.

Le Sénégal a besoin d'une intelligentsia capable de faire autorité, non par ses accointances, mais par sa rigueur intellectuelle et morale. C'est à ce prix que naîtra une démocratie robuste et ouverte à tous les talents.

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