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LA MÉMOIRE MASSACRÉE

Près de 80 ans après les faits, le massacre des tirailleurs sénégalais de Thiaroye demeure enveloppé de mystère. Si des recherches historiques ont été menées, la quête de vérité bute sur le manque de volonté des États sénégalais et français

Mamadou Makhfouse Ngom  |   Publication 03/12/2023

Près de 79 ans après les faits, le massacre des tirailleurs de Thiaroye 44 suscite toujours des débats concernant le nombre exact des victimes et leur lieu de sépulture. Même si en 2014, la France a mis à la disposition du Sénégal des archives numériques, la quête de mémoire et de travail historique pèche grandement dans notre pays pour offrir une dignité aux tirailleurs tombés sous les balles de leurs frères d’armes français. 

C’est une plaie béante encore vive dans le cœur de chaque Africain. Le massacre des tirailleurs sénégalais, dans le camp de Thiaroye, le 1er décembre 1944, demeure l’une des énigmes de l’historiographie africaine, 79 ans après les faits.

En novembre 1944, la France, qui était en train d’être libérée par les alliés de l’occupation nazie, découvre peu à peu l’étendue des dégâts de l’occupation allemande. L’armée française décide de rapatrier 1 300 tirailleurs sénégalais, dont la plupart étaient internés dans les camps de guerre allemands. Ces derniers réclament le paiement de leurs soldes de captivité ainsi que diverses primes qui ne leur ont pas été versées.

Ces tirailleurs en provenance des centres de regroupement basés à Rennes, La Flèche et Versailles embarquent depuis le port de Morlaix. Quelques incidents éclatent avant l’embarquement.  Selon l’historienne Armelle Mabon, plus de 300 Sénégalais refusent d'embarquer tant que leur situation n’est pas réglée. Mais après des heures de discussions avec des officiers français, le gros du contingent africain décide d’embarquer pour Dakar où il leur est promis le paiement de leurs émoluments. 

Ils sont donc rapatriés et placés dans le camp militaire de Thiaroye, dans la banlieue de Dakar.

Pour rappel, on appelle sous le nom générique de tirailleurs sénégalais l’ensemble des troupes coloniales de l’AOF et de l’AEF [Dahomey (actuel Bénin), Soudan français (Mali), Côte d'Ivoire, Oubangui-Chari (actuels Tchad et Centrafrique), Niger, Gabon et Togo]. 

Chronologie du massacre, imbroglio sur le bilan des victimes

 Une fois arrivés à leur camp de base de Thiaroye, les tirailleurs sont loin d’être satisfaits de leur internement dans des baraquements. Entre protestations et récriminations, les tirailleurs apparaissent comme dangereux pour le pouvoir colonial français fortement affaibli par la défaite de juin 1940 et sa collaboration avec le régime de Vichy. Les autorités coloniales craignent que ces soldats aguerris et endurcis par la Deuxième Guerre mondiale puissent véhiculer des idées de ‘’résistance’’ ou de ‘’contestation’’ envers l’autorité coloniale. D’autant que beaucoup d'entre eux avaient fraternisé avec leurs frères d’armes de Métropole et que l’asservissement colonial devenait de plus en plus insupportable à leurs yeux.

Ainsi, des divergences éclatent rapidement sur le paiement de leurs soldes. La tension monte entre les tirailleurs et les officiers supérieurs du camp. Des coups de feu éclatent dans le camp à l’aube du 1er décembre 2023. L’armée française évoque rapidement une mutinerie et décide de noyer dans le sang le mouvement d’humeur des tirailleurs.

Une vraie querelle entre officiers français et soldats africains ou une simple mise en scène visant à neutraliser cette force ? Des blindés encerclent le baraquement des tirailleurs avant d’ouvrir le feu.  Les suites de cette révolte demeurent l’un des aspects du massacre les moins connus. Le nombre de victimes du côté des tirailleurs et des soldats français demeure encore inconnu. L’emplacement des charniers où sont enterrés les corps des tirailleurs reste encore inconnu.

À l’époque, le pouvoir colonial parle de l’affaire de Thiaroye comme d’une rébellion lourdement armée et d’une prise d’otages ayant occasionné un bilan de 35 morts et 35 blessés. François Hollande, lors de son déplacement à Thiaroye, a prétendu que l'endroit de leur sépulture demeurait mystérieux, avant d’annoncer au moins 70 morts. De son côté, feu le professeur Mbaye Guèye parle de 191 tirailleurs tués, en comparant le nombre de tirailleurs affectés après le massacre par rapport aux prévisions.

Le jeu trouble de l’État sénégalais dans le processus de mémoire et de recherche historique

L’ampleur des massacres sera cachée par l’armée française et il faudra attendre après les indépendances pour que les rescapés du massacre et leurs familles fassent connaître au grand public cette histoire.

En outre, le film de Sembène Ousmane, ‘’Camp de Thiaroye 44’’, couronné à la Mostra de Venise en 1988, mais interdit en France pendant près de dix ans, participe à ce travail de mémoire et d’appropriation de cette histoire sombre de la colonisation.

Depuis cette date, un énorme travail de recherche de la part d’historiens français et africains est effectué, pour faire la lumière sur cet évènement. En 2012, le président François Hollande est devenu le premier chef d’État français à visiter le petit cimetière militaire de Thiaroye. "Une répression sanglante", avait-il affirmé au sujet des tirailleurs tombés sur ce sol, le 1er décembre 1944, sous les balles de leurs frères d’armes français.  

Néanmoins, ce travail de restitution de la mémoire historique peine à se mettre en œuvre. Pourtant, une commission d’historiens avait même été nommée pour faire enfin la lumière sur ce crime sur la base d’une copie des archives liées à l’évènement remise par François Hollande en 2014. Mais près d’une dizaine d’années plus tard, on est toujours au point mort.

Pour Me Bara Diokhané, avocat à la Cour, ce travail est fortement perturbé par le manque de volonté des États sénégalais et français de faire éclater la vérité sur ces évènements de Thiaroye. ‘’Les deux pays avaient mis en place le Comité pour la valorisation des archives de Thiaroye 44 Covart 44, sous la direction de feu Iba Der Thiam secondé par le professeur Souleymane Mbaye. On était censé travailler à partir des copies d’archives numériques délivrées par la France, à l’occasion d’un colloque en 2018. Mais au dernier moment, on nous apprend que le Covart ne dispose pas des archives”, déclare d’entrée la robe noire.

Il ajoute : “Apparemment, l’État du Sénégal n’a pas pris le soin de mettre à leur disposition ces éléments capitaux. On a finalement dû se résoudre à un précolloque de deux jours avec des spécialistes comme Armelle Mabon et le Dr Dialo Diop. D'autant plus que le décès du Pr. Iba Der Thiam et l’absence de volonté de l’État ont sonné le glas de cette quête vers la vérité’’, déclare-t-il.

De ce fait, la question de la fosse commune est enterrée ; les tirailleurs demeurent toujours en suspens. Un crime sans image tombé dans l’oubli. D’ailleurs, le massacre de Thiaroye 44 a été le premier d’une longue série d’atrocités commises par l’armée française, à l’issue de la Deuxième Guerre mondiale : Sétif en Algérie, Madagascar, Côte d’Ivoire, Cameroun...   Des massacres pour lesquels la France n’a pas encore émis d’excuses officielles envers les pays africains.

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