LA SOCIETE CIVILE VEUT PARLER D’UNE SEULE VOIX
La pluralité des organisations de la société civile engagées sur les questions électorales pose un défi majeur : l’absence de coordination entre les acteurs limite la portée de leurs initiatives.

Un atelier préparatoire en vue d’une contribution harmonisée de la société civile au dialogue politique national s’est ouvert ce lundi 12 mai à Dakar. Organisée par le consortium ONG 3D – COSCE – GRADEC, dans le cadre du programme Saxal Jam soutenu par l’Union européenne, cette rencontre vise à renforcer l’unité des organisations civiles autour de propositions consensuelles sur les réformes politiques et électorales. Pendant deux jours, les participants plancheront sur trois axes majeurs : démocratie, libertés et droits humains ; processus électoral ; réformes institutionnelles et gouvernance des élections. Une feuille de route commune est attendue pour peser d’une seule voix dans les concertations prévues le 28 mai à l’initiative du président de la République.
La pluralité des organisations de la société civile engagées sur les questions électorales pose un défi majeur : l’absence de coordination entre les acteurs limite la portée de leurs initiatives. Pour éviter de se présenter en rang dispersé au Dialogue national prévu du 28 mai au 4 juin, le consortium ONG 3D, GRADEC et COSCE a réuni ses partenaires à Dakar. Objectif : harmoniser les positions sur les enjeux-clés du système politique.« Cela nous permet d’articuler nos propositions sur toutes les thématiques et de bâtir une stratégie pour un dialogue véritablement inclusif, en accompagnant le facilitateur à mobiliser les acteurs », explique Moundiaye Cissé, président de l’ONG 3D..
La rencontre se tient dans un contexte marqué par l’hésitation de certaines forces politiques à participer aux concertations. D’où l’appel de M. Cissé à la médiation citoyenne : « C’est notre rôle, en tant que société civile, de faciliter la participation de l’opposition, car ce dialogue doit être le plus inclusif possible. C’est là qu’on définit les règles du jeu électoral.». Prenant la parole au nom des organisations féminines, Safiétou Diop, présidente du Réseau Siggil Jigéen, a insisté sur la voix des femmes : « Nos points de vue sont le fruit de vingt ans de réflexion sur les failles de notre démocratie. Ce dialogue est l’occasion d’y faire entendre notre position. Nous représentons 75 % de la population. »
Invité à la cérémonie d’ouverture, Dr Cheikh Guèye, facilitateur du dialogue politique, a salué l’initiative. Il a rappelé que ces assises sont guidées par les principes d’ouverture et d’inclusivité : « Toutes les voix seront écoutées et prises en compte. Le contexte est favorable, car nous ne sommes pas dans une période de crise. »
Selon lui, ce moment de stabilité politique est propice à la recherche de convergences nationales sur la gouvernance. Il attend des propositions structurées de la société civile sur les trois axes des termes de référence : démocratie et libertés, système électoral et financement des partis, réformes institutionnelles et organes de régulation. Le dialogue s’ouvrira officiellement le 28 mai sous la présidence du chef de l’État, pour se poursuivre durant six jours