LE FSD/BJ N’Y PARTICIPERA PAS
Le Front pour le socialisme et la démocratie/Benno Jubël (FSD/BJ) a décidé de ne pas prendre part au dialogue national initié par le chef de l’Etat.

«Le dialogue, aussi intéressant soit-il, a besoin, pour être efficace, d’intervenir dans un environ où la loi, et seulement la loi, au-dessus de tous, s'applique à tout le monde. Si la volonté de partir d'un consensus et d’être inclusive était de mise, les conclusions des Assises ne seraient pas jetées par ses propres initiateurs, majoritaires aujourd’hui dans ‘Bennoo Bokk Yakaar’», assènent Cheikh Bamba Dièye et ses camarades dans un communiqué rendu public, hier.
Et d’ajouter : «Durant les six dernières années, les faits et gestes du pouvoir ont divisé le pays en deux groupes que tout oppose. La seule volonté de dialoguer ne suffit pas pour cacher la profondeur du mal-être que nous vivons. Elle ne saurait, non plus, justifier la tentation de classer par pertes et profits toutes les conséquences des dérives qui nous ont menés à cette situation. Plus qu’une énième réédition d'un appel au dialogue, le Sénégal, à la croisée des chemins et meurtri par le drame humain, économique et politique que nous vivons, a besoin de l’effectivité de l'Etat de droit à travers des institutions solides qui fonctionnent et une application stricte sans discrimination de la loi qui assure l’équilibre et l’équité dans les rapports entre les groupes et les individus».
Pour Bamba Dièye et compagnie, «les priorités ne sont pas seulement dans la recherche d'un modus operandi pour calmer les velléités protestataires des uns et des autres. Elles se trouvent au niveau du droit du citoyen à avoir un travail décent, de son droit à accéder au mieux-être, à la protection de sa personne et de ses biens, à vivre en sécurité». Voilà pourquoi, «tout en restant attentifs aux moindres sollicitations du peuple sénégalais» à qui ils disent vouer de manière absolue leur combat, ces derniers annoncent qu’ils ne participeront pas, malgré le respect qu’ils ont pour chaque acteur de la vie nationale, à «cette duperie appelée pompeusement dialogue national». «La suite réservée par le pouvoir aux conclusions de travaux censés refléter un consensus national et salués par toutes les forces vives de la nation, devrait inciter l’opposition à plus de prudence, de réserve et de mesure. Nous ne devons plus accepter d’être des faire-valoir chargés de légitimer une instrumentalisation de la démocratie sénégalaise et une forfaiture par un pouvoir qui n’a de préoccupation que ses intérêts politiciens», martèle le FSD/BJ qui estime qu’«il ne s'agit ni plus, ni moins, pour le pouvoir, de réaménager, avec l’assentiment d’une partie de la classe politique, le calendrier électoral, pour offrir à Macky Sall des années de pouvoir sans compétitions électorales».