LE « OUI…MAIS » DE L’OPPOSITION AU DIALOGUE
Alors que certaines formations comme l'APR appellent au boycott, d'autres partis, tels que le PIT et l'ACT, se disent prêts à participer sous conditions

La main tendue du président Diomaye Diomaye à un dialogue national autour du système politique est parti pour passer par tous les états. Alors que des appels au boycott dudit dialogue national est enclenché au niveau de certaines formations politiques comme l’APR, d’autres partis de l’opposition se disent partants pour une participation responsable, quoique sous conditions. A l’instar du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) et de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) de l’ancien chef du premier gouvernement du Président Macky Sall, Abdoul Mbaye.
Participation au dialogue politique : le PIT-Senegal pose ses préalables
Par un communiqué rédigé à l’issue d’une réunion tenue hier, dimanche 18 mai, le Bureau Politique (BP) du Parti de l’Indépendance et du Travail (PIT) a annoncé qu’il prendrait part au Dialogue politique dans le cas où il serait convié afin de défendre rigoureusement ce qu’il considère relever de l’intérêt supérieur de la Nation.
Réuni ce dimanche 18 mai, le Bureau Politique (BP) du Parti de l’Indépendance et du Travail dit avoir «examiné en profondeur la problématique du dialogue qualifié de « national », qui doit porter, selon les termes de référence transmis par le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique, sur « le système politique ».
Ainsi, après des échanges épistolaires entre le Ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique et le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) sur la teneur de ce dialogue, le Bureau Politique déclare avoir «relevé le caractère inédit et préoccupant de la préparation dudit dialogue. »
Pis encore, le PIT-Sénégal regrette le fait qu’« au moment où le Bureau Politique tenait ses délibérations, aucune invitation formelle n’avait été adressée aux différentes parties potentiellement concernées, et cela à seulement dix jours du démarrage annoncé de ce dialogue ! », note le communiqué.
De même la source indique que « le Bureau Politique a relevé le climat délétère qui entoure ce processus, caractérisé par une remise en cause des libertés publiques, des agressions multiples contre le monde du travail et une détérioration continue des conditions de vie d’une majorité croissante de Sénégalaises et Sénégalais. »
Par contre, malgré ces importantes observations, « le Bureau Politique a décidé, dans le cas où le PIT-Sénégal serait effectivement convié à ce dialogue, d’y participer afin de défendre rigoureusement ce qu’il considère relever de l’intérêt supérieur de la Nation », indique le document, soulignant que « L’objectif clairement affiché est d’éviter au pays la perte de ses acquis démocratiques, ainsi que la remise en cause de la stabilité et de la paix civile, qui constituent ses principales caractéristiques historiques. »
Donc, précise le PIT, « Cette participation s’inscrit toutefois sans illusions particulières, car le régime en place a déjà démontré, de manière répétée, son incapacité à respecter ses engagements ainsi qu’un mépris constant et inquiétant à l’égard de tous ceux qui ne partagent ni ses choix, ni ses orientations A travers ce dialogue le PITSénégal, « entend prioritairement s’adresser aux Sénégalaises et Sénégalais tout en prenant date vis-à-vis de l’Histoire », a-t-on conclu.
Dialogue national du 28 mai : L'Alliance pour la citoyenneté et le travail répond oui
L'Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act), parti de l’ancien chef du premier gouvernement du Président Macky Sall, Abdoul Mbaye rejoint les partisans du dialogue national convoqué par le Président Bassirou Diomaye Diakhar pour le 28 mai prochain. Dans un communiqué rendu public le samedi 17 mai 2025, Ibrahima Thiam qui a été élu à la tête de cette formation politique à l’issue d’un congrès tenue le 12 avril dernier, et ses camarades ont soutenu que cette « décision de participer à ce dialogue national résulte d'un choix réfléchi, motivé par notre volonté de répondre positivement à l'invitation du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, dans un esprit d'ouverture et de responsabilité républicaine ».
Estimant que l'Act entend ainsi jouer pleinement son rôle d'opposition constructive en apportant des propositions concrètes pour l'intérêt général, lors de ce premier dialogue national organisé par le régime en place, Ibrahima Thiam et ses camarades ont dans ce sens annoncé avoir transmis une contribution détaillée contenant 23 propositions et recommandations.
Poursuivant, ils expliquent que ces dernières portent principalement sur cinq axes majeurs : « la réforme des institutions et la séparation des pouvoirs », « l'équité du système électoral », « la transparence de la vie publique », « la moralisation de la politique », ainsi que « le financement des partis politiques ». « L'Act prend part au dialogue pour porter une ambition forte pour le Sénégal, mais en gardant une exigence ferme : que cette concertation ne soit ni un rituel institutionnel, ni une diversion politique, mais bien un moment de refondation et de vérité » ont encore fait remarquer Ibrahima Thiam et ses camarades.
En tournée politique à Kaffrine : Anta Babacar Ngom Diack annonce sa démission du FDR
Fin de compagnonnage entre l'Alternance pour la Relève Citoyenne (Arc) et le nouveau cadre fédérateur de l’opposition sénégalaise, à savoir le Front pour la défense de la démocratie et de la république (Fdr).
En tournée dans la région de Kaffrine, Anta Babacar Ngom Diack, leader de l’Arc a annoncé hier, dimanche 18 mai, le départ définitif de son parti du Front. Cette annonce intervient à quelques jours de la tenue du dialogue national, prévue le 28 mai prochain par l’actuel président de la République où les partis membres du Fdr restent diviser. Se prononçant devant ses partisans, l’ancienne candidate malheureuse de l’élection présidentielle du 24 mars dernier rappelant que « depuis quelques temps beaucoup de questions sont posées quant à notre positionnement par rapport au Front pour la Défense de la République (FDR) ». « Je vais y répondre sans détour, avec la transparence qui guide toujours chacun de nos choix. Nous avions rejoint cette organisation dans un esprit de rassemblement, pour défendre des principes essentiels : la démocratie, l’État de droit, le respect des institutions, la rupture avec les dérives du passé… Mais aujourd’hui, le contexte a changé. Les défis ont évolué. Et notre responsabilité, c’est d’y répondre avec lucidité. ARC ressent le besoin d’assumer pleinement son autonomie d’analyse, sa liberté de ton, sa capacité d’initiative. C’est pourquoi, en accord avec nos instances nationales, nous avons décidé de nous retirer du FDR afin de tracer notre propre chemin, dans la clarté, la cohérence et la fidélité à nos engagements ».
Loin de s’en tenir-là, Anta Babacar Ngom Diack a également précisé que ce « choix est fondé sur notre volonté de rester nous-mêmes, et de continuer à construire, pas à pas, une force politique distincte, sérieuse, utile, profondément enracinée dans les attentes populaires ».