VIDEOL'ÉGLISE CATHOLIQUE TACLE LES HOMMES POLITIQUES
Au dialogue national ce mercredi, Philippe Tine, président du Conseil national du laïcat a désigné les hommes politiques comme "le plus grand problème" du système politique sénégalais. Il appelle à préserver la laïcité, "socle intangible du vivre-ensemble

Philippe Tine, président du Conseil national du laïcat sénégalais, n'a pas mâché ses mots lors de l'ouverture du dialogue national 2025 ce mercredi 28 mai. Représentant l'Église catholique aux côtés d'Abbé Augustin Tiaou et Paul Dominique Corréa, il a livré un diagnostic sans complaisance du système politique sénégalais.
"Le plus grand problème dans notre système politique reste les hommes politiques qui l'animent", a déclaré Philippe Tine devant le président Bassirou Diomaye Faye et les participants. Selon lui, ces derniers "pensent qu'ils ne sont responsables de rien et que le problème c'est toujours l'autre, l'adversaire politique", qu'il soit du côté du pouvoir ou de l'opposition.
Le représentant de l'Église catholique a dressé un tableau préoccupant de la situation nationale. "Notre pays bruit du vacarme et du tintamarre de la haine de l'autre, des querelles partisanes et du piétinement des valeurs ancestrales", a-t-il déploré, évoquant les "fractures approfondies" et "la confiance effilochée" entre citoyens.
Les événements survenus entre 2021 et 2024 ont selon lui "laissé des blessures que seul un travail patient de guérison collective peut cicatriser". Philippe Tine voit dans ce dialogue national une "forme de thérapie" nécessaire pour le pays.
Dans son intervention, le président du Conseil national du laïcat a insisté sur trois principes fondamentaux : la sauvegarde de la laïcité comme "socle intangible du vivre-ensemble", la réforme du système électoral, et le respect de la séparation des pouvoirs.
L'Église catholique a réaffirmé sa "disponibilité à continuer aux côtés de l'État" pour promouvoir "la liberté, la justice, l'équité et l'éthique", tout en appelant à un "dialogue sincère, transparent et sans calcul politique".