VIDEOL'ÉNIGME DU PERSONNEL PASTÉFIEN
"Où est l'antisystème ?" La question de Babacar Diop fait mouche. Le maire de Thiès pointe du doigt le paradoxe du Pastef : un parti qui attire les transfuges de l'ancien système tout en prétendant l'incarner

Dans une récente intervention, Babacar Diop, maire de Thiès, soulève une question fondamentale sur la nature réelle du changement politique incarné par le Pastef au Sénégal. Alors que le parti d'Ousmane Sonko se présente comme un mouvement antisystème porté par une dynamique populaire, l'édile thiessois questionne la capacité de cette formation à produire un véritable "peuple" mobilisé pour les transformations.
Pour Babacar Diop, la distinction est cruciale : "C'est quoi un peuple ? Le peuple capable de se mobiliser pour les transformations ?" Cette interrogation va au cœur du paradoxe pastéfien. Si le parti a effectivement su fédérer différentes demandes hétérogènes autour d'un leader charismatique, la composition de son personnel politique suscite des interrogations.
L'observation du maire de Thiès est particulièrement acerbe : le Pastef a attiré de nombreux transfuges "qui ont quitté les partis politiques traditionnels pour fagociter le système". Cette migration d'élites politiques déjà établies vers le nouveau parti soulève une question existentielle : où se situe vraiment l'antisystème quand les acteurs du système d'hier en deviennent les protagonistes ?
Cette analyse met en lumière une tension classique des mouvements populistes : la contradiction entre un discours de rupture et une pratique qui peut reproduire les mécanismes élitaires traditionnels. Babacar Diop pointe ainsi du doigt le risque d'une "lutte intra-élite" déguisée en révolution populaire.
L'interrogation du maire de Thiès interpelle sur l'authenticité du changement promis par le Pastef : s'agit-il d'une véritable transformation portée par une base populaire mobilisée, ou d'un simple renouvellement des élites au pouvoir ?