LES ACCUSATEURS D'AZOURA FALL SE DÉSISTENT
Face à ce qu'ils qualifient de "poudre aux yeux", les avocats de l'APR et des autres parties civiles abandonnent leurs poursuites contre le sieur Assane Gueye. Ils dénoncent une mise en liberté orchestrée sur la base d'un rapport médical contestable

(SenePlus) - Les avocats des parties civiles dans l'affaire opposant l'Alliance Pour la République (APR) et d'autres plaignants à Alassane Gueye, alias Azoura Fall, ont adressé une lettre de désistement au président du Tribunal de Grande Instance Hors Classe de Dakar, selon un document obtenu par notre rédaction.
Dans ce courrier daté du 19 mai 2025 et signé par un collectif de neuf avocats, dont Me Elhadj Amadou Sall et Me Ousmane Thiam, les parties civiles annoncent leur retrait de la procédure après que le tribunal a ordonné la mise en liberté provisoire du prévenu.
La juge ayant présidé l'audience des flagrants délits du 15 mai 2025 avait ordonné la mise en liberté provisoire d'Alassane Gueye, à la demande de ses avocats, sur la base d'un rapport médical attestant d'un état de démence. Ce document, établi le 12 mai 2025 par le Dr Souleymane Loucar, qualifié dans le courrier de "militant de Pastef" et récemment nommé directeur de l'hôpital de Pikine, est au cœur de la controverse.
"En dépit du refus du parquet, posture très certainement de gestion de l'opinion, le sieur Assane Gueye dit Azoura Fall a été libéré sans appel du parquet", souligne le document, qui estime que cette absence d'appel constituerait une "omission volontaire" démontrant que l'opposition du parquet "n'était, en réalité, que de la poudre aux yeux".
Les avocats des parties civiles considèrent que le tribunal a "déjà tranché le litige" en acceptant, "sans expertise contradictoire", l'argument de la démence d'Alassane Gueye. Ils estiment donc qu'il n'est "plus nécessaire de maintenir leur action contre un 'fou'", se référant à l'article 50 du Code pénal sénégalais qui dispose "qu'il n'y a ni crime ni délit, lorsque le prévenu était en état de démence au temps de l'action".
Cette affaire, dont les détails précis des accusations n'apparaissent pas clairement dans le document, semble s'inscrire dans un contexte politique tendu, comme le suggèrent les références à l'APR, ancien parti au pouvoir, et à Pastef, désormais à la tête du gouvernement sénégalais.