LES AVOCATS DE FARBA NGOM CONTRE-ATTAQUENT ET DENONCENT UNE DERIVE
Les conseils du député-maire des Agnam, Mouhamadou Ngom dit Farba, incarcéré depuis le 27 février dernier pour blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, ont vivement dénoncé mardi une « violation flagrante » de ses droits

Les conseils du député-maire des Agnam, Mouhamadou Ngom dit Farba, incarcéré depuis le 27 février dernier pour blanchiment d’argent et association de malfaiteurs, ont vivement dénoncé mardi une « violation flagrante » de ses droits. En conférence de presse, Me Amadou Sall et ses confrères ont alerté sur ce qu’ils qualifient d’« affaissement du socle de valeurs de la République ».
«Nous sommes dans un pays qui s'appelle le Sénégal, une République fondée sur des principes démocratiques. Parmi ces principes figurent les libertés fondamentales, dont le droit à un procès équitable et au respect strict des droits de la défense », a rappelé Me Sall, membre du pool d’avocats de l’élu.
Selon lui, dans le dossier visant leur client, « le socle de valeurs s’est effondré », ce qui équivaut à « un piétinement des droits des citoyens » et, plus grave encore, à « une justice qui, à certains moments, manque à sa mission ». Il ajoute que ni Farba Ngom ni Seydou Sarr, encore moins Tahirou, ne savent précisément pourquoi ils sont poursuivis. « Ils n’ont même pas été entendus jusqu’ici », s’est-il insurgé.
L’avocat déplore que les poursuites aient été enclenchées sur la base d’un simple défaut de réponse du Trésor à une demande d’éclaircissement de la CENTIF. Celle-ci s’interrogeait sur l’origine de flux financiers supposés provenir du Trésor et transitant par des sociétés dont Seydou Sarr serait le bénéficiaire économique. Mais sans réponse du Trésor, le dossier a été enclenché.
Me Sall s’indigne : « Dans un État de droit, nul ne peut être détenu sans qu'on n'articule clairement les faits contre lui, sans l’avoir interrogé sur leur consistance. »
Son confrère, Me Baboucar Cissé, y voit un « scandale judiciaire » et relie cette affaire à des propos tenus par Ousmane Sonko en pleine campagne législative. « À Agnam, il avait affirmé que c’était la dernière campagne électorale de Farba Ngom. Le rapport de la CENTIF, daté du 27 décembre 2024, vient conforter cette déclaration », estime-t-il.
L’avocat revient aussi sur le rejet parle juge des cautions proposées par son client. « Le jour même de son placement sous mandat de dépôt pour escroquerie portant sur 31 milliards de deniers publics, Farba Ngom a proposé des titres en caution. Le juge les a écartés, arguant qu’ils devaient être préalablement inscrits avant d’être offerts, ce qui est une aberration juridique », fustige-t-il.
L’avocat revient aussi sur le rejet parle juge des cautions proposées par son client. « Le jour même de son placement sous mandat de dépôt pour escroquerie portant sur 31 milliards de deniers publics, Farba Ngom a proposé des titres en caution. Le juge les a écartés, arguant qu’ils devaient être préalablement inscrits avant d’être offerts, ce qui est une aberration juridique », fustige-t-il.
Malgré une nouvelle tentative, avec une requête portant sur d’autres titres, le juge d’instruction et le parquet financier ont rejeté la proposition. Pire encore, selon Me Cissé, dix titres fonciers au nom de Farba ont été saisis à la suite d’une ordonnance prise « en catimini ». « L’ordonnance a été obtenue de manière clandestine, les formalités d’inscription réalisées sans en informer les avocats, avant que ces derniers ne soient notifiés », s’insurge-t-il. Les avocats annoncent avoir interjeté appel. « Cette décision sera examinée demain par la chambre d’accusation. Nous considérons que les droits de Farba ont été clairement bafoués », conclut Me Cissé