VIDEOLES CLIGNOTANTS ROUGES DE LA DIPLOMATIE SÉNÉGALAISE
L'ancien ambassadeur Amadou Diop brise le silence sur l'échec de la candidature d'Amadou Hott à la BAD. Il dénonce les défections d'alliés traditionnels et les carences diplomatiques qui ont coûté la présidence de la Banque au Sénégal

Lors de l'émission "Soir d'Info" du 16 juin 2025 sur la TFM, l'excellence Amadou Diop, ancien conseiller diplomatique des présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, a livré une analyse sans complaisance sur les défaillances diplomatiques qui ont coûté au Sénégal la présidence de la BAD.
"J'ai eu très peur quand j'ai vu certains clignotants", confie l'ancien ambassadeur. Selon lui, plusieurs défections majeures ont marqué l'isolement du Sénégal lors de la campagne pour la BAD : "Quand j'ai vu que la Côte d'Ivoire allait soutenir la Mauritanie, quand j'ai vu le Bénin dire qu'elle allait soutenir la Mauritanie".
Ces situations sont d'autant plus douloureuses qu'elles concernent des pays traditionnellement dans l'orbite sénégalaise. L'expert diplomatique révèle avoir eu des discussions informelles avec des diplomates de pays historiquement alliés, dont les positions l'ont profondément alarmé.
Amadou Diop compare l'élection à la BAD à "un match de football qui se gagne par addition". Sa conclusion est sans appel : "Ce que je vois là, c'est de la soustraction. Nous n'avons pas tout le bloc de l'UEMOA derrière nous, apparemment nous n'avons pas tout le bloc de la CEDEAO derrière nous".
Cette analyse révèle une faille majeure dans la stratégie diplomatique sénégalaise. Contrairement aux candidatures précédentes victorieuses, le Sénégal n'a pas réussi à mobiliser ses "viviers naturels" - l'espace UEMOA et la CEDEAO - pourtant considérés comme acquis.
L'ancien conseiller diplomatique s'interroge sur la mobilisation défaillante des autres alliances stratégiques : "Est-ce que nous avons eu le bloc de l'OCI avec le Maroc et l'Arabie Saoudite comme têtes de pont ? Est-ce que nous avons eu le bloc francophone ?"
Un point particulièrement révélateur : l'absence de visite présidentielle au Maroc, pourtant "allié stratégique du Sénégal". Cette négligence diplomatique semble emblématique d'une gestion des relations bilatérales qui a coûté cher à Amadou Hott.