LES PIQUES DE L'AS DE CE JEUDI 12 JUIN 2025

Moustapha Diakhaté envoyé en prison
Poursuivi pour offense au chef de l'État après des propos jugés insultants, Moustapha Diakhaté a été placé hier sous mandat de dépôt. L'ancien président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY) a été placé en garde à vue mardi, après sa convocation par la Division des investigations criminelles (DIC).
Selon son avocat Me El hadj Diouf, le procès en flagrant délit est prévu le 18 juin prochain. Réagissant devant la presse après l'arrestation de son client, la robe noire a déclaré qu'il s'agit d'une « procédure vide » et d'une tentative manifeste d'intimider la liberté de critique dans la République. L'avocat soutient que les propos de son client s'inscrivent dans le cadre d'un acte de parole libre, et qu'il est « inadmissible qu'au Sénégal, on puisse aujourd'hui être arrêté simplement pour avoir parlé ».
Birahime Seck dénonce
L'incarcération de Moustapha Diakhaté a fait réagir Birahime Seck. Et il faut dire que le coordinateur du Forum Civil, Birahime Seck, n'a pas raté l'actuel régime, puisqu'il semble dire qu'il y a autre chose à faire que d'arrêter un opposant pour offense au chef de l'État. « La justice doit plus s'expliquer sur l'affaire Cheikh Guèye, accusateur de l'ancien ministre de la Justice, que de priver de liberté Moustapha Diakhaté », a-t-il écrit sur X.
Seydi Gassama pour la suppression de l'article 254 du code pénal
La vague d'indignations d'acteurs de la société civile suite à l'arrestation de Moustapha Diakhaté se poursuit. Après Alioune Tine et Birahime Seck, c'est au tour de Seydi Gassama de monter au créneau. « Le délit d'offense au chef de l'État (article 254 du code pénal) doit être supprimé. Le président de la République pourra porter plainte s'il estime être diffamé, injurié ou outragé. Les peines de prison, pour ces infractions, sont disproportionnées et doivent être abandonnées. Les amendes ou les poursuites au civil avec paiement des dommages et intérêts doivent être privilégiés », a-t-il écrit sur sa page Facebook.
Liberté provisoire de Farba rejetée
Les avocats de Farba Ngom ont soumis hier à la chambre d'accusation financière un recours contre la décision du juge d'instruction refusant la mise en liberté provisoire. Mais selon seneweb, la chambre a statué dès la fin des débats, jugeant la requête de la défense irrecevable. Le député-maire des Agnam reste ainsi en prison. Nos confrères renseignent aussi que la visite de Farba Ngom, prévue aujourd'hui à la prison de Rebeuss, a été officiellement annulée pour des raisons liées à son état de santé.
Abdou Nguer reste en prison
Visé par plusieurs procédures judiciaires, le célèbre chroniqueur Abdou Nguer n'est pas encore sorti de l'auberge. La Chambre d'accusation de la Cour d'appel de Dakar a confirmé hier le rejet de sa demande de liberté provisoire. Cette décision maintient ainsi en détention Abdou Nguer, inculpé pour « diffusion de fausses nouvelles, offense au chef de l'État et apologie d'un crime ou délit ».
L'audition de Ndèye Saly Diop Dieng reportée au 19 juin
L'audition sur le fond de l'ancienne ministre Ndèye Saly Diop Dieng, initialement prévue ce jeudi 12 juin 2025 devant la Commission d'instruction de la Haute Cour de justice, a été reportée au 19 juin 2025. Poursuivie pour détournement de deniers publics, portant sur un montant de 57 millions de FCFA, elle a consigné cette somme à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) afin de bénéficier d'une mise en liberté provisoire sous le régime du contrôle judiciaire.
Diomaye à New York et Abuja
En conseil des ministres hier, Bassirou Diomaye Faye a annoncé au gouvernement dirigé par le PM Sonko sa participation à la Conférence sur la Palestine prévue du 17 au 19 juin à New York. Cette rencontre internationale va être co-présidée par la France et l'Arabie Saoudite. Elle a pour objectif de relancer une résolution pacifique au conflit israélo-palestinien. Lors de la réunion avec ses ministres, le chef de l'État a aussi déclaré qu'il va participer au sommet de la CEDEAO, la communauté économique des États de l'Afrique, prévu le 22 juin à Abuja, la capitale fédérale du Nigeria.
Dialogue avec les chefs religieux et coutumiers
Restons dans le conseil des ministres pour dire que Diomaye a magnifié l'exemplarité du dialogue interreligieux au Sénégal et demandé au gouvernement de mobiliser les moyens adéquats en vue d'accompagner au mieux la modernisation des sites religieux ainsi que l'exercice du culte sur l'étendue du territoire national. Il a informé le Conseil de sa décision d'instituer chaque année une rencontre nationale avec les Guides religieux et Chefs coutumiers.
Aménagement de nouvelles zones touristiques
Le président de la République a demandé au ministre du Tourisme et de l'Artisanat de finaliser, sous la supervision du Premier ministre, avec la Société d'Aménagement et de Promotion des Côtes et zones touristiques du Sénégal (SAPCO), l'actualisation des programmes d'aménagement de nouvelles zones touristiques, en vue d'impulser la relance du secteur avec l'implication des professionnels, investisseurs et acteurs concernés. C'était lors du conseil des ministres hier. Il a rappelé l'urgence de la tenue d'une réunion interministérielle sur le tourisme, pour asseoir la mise en œuvre maîtrisée de l'agenda de développement du secteur touristique.
Le PIT prend la défense de Moustapha Diakhaté et Abdou Nguer
L'arrestation de Moustapha Diakhaté a mis très en colère le Parti de l'Indépendance et du Travail (PIT). Dans un communiqué rendu public hier, cette formation estime que tout juste au lendemain du dialogue national sur le système politique et les institutions organisé du 28 mai au 4 juin 2025 à l'initiative du président de la République, le pays observe, de nouveau, l'arrestation d'un opposant, dont le seul tort est d'avoir tenu de simples propos critiques.
Selon le texte, Moustapha Diakhaté, fidèle à « son franc-parler » qu'approuvent beaucoup de Sénégalaises et Sénégalais, n'a fait que partager un point « de vue relatif aux manières des principaux dirigeants du pays ». Pour le PIT, sa formule peut sembler sévère mais il n'a ni insulté ni commis un quelconque forfait. D'après le communiqué, Moustapha Diakhaté a seulement rappelé que la République, c'est aussi une question de port et d'usages. Du reste, ajoute le document, le même Moustapha Diakhaté a pu, en toute liberté, par le passé, avoir des mots très durs à l'endroit de ses propres alliés ou compagnons de route politique. Le PIT dénonce aussi le fait que tout ceci se passe au moment où Abdou Nguer, entre autres personnalités dont certaines politiques, reste injustement incarcéré pour des motifs toujours opaques.
3 700 candidats sans pièces d'état civil à Tambacounda
Dans la région de Tambacounda, 3 769 candidats inscrits au Certificat de fin d'études élémentaires (CFEE) ne disposent pas de pièces d'état civil. L'annonce a été faite hier par l'Inspecteur d'académie, Assane Mbengue, au cours d'un Comité régional développement (CRD) consacré aux préparatifs des examens scolaires. Toutefois, il a précisé que le comité régional consacré à l'état civil a fait une réunion d'évaluation le 2 juin dernier.
Selon lui, cette rencontre a permis de constater qu'il y a des avancées, car des dossiers sont déjà rassemblés et déposés au niveau des tribunaux d'instance et un calendrier sera établi pour des audiences foraines destinées à ces enfants qui n'ont pas d'extrait de naissance.
Mise en garde de l'IA Pikine-Guédiawaye
L'inspecteur de l'Académie de Pikine-Guédiawaye Mbaye Babou met en garde les candidats au Baccalauréat récalcitrants qui vont amener leurs portables au niveau de leurs centres d'examen. Et c'est pour prévenir leurs parents sur les éventuelles sanctions qui vont tomber sur leurs têtes. D'où la nécessité, selon toujours Mbaye Babou, pour les parents de conseiller à leurs enfants de ne pas amener leurs portables dans les centres d'examen. L'IA de Pikine-Guédiawaye a fait hier cette déclaration au stade Alassane Djigo de Pikine où s'organisaient les finales de Educafoot appuyé par la Société d'exploitation du Ter (Seter). Une finale alliée d'épreuves pédagogiques et sportives. Ce qui est une manière, selon les initiateurs, de promouvoir l'éducation par le sport.
Transport ferroviaire
Restons encore pour parler du transport ferroviaire qui s'est invité lors de cette finale de Educafoot. Et c'est le Directeur de la Seter Charles Civreis qui monte au créneau pour manifester également la volonté de leur entreprise à accompagner le système éducatif mais aussi pour réitérer leur détermination à accompagner l'État dans son vaste programme de modernisation du transport ferroviaire avec l'installation d'écartements métriques standards sur les rails et la circulation de machines ayant des garanties à long terme. Ce qui constitue donc une lueur d'espoir pour les sénégalais sur l'effectivité d'une relance du transport ferroviaire tant attendue et agitée depuis belle lurette.
Poncif lassant !!!
L'artiste Ashs the Best est en train de cartonner au Sénégal avec sa chanson « Arras », un régal artistique qui est devenu viral. Ce chanteur prometteur apporte un souffle nouveau dans l'espace musical avec des opus innovants. Ce qui contraste avec un espace politique et médiatique dans lequel le rythme est monotone. En effet, malgré le changement de régime dans le pays, l'espace politique est dans le statu quo.
Telle une antienne, les populations revivent les mêmes « drames » avec des acteurs politiques, toutes obédiences confondues qui ne surprennent jamais. D'un côté, des tenants du pouvoir toujours allergiques à la critique malgré la cure de jouvence apportée à la tête du pays après l'élection présidentielle de 2024. Rengaine !! C'est la justice qui arrête et condamne, mais c'est parfois des voix autorisées de la mouvance présidentielle qui assurent « le SAV politique » avec des tentatives de justification qui frisent le sarcasme, la vengeance et une « fraternité politique » de mauvais aloi. Tout en laissant entrevoir par la même occasion le même modus operandi que les autres régimes utilisaient pour museler les voix dissonantes. D'un autre côté, on observe avec désolation les agissements d'une opposition nihiliste, sans nuance et cherchant toujours la petite bête. Pour rebondir politiquement, plusieurs d'entre eux ont un seul souhait : l'échec du tandem Diomaye-Sonko. Et dans le dédale de ce manichéisme qui inhibe, les sénégalais sont dans l'expectative et subissent les contrecoups de ces adversités. Il est temps que les acteurs avancent dans leur manière de faire de la politique. On ne peut pas faire du neuf avec de l'obsolète et de l'improductif. Cet air de déjà vu est sidérant. « Jotna ngeen dàwàl dëk bi Safa ak Marwa.. »