VIDEOL'OPPOSITION RÉCLAME DES GESTES FORTS
Quatre demandes précises sur la table. L'opposition exige du président Faye la libération des chroniqueurs, l'arrêt des détentions provisoires politiques, la protection de la presse et une réforme judiciaire au terme du dialogue national

Au lendemain de la clôture du dialogue national, le groupe de l'opposition qui y a participé a rendu public un appel pressant adressé au président de la République Bassirou Diomaye Faye. Dans un document lu lors d'une déclaration, l'opposition engage le chef de l'État à concrétiser ses promesses de réconciliation par des mesures fortes.
La principale revendication porte sur la libération des jeunes chroniqueurs détenus. "L'opposition démocratique engage le président de la République à faciliter la libération immédiate des jeunes chroniqueurs à l'exemple d'Abdou Nguer, Omar Sow et tous ceux qui sont détenus pour délit d'opinion", ont déclaré les opposants.
Cette demande s'appuie sur les propos tenus par le président Faye lui-même lors de l'ouverture du dialogue national : "Mon rôle en tant que garant de la nation est de tendre la main à toutes et à tous pour rassurer, rassembler, apaiser et réconcilier afin de conforter la paix et la stabilité indispensable au développement économique de notre pays."
L'opposition va plus loin en réclamant la fin de toutes les détentions provisoires concernant les personnalités politiques, anciens ministres, députés et hauts fonctionnaires. Selon le groupe, "le contrôle judiciaire et les restrictions qui l'accompagnent suffisent pour les maintenir à la disposition de la justice qui doit faire son travail jusqu'au bout."
Les opposants dénoncent également "la convocation régulière des journalistes à la police de même que la fermeture illégale de leurs organes", estimant que ces pratiques "affectent grandement la réputation de notre démocratie." Ils appellent le président à se dresser "en bouclier de toutes les libertés, y compris la liberté de la presse."
Enfin, l'opposition préconise une "réforme urgente et profonde" de la Haute Cour de Justice "dans sa composition, son organisation et son fonctionnement" pour qu'elle respecte pleinement les droits des justiciables et leur garantisse le droit d'appel.
En participant "sans préalable" au dialogue national, l'opposition affirme avoir posé "un acte fort visant à renforcer la cohésion nationale." Elle attend désormais du président qu'il réponde favorablement à cet élan en posant à son tour des gestes concrets de réconciliation.