«MACKY SALL DEVRAIT D’ABORD DIALOGUER AVEC SA PROPRE CONSCIENCE»
L’ancien député et président du mouvement «Agir» THierno BOCOUM, doute de la bonne foi du chef de l’Etat, qui dès l’annonce de sa victoire, a appelé l’opposition au dialogue

Visiblement, Thierno Bocoum n’est pas prêt à répondre à l’appel au dialogue du président de la République. Tout au moins, le président du mouvement «Agir» pense qu’avant toute chose, Macky Sall devrait d’abord faire une introspection avant de poser les conditions d’un dialogue sincère.
L’ancien député et président du mouvement «Agir» doute de la bonne foi du chef de l’Etat, qui dès l’annonce de sa victoire, a appelé l’opposition au dialogue. Selon Thierno Bocoum, les premiers actes de Macky Sall après sa réélection ne rassurent en rien dans la volonté de changer de cap.
A l’en croire, le licenciement des proches de Maître Madicke Niang, pour avoir soutenu et fait campagne pour un candidat de l’opposition, est un acte de mauvais augure venant de quelqu’un qui doit apaiser et réconcilier les cœurs. En vérité, dit-il, le premier acte de dialogue devrait être celui d’un dialogue entre le président Macky Sall et sa propre conscience. « Un dialogue sincère qui, souligne-t-il, lui permettra d’exclure totalement toute idée de vouloir une chose et son contraire, d’être à la fois une colombe et un faucon, de vouloir ressembler à Mandela et à Mobutu en même temps, de vouloir sortir par la grande porte et de lorgner le trou de la serrure... »
Le leader du mouvement «Agir» dit être convaincu que cet exercice fera certainement du bien à Macky Sall et leur prémunira des actes contradictoires qui commencent à jalonner son mandat. Il estime que le chef de l’Etat Macky Sall pourrait être le premier président à ne pas avoir d’opposition ou plutôt à avoir une opposition sans arguments solides. Une opposition, précise-t-il, qui s’oppose pour la forme, sans vraiment qu’il y ait matière à s’opposer.
Ainsi, ajoute-t-il, le président de la République a l’opportunité de fournir au pays ce dont des générations ont toujours rêvé : L’ère d’un Président de transition. Poursuivant, il affirme que ce président de rêve va tout remettre à plat et amorcer de vraies ruptures et rester sourd aux complaintes des lobbies et autres centres d’intérêts. Il estime également que ce président devra consacrer la séparation des pouvoirs ; honorer les populations en défendant leurs intérêts majeurs en toute circonstance, en tout lieu et face à quiconque ; s’isoler des querelles de chapelles politiques et partisanes pour faire vivre la République dans toute son essence et lui donne un sens ; préserver, pour les futures générations, ce que nos prédécesseurs nous ont légué en bien, en mieux et en valeurs.
Toujours selon lui, ce président de rêve aura l’ambition de se mesurer à Mandela et aux grands de ce monde ; il honorera son pays en entrant au Panthéon de la méritocratie mondiale et il épargnera son peuple des gaz lacrymogènes, des discours haineux, de la condescendance, de l’enrichissement illicite, de la corruption. Pour tout dire, conclut-il, « ce Président honorera les Sénégalais pour le reste de son dernier mandat, malgré ses erreurs du passé, ses péchés contre la République, ses démarches guerrières inutiles de combat contre sa propre génération, ses velléités dictatoriales, ses abus de pouvoir».