MIMI RECALE MACKY
L'ancienne Première ministre estime que l'ex-président n'a pas le profil requis pour briguer le poste de Secrétaire général de l'ONU, pointant du doigt son bilan en matière de droits humains

L'éventuelle candidature de Macky Sall au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU), non officialisée mais supputée par certains milieux, n'en finit pas de susciter des réactions au Sénégal. À contrecourant de certains partisans de l'ancien chef de l'État sénégalais qui évoquent la justesse et/ou la légitimité d'une telle candidature, Aminata Touré, l'ancienne Première ministre et présentement Haut représentant du Président de la République Bassirou Diomaye Faye est d'avis que Macky Sall n'a pas un curriculum vitae « immaculé » en matière de droits humains, un critère que le chef de l'État sortant ne peut remplir, selon elle, face aux violations documentées sous son mandat.
Aminata Touré, ancienne Première ministre et Haut représentant du président de la République, est formelle sur la supposée candidature de Macky Sall au poste de Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies (ONU). Réagissant hier, mardi 03 juin, aux rumeurs persistantes d'une telle candidature, elle a fait savoir que le président sortant du Sénégal n'a pas le curriculum vitae requis pour remplacer António Guterres, actuel secrétaire général des Nations unies.
Dans un message publié sur sa page Facebook, Aminata Touré a souligné que le futur Secrétaire général doit avoir un curriculum vitae « immaculé » en matière de droits humains, un critère que Macky Sall ne peut remplir, selon elle, face aux violations documentées sous son mandat.
« Les Nations Unies sont le berceau des droits humains, et les États membres veillent à ce que le Secrétaire général ait un parcours irréprochable », a fait remarquer l'ancienne Première ministre. Dans la foulée, elle rappelle qu'entre 2021 et 2024, 82 personnes ont été tuées lors de manifestations au Sénégal, selon des organisations de défense des droits humains, et des centaines d'autres ont été illégalement emprisonnées.
Qui plus est, le Haut représentant du Président de la République renvoie à la visite officielle de la Rapporteuse spéciale de l'ONU sur la torture, Alice Jill Edwards, du 3 au 14 février 2025, qui a exigé des poursuites contre les responsables de l'usage excessif de la force et des violations des droits humains lors de ces manifestations. Des événements qui se sont déroulés pendant le règne de Macky Sall.
Pour conclure, Aminata Touré a fait savoir que ces rumeurs de candidature de Macky Sall en mode « zéro chance de succès », servent à masquer le « vrai débat » : l'impunité des responsables des violences. « Les Nations Unies, via la Rapporteuse spéciale, demandent la fin de l'impunité des commanditaires et auteurs des massacres et tortures de manifestants », a-t-elle martelé.
Pour autant, elle a dénoncé un « écran de fumée » et toute tentative de « manipulation », exigeant que « commanditaires, de haut en bas, et exécutants répondent de leurs faits devant la justice ».
Selon certaines informations, l'ancien président sénégalais Macky Sall explore activement la possibilité de briguer le poste de Secrétaire général des Nations unies en décembre 2026, à l'issue du second mandat du Portugais António Guterres. Bien qu'il ne se soit pas encore officiellement déclaré candidat, plusieurs sources, notamment citées par Africa Intelligence, indiquent qu'il a entamé des démarches discrètes à cet effet sur la scène diplomatique internationale.
Selon les révélations du média spécialisé, Macky Sall aurait évoqué cette ambition lors d'une rencontre confidentielle avec le président français Emmanuel Macron, en mars dernier. Cette réunion, tenue à l'abri des regards, aurait permis d'aborder les contours d'une éventuelle candidature. Une ambition que Paris n'aurait pas totalement découragée, dans la mesure où l'Élysée avait déjà, par le passé, évoqué pour lui de « très belles perspectives de reconversion » au sein des organisations internationales, dans le cadre des discussions sur sa renonciation à un troisième mandat présidentiel au Sénégal.
Conscient des enjeux que représente une telle fonction, notamment la nécessité d'éviter un veto des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, Macky Sall s'emploierait à multiplier les contacts dans les grandes capitales, selon toujours les médias. Il chercherait ainsi à se rapprocher de l'administration américaine, notamment dans la perspective d'un éventuel retour de Donald Trump à la Maison Blanche, tout en cultivant ses relations en Chine.