MOUSTAPHA DIAKHATÉ CONVOQUÉ À LA DIC
L'ancien député doit se présenter mardi 10 juin à la Division des investigations criminelles pour des déclarations tenues dans la presse. Une convocation qu'il dénonce comme une tentative de musellement de l'opposition

(SenePlus) - Moustapha Diakhaté, ancien député a été convoqué par la Division des investigations criminelles (DIC) pour des déclarations qu'il a tenues dans la presse. L'intéressé l'a annoncé lui-même sur Facebook ce lundi 9 juin, détaillant les circonstances de cette convocation.
Selon les explications de Moustapha Diakhaté, cette convocation fait suite à des propos qu'il avait tenus il y a exactement huit mois, lors d'une précédente convocation par la cybercriminalité. "Le texte que je propose aujourd'hui n'est guère différent de celui que j'avais publié, il y a exactement huit mois, lors de ma convocation par la cybercriminalité", précise-t-il dans sa publication.
L'ancien parlementaire raconte avoir été contacté par téléphone vendredi 6 juin à 10h37 par un fonctionnaire de police, qui lui a demandé de se présenter à la DIC le même jour à 15 heures. Après avoir réclamé les motifs et une convocation écrite, il s'est rendu au commissariat mais a attendu "en vain jusqu'à 15h40" avant d'honorer un rendez-vous prévu de longue date.
La convocation officielle lui a finalement été remise lundi 9 juin à 17h35 par le délégué de quartier, fixant le rendez-vous au mardi 10 juin à 10 heures.
Dans sa longue publication Facebook, Moustapha Diakhaté dénonce ce qu'il considère comme une "politique d'épuration" menée par le pouvoir actuel. Il accuse le régime dirigé par Bassirou Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko de vouloir "faire disparaître toute vraie opposition, toute presse libre, tout État de droit et toute démocratie pluraliste".
L'ancien député établit un parallèle historique avec l'Allemagne nazie, citant une déclaration d'Angela Merkel : "Les droits de l'homme ne s'imposent pas de soi. La liberté ne va pas de soi et la démocratie ne réussit pas de soi." Il rappelle qu'il n'a fallu que six mois à Hitler pour anéantir la démocratie allemande.
Malgré les pressions, Moustapha Diakhaté affirme sa détermination à poursuivre son combat politique. "1000 convocations, 1000 gardes à vue, 1000 retours de parquets, 1000 mandats de dépôts, 1000 condamnations ne m'empêcheront de prendre ma part du combat contre le pouvoir fasciste", déclare-t-il avec véhémence.
Il conclut sa publication par des formules patriotiques en français et en wolof : "Vive la République ! Dieu Bénisse le Sénégal !" et "Bu dee jotee, ku daw ñaaw !"
Cette convocation s'inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre le nouveau pouvoir et certaines figures de l'opposition, soulevant des questions sur l'état de la liberté d'expression dans le pays.