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14 juin 2025
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par Fadel Dia

PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, UNE FONCTION MAUDITE EN AFRIQUE ?

Qu'avons-nous donc fait pour que nos anciens présidents claquent la porte de la maison qu'habite le Sénégal en nous abandonnant à nous-mêmes et se désintéressent de l'héritage qu'ils ont laissé ?

Fadel Dia  |   Publication 11/06/2025

Pour la deuxième fois, l'ancien président Macky Sall a passé la fête de la Tabaski hors du territoire national et, cette longue absence, dont on ne connaît ni les raisons ni l'échéance, ressemble bien à une désertion. La fonction de président de la République serait-elle, en Afrique en général, une fonction maudite dont on sort rarement avec les honneurs comme semblent l'indiquer les quelques constats suivants ?

Il n'y a pratiquement pas d'exemple d'un président africain qui, « heureux... plein d'usage et de raison » à l'issue de ses mandats, soit retourné, comme Ulysse, dans son village natal pour « vivre entre ses parents, le reste de son âge » ou qui, comme le dictateur romain Cincinnatus, ait, après avoir rempli sa mission, pris la décision d'aller tout simplement cultiver son champ.

Il n'y en a pas davantage qui, comme Jimmy Carter, se soit engagé après son mandat non plus à recevoir de son pays, mais à donner plus qu'il n'a reçu en mettant ses moyens personnels et son temps au service des plus démunis et de ceux qui par le monde sont privés de liberté et de droits fondamentaux.

Président en Afrique : le métier le plus dangereux du monde !

En Afrique, être président de la République, quelles que soient les voies empruntées, c'est certes bénéficier d'énormes, et pas toujours justifiés, privilèges, mais c'est aussi prendre le risque d'emprunter un chemin plein d'épines, sans avoir l'assurance que les fruits que l'on récoltera tiendront la promesse des fleurs...

C'est l'un des métiers les plus dangereux du monde, celui dont la conquête a suscité plus de 200 putschs (dont la moitié réussis) et en une soixantaine d'années, un (trop) grand nombre de présidents africains ont été assassinés dans l'exercice de leur fonction, victimes des ambitions de ceux avec lesquels ils avaient conquis ou exercé le pouvoir, ou d'ordalies qui se sont achevées par la mutilation de leurs corps. Ces faits concernent une douzaine de pays, surtout en Afrique de l'Ouest et du Centre, et parmi leurs victimes on peut citer celle qui a ouvert le bal (Silvanus Olympio,1963), celle qui a soulevé le plus d'émotions (Thomas Sankara,1987) ou celles dont l'agonie a été la plus cruelle (Samuel Doe, 1990, Mouammar Kadhafi, 2011)..., sans compter l'épais voile de mystère qui continue à recouvrir la fin tragique de Hailé Sélassié (1975) de Marien Ngouabi (1977) ou de Laurent Désiré Kabila (2001).

D'autres présidents n'ont réussi à sauver leur peau qu'en prenant la poudre d'escampette, en fuyant comme des voleurs et en emportant souvent avec eux tout ce qui était « emportable » et qui pourtant ne leur appartenait pas, se condamnant à achever leur vie hors de leur pays, comme Maouiya Ould Taya, Ben Ali ou Hissène Habré... D'autres n'ont pu fuir et échapper à la prison que grâce à la complicité de leurs collègues (Yayah Jammeh) ou par des subterfuges, en manquant à leur parole de rentrer au pays une fois rétablie leur santé mystérieusement dégradée (Alpha Condé). D'autres présidents qui eux aussi avaient quitté leur pays pour fuir la vindicte de leurs successeurs ou dans la crainte d'être traduits devant la Justice, sont morts en exil, au grand dam de leurs familles ou de leurs disciples : Mobutu au Maroc, Ahidjo au Sénégal, Ange Felix Patassé au Cameroun...et il est peu probable que Blaise Comparé ou Yayah Jammeh finissent leur vie sur la terre de leurs ancêtres...

Des présidents qui exerçaient encore le pouvoir dans leur pays mais qui avaient manqué à leur devoir de le doter d'infrastructures sanitaires performantes, ou qui l'avaient quitté parce qu'ils ne s'y sentaient pas à l'aise, ont eux aussi trouvé la mort en terre étrangère : Sékou Touré est mort à Cleveland (États-Unis), Nkrumah à Varsovie (Pologne), Omar Bongo à Barcelone (Espagne), Robert Mugabe à Singapour, Mokhtar Ould Daddah à Paris (France), Milton Obote à Johannesburg, (Afrique du Sud). Siad Barre est mort en exil à Lagos (Nigéria) alors que c'est dans son pays, à Mogadiscio (Somalie), qu'un autre exilé, Michel Micombéro (premier président du Burundi) trouvera la mort...Quant au lieu de décès de Lansana Conté, il reste encore un mystère. Comme on peut le voir, le monde est parsemé de lits de mort et de sépultures d'anciens présidents africains !

Seuls les morts sont glorieux !

S'ils ont pu échapper au châtiment suprême, de nombreux anciens présidents ont goûté à la prison, pour des durées variables et certains y croupissent encore, pour des fautes commises durant leur mandat (Charles Taylor, condamné par la CPI) ou parce que leurs successeurs n'avaient pas résisté à l'envie de leur faire payer leurs erreurs. C'est le cas de Mohamed Bazoum (Niger) et de Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie). C'était il y a quelques mois, celui de Ali Bongo (exfiltré pour être exilé en Angola, mais toujours sous contrôle judiciaire) et de Dadis Camara, qu'un pardon prématuré a soustrait outrageusement à la justice alors qu'il est coupable de crime contre l'humanité !.

Certains anciens présidents qui sont restés ou sont revenus chez eux, après l'exil ou la prison, ont tenté de se refaire une nouvelle virginité, de réanimer leur parti tombé dans la décrépitude et déserté par ses militants. Avec des années en plus, des moyens plus réduits et des idées recyclées, ils se sont mis à livrer de petites batailles, pas toujours dignes de leur rang, en se présentant comme des phénix susceptibles de réussir ce qu'ils avaient raté. Ce fut le cas de Marc Ravalomanana (Madagascar), de Mohamed Khouna Ould Abdallah (Mauritanie), de François Bozizé (Centrafrique) ou de Konan Bédié, c'est le rêve de Laurent Gbagbo (Côte d'Ivoire)...

Mais en Afrique le syndrome Trump n'existe pas et, à une ou deux exceptions près (Didier Ratsiraka à Madagascar), il y a peu d'exemples de président africain revenu au pouvoir après en avoir été éjecté.

D'autres présidents enfin, plus sages ou moins combattifs, ou qui sont arrivés au pouvoir par accident ou n'y sont pas restés longtemps, sont retournés dans l'anonymat et vivent dans leur pays sans avoir aucune influence sur sa vie politique. Rarement conviés aux honneurs par leurs successeurs, ils passent presque inaperçus dans la rue et si Julius Nyerere (Tanzanie), Hastings Banda (Malawi), Kenneth Kaunda (Zambie), Seyni Kountché (Niger), Amadou Toumani Touré (Mali)... étaient connus au-delà des frontières de leurs pays respectifs, il n'est pas sûr que beaucoup de leurs concitoyens aient gardé un souvenir impérissable de Jakaya Kikwete (Tanzanie), de Bingu wa Mutharika (Malawi), de Levy Mwanawasa (Zambie), de Salou Djibo (Niger) ou d'Amadou Sanogo (Mali).

Mais, et c'est sans doute le plus frustrant pour les citoyens que nous sommes, qu'ils aient échappé à la mort, qu'ils soient sortis de prison ou qu'ils aient accompli leur mandat dans des conditions normales, qu'ils vivent dans leur pays ou à l'étranger, très peu d'anciens présidents africains se sont illustrés par la mise en place d'œuvres humanitaires ou de fondations susceptibles de soulager les misères physiques, morales et intellectuelles de leurs concitoyens. Les petites gâteries qu'avaient fondées certaines « Premières Dames », avec des moyens dont on connaît mal la provenance, ont sombré corps et biens dès la fin du mandat de leurs maris respectifs. Aucun ancien président africain, (à une ou deux exceptions près dont Mandela, bien sûr, et peut-être Obasanjo), n'est devenu une référence morale et intellectuelle, un influenceur portant haut la voix de l'Afrique dans les débats internationaux sur l'économie, la société, la démocratie...

Alors qu'ils avaient retrouvé la liberté de parole, aucun n'a élevé la voix pour exprimer sa désapprobation face à la tragédie du Soudan, au génocide des Palestiniens par Israël, à la banalisation du racisme ou à l'explosion de la xénophobie et de l'intolérance en Occident...

En vérité les seuls anciens chefs d'état ou de gouvernement africains dont l'aura est intacte sont ceux dont les mandats ont été brutalement interrompus, malheureusement rien ne nous permet d'affirmer que Patrice Lumumba (Congo), Mamadou Dia (Sénégal), Ahmed Ben Bella (Algérie), Kwamé Nkrumah (Ghana) ou Thomas Sankara (Burkina Faso) n'auraient pas fini leurs carrières politiques comme Robert Mugabe (Zimbabwe).

Au Sénégal merci et bye bye !

Et le Sénégal, me direz-vous ? Comme à son habitude notre pays, qui ne fait rien comme les autres, fait bande à part dans ce domaine aussi. Aucun de nos chefs d'état n'a été destitué par l'armée, ce qui est un cas unique dans la région, et nos trois premiers présidents ont quitté le pouvoir dans des conditions plus honorables que la plupart de leurs collègues, en sauvant les meubles et même avec un certain panache pour l'un d'entre eux. Pourtant, et alors que le Sénégal est un havre d'exil pour d'anciens présidents et chefs de gouvernements africains (deux d'entre eux reposent dans nos cimetières), et alors qu'ils étaient libres de leur mouvement, ses anciens présidents, ont choisi de le fuir dès la fin de leurs mandats en se dépouillant même des responsabilités qu'ils exerçaient dans leurs partis. Ils ont déménagé, avec femme et enfants, au point que l'un d'eux a raté l'enterrement de sa mère, ils ont préféré résider dans des demeures qui ne leur appartiennent pas, sous le froid et dans la brume de l'ancienne puissance coloniale dont ils avaient fonction de nous libérer.

C'est un peu comme s'ils quittaient la maison du père pour celle du beau-père, ce qui est contraire à nos usages. Si, comme cela semble être le cas, l'intention du dernier d'entre eux est de les suivre dans l'exil, nous serions en droit de nous poser cette question : qu'avons-nous donc fait pour que nos anciens présidents claquent la porte de la maison qu'habite le Sénégal en nous abandonnant à nous-mêmes et se désintéressent de l'héritage qu'ils ont laissé en même temps que du sort de la nation qui leur avait tout donné ?

Des chefs d'entreprises qui subiraient le sort des présidents africains mettraient probablement en faillite leur outil de travail et c'est ce qui est arrivé à de nombreux pays africains puisque des guerres civiles règnent dans une douzaine d'entre eux et que des décennies après l'indépendance, la plupart doivent encore leur survie à l'aide bilatérale ou internationale.

Alors consolez-vous, hommes et femmes qui n'avez pas occupé cette prestigieuse fonction ou qui n'êtes pas les enfants de ceux qui l'ont exercée. Après le moment où on se dit « nos ennuis d'argent sont finis », après celui où on change de garde-robe, vient toujours, inexorablement, le moment d'après, et en Afrique il est rarement glorieux !

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