VIDEOSONKO ET MAKOSO LANCENT LEUR RÉVOLUTION SUD-SUD
De Dakar à Brazzaville, un même constat : l'Afrique doit compter sur elle-même. Les Premiers ministres Sonko et Makoso ont tracé jeudi les contours d'un partenariat renforcé, du bois congolais aux investissements sénégalais

Les Premiers ministres Ousmane Sonko et Anatolé Colinet Makoso ont tenu une conférence de presse conjointe ce jeudi pour présenter les résultats de leurs discussions bilatérales, mettant l'accent sur le renforcement de la coopération Sud-Sud.
Lors de cette rencontre à Dakar, les deux dirigeants ont rappelé les liens séculaires unissant leurs pays depuis les indépendances, avec des accords de coopération signés dès les années 1970 dans les domaines militaire, culturel et des transports. Un comité ad hoc sera mis en place pour dynamiser cette coopération traditionnelle.
"Nous devons passer d'une diplomatie représentative à une diplomatie plus économique", a déclaré le Premier ministre congolais, soulignant la faiblesse des échanges commerciaux intra-africains qui ne représentent que 16% du total continental. Cette situation contraste avec les objectifs de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF).
Ousman Sonko a réaffirmé la priorité diplomatique du Sénégal vers l'Afrique : "Il faut qu'on sorte de ce complexe post-colonial qui fait que nous considérons qu'un acte diplomatique doit être orienté vers l'étranger plutôt que vers nos voisins africains."
Les deux pays ont identifié des axes de collaboration prometteurs, notamment dans le secteur du bois. Le Sénégal, deuxième importateur de bois en Afrique de l'Ouest, pourrait s'approvisionner auprès du Congo, détenteur de la deuxième réserve forestière mondiale après l'Amazonie, avec des possibilités d'investissements dans la transformation locale.
Concernant le contrat d'affermage de la distribution électrique au Congo accordé à la société sénégalaise Senelec, Anatolé Colinet Makoso a expliqué la suspension temporaire due aux préoccupations des syndicats et consommateurs. "48 mesures préalables" doivent être résolues avant la mise en œuvre, dans un secteur jugé stratégique.
Le Premier ministre sénégalais s'est montré confiant : "Ce contrat sera parfait et validé, ce sera un bel exemple de coopération Sud-Sud."
Ousman Sonko a également défendu la politique fiscale sénégalaise face aux critiques du secteur privé, rejetant tout "chantage de l'investissement contre l'aveuglement fiscal" et insistant sur l'application uniforme des règles fiscales à tous les investisseurs, quelle que soit leur nationalité.
Cette rencontre s'inscrit dans la volonté affichée des deux pays de privilégier les partenariats africains face aux défis économiques continentaux.