VIDEOSONKO POINTE LES ERREURS DE LA CEDEAO
Le Premier ministre n'a pas mâché ses mots concernant la gestion de la crise ayant conduit au départ des pays de l'AES, dénonçant une approche punitive et un manque de cohérence de la part de l'organisation

Le Premier ministre Ousmane Sonko, s'est exprimé sur le retrait du Mali, du Burkina Faso et du Niger (formant l'Alliance des États du Sahel - AES) de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
Il pointe directement du doigt les erreurs de l'organisation régionale. "Des erreurs ont été commises à la base, je pense que principalement des erreurs de la CEDEAO dans la gestion d'un certain nombre de situations", affirme-t-il sans détour.
Le Premier ministre critique particulièrement les mesures punitives adoptées par l'organisation : "L'embargo qui a été fait contre le Mali, c'est inacceptable et un pays comme le Sénégal n'aurait jamais dû l'accepter", souligne-t-il, ajoutant que son gouvernement n'aurait "jamais accepté cela" s'il avait été au pouvoir à l'époque.
Sonko dénonce également le "deux poids deux mesures" pratiqué par l'organisation régionale : "Pourquoi quand les gens font des tripotouillages constitutionnels, la CEDEAO ne parle pas ? Quand des gens briment des opposants, la CEDEAO ne parle pas". Il remet en question la cohérence de l'institution qui, selon lui, ne réagit que tardivement par "des communiqués, des embargos, des menaces d'intervention militaire".
Tout en regrettant cette rupture institutionnelle, le Premier ministre appelle la CEDEAO à "traiter tous les États de manière égale" et à s'attaquer aux causes profondes des crises politiques plutôt qu'à leurs symptômes : "On ne peut pas ignorer les causes réelles d'une maladie pour vouloir se pencher sur les symptômes. S'il y a coup d'État, qu'est-ce qui a amené les coups d'État ?"
Malgré ces critiques, Sonko reste optimiste quant à l'avenir des relations entre les États de la région, espérant qu'à terme, "les retrouvailles se fassent" car, selon lui, "nous avons un destin commun".