UN NOUVEAU PROJET DE DÉMINAGE EN CASAMANCE
Le programme financé par l'Inde et mis en œuvre par le PNUD, s'attaque aux quelque 2 millions de mètres carrés encore contaminés, avec l'objectif de relancer l'économie locale et restaurer la cohésion sociale

La Casamance, longtemps meurtrie par un conflit armé vieux de plus de quarante ans, amorce une nouvelle étape vers la paix. Hier, à Ziguinchor, le ministre de l’Intégration africaine et des Affaires étrangères, Mme Yacine Fall, a lancé officiellement le « Projet de déminage pour une paix et un développement inclusif », un programme financé par la République de l’Inde et mis en œuvre par le PNUD. L’initiative vise à sécuriser et restituer aux populations les terres autrefois rendues inaccessibles par la présence de mines antipersonnel.
Lors de la cérémonie tenue à Darsalam, dans la commune de Niassya, seize villages ont vu leurs terres restituées. Des certificats ont été remis aux représentants des communautés, symbolisant la fin d’un exil forcé pour des milliers de familles. Pour Mme Fall, « cette restitution illustre les avancées notables du déminage humanitaire en Casamance ». À ce jour, 54 localités ont été sécurisées, représentant près de 24 hectares déminés et 504 engins explosifs neutralisés.
Mais le défi reste immense. « Les dernières estimations font état de 1 990 379 m² encore contaminés, répartis sur 75 zones dangereuses dans 36 localités », a précisé la ministre. Ce projet, d’un montant d’un million de dollars sur 18 mois, porte l’espoir de relancer l’agriculture, favoriser l’entrepreneuriat local et renforcer la cohésion sociale dans une région où l’accès à la terre est synonyme de survie.
Les partenaires techniques et financiers, dont l’Union européenne et Humanity Inclusion, ont salué les efforts conjugués du gouvernement sénégalais et du système des Nations Unies. Pour la représentante onusienne présente, « ce projet contribue non seulement à la stabilité, mais aussi à une gestion plus durable des ressources naturelles au profit des populations vulnérables ».
Ainsi, en restituant ces terres, le Sénégal ne rend pas seulement des hectares, il rend à ses citoyens une dignité longtemps confisquée par les mines et la guerre.