UN SOMMET ÉTATS-UNIS-AFRIQUE PROCHAINEMENT À NEW YORK
Annoncée par Troy Fitrell, haut responsable du département d'État pour l'Afrique, lors de l'Africa CEO Forum d'Abidjan, cette rencontre axée sur le commerce et l'investissement marque un tournant dans la politique africaine de Donald Trump

(SenePlus) - Selon des informations rapportées par Jeune Afrique, le président américain Donald Trump accueillera prochainement des dirigeants venus de tout le continent africain. Cette annonce majeure a été faite par Troy Fitrell, secrétaire adjoint par intérim aux Affaires africaines du département d'État américain, lors de sa participation à l'Africa CEO Forum organisé par Jeune Afrique Media Group à Abidjan.
« Cela aura assurément lieu cette année, sur le thème du commerce et de l'investissement », a déclaré Troy Fitrell à l'issue du premier Sommet des chambres de commerce américaines (AmChams) organisé en Côte d'Ivoire. Le diplomate a tenu à préciser qu'il ne s'agirait pas d'« un sommet uniquement axé sur la politique, la guerre et ce genre de sujets », mais que « l'échange entre partenaires et les relations d'égal à égal seront privilégiés ».
Si tous les détails ne sont pas encore finalisés, ce rendez-vous diplomatique d'envergure devrait se tenir entre juin et août, vraisemblablement à New York. Cette initiative renoue avec un format inauguré par Barack Obama, qui avait organisé un forum économique États-Unis-Afrique en 2016, après un premier sommet de dirigeants à Washington deux ans plus tôt.
L'organisation de ce sommet marque un tournant notable dans la politique africaine de Donald Trump. Lors de son premier mandat, le président américain n'avait jamais foulé le sol africain et n'avait pas organisé de rencontre similaire, montrant peu d'intérêt pour le continent. C'est son successeur Joe Biden qui avait repris cette tradition en décembre 2022, avant que Trump ne retrouve les clés de la Maison Blanche.
Une stratégie en six points pour dynamiser les échanges
Défenseur d'une approche résolument tournée vers l'économie et le commerce, Troy Fitrell a dévoilé les grandes lignes de la nouvelle stratégie américaine pour l'Afrique. L'objectif clairement affiché par l'administration Trump est « d'augmenter les exportations et les investissements américains en Afrique, d'éliminer les déficits commerciaux et de favoriser une prospérité mutuelle ».
Pour concrétiser cette ambition et inverser des décennies de stagnation - l'Afrique représentant moins de 1% du commerce américain - Washington a élaboré un plan en six points :
- Faire de la diplomatie économique le cœur des relations États-Unis-Afrique, avec une évaluation des ambassadeurs américains basée sur leur capacité à défendre les intérêts des entreprises américaines et à faciliter la signature de contrats.
- Collaborer avec les gouvernements de pays africains prioritaires pour mettre en œuvre cinq principales réformes du marché identifiées par le secteur privé, incluant la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires.
- Développer des projets d'infrastructures durables clés dans ces mêmes pays prioritaires pour attirer les capitaux privés.
- Multiplier les missions de diplomatie commerciale menées par le département d'État, à l'image de celle actuellement conduite en Côte d'Ivoire.
- Connecter une part plus importante des 300 000 entreprises américaines qui exportent vers l'Afrique.
- Réformer les initiatives de promotion du commerce américain pour qu'elles acceptent davantage de risques et soutiennent les entreprises américaines « de manière plus rapide et plus efficace ».
Face à la concurrence internationale croissante, particulièrement celle de la Chine, Troy Fitrell a reconnu les lacunes passées de l'approche américaine : « Les ressources du gouvernement américain sont souvent trop lentes, trop fragmentées et trop cloisonnées pour rivaliser efficacement avec des concurrents mondiaux comme la Chine ». Avant d'affirmer avec assurance : « Je suis ici pour vous dire : cela change dès maintenant. »
Cette nouvelle approche américaine vis-à-vis de l'Afrique pourrait marquer un tournant significatif dans les relations économiques entre les deux parties, alors que les enjeux stratégiques sur le continent n'ont jamais été aussi importants dans le contexte géopolitique mondial actuel.