LES ACTEURS DE LA CHIRURGIE DÉPLORENT LE DÉFICIT DE SPÉCIALISTES AU SÉNÉGAL
L’offre de soins chirurgicaux pose un réel problème. C’est dans ce sens que les chirurgiens ont organisé des journées pour passer en revue le domaine de la chirurgie au Sénégal.

Les 38es journées annuelles de chirurgie et 9es journées conjointes des départements de chirurgie du Sénégal se sont ouvertes hier à Dakar sous le thème : offre de soins chirurgicaux au Sénégal et éthique dans la pratique chirurgicale. L’objectif de ces journées est de passer en revue les difficultés dans l’offre de soins chirurgicaux au Sénégal.
Au Sénégal, l’offre de soins chirurgicaux pose un réel problème. C’est dans ce sens que les chirurgiens ont organisé des journées pour passer en revue le domaine de la chirurgie au Sénégal. Le Pr Mamadou Seck, président du comité d'organisation de ces journées, estime qu’à «un certain moment de notre pratique, nous nous sommes dit qu'il va falloir que nous nous mettions à la place des malades et des populations. Parce que c'est seulement de cette manière qu'on pouvait ressentir un peu ce que ressentent les malades et les populations. Et c'est seulement de cette manière que nous pourrions faire une évaluation plus concrète des résultats de notre pratique. C'est cela qui nous a poussés à choisir le thème Offre de soins chirurgicaux au Sénégal, mais également l'éthique parce qu'il s'agit de deux sujets qui ne peuvent pas aller séparément», explique-t-il.
Interpellé sur la situation de la chirurgie au Sénégal, Pr Seck indique qu'il n'y a pas assez de spécialistes ou bien le plus grand nombre de spécialistes évolue dans des zones périurbaines. «Et au-delà de ce caractère de formation, il y a un déficit de spécialistes. Nous sommes 13 millions d'habitants, mais dans certaines zones du Sénégal, vous n'avez pas beaucoup de spécialistes. Il faut dire qu'il y a une concentration exagérée de spécialistes à Dakar, et que l'État doit pouvoir faire quelque chose. Nous pensons qu'il va falloir trouver des mécanismes pour amener ces spécialistes dans les régions. On n'a pas assez de spécialistes, ce qui fait que nous avons une surcharge de travail», soutient-il.
A l’en croire, ils sont obligés de se mettre en quatre, parfois, pour régler des situations. Pour ce qui est de l’humanisme dans la prise en charge des soins chirurgicaux, Pr Seck affirme que la médecine, c'est avant tout une question d'humanisme. «Ce qui fait que le médecin, c'est vrai, fait son métier, il applique de la science biomédicale. Mais nous savons que cela ne suffit pas. Parce que pour soigner un malade, il faut considérer son caractère humain, essayer de se mettre à sa place, d'être un peu empathique. Et c'est seulement de cette manière que le malade va apprécier la prise en charge, va adopter la prise en charge et va suivre les recommandations de son médecin. Et cela ne pourra que lui être bénéfique en science», dit-il.
«BEAUCOUP DE SPECIALISTES OU AGENTS DE SANTE NE CONNAISSENT PAS LA CHARTE DU MALADE»
En ce qui concerne la situation des malades dans les hôpitaux, Pr Seck soutient qu’au Sénégal, on a des faits divers. «Des fois, on voit certaines choses dans les hôpitaux….Mais je crois que c'estlié surtout au fonctionnement d'une société. Les médecins et les chirurgiens sont dans une société qui a une certaine manière de fonctionner. C'est d'ailleurs pour cela que des thèmes comme ça sont importants. C’est pour faire un rappel aux spécialistes des comportements à bannir. Ils ne sont pas censés tout connaître, mais c'estle lieu de leur rappeler cela.Nous avons la charte du malade depuis le ministre de la Santé Awa Marie Coll Seck mais beaucoup de spécialistes ou d'agents de la santé ne connaissent pas. Donc, c'est le lieu de faire un rappel aux spécialistes», déclare Pr Seck.