«IL FAUT QUE LES FACULTES DE MEDECINE DU SENEGAL FORMENT DES MEDECINS SENEGALAIS EN PRIORITE»
A l’occasion du 5e congrès du SAMES (Syndicat autonome des médecins du Sénégal), le secrétaire général Dr Boly Diop s’est appesanti sur le problématique des ressources humaines notamment des spécialistes dans le secteur de la santé.

A l’occasion du 5e congrès du SAMES (Syndicat autonome des médecins du Sénégal), le secrétaire général Dr Boly Diop s’est appesanti sur le problématique des ressources humaines notamment des spécialistes dans le secteur de la santé. Et c’est pour réclamer aux Facultés de médecine du Sénégal de former en priorité des médecins sénégalais.
la tenue, ce week-end, du 5e congrès ordinaire du syndicat autonome des médecins du Sénégal (Sames), a servi de tribune au docteur Boly Diop, secrétaire général dudit syndicat, pour dégager des pistes de solutions par rapport à la problématique des ressources humaines dans le secteur de la santé. Cela, suite au constat que ces dernières sont en nombre insuffisant et mal réparti dans les régions du pays. il prône notamment la formation de médecins sénégalais en priorité. «Il y a un problème de répartition inégale au niveau des régions, certaines spécialités n’existent qu’à Dakar comme les neurochirurgiens. Aujourd’hui, vous allez dans certaines régions comme Matam, il n’y a pas de pédiatre. Actuellement, à Kédougou, le nombre de spécialistes est insuffisant. Et pourtant, les ressources humaines sont là, bien formées. Mais la problématique, c’est la motivation et le maintien des ressources humaines dans ces zones», a d’emblée analysé le secrétaire général sortant du Sames.
Sur le même registre, il a relevé qu’«il y a beaucoup de nos collègues qui sont formés et qui vont monnayaient leurs talents ailleurs. et pourtant, le pays en a besoin. C’est aussi un problème d’équité et de justice sociale. Les spécialistes doivent être beaucoup plus dans ces régions éloignées. ce n’est pas parce qu’on habite à Fongolembi qu’on ne puisse pas avoir accès à des spécialistes».
Face à cette situation, le syndicaliste a indiqué que «parmi les solutions préconisées, il y a la rationalisation des postes. Aujourd’hui, la région de Sédhiou a besoin de spécialistes, elle a besoin que l’état mette des postes là-bas. Si quelqu’un est recruté pour ce poste, qu’il y reste. il ne faut pas non plus se voiler la face la face. il faut, en terme de formation continue, de développement de capacités, intégrer ceux qui sont dans ces régions. Avec les nouvelles technologies de l’information et de la communication, on doit dépasser ce débat». «En tout cas, pour nous, c’est l’occasion de rappeler au gouvernement que la santé, si on veut la gérer dans ce pays, il faut agir sur les déterminants de la santé qui sont des déterminants sociaux, liés maintenant à la bonne gouvernance. Actuellement, ce n’est pas nous, c’est la population l’enjeu. et nous appelons le gouvernement à agir dans ce sens», a ajouté le Dr Diop.
«On forme beaucoup plus de médecins spécialistes étrangers que sénégalais»
Le Dr Boly Diop a aussi relevé une anomalie dans la formation des spécialistes par les facultés de médecins des universités sénégalaises. «Aujourd’hui, on forme beaucoup plus de médecins spécialistes étrangers que sénégalais. je n’ai rien contre les autres pays étrangers, mais je me dois de raisonner en terme de nationalisme. C’est pourquoi je défends qu’il faut d’abord que les facultés de médecine du Sénégal forment des médecins sénégalais en priorité», préconise-t-il. Le Sg du Sames d’ajouté : «Parce que, in fine, les professeurs qui y dispensent des cours sont payés par le gouvernement sénégalais. donc, je pense que le pays doit en profiter pour que les spécialistes puissent être formés en quantité suffisante et répondre aux besoins des populations sénégalaises», a défendu le médecin.
Pour sa part, Mody Guiro, secrétaire général de la confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), est d’avis qu’il faut insiste sur «le pacte de stabilité sociale. Parce que, la question des ressources humaines, est une question centrale liée également aux ressources appelées à exercer leurs fonctions. et nous pensons qu’il faut une équité et une justice sociale dans le système de rémunération et d’indemnisation». «Notre responsabilité est de rappeler que cet engagement est suivi au niveau de la centrale qui est solidaire aux demandes du secteur de la santé et de la fonction publique en général. et il faut trouver des solutions. on ne peut pas avoir un espace assez apaisé pour créer les conditions d’épanouissement, non seulement pour les travailleurs, mais de travail pour la population sénégalaise», estime-t-il.
Interpellé sur leurs attentes avec la formation du prochain gouvernement, Mody Guiro de dire : «le chef de l’etat avait dit que dans le prochain mandat, il sera mis en avant les jeunes et les femmes. or, la question de l’emploi est une question globale. je pense que dans la réflexion, il faut que les autorités tiennent en compte que le secteur des soins a un potentiel énorme en terme de spécialistes. Mais l’avenir de la découverte des technologies, offre une potentialité en terme d’emploi et pose le problème d’équité dans la répartition du personnel existant, dans la formation des spécialistes dont on a besoin à Dakar et dans les régions. L’état du Sénégal aurait intérêt à prendre cela en compte».