LA SECURITE SANITAIRE DES ALIMENTS, UNE PROBLEMATIQUE
Les maladies d’origines alimentaires font beaucoup de dégâts avec plus de 91 millions de personnes malades et 137 000 décès en Afrique.

Les maladies d’origines alimentaires font beaucoup de dégâts avec plus de 91 millions de personnes malades et 137 000 décès en Afrique. La révélation a été faite lors de l’atelier organisé par l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) en partenariat avec l’association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd).
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que plus de 91 millions de personnes tombent malades chaque année en Afrique, causant 137 000 décès, soit un tiers de la mortalité mondiale à cause des maladies d’origine alimentaire. Ces chiffres illustrent l’urgence d’agir en matière de sécurité sanitaire des aliments (SSA), notamment dans les zones urbaines où la restauration de rue est très répandue.
Président du Codex Alimentarius, Pr Amadou Diop estime que la sécurité sanitaire des aliments n'est pas simplement une question de santé, c'est un enjeu transversal au croisement de la santé publique, de l'économie, du commerce, de l'environnement et de la souveraineté alimentaire. «Mais ce qu'il faut savoir, c'est que s'il n'y a pas de sécurité sanitaire des aliments, il n'y aura pas de souveraineté alimentaire. C'est un défi. Le Codex alimentarius. D'ailleurs notre pays a pleinement établi les normes internationales fondées sur des données scientifiques rigoureuses pour garantir des aliments sûrs et sains pour tous», a-t-il dit. Pour sa part, le commandant de la brigade d’hygiène de Thiès, Armand Seck, dit que qui parle de santé, sécurité sanitaire des aliments, parle forcément de communication. «Nous avons constaté qu'au Sénégal, nous qui sommes sur le terrain dans le cadre surtout du contrôle et des inspections liées à cette sécurité sanitaire des aliments, c'est-à-dire la police d'hygiène, ou bien la police sanitaire d'une manière générale. On ne peut pas régler le problème définitivement», se désole-t-il.
A l’en croire, la participation de la presse permettra d'atteindre au maximum les cibles afin que les populations puissent au moins avoir un comportement décent dans le cadre de l'amélioration de leur sécurité sanitaire. «On ne peut pas parler de santé sans alimentation. Et quand nous voulons avoir une bonne santé, il faut intuitivement qu'on adopte les bonnes pratiques d'hygiène qui vont nous permettre d'avoir un corps sain dans un esprit sain», prône-t-il. Cependant, le commandant Seck déplore les mauvaises publicités sur l’alimentation faites par certains médias. «Nous voyons tout ce que les gens font par rapport à la mauvaise alimentation, les mauvaises publicités en tant qu’hygiénistes, des fois c'est un peu choquant parce que ce sont des produits qui peuvent perturber la sécurité sanitaire», se désole-t-il.
DR MAMADOU NDIAYE, EXPERT DE LA FAO : «70% DES MALADIES D’ORIGINES ALIMENTAIRES SONT DIARRHEIQUES»
La sécurité sanitaire des aliments est l'un des fondements les plus critiques de la santé publique, selon lui, de la nutrition, du commerce agroalimentaire et du développement durable. A l’en croire, les risques liés aux maladies d’origine alimentaire continuent de peser lourdement sur les systèmes de santé et les économies africaines. «Ces maladies, dont 70% sont diarrhéiques, affectent principalement les populations les plus vulnérables, notamment les enfants. L’augmentation de la consommation d’aliments issus de la restauration de rue et des marchés informels accentue les risques, surtout si les normes d’hygiène et de sécurité ne sont pas respectées», explique-t-il. Selon lui, garantir une alimentation saine et sûre pour tous ne doit pas être perçu comme un luxe, mais comme un droit fondamental. «En investissant dans la prévention, l’éducation, l’information et la réglementation, nous jetons les bases d’un avenir plus résilient, plus juste et plus durable», affirme Dr Ndiaye