AFRICANS RISING APPELLE A LA MOBILISATION POUR LE 25 MAI
Organisation panafricaniste Africans Rising entend se mobiliser pour dénoncer l’esclavage qui existe encore sur le continent africain, en Lybie notamment, mais également dans les sociétés traditionnelles de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne

Le 25 mai marque la journée de l’Afrique. Pour cette année, l’organisation panafricaniste Africans Rising entend se mobiliser pour dénoncer l’esclavage qui existe encore sur le continent africain, en Lybie notamment, mais également dans les sociétés traditionnelles de plusieurs pays d’Afrique subsaharienne.
C’est quand la chaîne américaine Cnn a diffusé un reportage dans un marché libyen où des noirs subsahariens étaient vendus à l’encan que le continent a semblé découvrir ces pratiques d’un autre âge. Seulement, bien avant cela, des Africains étaient victimes de traite des êtres humains. Parfois même, ce sont des personnes qui ont quitté leur pays par des canaux les plus officiels qui se retrouvaient esclaves dans des pays arabes.
L’histoire de la Gambienne Fatou Diagne est édifiante à ce sujet. A 22 ans, désireuse de gagner sa vie, elle quitte son emploi d’aide pharmacienne pour aller travailler en Arabie Saoudite. Succombant à des offres de salaires mirobolants, elle ne savait pas le calvaire qu’allait être son aventure. En effet, une fois dans ce pays, elle s’est retrouvée sur un marché aux esclaves où des travailleurs africains étaient vendus à des patrons qui avaient le droit de toucher et palper avant d’acheter. L’histoire est racontée par Mme Coumba Touré, coordonnatrice d’Africans Rising, qui a fait face à la presse en prélude à la célébration le 25 mai prochain de la Journée de l’Afrique. Cette année, l’organisation panafricaniste de Mme Touré va axer son plaidoyer sur la question de l’esclavage. «Les Africains ne sont pas à vendre, arrêtons l’esclavage et la traite des êtres humains», c’est le thème retenu pour célébrer cette journée qui marque la détermination des peuples d’Afrique à se libérer de la domination et de l’exploitation coloniale. Poursuivant de raconter les mésaventures de la jeune Fatou Diagne, Mme Touré explique que le séjour dans les pays arabes a été très traumatisant pour cette jeune fille réduite à travailler 22h par jour. Et quand elle réussit finalement à échapper à ses employeurs, c’est pour vivre dans la rue de mendicité.
De retour dans son pays, Fatou Diagne a mis en place une association pour venir en aide à ses compatriotes victimes des mêmes abus. «Plus de 75 personnes sont venues se confier à elle venant du Liban et d’autres pays arabes», indique Mme Touré. «Africans rising a décidé de faire le focus sur cette question par un plaidoyer très fort», souligne Mme Touré. Il y a quelques siècles que l’esclavage a été aboli mais jusqu’à nos jours, la pratique n’est pas reconnue par certains pays pour ce qu’elle est, c’est-à-dire un crime contre l’humanité. «Jusqu’à aujourd’hui, l’esclavage n’est pas reconnu comme un crime contre l’humanité par certains pays», fustige Mme Touré qui, a l’occasion de la célébration de la Journée de l’Afrique, appelle à une mobilisation. «On veut que toutes les organisations qui peuvent faire quelque chose le fassent pour qu’il y ait un mouvement d’ensemble contre l’esclavage ou le trafic des êtres humains.»
L’esclavage est une pratique ancienne sur le continent africain. En effet, dans les sociétés traditionnelles, il existait des stratifications dans la société. Cet esclavage par descendance persiste encore dans certains pays comme la Mauritanie, le Sénégal, le Niger, le Soudan ou le Mali. «Nous en appelons au sens des responsabilités de tous les dirigeants du continent et également à tous les citoyens et les Africains pour mettre fin à ce fléau», souligne Mme Touré. La tâche sera loin d’être simple puisque dans des pays comme la Mauritanie, malgré la criminalisation de la pratique, l’esclavage existe encore. «Il y a un travail d’éducation, de changement des mentalités à faire. Mais également un travail économique parce que ce sont des personnes qui n’ont ni terres ni biens», fait remarquer Mme Touré. Présidente de Lead Sénégal, Mme Rokhaya Dièye fait remarquer qu’il faut surtout mettre la bonne information à la disposition des jeunes qui veulent partir.