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VOYAGE DANS L’UNIVERS DES CARS RAPIDES

"Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam"…etc., « Anawan awance, na dem » ! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides

Samba DIAMANKA  |   Publication 28/02/2020

Colobane, Tilène, Dakar, Guédiawaye, Pikine, Ouakam »…etc., « Anawan awance, na dem » !!! Toute une génération d’hommes et femmes depuis l’indépendance de notre pays — et même bien avant, sans doute, lorsque roulaient les « rapides Ndondy » — est habituée à ce langage atypique des apprentis de cars rapides qui indique leurs différentes destinations dans Dakar et sa banlieue

On y entend du tout avec des expressions pour le moins grivoises comme quand un de ces insolents apprentis demande à une belle « Drianké » d’ajuster sa posture pour qu’un vieux fasse du « roof », c’est-à-dire s’introduise ! Ou quand le même apprenti demande au chauffeur de permettre au vieux de « Daanu » (descendre mais dans le sens de jouir sexuellement) ! Ces scènes et réparties inimaginables, on ne les voit nulle part ailleurs que dans nos « cercueils roulants ». Il y a aussi cette barre de fer par laquelle on s’accroche lorsqu’on pénètre dans le véhicule et dont le nom indispose les talibés d’une grande confrérie. Indiscipline notoire d’une jeunesse. Archétypes de la gouaille moqueuse et vulgaire sénégalaise, ces « apprentis » sont pour la plupart des jeunes gens, voire des enfants, qui crient à s’arracher les cordes vocales pour attirer des clients souvent invisibles et qu’ils sont les seuls à apercevoir.

Au rond-point de la Cité des Eaux, l’un de ces jeunes à peine sortis de l’adolescence, se distingue par son insolence à diriger son monde dans la guimbarde. Habillé d’un tee-shirt qui a perdu de sa couleur, il tenait habilement sa pochette. Installé sur le marchepied du car en stationnement, pièces de monnaie dans la main et quelques billets enroulés entre ses doigts, il hélait d’invisibles clients.

Excédés, les voyageurs commençaient à manifester leur impatience en l’interpellant vigoureusement. Mais c’est comme s’ils parlaient à un sourd. Ne leur prêtant aucune attention, l’adolescent — ou l’enfant ? — poursuivait sa quête de clients et ne résolut à taper sur la porte du car, ordre de démarrage donné au chauffeur, que quand tel fut son bon plaisir. « Je travaille ! Ici, le boss c’est moi et personne ne peut me mettre la pression. Celui qui est pressé peut bien prendre un taxi », balança-t-il à son monde surpris par une telle impertinence du garnement haut comme trois pommes. Scènes courantes à l’intérieur des cars rapides où clients et apprentis se donnent en spectacle pour un rien, l’injure à la bouche. Comme cette scène volée à l’intérieur d’un autre car en direction de Colobane où un homme, la quarantaine, s’en prenait à un apprenti. « Vous, apprentis, êtes mal éduqués. Vous ne connaissez rien à part l’argent. Il n’y a pas plus incorrects que vous. Remets-moi ma monnaie. Je ne peux pas payer 100 francs pour un trajet de Castors au marché Hlm », se défonce le quadra sur le jeune apprenti qu’il menace d’écraser. Ce qui ne semble en rien ébranler son interlocuteur qui reste de marbre. Il continue calmement d’encaisser avant de lui balancer à la figure. « Je n’ai pas de la monnaie. Attends que je te remette tes 25 F CFA. Je n’ai rien à faire de ta monnaie ».

Dialogue de sourds. En effet, alors que l’apprenti parle de 25 francs, l’homme insiste à recevoir ses 50 francs. Des scènes courantes dans ces guimbardes où pour une pièce de 25 francs l’irréparable, voire un homicide, peut se produire. Pour en revenir à notre quadra proche de ses sous, l’apprenti, qui reste droit dans ses bottes, ne consent à lui remettre que 25 francs. « Tu auras beau crier, je ne te remettrai rien. Fais ce que tu veux. C’est n’est pas mon affaire », lance le gosse qui avait apparemment raison. Le quadra finit par descendre du car avec des mots aigres-doux qu’il balance au jeune apprenti. C’est sur ces entrefaites que des clients tentent de sermonner l’apprenti, lui conseillant d’éviter des accrochages avec les clients surtout les plus âgés. Réponse sèche de l’apprenti qui ne tient pas à se faire remonter les bretelles, conscient qu’il est dans sa vérité. « Ce n’est pas mon problème », leur balance-t-il.

Les dames en scène

A « Difoncé » (entendez Crédit foncier !), il est 23 heures passées. Bientôt minuit ! Quelques cars sont garés. Les apprentis cherchent éperdument des clients. On peut entendre de loin dans le silence de la nuit leurs vociférations. A la limite, ils se chamaillent même pour un client. Dans le véhicule de Baye Fall, les voyageurs commencent à s’impatienter. « Nous allons descendre de ton véhicule puisque tu ne veux pas partir. « Yène daguène beugué » (vous aimez trop l’argent), lance une cliente à l’apprenti. C’est comme si la bonne dame parlait à un mur. Il a fallu une vingtaine de minutes pour que l’apprenti se décide à donner le signe de départ au chauffeur. Malgré tout, il continue de chercher d’éventuels clients tout le long du trajet qui mène à l’avenue Blaise Diagne. La dame qui continuait à crier sur l’apprenti reçut la réponse de celui -ci dont l’insolence fut à la mesure de la colère de la bonne dame. « Si tu es aussi pressée, tu aurais dû prendre un taxi. Vous n’avez rien et vous voulez emmerder les gens par votre impolitesse », lui lance le jeune homme en balançant son bras par-dessus la tête. La dame, ne pouvant digérer cette pilule, se défonce sur lui. « Vous êtes impolis, c’est pourquoi, vous resterez toujours pauvres. Regarde comme tu es. Vous finirez toujours dans les rues comme des chiffonniers ». La réplique du gosse fut tout à fait outrageante. « Une bonne femme ne traine pas jusqu’à ces heures dans les rues. Si t’avais meilleure condition de vie que nous, t’aurais pas pris un « rapit ». Do dara la wakh », enfonce le jeune homme. Les clients tentent de les calmer. En vain… A la descente de la dame, le jeune homme lui lance une phrase pour le moins très ironique qui fit rire tout le monde. « Tu ferais mieux de prendre une douche avant d’aller au lit. Tu pues comme une charogne. Et pense que c’est moi qui te donne ton bain ». Ce qui mit la femme dans tous ses états, insultant et gesticulant, pendant que le chauffeur poursuivait sa course, s’éloignant de la Médina pour rallier Colobane.

Un autre car, un autre décor

« Yarakh, Yarakh », s’époumone l’apprenti à Castors. Il est presque 1 heure. La plupart des passagers ont pour destination la Patte d’Oie et Grand-Yoff. Mais pour l’apprenti, il est plus préférable de prendre le chemin qui mène à Yarakh où il aura la possibilité d’avoir plus de clients. Ce qui crée un véritable boucan dans le car avec des voyageurs décidés à ne pas descendre. Et c’est presque forcés qu’ils se résolurent à prendre un autre car qui ne pouvait pas les contenir. Malgré tout, l’apprenti cherchait encore à remplir son car. « Où vas-tu mettre ces gens. Bounou fonto waay », crient les clients à l’intérieur. Un jeune descend du véhicule et deux dames entrent. L’une d’elles avait une bassine qu’elle dépose sous les jambes d’un homme assis juste près de la porte. « Vous savez bien que votre bassine ne peut pas entrer », dit le gars. Sur le coup, l’apprenti prend la défense de la dame. « Soulève tes jambes, c’est mieux, les clients mettent toujours leurs bagages ici », répond-il. Du coup, le client s’en prend à lui et le ton monte. Les clients calment leurs ardeurs. Ce n’est pas tout ! Lorsqu’un client descend à Cto, la dame qui était debout, prend place à côté de celui qui l’empêchait d’introduire sa bassine. En effet, avec ses formes très généreuses, ses fesses prennent presque deux places et rendent l’endroit étroit. L’homme ne cesse de se remuer tout en maugréant. « Tu passes ton temps à gueuler comme une fille et je ne t’ai pas répondu. Danga soof. Si tu ne veux pas être dérangé, descends du véhicule », dit la dame. Son interlocuteur fit semblant de ne pas l’avoir entendue et se mura un silence de cathédrale. Pendant ce temps, les clients massés sur le marchepied, se disputent avec l’apprenti qui leur réclame le prix du transport. « Nous n’allons rien payer tant que nous ne prendrons pas place », répondent- ils en chœur. Et de la Patte d’Oie au terminus d’autres scènes plus pittoresques les unes que les autres sont vécues dans ces guimbardes sans qui la vie dakaroise serait bien maussade assurément…

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