DECES D’EUGENE DEMBA MEMBRE DU COLLECTIF DES DEGUERPIS DE TERME SUD
L’armée se disculpe et s’attire la colère des activistes

Le chef de la direction de l’information et des relations Publiques des Armées (Dirpa) se veut catégorique. L‘adjudant-chef de l’armée de l’air à la retraite, Eugène Demba, membre du Collectif des déguerpis de terme sud, est décédé d’un cancer métastatique en phase terminale. ulcéré par cette sortie de la Dirpa, le leader du mouvement Frapp France dégage est monté au créneau pour accuser l’Armée d’avoir violé le secret médical du défunt soldat. et Guy Marius sagna d’ajouter que ce n’est pas la première fois que la grande muette est impliquée dans la mort d’une personne au moment d’une opération de déguerpissement.
Il n’y a aucun lien entre les opérations de déguerpissement menées en fin septembre au quartier Terme Sud et le décès de l’un des membres du collectif des familles expulsées qui s’en est suivi. C’est la forte conviction de la Dirpa qui réagissait ainsi à la nouvelle de la disparition de l’adjudant-chef de l’armée de l’air à la retraite, Eugène Demba. Depuis le décès de cet ancien militaire le dimanche dernier, les spéculations sur les réelles causes de sa mort vont bon train. Certains sont allés jusqu’à lier sa disparition aux traumatismes qu’il aurait subis lors de la prise d’assaut de la Cité Terme Sud où logeaient d’anciens militaires par la gendarmerie qui ont reçu l’ordre de les déguerpir.
Mais, selon le chef de la Dirpa, Matar Diop, cette thèse ne tient pas la route. «Contrairement aux insinuations sur la cause de son décès que certains chercheraient à corréler avec le déguerpissement musclé de la semaine dernière, Eugène Demba a été emporté par un cancer métastatique en phase terminale», révèle le colonel Matar Diop qui ajoute que l’adjudant-chef Eugène Demba et sa famille n’ont pas été déguerpis pour des raisons humanitaires. «Bloqué à Ziguinchor où il s’était rendu pendant la période de restriction à cause de la Covid-19, l’adjudant Demba, à la retraite depuis 8 ans, a bénéficié d’un appui de l’armée. C’est le chef d’Etat-major de l’armée de l’air qui a loué une ambulance médicalisée pour qu’il revienne auprès de sa famille à Terme Sud», poursuit le chargé de la communication de l’Armée.
Très remonté suite au déguerpissement des 79 familles de la Cité Terme Sud, le leader du mouvement Frapp France Dégage estime que l’armée sénégalaise, coupable de coup d’État militaire foncier, devrait soit s’excuser soit rester la grande muette.
De l’avis de Guy Marius Sagna, l’Armée a violé le secret médical du défunt adjudant-chef de l’armée de l’air, Eugène Demba à travers sa sortie. Il se demande de quel droit peut se prévaloir l’armée en divulguant la cause du décès d’une personne. «Plus l’armée parle, plus elle s’enfonce. Donc, l’Armée savait le mal de notre compatriote mais malgré tout, elle a lancé l’assaut. En réalité, il a fallu que le défunt Eugène Demba les menace pour qu‘ils le laissent dans sa maison», accuse Guy Marius Sagna.
A en croire l’activiste, ce n’est pas la première fois que l’armée sénégalaise est impliquée dans la mort d’une personne au moment d’un déguerpissement. D’autant que le 15 août dernier, le chef d’Etat-major général des armées (Cemga) Birame Diop, qualifié de «tailleur foncier qui ne s’occupe que de foncier» par l’activiste, a fait déguerpir 06 familles de Claudel. «C’est par la suite qu’un certain Babacar Sall a perdu la vie après s’être évanoui», renseigne Guy Marius Sagna.