ENTRE 100.000 ET 300.000 DEMANDEURS D'EMPLOIS PAR AN
L’insertion et l’emploi des jeunes restent des problématiques encore très complexes au Sénégal. Selon Moustapha Ndieck Sarre Ministre de la Formation Professionnelle, le Sénégal se caractérise par une population extrêmement jeune

L’insertion et l’emploi des jeunes restent des problématiques encore très complexes au Sénégal. Selon Moustapha Ndieck Sarré Ministre de la Formation professionnelle, entre 100.000 et 300.000 jeunes entrent chaque année sur le marché de l’emploi, alors que seuls 30.000 emplois formels sont créés. C’est dans le cadre de la recherche de solutions que leprojetd'Appui à l'insertion des Jeunes Formés (pAiJEF) a été lancé en 2024. La première phase qui a été bouclé hier, a permis de mettre en position de stages rémunérés 528 jeunes diplômés, dans 345 entreprises locales.
Le fossé est grand entre le nombre de jeunes qui frappent chaque année à la porte du marché de l'emploi et le niveau de prise en charge effective de cette offre. Ce qui pose une véritable problématique de l'emploi des jeunes dans le pays, aujourd'hui majoritairement angoissés par le chômage. Selon Moustapha Ndieck Sarre Ministre de la Formation Professionnelle, le Sénégal se caractérise par une population extrêmement jeune. En 2023, plus de 75% des Sénégalais avaient moins de 35 ans. Et selon lui, chaque année, entre 100.000 et 300.000 jeunes arrivent sur le marché du travail, alors que seulement 30.000 emplois formels sont créés. Il ajoute que derrière ces chiffres, "ce sont des espoirs contrariés, des talents inexploités. La situation est encore plus difficile pour les jeunes femmes, et les personnes vivant avec un handicap, souvent confrontées à des obstacles supplémentaires".
Face à cette urgence sociale et économique, il est d'avis que le devoir collectif est d'agir rapidement et efficacement. C'est sous ce rapport que le Projet d'Appui à l'Insertion des Jeunes Formés (PAIJEF) est lancé en 2024. Depuis le 2 septembre 2024, date de démarrage des stages, jusqu'à la fin du mois de juin 2025, il a été enregistré 7.676 candidatures issus des 14 régions. Au total, 528 jeunes ont été insérées dans les entreprises sénégalaises avec des contrats de stage de 10 mois. Sur ces 528 stagiaires, 308 sont des femmes, soit environ 58 %. Ce chiffre témoigne d'après le Ministre, une volonté d'autonomiser les femmes par l'emploi, l'inclusion des personnes vivant avec un handicap a également été pris en compte. Cette dynamique sera renforcée, avec l'élaboration d'une stratégie spécifique dans la deuxième phase du projet.
La première phase a été clôturée hier par une cérémonie nationale de remise des attestations de stage, qui a également vu la présence du Ministre Abass Fall du département de l’Emploi, du Travail et des Relations avec les Institutions. Coordonné par le Ministère de la formation Professionnelle, le projet s'inscrit dans cette dynamique, en ancrant l'insertion dans les réalités territoriales et dans une approche inclusive. Il s'agit d'un dispositif qui rapproche l'offre d'emploi des besoins locaux, et renforce le lien entre la formation et l'insertion.
Le Ministre de la Formation Professionnelle souligne qu'il est conforté par la mise en place de dispositifs territoriaux de premier emploi dans chaque région. Et ces dispositifs permettent d'identifier les jeunes diplômés à la recherche d'un premier emploi, de recenser les besoins des entreprises et d'assurer une mise en relation efficace. Il renseigne que grâce à ce système innovant, le mécanisme incitatif a été mis en place, pour encourager les micros, petites et moyennes entreprises, à accueillir les stagiaires. Ces jeunes en retour, apportent leurs compétences et renforcent la productivité des entreprises.
D'après ses propos, ce projet a rencontré l'adhésion du secteur privé et à ce jour, 345 entreprises locales de toutes tailles et de tous les secteurs ont accueilli chacune au moins un stagiaire. Dr Omar Faye Directeur de l’Agence Régionale de Développement (ARD) de Thiès mentionne que l’organisation par le Sénégal des Jeux olympiques Dakar 2026, a constitué une belle opportunité pour l’Union européenne et à certains de ses pays membres d’établir une synergie, afin de contribuer à la prise en charge de la question de la formation professionnelle et de l'insertion.
«A THIES, 41 JEUNES DIPLÔMES DONT 60% DE FEMMES, ONT ETE ACCUEILLIS DANS 31 ENTREPRISES»
Pour cette phase test, le Dr Omar Faye rapporte que l’objectif initial était d’insérer 33 jeunes diplômés dans chaque région. Mais en ce qui concerne Thiès, au total 41 jeunes ont été accueillis par les 31 entreprises retenues. Parmi eux, 60% de femmes, dont une personne handicapée et 40% d’hommes. Il fait par ailleurs remarquer que les stagiaires et les entreprises n’ont pas été livrés à eux-mêmes sans assistance.
En effet, un dispositif de suivi a été mis en place, avec un assistant technique dédié pour le suivi des stagiaires et des entreprises. Revenant sur le processus, le Directeur de l’ARD de Thiès fait remarquer que «tout commence par une cartographie des entreprises de la région, menée dans les trois départements, Thiès, Mbour et Tivaouane. Cette étude a permis de constituer une base de données diversifiée des entreprises œuvrant dans des secteurs d’activités variés : Agriculture, Agrobusiness, Aéronautique, Commerce, communication, Élevage, Éducation-Formation, Microfinance, Pisciculture, santé, tourisme, etc. Suite à cela, une manifestation d’intérêt a été lancée afin de recueillir les entreprises volontaires, pour intégrer le projet. Une analyse des besoins des entreprises a été réalisée, permettant ainsi d’identifier 65 profils qui renferment pratiquement toutes les compétences. Une fois les besoins des entreprises connues, un appel à candidature a été largement diffusé via les réseaux sociaux, les écoles de formation et les lieux fréquentés par les jeunes et les demandeurs potentiels d’emplois, pour une dizaine de jours. Cet appel à candidature a permis d’avoir une base de données de 646 jeunes avec des niveaux de diplômes diversifiés (de CAP, Bac +2 à Bac + 5) dans des domaines de compétences variés».
A la suite de cette étape, il renseigne qu’il s’est agi de mettre en relation l’offre et la demande. Et c’est en cela, que le recrutement des stagiaires a été fait par les entreprises elles-mêmes. Il précise que pour le recrutement proprement dit, pour chaque profil demandé, 3 à 5 CV sont remis à l’entreprise, pour lui permettre d’opérer le meilleur choix.